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Critique de folivier


Le roman à lire absolument en cette période électorale. le pays entier vote. Or surprise après le dépouillement, les résultats montrent que la capitale à voter blanc à une très forte majorité. le gouvernement, les partis politique et toute la classe politique dans son ensemble pensent qu'il y a eu une erreur et demande que le vote soit refait. le résultat qui s'ensuit confirme la très forte majorité de bulletins blancs décomptés dans les urnes en amplifiant le résultat du vote précédant. C'est la panique au niveau de l'état, l'incompréhension. Comment une population de plusieurs milliers de personnes peut voter blanc. Il y a forcément un complot, une cinquième colonne qui cherche à saborder les bases démocratiques de l'état. le gouvernement cherche alors par tout les moyens à comprendre, débusquer les meneurs, isoler les traitres sans beaucoup de succès. C'est alors le déclenchement d'une spirale infernale entraînant le blocus de la capitale par l'armée et la police, la tentative d'exfiltrer les "bons" citoyens, les dispositions pour infiltrer des espions... au nom de la démocratie soit disant bafouée s'instaure petit à petit un régime totalitaire. Les responsables craignent que ce qu'ils considèrent comme une rébellion ait un lien avec les évènements inexpliqués qui ont eu lieu quatre ans auparavant lorsque toute la population est devenue aveugle... Ici José Saramago fait une relation géniale avec son roman précédent "Laveuglement", la population de la capitale après avoir été aveuglée est maintenant frappée de "lucidité". En miroir inverse du roman "L'aveuglement" ce sont les valeurs de la solidarité, de l'entraide et du courage qui sont mises en avant.
Saramago comme à son habitude nous livre sous la forme d'un conte moral et philosophique une réflexion politique très fine sur nos démocraties occidentales. Avec beaucoup d'humour, il nous décrit comment les réactions des politiques, dans une organisation kafkaïenne, déclenchent des situations absurdes et ubuesques. Dans la ligné d'un roman comme "1984" de Georges Orwell, Saramago nous donne une vision très pessimiste mais de son point de vue "lucide" de nos sociétés et de leur avenir.
"Que le diable ne vous entende pas, monsieur le ministre, le diable à l'ouïe si fine qu'il n'a pas besoin qu'on lui dise les choses à haute voix, Alors que dieu nous vienne en aide, Inutile, lui est sourd de naissance" (pg 124 Ed Point Seuil)
"Soyez tranquille, dormez en paix, Comme ce serait mieux de ne pas avoir besoin du sommeil pour être en paix..." (pg 130 Ed Point Seuil)
"Nous naissons et à cet instant c'est comme si nous avions signé un pacte pour toute la vie, mais un jour peut arriver où nous nous demandons Qui a signé cela pour moi" (pg 326 Ed Point Seuil)
José Saramago fait vraiment parti des très très grands écrivains et ce roman en est encore une nouvelle démonstration.
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