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Geneviève Leibrich (Traducteur)
EAN : 9782020533027
268 pages
Seuil (19/03/2002)
3.61/5   33 notes
Résumé :
Le titre de ce livre est très trompeur. Il ne s'agit pas d'un manuel fait de conseils pratiques pour la peinture et la calligraphie, mais bel et bien d'un roman, publié en 1983, dont les premières pages semblent presque banales : un peintre doit faire le portrait du patron d'une grande entreprise. Conscient de son absence de talent, il entame, dans le plus grand secret, un second portrait, tout en rédigeant son journal : c'est à ce moment que le roman prend sa vérit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je viens de dénicher un insolite objet littéraire en découvrant le second "roman" du prix Nobel de littérature portugais, José Saramago, paru en 1977.
Roman entre parenthèses, car ce n'est ni vraiment un roman, ni totalement une autobiographie bien que rédigé à la première personne et incontestablement imprégné de la vie de son auteur. D'ailleurs, l'auteur finit par l'indiquer par bribes disséminées : "mélange à parts égales d'artifice et de vérité", "ces pages ne constituent pas un roman", il s'agit d'une "tentative d'autobiographie sous forme de récits de voyage et de chapitres".
Inclassable donc, ce récit est centré sur les péripéties d'un peintre sans grand talent, conscient de sa propre médiocrité et qui s'essaie à l'écriture - avec évidemment le talent de Saramago - et fort heureusement aussi avec une bonne dose d'humour et d'auto-dérision, le tout parallèlement à la réalisation d'un portrait qui ne lui procure aucune satisfaction.

Ce livre regorge de magnifiques réflexions sur la création artistique à travers la peinture et l'écriture et plus largement sur le sens de la vie, son titre est d'ailleurs légèrement trompeur, nul mode d'emploi de ces disciplines, et c'est tant mieux ; l'attrait principal de ce manuel tient au fait que peinture et calligraphie sont ici des vecteurs vers la connaissance de soi, elles révèlent l'artiste au monde et surtout à lui-même.
L'écriture est plus qu'agréable, claire, un authentique bonheur de lecture.

J'émettrais juste un seul bémol : la structure du début du récit alterne entre l'histoire principale et des récits de voyage censés illustrer les talents littéraires du peintre m'a laissée une impression d'inachevé, de courts essais un peu plaqués au milieu d'une réflexion plus ample. Mais cela ne remet nullement en cause l'intérêt indéniable de cette oeuvre que j'ai même quitté à regret - la quasi-quête initiatique de ces artistes, le peintre et son double l'auteur, étant magnifiquement menée et prenante.

"Ce récit va s'achever. Il a duré le temps qu'un homme finisse et qu'un autre commence. Il importait de fixer le visage qu'il est encore et de noter les premiers traits de ce qui est en train de naître. Cet écrit fut un défi."
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Oeuvre littéraire greffée d'embellies romanesques et énamourées pour son final laissant quelque peu pantois. le Moi, permanent à plus d'un titre nous informe de la duplicité des tourments qui servent de dérivatifs à celui qui s'égare et ou la contrition n'est que son met récurent, paradigme insolent de penser qu'a corps perdus, il n'y a pas d'âme qui s'éteigne.
La perfection existentielle existe, mais étonnamment fugace, elle ne se remarque pas et inaperçue seuls le désir d'aimer et une attention méticuleuse la mette au Graal, c'est pourquoi l'artiste qui peint se dépeint lui même par l'usage de son pinceau: un portraitiste se dimensionne de copiage, un reproducteur perpétue le plagiat et seul le créateur innovant est peintre.
-HYPOSTASE- l'Art est exquis, il se dessine tel une esquisse délicieuse se dévoilant intemporellement dans ses miroirs étincelants de traits en diaphane et de couleurs en myriade pour devenir une myrrhe encensant la dimension arachnéenne de l'Art.
Exister n'est pas vivre (et vice et versa), et la lucidité bienveillante à plusieurs égards, tel "LE CRI " oeuvre prémonitoire de MUNCH, de JOSE SARAMAGO, peu altruiste, pleine de retenue d'étreinte et de virulence maîtrisée nous abreuve de la connaissance de notre monde ou assouvit nous sommes aveugles ne discernant pas la permanence du perpétuel retable : LA VIE.
Comment aurait pu t il mieux parfaire une oeuvre aussi intime, exégèse de sa rencontre avec sa complice et étincelante PILAR , muse de sa vie.
(pour complément lire IAN PEARS "le portrait "
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Pour moi le plus beau livre de Saramago, celui que je relis et que j'ai acheté à Porto à la libraire Lello e Irmao pour goûter la sonorité de la langue portugaise.
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Après avoir lu 3 romans de cet auteur, ce livre m'a vraiment rebuté. Beaucoup trop de verbiage, de philosophie sur la vie, la peinture, l'amour, rien vraiment de concret. Je me suis ennuyée. Pour celui qui n'a rien lu de Saramago, je ne conseillerais pas de commencer par ce"roman".
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Écrire est un choix, comme peindre. On choisit des mots, des phrases, des parties de dialogue comme on choisit des couleurs ou comme on détermine la longueur et la direction des lignes. Le contour du dessin d'un visage peut être interrompu sans que le visage cesse d'être visage : il n'y a aucun danger que la matière contenue à l'intérieur de cette limite arbitraire s'écoule par l'ouverture. Pour la même raison, en écrivant on abandonne ce qui ne sert pas au récit, même si les mots ont rempli, au moment où ils ont été dits, leur premier devoir d'utilité : l'essentiel est préservé dans cette autre ligne interrompue qu'est l'écriture.
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Je m'observe en train d'écrire comme je ne me suis jamais observé en train de peindre et je découvre tout ce que cet acte a de fascinant: dans la peinture, il vient toujours un moment où le tableau ne supporte pas un seul coup de pinceau de plus (mauvais ou bon, cela le rendrait pire), tandis que ces lignes peuvent se prolonger indéfiniment, alignant les fractions d'une addition qui ne sera jamais commencée mais qui, ainsi alignée, représente déjà un travail parfait, une oeuvre défintive parce que connue. C'est surtout l'idée de prolongement à l'infini qui me fascine. Je pourrai toujours écrire, jusqu'à la fin de ma vie, tandis que les tableaux, refermés sur eux-mêmes, repoussent. (p.20)
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Les meilleurs portraits nous donnent l'impression d'avoir toujours existé, même si le bon sens me dit, comme en cet instant, que L'Homme aux yeux gris ( du Titien ) est inséparable de ce Titien qui l'a peint à un certain moment de sa vie personnelle. Car si quelque chose participe de l'éternité en cet instant, ce n'est pas le peintre, mais le tableau.
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« Mon amour. » Répéter ces deux mots sur dix pages, les écrire sans interruption, sans relâche, sans une seule clairière, d'abord lentement, une lettre après l'autre, dessinant les trois collines du m manuscrit, le nœud fermé du o comme des bras au repos, la colline unique de la lettre n, puis le saisissement ou le cri du a sur les vagues marines d'un deuxième m, le o qui ne peut être que notre soleil unique, le lit profond du fleuve qui se creuse dans la lettre u, et enfin le r devenu maison, appentis, dais. Puis transformer ce lent dessin en un fil tremblant unique, un signal de sismographe, car les membres frissonnent et se heurtent, mer blanche de la page, nappe lumineuse ou drap étendu. «Mon amour », as-tu dit et je l'ai dit, t'ouvrant ma porte toute grande et tu es entrée. Tu ouvrais très grands les yeux en venant vers moi, pour mieux me voir ou voir davantage de moi, et tu as posé ton sac par terre. Et avant que je ne te donne un baiser, tu as dit, pour pouvoir le dire sereinement - «Cette nuit, je veux rester avec toi. »
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Probablement qu'aucune vie ne peut être contée, car la vie ressemble à des pages de livre superposées ou à des couches d'encre qui, si on les ouvre ou les feuillette pour les lire ou pour les regarder, se défont en poussière et pourrissent aussitôt : viennent à manquer la force invisible qui les tenait ensemble, leur propre poids, leur agglutination, leur continuité
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Videos de José Saramago (80) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Saramago
Charlotte Ortiz, traductrice de "Traité sur les choses de la Chine" de Frei Gaspar da Cruz (ouvrage à paraître) nous fait le plaisir de nous parler de deux livres importants pour elle. "L'aveuglement" de José Saramago, roman parlant d'une pandémie ... elle vous en dira plus et, "Européens et japonais, traité sur les contradictions et les différences de moeurs" de Luís Froís où il est question, entre autres, de genre, de cuisine et de belles perspectives ;) !
Dans la catégorie : Littérature portugaiseVoir plus
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