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Critique de Myriam3


Quand je pense à Persépolis, c'est à la fois, pour moi, ce livre, le film et Marjane elle-même, vue en avant-première du film et si proche de son personnage.
J'ai d'abord découvert les livres tomes après tomes. Découvert est un petit mot, je devrais plutôt préciser: Dévoré.

Le livre commence fort: le Foulard. "Ca, c'est moi quand j'avais dix ans.
Et ça, c'est une photo de classe. Je suis assise à l'extrémité gauche, alors on ne me voit pas. de gauche à droite: Golnaz, Mashid, Narine, Minna"
La révolution.

La force de ce livre, ce n'est pas vraiment les dessins - Marjane Satrapi d'ailleurs ne se destinait pas du tout à cet art, mais s'y est mise par la force des choses, par la volonté avouée d'écrire sur cette partie de sa vie - mais celle de montrer quelque chose de neuf, quelque chose qu'on ne percevait pas de l'intérieur auparavant, dont on entendait parler dans les journaux, dont on recevait des images, des photos toujours les mêmes.
Bien sûr, son témoignage, parce que ç'en est un, est controversé, dans le sens où elle montre ici un certain milieu éclairé, communiste et aristocratique, loin de représenter la foule iranienne, mais il n'en reste pas moins que malgré tout, à travers sa propre histoire on retrouve celle de tout un peuple et en particulier de toute une jeunesse.
Marjane Satrapi n'hésite pas à appuyer les contradictions, les retournements de veste et ses propres actions parfois regrettables, parfois haïssables au nom d'une attitude de masse. Les situations sont souvent graves et pourtant elle y ajoute une petite note humoristique, pas toujours subtile d'ailleurs!

Je ne pourrais pas, maintenant, ne pas parler du film, qui complète parfaitement le livre. On n'y retrouve pas tout, et certains événements sont interprétés différemment, forcément. Je trouve personnellement les images magnifiques, très oniriques et très travaillées sour leur apparente simplicité. La voix de Chiara Mastroianni et celle de Danielle Darrieux pour la grand-mère sont parfaites.

Enfin, j'aime ce que j'ai vu de Marjane Satrapi elle-même, une sacrée femme pleine d'énergie qui a su puiser dans sa propre descente aux enfers la matière de ce roman graphique humoristique, triste, noir, plein de vitalité et sans concession, en particulier envers elle-même.
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