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Nino Frank (Traducteur)
EAN : 9782070382187
352 pages
Gallimard (13/02/1990)
3.97/5   15 notes
Résumé :
Nuoro, Sardaigne, est comme un concentré de l'île. Nous sommes au tout début du siècle, mais c'est une existence atemporelle que mènent les habitants de la ville. Trois castes : les paysans pauvres ; les bergers et voleurs de troupeaux ; quelques notables. Un narrateur anonyme retrace leur chronique, par le truchement de son personnage principal, le notaire Sebastiano Sanna, bien placé pour tout savoir : il fréquente le Café Tettamanzi et sa maison domine le cimetiè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce roman aurai très bien pu ne pas voir le jour. Salvatore Satta était un illustre juriste. C'est en parcourant des documents après sa mort qu'on a découvert ce texte. le Jour du jugement est donc l'oeuvre d'une vie, une manière de testament, un témoignage pour un auteur qui a connu ce qu'il décrit.

Nous sommes en Sardaigne à Nuoro, dans ce qui n'était alors qu'une bourgade, un ensemble de villages, chacun peuplé d'un type particulier de classe sociale. Ça aurai très bien pu se situer dans n'importe quel endroit du Mezzogiorno, si on ne tient pas compte de l'insularité qui fait qu'on se méfie un peu des étrangers venus d'autre part en Sardaigne et qu'on a encore plus de préjugés sur ceux qui viennent du "continent". Par contre la population du centre principal est assez hétérogène. Alors qu'on donne du Don aux grands propriétaires terriens, on considère aussi bien les avocats sans cause, simples oisifs, détenteurs d'un diplôme comme des notables. le clergé est installé sur une imminence, pourtant les habitants semblent assez réfractaires aux hommes d'église, pour preuve on a fait d'un couvent l'école communale. Si on exclu les funérailles auxquels tout le monde participe, s'il s'agit d'une personne de relative importance, la foi est plutôt une affaire de bonnes femmes, notamment de toutes les vieilles filles qui versent dans le mysticisme. La majorité de la population est faite de simples métayers qui louent leur bras sans grande espérance de pouvoir améliorer leur condition de vie. Les bergers sont aussi du nombre, guère plus privilégiés, rarement propriétaires de leur cheptel et qui doivent se prémunir du vol des bêtes, alors qu'on dit que les bandits ne sont pas loin sur les hauteurs. La vie sociale se partage entre le café du coin, on l'on rencontre la lie des alcooliques, des simples d'esprits et des mendiants. Les personnes de qualités on leurs habitudes chez un simple pharmacien qui est déjà quelqu'un pour les déshérités. Cette vie semble avoir existé de toute éternité. On se connait mais on ne se mélange pas, chacun reste là où dieu l'a placé. La narration est polarisé sur la famille d'un notaire, respecté dans le village, âpre au gain, qui agrandit son domaine pas des manoeuvres qui, si elles ne sont pas illégales, son injustes en exploitant la déveine de quelques un. Les enfants sont promis à un bel avenir, ils doivent mener des études, laisser Nuoro pour acquérir le savoir dans la capitale, Cagliari, à Rome ou en Italie du nord.


On a donc affaire à une chronique pleine d'humanisme, haute en couleur d'une ville modeste.De menus faits prennent des proportions d'événements historiques qui marque la mémoire collective. le style est d'un beau classicisme qui aurait pu être contemporain à l'histoire qui se situe à cheval sur le XIXème et XXème siècle. L'emploi régulier de l'imparfait est le signe d'une certaine nostalgie, de temps qui semblent révolus, bien qu'on à peine à imaginer que cet endroit autrefois arriéré soit rentré dans la modernité. Pourtant Nuoro est devenue une ville relativement importante, peuplé par une trentaine de mille habitants. Parfois le hasard sait être heureux, l'édition de cette belle oeuvre était pleinement justifiée, on a affaire à un très grand livre, témoignage véridique d'une époque.
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je n'ai pas lu "Le jour du jugement", mais "Il giorno del giudizio", en italien, dans son texte d'origine, dans l'édition "tascabili Bompiani" d'avril 1982.

Nous voici en Sardaigne entre la fin des années 1800 et le début des années 1900.
En Sardaigne, dans cette île de "tristesse démoniaque", dans une ville qui est "un nid de corbeaux" , Nuoro, habitée par des gens qui " semblent le corps de garde d'un château malfamé".
On voit se développer un Nuoro historique avec ses divisions sociales très nettes, son économie rigide, l'inertie de ses notables, le miracle de l'électricité.
C'est l'histoire d'une collectivité à travers celle d'une famille, les Sanna Carbona dont l'homme est notaire. Aisé, mais pas riche, surtout pas riche.
Nuoro se divise en trois parties : celle terrible des bergers, (San Pietro), celle statique et pauvre des paysans, (Sèuna) et la ville nouvelle.
Nuoro est le miroir dans lequel se reflète toute l'histoire sociale et de classes de la Sardaigne.
Plus qu'un roman ce livre est un excellent témoignage de la vie de cette période.
Le narrateur, probablement le dernier des sept garçons de Donna Vincenza et de Don Sebastiano, a vécu son enfance à Sèuna avant de la quitter pour continuer ses études.
Tout jeune, il se différenciait de ses frères en aimant les livres, autres que scolaires, la poésie, les histoires.
Les six autres répondaient au voeu du père .
"Don Sebastiano avait une seule ambition : celle de faire étudier ses fils. Sept fils, sept licences. "
"Et ses fils miraculeusement se conformaient à son rêve, parce qu'ils étaient intelligents et étudiaient."

Les autres personnages de la ville, solidement campés, se mêlent inextricablement.
Leur véritable "lieu commun" est la mort, le cimetière de Nuoro dominé par les rochers.
"La mort est éternelle et éphémère en Sardaigne pour les hommes mais aussi pour les choses."
Edité à titre posthume en 1979, quatre ans après sa mort, ce livre eut un grand succès et compte dans la littérature. Il est très intéressant du point de vue sociétal et d'une lecture attachante. Il donne vraiment à voir toutes ces vies passées.
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Unique roman à caractère autobiographiques de Salvatore Satta (1902-1975), grand juriste et enseignant universitaire. Roman répertorié dans la Bibliothèque idéale de Bernard Pivot à « Littérature italienne ».

A Nuoro, en Sardaigne, le notaire Sebastiano Sanna dresse un portrait sans concession de sa famille, des habitants, des moeurs et de la culture de son village.

Excellemment écrit, mais très descriptif et morne. J'ai courageusement poussé ma lecture au delà des 100 pages, puis j'ai parcouru en diagonale avant de me résigner à piocher ici et là quelques débuts de paragraphes pour juger si le ton, l'humeur ou le style évoluaient. Il m'a semblé que non.

Deux critiques opposées sur Babelio à ce jour ! J'attends les suivantes, peut-être, pour voir si une tendance se dégage !
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Ce titre m'a été suggéré par un quiz sur les villes italiennes...je sais, l'occasion peut paraître banale. Sympathique quiz au demeurant, créé par lulja (voir le lien ci-dessous) - on y apprenait, entre autres, que le prix Nobel Grazia Deledda était née en 1871 à Nuoro. Je n'ai jamais lu Grazia Deledda. En revanche Nuoro est demeuré immortellement associé dans mon esprit au sublime "Jour du Jugement" de Salvatore Satta. Les montagnes de Sardaigne, les Sardes surtout et un monde englouti dans le temps, hélas, et la civilisation industrielle, y sont restitués avec une vivacité, une couleur, un humour incomparables. L'auteur, juriste dont ce fut l'unique roman, posthume de surcroît, est né à Nuoro. Lisez "Le Jour du Jugement". Vous balancerez ensuite s'il faut s'y rendre pour découvrir le site merveilleux, ou s'il ne vaut pas mieux en rester aux magies du livre...
Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui intéressait Don Sebastiano n'était ni la propriété ni la la jouissance du bien, mais l'achat, la construction de la fortune.
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Vingt ans plus tôt il avait construit cette maison, sur un terrain acheté à quelques misérables napolitains que le vent avait poussé jusqu'à Nuoro, et que le vent avait repoussé qui sait où. L'entreprise n'avait pas été facile, avec sept fils à lancer dans le futur, et partant peut-on dire de zéro, dans un monde qui ne ne veut absolument rien savoir du futur.
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Le maçon de Sèuna (le maître des murs, comme on l'appelait) recevait de la pauvreté le sens de la perspective et des proportions, c'est tellement vrai que lorsque un architecte fait une maison de riche, on remarque ce qui est faux : c'est comme une femme qui aurait quitté son costume et montre ses jambes tordues.
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Santa Maria était peut-être à l'origine du centre historique, comme on l'appelle aujourd'hui, c'est-à-dire du bourg habité par les messieurs.
Messieurs ne signifie pas riches, c'est seulement le contraire de rustique, et la grande différence est due à l'habit civil qui a Remplacé le costume traditionnel.
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L'idée qu'il fallait devenir nuoresi pour être quelqu'un se formait dans leur esprit, et cette idée les poussait à étudier, à aller au collège, au lycée et courir aussi la grande aventure de l'université
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