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EAN : 9782369143659
330 pages
Libretto (06/04/2017)
3.93/5   15 notes
Résumé :
A l'hiver de 1849, une jeune Anglaise malheureuse et un obscur écrivain français montent, le même soir, à bord du vapeur qui relie Alexandrie au Caire. Ils ont un peu moins de trente ans et partagent l'espoir que la découverte de l'Orient viendra dénouer leur conflit intérieur. Huit ans plus tard, l'un et l'autre étonneront le monde: Florence Nightingale en organisant les secours aux blessés de la guerre de Crimée et Gustave Flaubert en publiant Madame Bovary.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une lecture déjà lointaine...[2015 ]...fort intéressante, mettant à l'honneur une femme hors du commun: Florence Nightingale... Poursuivant un sévère tri... ce livre va quitter mes rayonnages pour aller "renaître" chez d'autres "amis des livres" !!

Cette première citation pour planter le décor !!

"Rien d'extraordinaire donc à ce bateau qui traversait l'embouchure marécageuse en ce mois de novembre 1849,si ce n'est qu'il transportait Florence Nightingale, jeune femme de vingt-neuf ans, et Gustave Flaubert, alors âgé de près de vingt-huit ans. Quelques années plus tard, ils devaient
tous les deux connaître la consécration, mais ce jour-là, sur le canal qui les emmenait vers le fleuve, ils étaient l'un et l'autre dévorés par le doute. L'objectif qu'ils s'étaient fixé n'était pas facile à atteindre, et la tension avait u un tel retentissement sur leur santé que leurs famille s avaient dû se résoudre à les laisser partir passer l'hiver en Egypte- et à financer leur voyage. Ils s'apprêtaient à effectuer le même périple, du Caire à Louqsor, puis Assouan et Abou-Simbel, et à écrire chacun de son côté deux des plus beaux récits de voyages consacrés à l'Egypte dont nous ayons connaissance." (p; 49-50)


L'ouvrage alterne le parallèle entre deux importantes personnalités [qui ne se sont jamais rencontrés, précisons le]; un homme et une femme [ce qui change passablement... les choses, dans le vécu de ce voyage sur le Nil, au milieu du 19e siècle... ] Flaubert, le célèbre écrivain d'un côté; de l'autre, Une femme de la "haute", qui regimbe contre les contraintes sociales dûes à l'époque à son sexe...et à son milieu !!

Un ouvrage des plus attrayants et captivants car il nous livre la magie d'une Egypte que le tourisme n'avait pas encore mise sous "cloche"...A travers le regard de deux personnalités originales et talentueuses !

Je terminerai sur une belle citation de Florence Nightingale [25 février 1850]:" Eh bien adieu, ma belle noble, défunte Egypte, où naquit une race de géants, géants de la guerre, des arts, des sciences et de la philosophie. Adieu, sans regrets, sans douleur (hormis un chagrin personnel), car il n'y a rien de triste dans les restes d'un pays qui, tel son vénérable Nil, s'est répandu hors de ses rives et a fertilisé le monde. " (p. 250).

Publication égayée d'un cahier central d'illustrations de l'époque..
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Alors qu’ils sont jeunes et inconnus, Florence Nightingale et Gustave Flaubert s’embarquent pour un voyage en Egypte. Tous deux sont déprimés, l’une à cause de ses parents qui voudraient la voir mariée et refusent ses choix, l’autre par l’échec de l’écriture de son premier roman, La Tentation de saint Antoine. Pendant cet hiver 1849 et après, les deux voyageurs auraient pu se connaitre mais d’Alexandrie à Abou-Simbel, sur place et au retour, ils ne se parleront jamais.

Gustave Flaubert a tout observé, ne se contentant pas de passer son temps dans les lieux de plaisir qu’il affectionnait tant, contrairement à ce que pensait et a écrit son ami Maxime Du Camp qui l’avait entrainé dans ce périple. Un voyage après lequel il va écrire le roman qui l'a rendu célèbre, Madame Bovary. Florence Nightingale, dans une démarche très différente, une quête quasi spirituelle, puisera dans ce séjour la force qui fera d’elle une femme libre, la grande réformatrice de la santé publique qu'elle a été dans son pays.

Anthony Sattyn, rencontré à l’ambassade d’Egypte grâce à Babelio, avec Gilbert Sinoué venu le soutenir (il a aussi écrit un livre sur Florence Nightingale), raconte que son idée est née du hasard. Un jour, à la British Library, il tombe fortuitement sur les lettres d’Egypte de Florence Nightingale, et comprend à leur lecture que celle-ci a pris, pour se rendre au Caire, le même bateau que Gustave Flaubert. Il imagine donc la mise en parallèle de leur expérience orientale, une façon de montrer comment la découverte de nouveaux horizons a inspiré une œuvre et une vie hors du commun.

C'est un passionnant voyage en Egypte, en compagnie d’êtres appelés à devenir exceptionnels, auquel Anthony Sattyn nous convie.

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Dans le cadre d’une masse critique Babelio, j’ai été invité à la rencontre avec Anthony Sattin, un hiver sur le Nil, et Gilbert Sinoué, La dame à la lampe. Deux égyptologues confirmés, deux visions distinctes mais complémentaires de l'Egypte. Pas l'Egypte ancienne, celle de Champollion, mais plutôt celle des hommes et des femmes qui y vivent, y travaillent, y souffrent.
Le livre de Sattin se fonde sur une idée simple, encore fallait-il y penser. D’ailleurs il le raconte dans la préface du livre.
Auteur spécialisé dans les récits de voyage, Sattin a écrit the Pharaoh’s Shadow et Young Lawrence, un portrait de Lawrence d’Arabie, jeune.
Son propos vise à démontrer, et il y parvient tout à fait, que les voyages, la découverte d’autres pays et d’autres cultures, notamment les cultures qui sont à la base de notre civilisation, ont constitué et constituent un apport indéniable à la formation des personnalités dont il raconte l’histoire.
Donc, Sattin, «sous le grand dôme de la salle de lecture de la British Library» est «(...) tombé sur une entrée laconique : «Nightingale, F., lettres d’Egypte».
Il a la surprise de se voir remettre par le bibliothécaire de service, «vingt-trois feuillets imprimés non reliés, qui ne portaient pas le nom de l’auteur (...) (écrits) au cours de l’hiver 1849-1850 et imprimés à l'époque ou Florence Nightingale était allée en Crimée.»
L’exploitation de ces documents, montre que la jeune Florence Nightingale, loin de «la vieille dame acariâtre qui passa les dernières années de sa longue existence recluse dans sa chambre à oeuvrer pour la réforme de la santé publique.(...) était une jeune femme sérieuse pour qui la spiritualité jouait un grand rôle, mais qui était aussi vive et drôle.» Elle avait connu une déception amoureuse, et se battait pour se libérer de sa famille.»
«Déterminée et indépendante c’était une femme de notre temps»
Reprenant les travaux de son ouvrage sur «les mémoires d’autres voyageurs en Egypte» Sattin y inclut « (...) les écrits du grand romancier français, Gustave Flaubert.» ; découvre que «(...) Flaubert était arrivé à Alexandrie quelques jours seulement avant Florence Nightingale(...)(en) septembre 1849.» ; et comprend «(...) qu’ils avaient pris le même bateau, le même jour, pour Le Caire.»

Ce fut un plaisir d’entendre Anthony Sattin lui-même, restituer ce moment de grâce durant lequel, peu à peu, une piste de travail prends corps et va conduire l’auteur à un ouvrage fini, prêt à être livré aux lecteurs.

Projet de livre jugé peu crédible par son éditeur, qui s'interroge sur l’intérêt d’un livre où les deux personnages principaux ne s’adresseraient jamais la parole.
Ce fut sans compter sur l'opiniâtreté de Sattin dont le propos n’était pas de faire communiquer Flaubert et Nightingale, mais de montrer comment un même pays, un même voyage, des étonnements différents mais concomitants, les ont conforté dans des choix qui feront d’eux ce que la postérité en a retenu.

Et Sattin d’insister sur le fait que son livre compte trois personnages, pas deux, Flaubert, Nightingale et l’Egypte.

«J’avais donc la possibilité d’établir un parallèle entre deux des personnalités les plus connus du XIXème siècle, engagées sur des chemins distincts mais comparables.»

«Florence Nightingale était une femme de la haute société,(...) ayant de l’expérience et beaucoup de raltions. De son côté Gustave Flaubert, parce qu’il était un homme, jouissait de la liberté qui manquait tnat à Florence Nightingale.»

C’est à leur retour de ce voyage en Egypte que Florence devait aller en Crimée, et Gustave Flaubert se lancer dans l’écriture de Madame Bovary qui, «(...) ferait de lui l’un des écrivains les plus connus de tous les temps.»

Livre enthousiasmant, rempli de secrets, documenté, précis, et agréable à lire à la fois. La traduction de Florence Hertz n’y est pas étrangère.

Avant le voyage en Egypte, une première étape dans la quête spirituelle de Florence Nightingale, sa rencontre avec Laure de Sainte Colombe, une religieuse en charge de l'orphelinat du Sacré-Coeur qui lui suggère de faire une retraite au couvent.
«Pendant la retraite, Florence parla à la religieuse de l’appel qu’elle avait reçu de dieu et du combat qu’elle livrait depuis douze ans à sa famille.»
«Florence était au bord du désespoir, : «Je ne peux plus continuer à attendre que ma situation change !»

Flaubert, lui, est encore un écrivain en devenir et rêve à son conte oriental, « il voulait frapper les esprits en publiant une première oeuvre si magistrale qu’elle ferait l’effet d’un coup de tonnerre.»
Il écrira la Tentation de Saint Antoine, s’y consacrant les jours et les nuits, à Croiset, jusqu’à en rompre avec Louise Colet, sa maîtresse, qui demeure à Paris, et avec laquelle il n’échange plus que des lettres...
Ses «amis» du moment, Maxime Du Camp et Louis Bouilhet s'inquiètent pour sa santé, inquiétude partagée avec la mère de Flaubert : « on m'affirme qu’il est indispensable que Gustave passe deux années dans les pays chauds (...) mais il n’y a d’autres pays chauds que l’Egypte, la Nubie et la Palestine.»
Du Camp obtient une mission du ministère de l’Instruction Publique, l est chargé de photographier les monuments égyptiens.

Le 13 septembre 1849 :
Flaubert a terminé la rédaction de La tentation de Saint Antoine
Florence Nigthtingale est autorisé par ses parents à partir pour l’Egypte

Le verdict de Du Camp et Bouilhet sur l’oeuvre de Flaubert tombe : «Nous pensons qu’il faut jeter cela au feu et n’en jamais reparler.»

«On comprend que Flaubert ait été empêché de trouver le sommeil, tandis que son ami Maxime et Sassetti dormaient sur le pont du Marchioness of Breadalbane, et que Florence grattait ses piqures de puces en regardant la lune par le hublot au pont inférieur. «Oublie le travail ! Amuse-toi ! Vois tout ce que tu pourras !»

Dès lors, le récit s’appuie sur les impressions, les carnets et les lettres tantôt de Gustave, tantôt de Florence. Impressions :

Flaubert :
«Tout le vieux comique de l’esclave rossé, du vendeur de femmes bourru, du marchand filou, est ici très jeune, très vrai, très charmant.»

De son passage dans les bordels du Caire :

«La femme musulmane est barricadée - les pantalons noués et sans ouverture empêchent tout badinage de la main.»

«C’est ici qu’on s’entend en contrastes, des choses splendides reluisent dans la poussière.»

De l’Egypte :

«Tout se heurte et s’embrouille dans mon cerveau malade.»

«C’est comme si l’on vous jetait tout endormi au beau milieu d’une symphonie de Beethoven, quand les cuivres déchirent l’oreille, que les basses grondent et que les flûtes soupirent. Le détail vous saisit, il vous empoigne, il vous pince et, plus il vous occupe, moins vous saisissez l’ensemble.»

Il devient sage :

«A force de parcourir tant de ruines, on ne pense pas à se dresser des bicoques ; toute cette vieille poussière vous rend indifférent de renommée.»

Nightingale :

Au Musée du Docteur Abott
«Je voudrais tellement comprendre ce papyrus funéraire.»

Sur le bateau
Lorsqu’elle demande à quelle heure ils arriveront à destination :
«Quand Dieu Voudra...» répond le raïs.

«Ainsi, nous avons une cuisine, un office, un garde-manger, une réserve, un cellier, un fruitier, le tout dans un mouchoir de poche.»

«Je meurs d’envie de me promener dans le désert seule, d’aller fouiner dans les villages, de courir partout, et de faire des rencontres où bon me semble.»

A Assiout :
«Une ville que les animaux auraient pu construire quand ils régnaient sur la terre.»

Anthony Sattin souligne les nombreuses coïncidences, ces habitants du désert qui leur montrent l'empreinte d’une chaussure laissée par une anglaise...
Les horaires de bateaux et bien d'autres que je vous laisse découvrir...
Mais il ne force jamais le trait, se contentant simplement de mettre en avant la probabilité d’une rencontre.

Un point du livre a retenu mon attention. Lorsque Florence songe avec regret à Richard Milnes et au mariage auquel elle avait renoncé, elle dit : «Je sais que si je devais le revoir (...) cette idée me remplit de confusion. Je sais que depuis que je l’ai refusé, pas un seul jour ne s’est écoulé sans que je pense à lui, et que la vie est bien triste sans ce soutien.»
Cette lucidité dans l’analyse du choix qu’elle a fait, du sacrifice qu’elle s’impose la fait apparaître comme un contrepoint d’Emma Bovary, empêtré dans son mariage désastreux. Il m’a semblé que cette piste aurait pu être développée.
Anthony Sattin, lorsque je lui ai posé cette question, a évoqué l’écriture d’un volume 2, non sans sourire.

Laissons la conclusion à

Flaubert :
«Ce que j’aime au contraire dans l’Orient, c’est cette grandeur qui s’ignore, et cette harmonie des choses disparates.»

Nightingale
«On se demande comment les gens peuvent aller en Egypte et rentrer chez eux sans rien changer à leur vie.»

Un livre à l’image de l’Egypte, envoutant, tout en nuances et subtilités.

A lire.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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J'ai fait un beau voyage en Egypte, 1849, en compagnie de Florence Nightingale et de Flaubert. Ou plutôt deux voyages légèrement décalés puisque ils ne se sont jamais rencontrés. Ils ont pourtant fait le trajet Alexandrie-Le Caire en novembre 1849 sur le même bateau, sans jamais se rencontrer, Gustave Flaubert, sur le pont avec les hommes, Florence Nightingale, dans la cale avec les femmes.

Même génération, Florence Nightingale 29 ans, Flaubert 27ans. Chacun ayant quitté sa famille pour échapper à une dépression, Florence fuyant la pression de sa famille et une rupture de ses fiançailles, Gustave l'échec supposé de sa Tentation de Saint Antoine. Leur itinéraire était le même le Caire-Luxor, Aswan et Abou Simbel. Florence Nightingale et ses amis sur une dahabiah, Flaubert et Maxime le Camp à bord d'une cange. Ils se sont suivis. Flaubert a eu l'occasion de voir l'empreinte du pied d'une anglaise....

Sattin a eu l'idée de rapprocher leurs carnets de voyage. Un siècle et demi plus tard.

Occasion de rencontrer deux personnalités du 19ème siècle: un des écrivains les plus marquant et La dame à la Lampe l'héroïne de Crimée, qui a révolutionné le système hospitalier britannique. Sattin prend son temps pour nous les présenter. J'ai préféré la bio de Florence Nightingale à celle qu'il trace de Flaubert, ou peut être la personnalité de la première? Ces deux personnages sont à un tournant-clé de leur vie, à la veille de leur célébrité. Ils se cherchent. Flaubert cherche son style, l'Orient l'attire, mais doit-il écrire comme Chateaubriand ou comme Balzac? C'est sur le Nil que s'impose Emma Bovary, de il se souviendra peut être de son voyage pour Salambô. Tandis que Flaubert cherche son style florence Nightingale cherche un sens à sa vie de femme. Vouée au mariage comme toute femme de son époque et de sa condition, elle le refuse

" Comment pourrait elle se marier quand le mariage voulait dire obéir à un mari?"

Elle a ressenti un appel divin, pour faire de sa vie autre chose, quelque chose d'utile, elle a déjà la vocation de soigner, d'être infirmière. Dans la bonne société anglaise, les infirmières ont mauvaise réputation. Ce voyage lui permettra de faire le point sur sa vocation et de s'éloigner des contraintes de sa famille.

J'ai donc eu beaucoup de plaisir à visiter l'Egypte par leurs yeux. Voyage mystique de Florence qui voue un culte à Osiris qu'elle voit en figure christique. Voyage très différent dans les bordels, auprès des danseuses orientales de Flaubert, moins sensible au charme de l'Antiquité.

C'est aussi l'occasion d'imaginer le Nil sans le carcan des barrages ou des écluses. Abou Simbel avant le Lac Nasser, Philae sur son île d'origine et les cataractes après Aswan.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Flaubert tout de suite ça vous parle, mais Florence Nightingale ? un personnage hors du commun la sainte patronne des infirmières dont j'ai lu la vie il y a des décennies et qui a sans doute été pour beaucoup dans mon envie de devenir infirmière.
L'occasion de faire un superbe voyage sur le Nil, voyage quasi impossible aujourd'hui sauf à avoir un grand goût du risque.
En 1849 nos deux célébrités choisissent pour des motifs totalement différents de faire LE voyage en Egypte. Ils vont monter sur le même bateau mais leur périple prendra ensuite des chemins un peu différents.

Flaubert n'est pas au mieux de sa forme, il veut écrire mais jusqu'à présent ce n'est pas très concluant. Certes il a écrit un livre mais ses amis sont très partagés sur la qualité du dit livre. Il vient de subir plusieurs drames avec la perte de plusieurs êtres chers, alors un voyage pour surmonter tout ça ? pourquoi pas ? Il va partir avec Maxime du Camp qui est le véritable organisateur du voyage.
Florence elle c'est totalement différent, voilà une jeune femme issu de l'aristocratie anglaise qui refuse obstinément tous les prétendants que sa famille tente de lui faire épouser, qui crie haut et fort son envie de devenir infirmière au grand dam de sa famille.
Que faisait-on à l'époque des jeunes filles insoumises ? On les mettait sur un bateau en espérant qu'un long voyage leur ferait oublier amours impossibles et autres fariboles.
C'est un moment où l'Europe est totalement fascinée par l'Egypte et par les voyages en général, et bien des générations de voyageurs ont vu la l'occasion de vivre la grande aventure. L'époque où les européens pouvaient allègrement piller les richesses du pays.
Ce qui réunit les deux personnages c'est le voyage intérieur qu'ils font chacun à sa façon.
Florence aime l'exotisme des bains turcs, ose se déguiser pour visiter les mosquées, mais est aussi attentive à la misère de la population bref on sent en elle tout ce qui fera sa détermination plus tard sur les champs de bataille de la guerre de Crimée : le culot, le courage et la détermination.
Flaubert c'est autre chose, son intérêt se porte parfois sur des lieux et des dames que la morale réprouve absolument plus que sur les temples et autres tombeaux. le voyage l'aide à sortir d'une période dépressive et lui donnera la force d'entamer en rentrant à Paris SON grand roman.

Ils feront tous les deux le récit de leur voyage, récits dont Anthony Sattin dit avec humour
« mettons que Gustave Flaubert décrit mieux les bordels, et Florence Nightingale mieux les temples, mais elle écrit tout aussi bien. »
Anthony Sattin connaissait parfaitement la vie de Florence Nightingale pour avoir éditer ses lettres en Angleterre et a profité d'une coïncidence de dates pour mettre en perspective ces deux voyageurs « engagés sur des chemins distincts mais comparables » et pour lesquels le voyage en Egypte fut déterminant.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nous gardons de Florence Nigthingale deux images bien distinctes. D'abord celle de l'héroïne construite par la presse, encore magnifiée par l'amour du public, cette femme angélique de la guerre de Crimée, la Dame à la lampe qui, infatigable, parcourait les salles d'hôpital pour apporter les salles d'hôpital pour apporter aux soldats blessés une lumière dans la nuit, au sens propre comme au sens figuré. L'autre est celle d'une vieille dame acariâtre-usée bien avant l'âge, comme elle le reconnaissait elle-même-qui oeuvrait depuis son lit à une grande réforme de la santé publique et des hôpitaux. Cloîtrée chez elle, elle mena une campagne acharnée auprès de la classe politique et dispensa ses conseils aux professionnels de la santé jusqu'à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Mais il y eut une autre Florence, l'intelligente qui, suivie de sa servante allemande, est descendue du bateau à Alexandrie, quatre ans avant la guerre de Crimée, celle qui a été huilée et massée au hammam, et se réveillait la première à l'hôtel parce qu'elle était trop heureuse pour dormir. (p. 33)
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La femme qui habite les pages de ce livre est jeune et drôle, elle est très belle, d'une minceur toute juvénile. Elle adore l'opéra et elle aime danser.Elle est désarmante de vivacité, s'interroge sur tout ce qui l'entoure de façon parfois dérangeante. c'est une femme de convictions qui se bat pour trouver sa place dans le monde, torturée au point qu'elle a parfois envie de le quitter; Elle est opiniâtre, souvent intransigeante mais ses souffrances la rendent vulnérables. (p. 33)
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Introduction
Le New-York times avait dit des lettres de Florence Nightingale : "[Elles sont ] encore plus intéressantes que les carnets et la correspondance joyeusement désordonnés de Flaubert. Enfin, mettons que Gustave Flaubert décrit mieux les bordels, et Florence Nigtingale mieux les temples, mais elle écrit tout aussi bien." (p. 16)
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Rien d'extraordinaire donc à ce bateau qui traversait l'embouchure marécageuse en ce mois de novembre 1849, si ce n'est qu'il transportait Florence Nightingale, jeune femme de vingt-neuf ans, et Gustave Flaubert, alors âgé de près de vingt-huit ans. Quelques années plus tard, ils devaient tous les deux connaître la consécration, mais ce jour-là, sur le canal qui les emmenait vers le fleuve, ils étaient l'un et l'autre dévorés par le doute. L'objectif qu'ils s'étaient fixé n'était pas facile à atteindre, et la tension avait u un tel retentissement sur leur santé que leurs familles avaient dû se résoudre à les laisser partir passer l'hiver en Egypte- et à financer leur voyage. Ils s'apprêtaient à effectuer le même périple, du Caire à Louqsor, puis Assouan et Abou-Simbel, et à écrire chacun de son côté deux des plus beaux récits de voyages consacrés à l'Egypte dont nous ayons connaissance. (p; 49-50)
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[Florence Nightingale- 25 février 1850]:" Eh bien adieu, ma belle noble, défunte Egypte, où naquit une race de géants,
géants de la guerre, des arts, des sciences et de la philosophie. Adieu, sans regrets, sans douleur (hormis un chagrin personnel), car il n'y a rien de triste dans les restes d'un pays qui, tel son vénérable Nil, s'est répandu hors de ses rives et a fertilisé le monde. " (p. 250).
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