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L'Arabe du futur : Une jeunesse ... tome 3 sur 6
EAN : 9782370730947
160 pages
Allary Editions (06/10/2016)
4.44/5   2622 notes
Résumé :
L'Arabe du futur raconte la jeunesse de Riad Sattouf au Moyen-Orient. Dans le premier tome publié en 2014 et qui couvre la période 1978-1984, le petit Riad est ballotté, de sa naissance à ses six ans, entre la Libye, la Bretagne et la Syrie.
Le deuxième tome, paru en 2015, raconte sa première année d'école en Syrie (1984-1985).
Dans ce troisième tome (1985-1987), après avoir suivi son mari en Libye puis en Syrie, la mère de Riad ne supporte plus la vie... >Voir plus
Que lire après L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1985-1987)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (148) Voir plus Ajouter une critique
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1985, le petit Riad a maintenant 7 ans. La famille est toujours installée à Ter Maaleh, en Syrie. Tandis que son père, Abdel-Razak, donne des cours à Damas, sa mère, Clémentine, reste à la maison, à s'occuper de son petit frère, Yahya. Elle se désole parfois d'habiter dans ce village reculé, loin de la ville, d'autant que les conditions de vie sont parfois pénibles. Riad, lui, continue sa scolarité, en troisième année à l'école du village. Élève très doué, il ne ramène que des bonnes notes à son papa. Noël approchant, sa maman veut célébrer cette fête chrétienne. C'est l'occasion pour Riad d'expliquer ce qu'est Noël à ses cousins et qu'il leur suffira d'écrire une lettre au Père Noël pour recevoir des cadeaux. Sous l'influence de sa propre mère, Abdel-Razak décide de circoncire son fils qui appréhende aussitôt mais qui se réjouit de montrer à ses cousins qu'il n'est pas juif...

Avec ce troisième volet, l'on continue de suivre la jeunesse du petit Riad en Syrie. Les ingrédients ne changent pas d'un tome à l'autre : c'est bourré d'anecdotes croustillantes, drôles ou émouvantes. L'on ressent un peu plus l'écart qui se creuse entre les parents de Riad, elle n'aspirant qu'à une seule chose : rentrer en France et offrir une vie plus décente à ses enfants. Elle s'affirme enfin, elle qui était effacée dans les tomes précédents. Mais, le père de Riad, lui, a semble-t-il, d'autres projets. L'on retrouve avec plaisir les aventures de Riad et sa famille. Ce dernier, de par son âge et sa candeur, pose un regard bien différent sur la Syrie. L'auteur croque avec humour, intelligence et tendresse ce petit bonhomme ainsi que le monde musulman. Des souvenirs touchants et amusants servis par un trait naïf mais efficace.
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Ce troisième épisode de la jeunesse franco-syrienne du petit Riad est encore meilleur que les précédents.
On retrouve les mêmes thématiques : mariage mixte et choc des cultures, difficultés conjugales, petits et gros problèmes du quotidien d'un enfant, vie au Moyen-Orient dans les années 80 (pauvreté, pénurie, corruption...), religions. L'auteur évoque également la situation en Arabie Saoudite.

Riad Sattouf démontre encore son talent pour rendre compte des observations et sentiments d'un enfant, sans mièvrerie, avec la candeur et la brutalité de cet âge. C'est instructif, parfois émouvant et souvent drôle. Toujours très juste, en tout cas. ♥
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Dans le troisième tome qui couvre la période 1985-1987, l'auteur Riad Sattouf met plutôt l'accent sur les différences culturelles qui existent entre l'Orient et l'Occident. Les différences sont ancrées en chaque individu dès le plus jeune âge par l'éducation et l'environnement familial et il est très difficile de s'en débarrasser.

L'auteur vit en effet dans une famille partagée entre deux religions, deux cultures et deux pays aux sociétés si différentes qui ont beaucoup de mal à dialoguer. Cela pose une vraie question sur la double identité.

Il sera également question d'événement religieux comme Noël ou le Ramadan. Et puis, il y aura la circoncision rituelle qui se pratique depuis l'Antiquité pour des motifs culturels et religieux. Il faut savoir que dans le judaïsme la circoncision est l'un des 613 commandements de la Torah.

La mère de Riad, qui était assez effacée au début, devient de plus en plus présente au fil des tomes. Elle se rebelle contre son mari et manifeste le désir de retourner vivre en France avec les enfants.

Il est vrai que la figure du père est de plus en plus énervante. L'épisode le plus marquant est sans doute celui de cette bouteille de vin rouge provenant de France qui est bouchonnée et qu'il continue à boire en raison de son prix en déniant encore une fois la réalité. C'est tout à son image.

Visiblement, plus le temps avance, plus les promesses ne sont pas tenues. Certes, il y aura bien l'achat d'appareils électro-ménagers mais cela ne fait pas le poids face aux conditions de vues entre une eau brunâtre et de multiples coupures l'électricité sans compter sur les étagères des magasins qui restent désespérément vides. Les incursions en vacances en France sont autant de bonheur pour tout le reste de la famille.

L'épisode le plus choquant est sans conteste celui de la belle-fille qui est enceinte avant le mariage. Il est normal dans ces contrées de la tuer pour laver l'honneur de la famille. le pire est encore l'impunité des assassins. Là encore, la réaction du père laisse franchement à désirer.

J'ai bien aimé l'analyse de la religion que fait l'auteur car je la partage bien volontiers. Tout cela est quand même d'une grande hypocrisie et ce sont surtout les femmes qui en payent le prix. Je suis tellement choqué qu'elles préparent le repas pour ces messieurs qu'elles doivent regarder manger en silence avant de recevoir les restes en remerciant dieu de ce jour de grâce. C'est sans commentaire !

J'ai éprouvé beaucoup de peine à voir toute cette classe de petits écoliers qui n'ont rien dans le ventre et qui ne peuvent pas boire afin de respecter le ramadan. On voit également que le professeur est avachi sur sa chaise en train de dormir. C'est l'épuisement total pour tout le monde. Mais bon, cela purifie le corps.

J'ai été également dégoutté par cette corruption manifeste jusque dans les notes d'examen pour réussir son diplôme à l'université de Damas, la soi-disante meilleure du monde. Comment peut-on en arriver à de telles extrémités ? C'est hautement immoral. Dès qu'il y a un petit peu de pouvoir, cette corruption s'exerce. On doit éviter le châtiment corporel d'un élève qui a quitté la classe parce qu'un professeur a plus de deux heures de retard, on le paye allègrement. L'arabe du futur me fait très peur...

A noter que le dessin est toujours aussi expressif et drôle. La sobriété reste de mise avec peu de décors afin que l'attention soit portée par les personnages. La qualité du papier est aussi à prendre en compte avec un papier épais et un joli grain.

C'est souvent triste et pourtant l'humour est toujours présent. La bande dessinée est un excellent moyen de raconter les cultures. Avec l'humour de Riad Sattouf, le lecteur passe des moments très agréables pour comprendre un monde qui n'est pas le sien, mais qui aujourd'hui, interroge tout le monde.

J'apprécie le fait que l'auteur n'est absolument pas dans la posture moralisatrice. C'est juste le constat qui prédomine sans porter de jugement. L'auteur maîtrise complètement le sens de son récit entre le respect et la tolérance.

Amusant, instructif, divertissant, un vrai plaisir de la première à la dernière page. A lire absolument ! Une très belle réussite !
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Le petit Riad est enfin de retour ! Bon d'accord, Shattouf nous fait progresser que de trois petites années, mais comme c'est toujours aussi bien foutu, on est plutôt content que le petit arabe du futur ne grandit pas trop vite. Shattouf reprend les thèmes de cette odyssée familiale, la difficulté d'être le fils de parents de deux cultures différentes, les questionnements du petit Riad sur les croyances enfantines ou de religion, les tensions entre le parents dans leurs choix de vie (la Syrie ou la France). Riad Sattouf avec « L'arabe du futur » tome 3, nous conte tout cela avec justesse et tendresse. Un retour en enfance drôlement agréable à lire.
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Dans ce tome 3, nous sommes en 1985, Riad a sept ans et la famille est toujours installée dans le petit village syrien de Ter Maaleh près de Homs. L'enfant s'est habitué à l'école syrienne où il est un excellent élève. Sa maman, en revanche, en a « ras le bol » de « ce trou » où elle s'ennuie et souhaiterait revenir en France ou, au moins, habiter à Damas. Son mari lui fait miroiter un avenir meilleur, grâce à une « relation haut placée ». Il défend toujours bec et ongles la supériorité des Arabes, même s'il n'est pas religieux, ce qui lui vaut des conflits familiaux, notamment avec sa mère. ● Cet album est une fois de plus une occasion d'apprendre beaucoup de choses sur la Syrie du milieu des années quatre-vingt, notamment sur la corruption endémique qui sévit dans tous les secteurs de la société, y compris à l'Université où le père de Riad enseigne. ● On voit apparaître plusieurs Chrétiens syriens, comme le maître d'école, et on assiste à un baptême, comme on assiste aussi à des circoncisions du côté musulman. ● Comme dans les autres tomes, les anecdotes drôles ou touchantes sont nombreuses. La maman commence enfin à s'affirmer et à exiger des choses de son mari. ● L'hypocrisie, surtout religieuse, est une des cibles de l'auteur. A l'occasion d'une anecdote, il revient aussi sur l'origine des frontières au Moyen-Orient, et dénonce les conditions de travail des domestiques en Arabie saoudite, des « esclaves ». ● Et, ce qui fait le sel de cette série autobiographique, la narration se fait toujours à travers le regard du petit Riad ; on découvre les événements en même temps que lui et selon son point de vue, ce qui donne lieu à des décalages pleins d'humour. le ton reste toujours léger, même quand des choses épouvantables sont dénoncées ou bien quand les enfants se laissent impressionner par le film Conan le barbare, imprudemment acheté sous forme de vidéocassette Bétamax par le père de Riad. ● le parallèle entre l'épisode syrien, qui occupe la quasi-totalité de l'album, et le petit épisode français est très habile : il permet de percevoir la chance des écoliers français, mais aussi la violence paysanne, avec la Fanchon, qui semble ne rien avoir à envier à ses homologues syriens. ● Bref, c'est encore une réussite !
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critiques presse (3)
Lexpress
28 novembre 2016
Comme toujours chez Sattouf, il y a ce sens aigu du détail qui en dit toujours plus long qu'il n'en a l'air et ce trait très rond qui adoucit la dureté, et parfois la cruauté, des événements.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BoDoi
07 novembre 2016
Les scènes sont tour à tour graves ou cocasses sous la plume complice de Riad Sattouf, qui déploie un talent certain de conteur et de fin observateur.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Culturebox
10 octobre 2016
Un nouvel épisode passionnant de cette épopée déployée avec intelligence et humour.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Je demandai à ma grand-mère si elle croyait en Dieu.
- Bah non. Comme ton grand-père détestait les curés et qu'il voulait tous les pendre, on s'en est jamais occupés. Mais toi* je t'ai fait baptiser en SECRET !
- AH BON ? JE SAVAIS PAS !
- Ben j'te l'dis.
- Ça m'fait tout drôle de savoir que je suis baptisée...
- C'est à cause du curé... [...] Ton père, il m'aurait tuée s'il avait su !
- Il est pas au courant ?
- BIEN SUR QUE NON ! Un jour, quand t'étais bébé, je me promenais dans le village, et j'ai croisé le curé, tout en noir... Il m'a vue et m'a dit : « Mais je ne vous ai jamais vue à l'église avec votre petite... » et j'ai dit : « Non, nous ne sommes pas croyants... » « Ah oui ? Et savez-vous ce qui arrive aux enfants non baptisés qui meurent ? » « N... Non ? » « ILS FINISSENT SEULS DANS LE NEANT ! Baptisez votre fille ! ET ELLE SERA SAUVÉE ! » J'ai eu tellement peur ! C'était hors de question que ma fille finisse toute seule dans le néant ! Alors un jour, je suis allée à l'église et le curé t'a baptisée vite fait. On sait jamais, si Dieu existe, t'es tranquille...
(p. 122-123)
* elle s'adresse à sa fille adulte, la mère de Riad
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[années 80, video-club en Syrie]
J'avais le droit de choisir un film pour moi. Mes pochettes favorites étaient celles des films d'action. [...] mes préférés étaient les films post-apocalyptiques.
Le scénario de ces films était toujours à peu près le même.
La civilisation avait été détruite par une guerre nucléaire, mais un homme seul tentait de survivre. Ce guerrier était en général un bellâtre italien bien coiffé qui conduisait une voiture puissante et rafistolée. Il était poursuivi par une meute de types ultraviolents avec des crêtes qui voulaient le tuer.
'Bastardi !'
J'adorais ces films et je partageais ce goût avec le vendeur.
- J'ai un truc un peu différent qui vient d'arriver. Beaucoup d'action et de violence. Un chef-d'oeuvre.
Il m'a montré une photo et prononcé ce nom : 'CONAN LE BARBARE'.
Je n'avais jamais vu d'homme aussi beau et musclé de ma vie. J'étais ébloui.
- JE LE VEUX !
[la mère :] - Demande au type si c'est pas trop violent... Y a une épée...
[le père :] - Les épées ça va, c'est le sexuel qui est dangereux...
(p. 31-32)
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- Et un an après ta naissance, en 1979, il s'est passé un truc terrible ! Il y a eu une prise d'otages à La Mecque...
Par des ISLAMISTES !
C'étaient des jeunes illuminés, ils ont encerclé la pierre Noire, et ils ont dit qu'ils reniaient aux Saoud le droit de gérer le lieu le plus saint de l'Islam, parce qu'ils étaient corrompus avec les Américains juifs et mécréants.
ILS AVAIENT PAS TORT HI HI mais qu'est-ce que tu veux ?
Y a pas mieux que les dollars.
Après, la France a envoyé des forces militaires spéciales pour aider les Saoudiens, et la prise d'otages s'est terminée.
- AH BON ? LA FRANCE ? Mais pourquoi ?
- Oui la France ! Eux aussi ils achètent le pétrole des Saoud !
Pour leurs Citröen moches hi hi hi
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Lorsque mes parents se querellaient, je préférais aller dans notre chambre. Mon frère Yahya semblait complètement indifférent et inconscient de ce qu'il se passait.
J'adorais plus que tout l'humilier.
- HEY ! TOUCHE PAS A MES JOUETS SALE TARÉ !
- Maman elle a dit que tu ne devais pas me traiter de taré ! C'est méchant !
- TARÉ !
Mon frère avait grandi. Il n'allait pas encore à l'école.
- TARÉ TARÉ TARÉ ! TARÉ TARÉ ! TARÉ DÉBILE DE MALADE MENTAL DE TARÉ !
Je l'insultais jusqu'à ce qu'il se mette à pleurer.
- Je te déteste gros taré débile dégénéré.
Il était pourtant très gentil et extrêmement mignon.
- MAMAAAAN !
- Tu vas encore aller me dénoncer, TRAITRE !
- Riad il m'a encore dit "taré" !
- MAIS POUR QUI IL SE PREND CELUI-LA ?!? RIAD ! COMBIEN DE FOIS JE T'AI DIT DE NE PAS INSULTER TON FRÈRE !
- J'ai rien dit, il ment !
- C'EST TOI QUI MENS !
- Ça m'étonne pas que tu le croies, tu crois tout ce qu'il dit ! C'est le chouchou.
(p. 9-10)
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Après avoir travaillé à Paris, ma grand-mère était venue passer sa retraite là où elle avait grandi : au Cap Fréhel. Il y avait beaucoup de paysans qui vivaient là. [...]
- On va aller dire bonjour à Fanchon justement, elle vous a jamais vus depuis votre naissance ! C'est sa ferme juste là !
Nous arrivâmes devant chez elle.
Bam ! Bam !
- FANCHON ? Elle est sourde. FANCHON ! ES-TU LO ?
Bam ! Bam ! Bam !
- HOUUU ÇA ALORS BONDIOUS !
- Ça va-t'y ? Jeannot est-y là ?
- Ho oui !
- HOUUUU BONDIOUS qu'y sont beaux les p'tiots ! Qu'y sont beaux !
- Ah ça y sont beaux c'est sûr ! Qui qui veut des gâteaux ?
Fanchon et ma grand-mère discutèrent. Je ne comprenais pas bien ce qu'elles disaient. [...] Ma grand-mère parlait avec l'accent de la campagne !
(p. 124-125)
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