Voilà longtemps que j'avais inscrit à ma liste d'auteurs à découvrir le nom d'
Annie Saumont. Traductrice — elle a traduit en 1986 L'attrape-coeurs de Salinger, roman qui avait été traduit trente ans plus tôt par
Sébastien Japrisot, et nombre d'auteurs de langue anglaise, comme
V. S. Naipaul,
Nadine Gordimer et
John Fowles — puis romancière, c'est à titre de nouvellière qu'elle s'est aussi — sinon davantage — fait connaître. Récipiendaire de plusieurs prix littéraires dont le Goncourt de la Nouvelle en 1981, elle est une figure incontournable de ce genre littéraire. En toute Lali que je suis, dévoreuse de nouvelles, il fallait bien qu'un jour ou l'autre je fasse connaissance avec la plume d'
Annie Saumont.
C'est donc grâce à
Après, recueil publié chez Julliard en 1996, que je suis entré dans l'univers de la Cherbourgeoise de naissance.
Après, un recueil touffu, aux énumérations nombreuses, desquelles les virgules ont été supprimées question de style, où les personnages sont constamment confrontés à des situations malaisées, contraignantes, dont ils veulent d'une façon ou d'une autre sortir. Pour se trouver enfin dans l'
après, dans ce qu'ils n'espéraient pas toujours, mais qui vaut mieux que cette attente d'une porte de sortie, étant donné que le problème ou la situation avec lesquels ils sont aux prises ne peuvent plus durer. Il y a donc davantage de cynisme et d'ironie que d'humour dans les nouvelles réunies ici, plus de détresse humaine que de joie vivre. Et surtout, il y a une grande maîtrise d'écriture de la part de celle à propos de laquelle le critique littéraire
Guy Cloutier avait écrit dans le
Magazine Littéraire qu'elle était une « grande dame de la nouvelle ». Avec raison.
Annie Saumont sait
raconter des histoires. Elle sait installer des personnages. Créer des situations. Et tendre le fil jusqu'à ce qu'il casse ou que quelqu'un s'y prenne les pieds. Tout ça pour dire qu'il est fort possible que je vous parle à nouveau d'
Annie Saumont.
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