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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782264039927
320 pages
10-18 (07/04/2005)
3.55/5   95 notes
Résumé :
Élevé dans une grande famille d'éleveurs de l'Ouest américain, Thomas Burton est écrivain. Un beau matin, quelques mots très simples vont bouleverser sa vie. Le contenu d'une lettre écrite par une inconnue qui prétend être sa sœur. Thomas s'efforce alors de retracer l'existence de ceux qu'il croyait connaître. Sa mère à la beauté altière, son père, un excentrique qui s'est contenté de lui donner son nom, et sa grand-mère maternelle, la reine de l'Idaho, qui toute sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Comme précédemment avec "Le pouvoir du chien", énorme coup de coeur, je me suis délectée de la prose de Thomas Savage avec "La Reine de l'Idaho". Même talent narratif, même soin apporté à la psychologie des personnages, même envoûtement au spectacle d'un décor western très nature writing et immersif.

Un roman sur l'adoption et l'identité, la famille et le sentiment d'appartenance. Un roman construit à la manière d'un puzzle, opposant époques et moeurs.

Bien que "La Reine de l'Idaho" ait été écrit bien après "Le pouvoir du chien", il y a tout un passage "hommage" où le fil narratif du "Pouvoir du chien" se juxtapose au récit d'Emma, la Reine du Mouton, une forte femme au caractère bien trempé qui aura su se faire une place au soleil de l'Ouest américain.

Le récit début de façon un peu déroutante en s'attachant à Amy, un personnage central et pourtant rapidement passé au second plan, ce qui peut déstabiliser le lecteur mais moi qui suis amatrice de puzzles à plusieurs milliers de pièces, j'ai nagé en eaux vives.

Davantage que l'histoire en elle-même, je retiendrai de cette lecture la force d'évocation et le style impeccable de Thomas Savage. Difficile de définir où l'auteur place le curseur de l'autobiographie mais le résultat donne un récit qui sonne comme étant très personnel, voire intime.

Une fois encore, j'ai adoré une virée aux côtés des cow-boys !


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Qu'est-ce qui construit notre identité? En quoi la famille nous définit? Comment autoriser l'orphelin qui retrouve les traces de la sienne à y développer ses racines?
Des questionnements lourds que ce roman plein d'ampleur aborde avec finesse et beaucoup de brio dans la construction, donnant la parole d'abord à un écrivain d'une soixantaine d'année installé dans le Maine loin du poids envahissant sa puissante famille dans l'Idaho, puis sans transition à une jeune femme dont on suite le parcours d'enfant abandonnée et adoptée par une famille bourgeoise aimante, qui au décès de ses parents adoptifs cherche à retrouver ses origines.
La lettre de son avocat qui arrive dans la famille, l'informant que la jeune femme pourrait être des leurs, est une déflagration. Et l'occasion pour notre écrivain de se plonger dans sa propre histoire, celles de ses parents et grands parents et de retracer tous les mythes, représentations sociales, succès et échecs qui ont construit ce clan, son identité en même temps que celle d'une certaine nation américaine.
Au centre de ce clan, l'iconique et puissante grand-mère, reine de l'Idaho régnant en maîtresse absolue sur des milliers d'hectares et de têtes de bétail, mais aussi le mythique aïeul qui a découvert l'or à l'origine de la fortune de la famille. Et enfin la mère, celle de l'écrivain, qui aurait enfreint les règles et tenu tête à la reine en choisissant contre sa volonté l'amour d'un homme. de cet amour un enfant, branche inconnue de la famille, serait donc né...
J'ai été totalement embarquée dans ce roman, pourtant relativement statique, par la puissance de l'écriture de Thomas Savage qui, si on la retrouve tout aussi incisive que dans "Le pouvoir du chien" à sonder les méandres des âmes, présente ici en plus une véritable ampleur à peindre le grand Ouest domestiqué et les caractères rugueux qui s'y sont formés.
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LA REINE DE L' IDAHO de THOMAS SAVAGE
Thomas Burton est romancier tout comme son épouse. Un jour une femme lui écrit disant être sa soeur, abandonnée à sa naissance et adoptée. Incrédule, pensant à une intrigante en quête d'héritage il va l'oublier mais le temps passant il va remonter l'histoire de sa famille pour tenter de comprendre comment une maîtresse femme comme sa grand mère « la reine de l'idaho » aurait pu tolérer une telle action de sa fille Elisabeth.
Tout commence avec Amy McKinney, née en 1912, adoptée par Les McKinney qui venaient de perdre leur fils dans un accident. Une famille stricte et aimante au sein de laquelle Amy va grandir sereinement, être diplômée et s'occuper de ses parents jusqu'à leur mort. En épluchant les documents contenus dans un coffre elle découvre une enveloppe à son attention ainsi libellée »si tu veux savoir qui sont tes vrais parents, ouvre cette lettre ». Après bien des hésitations elle l'ouvrira et partira à leur recherche aidée d'un avocat. C'est une histoire extraordinaire qu'elle va découvrir, qui la fera remonter jusqu'au temps des chercheurs d'or, ces temps où les états ne s'appelaient encore que des territoires.
L'auteur qui m'avait déjà enchanté avec « le pouvoir du chien » compose un livre sur l'identité, bien sûr, sur ce qui la compose et toutes ces petites choses qui font que l'on peut se sentir exister. Au delà du thème, le style de SAVAGE, surtout dans le premier tiers du livre est incroyablement addictif lorsqu'il dévoile cette vie »minuscule »mais aimante des McKinney qui se poursuivra à leur mort par le mariage d'Amy avec Philip, dans ce même registre »étriqué »qui se terminera à l'amiable sans heurt et sans cri, leur histoire n'ayant selon eux »aucun sens ». Changement de style complet quand Savage abordera l'origine de la famille Burton avec le chercheur d'or et sa flamboyante fille « la reine de l'idaho ». On quittera cette vie tranquille,gentiment ennuyeuse, pour la vie aventureuse au bord de l'effondrement permanent de la famille de George Sweringen, qui manquera régulièrement de disparaître faute de moyens et dans des conditions plus que précaires.
Un bouquin totalement addictif et passionnant.
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Thomas Burton reçoit une lettre d'une femme prétendant être sa soeur aînée, abandonnée par leur mère à sa naissance, en 1912. Pour l'écrivain du Maine, c'est impensable : jamais Beth, sa mère si belle et si douce, n'aurait fait une telle chose. Et pourtant, il y a des documents qui semblent prouver cette terrible décision. « J'étais debout près de mon bureau, douloureusement conscient de ce passé pas très lointain où je n'avais rien à faire. » (p. 251) de son côté, Amy, adoptée bébé par les McKinney, essaie de savoir qui est cette femme qui a pu ainsi se séparer d'elle, quelques instants après son premier cri. Des décennies plus tôt, on rencontre Emma Sweringen, matriarche à la tête de la fortune familiale, femme d'affaires intelligente et redoutable. « Emma était comme un feu de broussailles. Quand on l'arrêtait d'un côté, elle repartait de l'autre. » (p. 155) Elle veille férocement sur sa famille et ses enfants, bien décidée à leur offrir le meilleur futur possible, notamment à sa fille Beth.

La construction de ce roman est très réussie. Plutôt que de présenter une recension fastidieuse de tous les membres de cette famille et de leurs existences, l'auteur présente une histoire lacunaire, où les chronologies se mélangent et s'embrouillent, comme tout récit fait à plusieurs voix. Cela donne une somme tout à fait réaliste où se mêlent les secrets, les souvenirs flous et partiels, les lettres et les mensonges. L'histoire devient presque légende, les chagrins prennent la place des vivants et ces derniers doivent réapprendre ce qu'est une famille, même s'il y a des sacrifices auxquels il faut consentir, quitte à s'arracher le coeur.

De cet auteur, j'ai déjà énormément apprécié le pouvoir du chien, superbement adapté au cinéma par Jane Campion. Je ne peux que vous recommander cet autre roman, et je me réjouis que les éditions Gallmeister republient l'oeuvre de Thomas Savage.
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Tom Burton, un écrivain d'âge mûr, reçoit une lettre d'une inconnue qui prétend être sa soeur (même mère, même père). C'est alors pour Tom l'occasion de se pencher sur l'histoire de sa famille. Cela fait longtemps qu'il n'habite plus l'Idaho mais au bord de l'océan, on comprend à demi-mot qu'il a « fui » l'Idaho. Il va nous relater l'histoire de sa grand mère, la reine de l'Idaho (le titre anglais est « Sheep Queen », et pourrait donc être (mieux?) traduit par « Reine des moutons ». Dans l'Idaho des années 1910 et 1920, nous assistons à l'avènement de cette reine, à la fois aimante mais despotique.

Tout d'abord, Tom nous explique pourquoi le fait qu'Amy soit sa soeur est strictement impossible. Une deuxième partie vue du côté d'Amy nous raconte son histoire d'enfant abandonnée, elle a été adoptée par un couple aimant mais en « remplacement » d'un petit garçon mort dans un accident.

Au fil du temps, Tom se remémore son enfance auprès de sa mère, (alcoolique et minée par un secret), son père (un homme très beau mais qui rate tout ce qu'il entreprend), son beau père, ses tantes. Une saga familiale qui exprime une nostalgie des grands espaces et de chaleureuses tablées familiales. Peu à peu, Il devine et explique dans une lettre magnifique à Amy le drame qui s'est écoulé cinquante années plus tôt…

J'ai énormément aimé le rythme de ce livre et le style de l'auteur qui rend les personnages principaux très proches et intimes. La grand mère (la reine du titre) est parfois un petit peu caricaturale, mais le portrait de Beth, la mère de Tom est émouvant, tout en finesse. (la quatrième précise que ce roman est fortement autobiographique ce qui explique peut être pourquoi j'ai trouvé qu'il sonne si juste)
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
... Ce jour-là, l'océan était d'un calme inhabituel ; de petites ondulations couraient sur sa surface et reflétaient le soleil. C'est ce genre de soleil, sur des eaux semblables, qui a poussé Eschyle à écrire "le sourire d'océan aux mille miroitements." Il savait de quoi il parlait. Cette journée aurait pu être joyeuse.

Et puis, soudain, un goéland est passé en volant près de nous - si près que j'ai senti l'air qu'il déplaçait et que j'ai vu le regard de ses petits yeux perçants.

Deux sortes de goélands patrouillent sur notre plage et dans le ciel au-dessus. Le plus commun est le goéland argenté : il est protégé par la loi parce qu'il est charognard, et on l'aime pour son vol plein de grâce qui évoque la liberté. On peint son image sur du bois flotté et on la sculpte dans du bois de pin, puis on la vend tout au long de la Route Un en souvenir d'un nouvel été passé dans le Maine avec ses rochers et ses marées éternelles.

Les goélands marins sont moins communs. Ils sont plus gros et ne frayent pas avec les goélands argentés. Ils aiment s'isoler sur des corniches ou des îlots ; ils évitent les humains. Et ils ont bien raison, parce qu'on les déteste. Ils cherchent les oeufs ou les petits des autres oiseaux, et ils les dévorent.

Le goéland dont j'ai senti le passage et dont j'ai vu le regard était un goéland marin.
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Il est dommage que les années modifient notre vision des choses de la même façon qu'elles font vieillir les mains et le visage, et il est dommage qu'il existe un jour tel que la fête des Mères dont l'initiatrice est morte le cœur brisé en voyant qu'elle lui avait été enlevée par les fleuristes, les confiseurs et les imprimeurs de cartes tape-à-l'œil accompagnées de minables rubans en fausse soie dorée.
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- Beth. Sais-tu ce qu'est l'amour ?
- Jusque-là, je ne le savais pas. Toute ma vie on m'a dit que j'étais belle. Si j'ai de la beauté, je peux te dire que ce n'est pas grand-chose. Ca veut seulement dire que tu peux me vendre au plus offrant.
- Que c'est laid, de dire ça.
- Il le fallait. J'étais sur le point d'être vendue. Je n'aurais jamais su ce que c'est l'amour. On ne m'aurait jamais permis de le savoir. Et si plus tard j'avais rencontré quelqu'un et qu'à ce moment-là je l'aie su, je n'aurais rien pu y faire. Parce que j'ai un bon fonds, Maman. Ou je le crois. Je ne voudrais faire de mal à personne.
- Je t'en prie, Beth.
- Je vais te dire ce qu'est l'amour. C'est vouloir toucher. Pouvoir toucher. Toute ma vie.
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C'est horrible, à quel point on se sent seul quand on est vieux et à quel point on compte sur ses enfants, qui représentent sans doute la seule immortalité qui nous soit donnée, même si on a toujours affirmé croire fidèlement ce qu'enseigne l'Eglise. Si seulement on pouvait être sûr qu'il y avait une vie après la mort, on ne dépendrait pas autant de ses enfants.
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Il n'y a peut-être pas d'autre fête--pas même Noël, dont les policiers affirment que c'est la jour où ils sont le plus sollicités pour intervenir dans des disputes familiales se soldant parfois par des coups de feu-- qui nourrisse aussi fortement les sentiments de culpabilité, de solitude et de deuil. Alors qu'autrefois les gens mettaient tout simplement un oeillet rouge si leur mère était en vie et en bonne forme, ou un oeillet blanc si elle avait disparu, la Mère est à présent devenue une figure si terrifiante qu'il faut l'apaiser par des cadeaux concrets. Il arrive que les cartes, les friandises et les fleurs ne suffisent pas. Il arrive qu'on pousse une mère à devenir exigeante du seul fait qu'elle est une mère, et elle a beau dire avec insistance qu'elle ne veut rien de ses enfants sinon leur amour, ses protestations n'ôtent pas à ceux-ci la conviction que les sentiments qu'elle éprouve vont tourner à l'aigre s'ils ne lui versent pas leur tribut en temps et heure.
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