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Citations sur Marguerite Yourcenar : L'Invention d'une vie (15)

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté ;
Et que rien, ni le temps, d’autres amours, ni l’âge,
N’empêcheront jamais que vous ayez été.
Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que ce lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.
Vous ne saurez jamais que j’emporte votre âme
Comme une lampe d’or qui m’éclaire en marchant ;
Qu’un peu de votre voix a passé dans mon chant.
Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme,
M’instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.
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Elle aimait la parole, et la sienne a été jusqu'au bout à la hauteur de son écriture. Même dans la conversation, elle ne trébuchait jamais, n'hésitait pas, ne s'autorisait aucune de ces phrases brusquement rompues et reprises ailleurs, sans souci de cohérence. [...]. Elle avait le goût de convaincre, d' être entendue, et possédait, tout en s'en défendant, une sorte de dessein pédagogique universel. Et puis il lui plaisait de s'écouter parler. Non dans le sens sottement vaniteux qu'on attribue communément à cette expression, mais pour le plaisir de manier, avec l'infinie dextérité qu'elle savait posséder, sa langue. Lorsqu'il lui arrivait, comme à chacun, de dire des banalités, son phrasé, à lui seul, empêchait son auditeur de les juger telles.
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M. Yourcenar se plaint de ces lugubres supermarchés aux murs ripolinés avec leur absence presque totale d'employés, qui élimine les contacts humains et la musique mécanique coulant comme du sirop de mauvaise qualité.
Et ces produits partout pareils, les trusts, les monopoles et l'étranglement de la concurrence finissant par donner aux épiceries capitalistes la même
lugubre uniformité qu'aux magasins des états socialistes.
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Et si la mort la surprenait pendant ce périple ? Elle qui avait tant pensé, tant dit, tant écrit qu'il ne fallait pas mourir par inadvertance, mais au contraire ne rien manquer de cette expérience ultime, du dernier passage; elle qui voulait mourir les yeux ouverts, sentir la mort s'insinuer en elle, vivre cette mort en quelque sorte, éprouvait désormais une espèce d'indifférence. Comme elle l'avait dit, elle était prête. Qu'importaient la date, le lieu et les conditions. Pourvu qu'elle ne restât pas des mois entiers dépendante de tel ou tel qui devrait la soigner. La mort serait peut-être même, sinon plus douce, du moins plus sûre en voyage : on n'avait pas forcément à portée de main un de ces hôpitaux où l'on s'acharne à vous faire survivre.
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M. Yourcenar : quand je songe qu'il y a deux ou trois ânes
qui se sont imaginé avoir reconstitué la vie de Rimbaud
d'après sa correspondance ...
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'' J'ai tenté d'accroître en maints endroits la part de réalisme, ailleurs, celle de la poésie, ce qui finalement est ou devrait être la même chose'' M.Y. Préface de ''Denier du rêve''
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'' En ce qui concerne l'amour, je ne suis pas sure que la glorification du ''couple'' en tant que tel soit la meilleure manière de nous débarrasser de nos erreurs et de nos fautes; tant d'agressivité, tant d'égoïsme à deux, tant d'exclusion du reste du monde, tant d'insistance sur le droit de propriété exclusif d'un autre être sont entrés dans cette notion : peut-être avons-nous à la purifier avant de la resacraliser... C'est toute la chair, d'ailleurs que nous devrions tenir pour sacrée, ne serait-ce que pour la rapprocher d'avantage de l'esprit dont elle est soeur, et une telle attitude finirait peut-être par diminuer le mauvais usage et l'abus. Il y a des moments où, sociologiquement parlant, et sans paradoxe, je trouve regrettable que la prostitution ait cessé d'être sacrée depuis plus de deux milles ans. La servante des temples avait ses privilèges et ses vertus, que nous avons enlevés à la fille à la carte. ''
M.Y. Lettre à Suzanne Lilar, du 19 mai 1963, correspondance inédite
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Edmond Jaloux, 26 avril 1929, critique influent des Nouvelles Littéraires, ... : '' Je ne connaissais Mme M. Y. que par ... Diagnostic de l'Europe, étude assez pessimiste ... Mais Mme M. Y. , après avoir révélé la gravité de l'état de l'Europe, ne nous montrait pas moins le charme de cet état; ainsi, les Japonais, dit-on, mangent des poissons à peu près vivants, afin de voir leur agonie se parer devant eux des plus belles couleurs. L'Europe, pour Mme Y. , montre de même je ne sais quelle riche phosphorescence qui la charme et qui est déjà la parure de la décomposition. ''
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À Matthieu Galey : '' Je souffre de voir les villes polluées, le bord de mer inondé d'huile, de moins en moins d'espèces animales. (...) quand on remplace les arbres par des pylônes, on voit un monde qui meurt. Alors je tâche de lutter par toutes sortes de moyens légaux, en assistant les gens qui tentent de protester. (...) J'écris, j'envoie des télégrammes (...) Ce n'est pas simplement en affirmant ses opinions, c'est en montrant un certain angle de vue, une certaine image du monde qu'un écrivain peut se manifester. ''
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''Que nous soyons heureux ou non n'a au fond pas d' importance, et c'est l'immense victoire du bouddhisme que d'avoir senti que la libération elle-même n'en a pas, et que de ne pas en avoir est peut-être sa secrète condition pour être.''
Marguerite Yourcenar, Lettre à Gabriel Germain, du 13 juin 1969, correspondance inédite
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