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EAN : 9782226393852
Albin Michel (01/03/2017)
3.53/5   32 notes
Résumé :
« Tu me connais, mon chéri, je ne t’écrirai pas. » Et toujours elle m’écrivait. En écrivant ce récit, j’ai compris toute la portée de cette promesse allègrement trahie. Ces lettres, ces petites cartes, tel un aveu, m’apportaient la seule bonne nouvelle : ma mère m’aimait, malgré elle, mais elle m’aimait. (...) C’est pour cela que je me suis accroché aux mots. Ils furent toujours mes alliés, que ce soit seul devant ma feuille de papier, devant l’écran de mon ordinate... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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« J'étais à deux doigts de la dépression. J'ai choisi l'analyse. »
Je dirais bien qu'en France, cette option reste un luxe de citadin intello friqué, les gens du peuple se contentant de soigner leurs déprimes à coup de médocs remboursés par la Sécu. Mais je ne vais pas commencer par du négatif frontal, même si j'ai eu du mal à aller au bout de cette lecture interminable, et que je rechignais à m'y remettre (huit jours pour 260 p.)...
Non, ce n'est pas de la résistance, de la gêne face au miroir de mes propres névroses, je trouve l'exercice analytique plutôt sympa, j'ai aimé lire Freud, Dolto, et d'autres psys pas trop compliqués, cette façon de tout décortiquer m'amuse, mais encore faut-il que l'auteur d'un tel témoignage aille un peu au-delà de son cas particulier pour qu'on s'y intéresse vraiment.
Qu'on s'y intéresse, à défaut de compatir, parce que JMS est né avec une cuiller d'argent dans la bouche, dans une famille bancale, certes, mais aimante ; il n'a jamais eu de mal à trouver du boulot, et même si ce n'était pas dans la branche souhaitée, ces postes de cadre dans l'édition ont de quoi faire baver d'envie les lecteurs que nous sommes.

Jean-Marc Savoye est resté plus de cinquante ans empêtré (et peut-être y est-il encore) dans des histoires de filiation, de prénom, de place dans la famille, de manque (ou d'excès ?) de désir maternel (en psychanalyse, les opposés n'existent pas, ou quelque chose comme ça), d'absence du père.
Il lui a fallu (phallus ?) pas moins de trois cures psychanalytiques, dont les deux dernières avec des célébrités - et ça aussi, ça se paie, par le fric et les fréquentations mondaines - et une EMDR pour y voir plus clair, pour s'alléger, pour arrêter de piétiner.

Comme beaucoup de lecteurs, j'ai été attirée par le nom de Philippe Grimbert en couverture. Il fut le troisième analyste de JM Savoye et à ce titre, il commente de loin en loin ce témoignage. L'a-t-il fait par amitié ? Pour faire avancer la "science" ? Heum... Est-ce un petit coup de pouce commercial ? J'ai trouvé l'exercice à quatre mains sans grand intérêt.

Je déconseille à ceux qui ne supportent pas la masturbation intellectuelle des auteurs passés par la psychanalyse et centrés sur leur personne, tout fiers de décrypter que dans leur nom, il faut entendre "sa voie, "sa voix", et "vois ça" (vois ça comme j'ai souffert). Et le Mont-Blanc que monsieur escalade, de même qu'il s'est élevé grâce à l'analyse, eh bien il est en Haute-Savoie (ôte ou haute sa voie/voix) alors que dans sa famille, ils sont plutôt branchés "Pyrénées" (pire aîné, pire est né...) - dingue, non ?
A vous de voir...

• Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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Jean-Marc Savoye nous fait partager son parcours en tant que névrosé, avec des années d'analyse derrière lui. Son histoire familiale ressemble sans doute à celle de beaucoup d'entre nous.

L'absence de père, l'héritage creux, le vide sur lequel l'enfant se construit, conduisant à un malaise inévitable.

Il naît dans une famille bourgeoise aisée, pour lui l'avenir semble s'annoncer riant. On trouve plus facilement des stages et des emplois bien placés et rémunérateurs lorsqu'on a la chance de vivre dans cette classe sociale.
Et si des failles apparaissent, si l'on ressent le besoin d'en parler, il est aussi plus facile de consulter des analystes compétents, qui seront entendre la souffrance, déceler les mystères qui se cachent derrière les mots, derrière les rêves et les peurs du patient, comprendre dans quelle spirale infernale il reste bloqué depuis tant d'années.

La violence du père de l'auteur ne fait pas de lui à ce point un « salaud », comme il le dit. Et c'est justement moins facile, dans ce cas, de lui en vouloir. Il reste un père aimant, attentionné, victime de sa propre enfance, triste et solitaire, le rendant impuissant à léguer et à hériter.
Les non-dits de la mère, les mensonges par omission et cette colère du père, sa violence « invisible », inconsciente, s'associent, formant une ombre sur la tête de l'enfant, qui ne le quittera plus, comme l'aigle noir de la chanson de Barbara.

Des réflexions intéressantes, qui nous ramènent à nos propres angoisses, apportant parfois quelques clés, bien que nous ayons chacun des serrures différentes à chacune de nos portes mystérieuses. L'intervention de Philippe Grimbert, psychologue et auteur du roman « Un secret », au fil du roman, est précieuse.

Un témoignage important et courageux, d'un homme venu du monde des Lettres, et qui se sert tout simplement des mots, pour peser, penser et panser ses maux. Parler, écrire, mais aussi être entendu, pour que la souffrance devienne plus silencieuse, que l'on puisse vivre avec, la comprendre et l'accepter.

On aimerait tous, je crois, rencontrer ces professionnels doués dans leur domaine, qui ont aidé l'auteur dans son analyse, trouver la bonne oreille pour déposer courageusement notre histoire, avec nos mots, qui cachent tant de choses, des mots-tiroirs, dont on ne soupçonne pas le poids.

Je remercie Babelio et les Éditions Albin Michel pour ce récit autobiographique, écrit avec des mots simples et justes, sans apitoiement. J'ai apprécié les références littéraires et musicales qui ont servi de déclics pour l'auteur dans la compréhension de son histoire. Qui ne trouverait pas de trésors dans les paroles des chansons de Gainsbourg et Barbara : "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" et "L'aigle noir" ?
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Ouvrage reçu dans le cadre du dernier Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Albin Michel pour m'avoir fait découvrir cet auteur dont je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler.

Bien plus qu'un simple auteur, Jean-Marc Savoye est avant tout un homme qui a lutté durant plus de quinze années pour arriver à comprendre qui il était vraiment et ce dont il avait vraiment envie de faire de sa vie. Issu d'un milieu bourgeois, son avenir s'avérait tracé d'avance. Il hériterait de l'entreprise familiale car il avait fait des études poussées, contrairement à ses frères sauf que lui n'en voulait pas. Il voulait devenir avocat mais après avoir raté quatre fois son CAPA, bien obligé pour lui de trouver une autre voix. S'est ainsi qu'il s'est d'abord retrouvé chez Gallimard, un travail plaisant avec des relations internationales avec l'étranger mais là encore, il avait l'impression d'échouer, ou du poins de ne pas avancer. Après s'être retrouvé chef d'équipe chez Hachette (toujours dans le monde des mots), il a décidé de construire et surtout d'innover en créant sa propre boîte d'éditions en ligne et là, il sentait qu'il s'épanouissait enfin professionnellement parlant. Côté émotionnel, il savait qu'il aurait des enfants un jour mais restait encore à trouver la femme. Difficulté à s'engager ? Et si tout cela était dû à son enfance et à ses parents ? Avec l'image d'un père qu'il n'a que trop peu connu et dont il garde l'image d'un père autoritaire, Jean-Marc décide d'entreprendre une psychanalyse pour essayer de démêler ce qui ne va pas chez lui. Comprendre d'une part et puis ensuite agir afin d'inverser le processus que l'ambiance familiale avait ancré en lui. Si il est vrai que le destin se joue dès notre plus tendre enfance, cela ne veut pourtant pas dire qu'il est écrit d'avance et chacun de nous, si il se donne la peine, peut retourner les cartes afin de les influencer dans la bonne direction...

Un ouvrage poignant, écrit à quatre mains avec des interprétations de celui qui fut son dernier psy, Philippe Grimbert, lui même auteur. Entre les deux hommes, une grande complicité s'installa sans pour autant sortir de l'ordre du médical mais la confiance était là, et avec elle, le patient ne peut qu'avancer et c'est ce que Jean-Marc Savoye a fait. En comprenant son passé, en tirant un trait sur lui, il a pu mieux apprendre à connaître son présent et ainsi déterminer ce qui serait son futur ! Un ouvrage autobiographie mais aussi largement philosophie et qui amène le lecteur à se poser les bonnes questions...A découvrir !
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J'ai bien aimé la construction du livre qui alterne le récit de Jean-Marc et les interprétations de Philippe Grimbert et je remercie vivement les éditions Albin Michel et babelio.com de m'avoir permis d'en lire les épreuves.

Par contre, j'ai mis du temps pour rédiger cette critique car c'est difficile de parler d'un tel livre ; on a l'impression de s'immiscer dans l'intimité de l'auteur, comme une effraction et en parallèle, on se livre à une auto-analyse comme en écho avec ce qu'analysent les auteurs.

Jean-Marc raconte l'histoire de sa vie, via la psychanalyse, qu'il a choisi pour ne pas tomber dans la dépression. Il effectue trois démarches consécutives avec différentes méthodes : allongé sur le divan durant la première avec un analyste intervenant de façon minimaliste, puis assis en face à face, lors de la deuxième…

Il décrit bien sa relation avec son père, sa mère toxique, exigeante qui lui répète souvent qu'elle ne l'a pas désiré et qu'il a failli lui coûter la vie et la culpabilité que cela engendre chez lui.

On a une belle étude de ce qu'on appelait autrefois la cure par la parole, et des différentes techniques, l'importance de la neutralité bienveillante, l'analyste ne doit pas être un ami et on doit savoir fort peu de choses sur sa vie privée.

On retrouve une description des thèmes importants de la psychanalyse sans tomber dans la caricature : on aborde les Lacaniens, les Freudiens en ne gardant que ce qu'ils ont apporté vraiment sans les interprétations rigides qu'ont pu en faire les disciples de ces deux figures de la psychanalyse, par exemple la fameuse durée de séance fixée à quarante-cinq minutes, érigée en règle absolue par les disciples de Freud et qui en fait était liée à la durée de consommation de ses cigares !!!

On retrouve ainsi le transfert, le contre-transfert, le signifié, le signifiant, les jeux de mots, l'analyse des significations sous-jacentes lorsqu'on emploie telle ou telle locution ou expression.

Jean-Marc dit notamment : « je passais le plus clair de mon temps à contempler mon imperméable accroché à une patère fixé près de la porte », ce qui donne : patère pater, imper, un père…

Il est très lucide, vis-à-vis de lui-même et parle de l'importance de l'écriture, de ces chansons qui reviennent en boucle dans notre tête, martelant un message que nous ne parvenons pas toujours à identifier.

Je me suis régalée mais c'est mon métier donc peut-être suis-je partiale… le rituel immuable imposée par la technique du « cerbère mutique » m'a beaucoup amusée.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ce pourrait être une comptine, une devinette, un jeu du marabout, un rébus, un délire, un mauvais poème, un code, un "message personnel" à la radio.
Une mère, combien de pères, une patère, un imper.

Des batailles , un barrage , de l'eau lourde et l'eau de Lourdes.

Il n'y a plus de Pyrénées,plus d'aîné,ou le pire, plus de père plus de frères, de mère ? Je ne t'écrirai pas, tu sais, et toujours elle m'écrivait..

L'écriture. L'avocature.

Les fautes, les ratages et les ratures, la littérature.

L'édition. la psychanalyse, la chanson.

L'aquabonisme.

la peur de la mort qui empêche de vivre.

Des prénoms: Jean, Cassien.

Le Mont Blanc et l'Aigle Noir.

Faire entendre sa voix,trouver sa voie.

Des signifiants que nous croyons connaître et comprendre, mais dont la signification l'enchaînement, le contexte et l'impact ne sont accessibles dans leur place de "maître"qu'à celui ou celle qui en a été imprégné, marqué au fer.L'écriture de ce livre, sur le versant du sens, produit un récit dont les étapes et les sinuosités évoquent celles du roman, comme le souligne justement Grimbert, préfacier et commentateur de ce texte qui est un récit d'analyse et un récit de vie.
Un roman avec ses (anti)héros et héroïnes, qui sont aussi souvent les perdants au jeu du désir, par passion de l'ignorance, ignorance du fardeau déposé sur leurs épaules par les générations précédentes.
En tant que lectrice, je salue la performance d'écriture de Jean-Marc Savoye, qui évite le double écueil de l'auto fiction et du déballage maquillé en création littéraire, tout en conservant une intégrité et un courage face à son défi d'écriture, offrant à l'un de ses analystes la première lecture et la scansion de son avancée vers la découverte de… ce vide, de ce pas grand chose après rien qui pesa cependant sur une partie de sa vie. Ces avancées, ces atermoiements, ces victoires, ces accablements, ces moments à contempler des objets dont le nom ne fait pas encore sens, ces passages à vide et ces ratages qui au fond sont des réussites mais seulement si un certain parcours a pu être effectué..L'analyse? La vie, aussi bien, mais qui a trouvé, en quelque sorte son mode d'emploi, au prix de ce que je trouve juste d'appeler une aventure où certains se sont risqués et se risquent encore.

Je remercie l'auteur, l'editeur Albin Michel, ainsi que Babelio et Masse critique qui m'ont permis de lire ce texte, témoignage et récit de vie.
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critiques presse (2)
LeFigaro
07 avril 2017
L'éditeur livre le récit de la longue analyse qui l'a sauvé. Avec le regard de Philippe Grimbert.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
22 mars 2017
D'une émouvante fragilité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
« J'ai su assez tôt que je voulais être psychanalyste, et cela m'est venu de la tragédie grecque ; dans toutes les tragédies classiques, le héros est confronté à son destin, souvent l'héritage du père, le pouvoir, l'amour d'une femme, sous l'oeil vigilant du choeur. Mais il y a toujours un moment où se présente à lui l'opportunité de s'échapper. Ce moment-là est passionnant ; c'est cette opportunité que l'analyse doit mettre en lumière pour permettre au patient d'échapper à la fatalité. » Je ne rapporte pas là, mot pour mot, ce qu'il [Pierre Fédida] m'a dit, mais ce que j'ai compris.
(p. 151)
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A bien des égards, je trouve que l'analyse ressemble à la dépression. Elle opèrent toutes les deux sur le même mode. On passe son temps à ressasser les mêmes souvenirs, les mêmes images, les mêmes angoisses. On se répète à l'infini. En boucle. Sans répit. On est happé dans une spirale. Dans le cas de la dépression, c'est une spirale descendante, toujours plus sombre, plus noire, plus dure. Qui peut conduire à la mort. L'analyse ressemble à une spirale ascendante. Petit à petit, même si l'on repasse sans cesse à la verticale des mêmes souvenirs, c'est toujours un peu plus haut, vers un peu plus de lumière, un peu plus de liberté. Mais c'est long. Très - trop ? - long.
(p. 252)
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[...] mes quatre frères et soeurs [...] entretenaient avec elle des rapports allant de la fusion à la colère. Ils ne pouvaient s'empêcher de lui raconter leur vie pour lui reprocher ensuite son ingérence. Il faut dire que ma mère avait une certaine tendance à donner son avis même quand on ne le lui demandait pas. Ses propos étaient toujours très directs et très francs. Cette liberté de parole, son regard aigu sur les uns et les autres, ses intuitions aussi justes que fulgurantes plaisaient à ceux qu'elle aimait et qui le lui rendaient bien. Avec ses enfants, c'était différent. Elle ne pouvait s'empêcher de les juger et, le plus souvent, de les critiquer.
(p. 51-52)
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C'est au cours de cette analyse que l'écriture est entrée de plain-pied dans ma vie. Ecrire devenait simple et naturel. Pendant la première année chez Grimbert, j'ai écrit autant dans mon journal que les dix années qui précédaient. Et cela allait encore s'accélérer. Je m'autorisais même à formuler des projets de roman ou de récit. Un jour , Grimbert me fit remarquer que je n'avais peut-être pas choisi un analyste écrivain par hasard. A dire vrai, ce n'est pas parce que mon analyste était aussi romancier que je me mettais à écrire. C'était, je crois, plutôt l'inverse: c'est parce que je pressentais que l'écriture allait s'inviter dans ma vie que je m'autorisais à choisir un analyste écrivain. Mais au fond peu importe l'ordre des facteurs. Le fait est que j'écrivais. (p. 188)
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"Écrire, c'est commencer à faire face. C'est le premier mouvement, la première réaction, le premier souffle. C'est le moment où seul avec soi-même, la page blanche en miroir, on reprend le dessus. On peut effacer, revenir en arrière, analyser, remettre en question. On peut se tromper, bien sûr, mais ni mentir ni tricher. Écrire, c'est un moment de vérité infalsifiable."
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