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Juliette Hoffenberg (Traducteur)André Dommergues (Traducteur)
EAN : 9782264027146
381 pages
10-18 (18/11/1998)
3.94/5   185 notes
Résumé :
M. Gordien est enquêteur privé. Comme il est digne des grands archétypes du genre, il boit plus que de raison, ne sait pas résister au sexe faible et se fait souvent rosser, car il a une fâcheuse tendance à fouiller là où il ne faut pas... Aussi ira-t-il jusqu'au bout dans la sombre affaire de parricide qu'un jeune avocat lui demande de résoudre pour innocenter son client. Avec des pouvoirs de déduction à faire pâlir d'envie le futur Sherlock Holmes. Tout cela ferai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Qui était vraiment Cicéron, brillant orateur, célèbre avocat de la Rome antique ? Avec du sang sur Rome, Steven Saylor donne sa version, son interprétation de ce qu'était cet homme illustre de la littérature latine. Il s'inspire d'un discours de Cicéron publié en 1965 dans la collection Les Belles Lettres : Plaidoyer pour Sextus Roscius d'Ameria, que l'orateur prononça en 80 avant Jésus-Christ, à l'âge de vingt-six ans, pour écrire un thriller judiciaire passionnant.

Steven Saylor mêle Histoire romaine et imagination et contribue à faire découvrir cette lointaine époque d'une manière plaisante grâce à son enquêteur Gordianus qui va travailler pour Cicéron. Jeune avocat, ce dernier reprend un dossier dont ses confrères ne veulent pas : celui de l'affaire Sextus Roscius, un parricide, un crime très grave. Sextus Roscius était-il coupable ou innocent ? Sa défense servait-elle un but noble tel que la justice ou simplement la politique et l'ambition ?

Nous ne disposons que du plaidoyer de Cicéron mais Steven Saylor donne sa propre interprétation dans cette oeuvre de fiction qui reproduit à merveille la société romaine de l'époque où règnent corruption, cupidité, intrigues politiques.

Sylla est au pouvoir et a proclamé la dictature alors que Rome est une république. Les guerres à répétition ont apporté le chaos et Sylla prétend ainsi vouloir rétablir l'ordre. La dictature est « un régime légal tant qu'elle est cautionnée par le Sénat ». Cicéron, qui est un opposant, pense au contraire que « les désordres de Rome sont imputables à Sylla. » Celui-ci est en fin de règne et d'autres personnages historiques se préparent à prendre sa succession, tel Crassus qui profite des incendies que connaît la ville pour acheter des terrains bien situés pour pas cher. Il a fait fortune grâce aux proscriptions ordonnées par Sylla. Les opposants étaient déclarés ennemis d'État, leurs biens confisqués et vendus aux enchères à un prix dérisoire, pour le plus grand bonheur des partisans du dictateur, dont Crassus. Peut-être est-ce de là que vient le proverbe « le malheur des uns fait le bonheur des autres » ? Quant à la phrase « à qui profite le crime ? », elle est issue du plaidoyer de Cicéron pour la défense de Sextus Roscius.

Ce livre m'a fait découvrir l'Histoire romaine et ses principaux protagonistes d'une manière fort agréable. J'ai découvert récemment cet auteur. Américain d'origine texane, il est diplômé d'Histoire et a été rédacteur en chef du « Sentinel » à San Francisco puis agent littéraire, avant de se lancer dans l'écriture. du sang sur Rome est le premier tome de la série « Les Mystères de Rome ». J'ai été très surprise de voir qu'un Texan s'intéressait à la culture gréco-romaine au point de la rendre si passionnante. Vu de France, les Texans sont surtout célèbres pour leurs exploitations pétrolières. Mais peut-être n'est-ce qu'un préjugé ou un cliché, l'influence de Dallas, célèbre série des années quatre-vingt…

J'aime beaucoup le travail de vulgarisation de la culture antique qu'effectue cet écrivain. Il contribue à la dépoussiérer, la rendre passionnante en montrant sa modernité. Nous n'avons rien inventé : la corruption politique existait déjà en 80 avant Jésus-Christ. D'autres tomes suivent du Sang sur Rome et sont consacrés à des figures majeures de l'Antiquité, comme César, ou au conflit qui opposa Cicéron, dont le nom signifie pois chiche, à Catilina. Les derniers tomes offrent, quant à eux, un voyage du côté de l'Égypte et font découvrir la jeunesse de l'enquêteur Gordianus, notamment sa rencontre avec Béthesda, sa compagne, qui est une esclave car, bien qu'elle soit une république, Rome pratique l'esclavage et effectue une distinction entre les hommes libres ou affranchis et les esclaves.
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-80 à Rome sous l'emprise du dictateur Sylla. Un parricide, un avocat novice, un enquêteur. C'est bien mené, ça se lit facilement mais j'ai trouvé que c'était tissé lâchement. Je ne sais trop pourquoi. Il est vrai que tous les trous se comblent à la fin du récit et que les mailles se mettront bien en place mais la lectrice que je suis est restée sur sa faim. Steven Saylor est historien et s'est largement inspiré du plaidoyer de Ciceron pour Sextus Roscius d'Ameria. Ça, ça va, on sent bien l'authenticité. Ça va aussi pour les rues de Rome de cette époque. Son ambiance, sa quotidienneté, ses moeurs, on y croit. C'est plutôt la trame narrative qui m'a dérangée. Il reste que c'est un bon polar et que c'est toujours agréable une promenade historique à Rome.
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Cela faisait un moment que j'avais envie de me plonger dans cette série se déroulant dans la Rome antique.
Et voilà, je me suis lancée, et je dois reconnaitre que je n'ai absolument pas été déçue par le détour, au contraire ! je suis tombée sous le charme de ce personnage créé par Steven Saylor.
Nous nous retrouvons à Rome, avant que celle-ci ne devienne l'Empire que tout le monde connait. Actuellement, c'est Sylla qui détient le pouvoir et qui a endossé le rôle de dictateur… Nous sommes en – 80 avant Jésus Christ.
Gordien, qui est connu pour ses talents d'enquêteur, est sollicité par un jeune avocat ambitieux. Cet avocat, l'histoire en a retenu le nom puisqu'il s'agit de Cicéron
Ce dernier va défendre un homme accusé de parricide : Sextus Roscius d'Ameria est en effet accusé d'avoir fait assassiner son père, riche propriétaire terrien. Il faut aider Ciceron, car même si nous savons quel brillant orateur il va devenir, il lui faut cependant des preuves et des faits pour défendre son client.
Ce n'est qu'à l'issue de ma lecture que j'ai appris que cette histoire s'inspire d'un fait réel : en effet, Ciceron a effectivement défendu, et il reste son brillant plaidoyer pour en témoigner. Je ne peux qu'applaudir l'auteur qui a su utiliser cette base pour en faire cet excellent roman historique.
J'ai beaucoup apprécié la qualité de l'écriture et surtout sa restitution de la Rome de cette période. On se promène dans le Forum, on va jusqu'à trainer dans les bas-fonds, bref on suit Gordien à la trace…Grace à Steven Saylor, j'ai fait un très beau voyage dans le temps. Et je ne pense pas trop trainer pour lire la suite de cette série…



Challenge Séries 2020
Challenge Mauvais Genres 2020
Challenge A travers l'histoire 2020
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Premier roman de la série des Mystères de Rome.
Nous y rencontrons Gordien, sorte de détective privé recruté par Cicéron, jeune avocat déjà plein d'envergure.
Cicéron doit défendre le fils de Sextus Roscius d'Ameria qui est accusé du meurtre de son père. Un parricide à Rome est extrêmement et cruellement châtié. Gordien va mettre toutes ses ressources pour démêler le vrai du faux, les pistes sont nombreuses.
Fiction basée sur des faits réels, l'assassinat de Sextus Roscius D'Ameria a bien eu lieu, le roman nous fait connaître la Rome de 80 avant Jésus-Christ sous la dictature de Sylla. On y côtoie aussi bien les patriciens, les hommes libres que les esclaves. C'est tout un système de castes, de règles, de savoir-vivre qui nous est dévoilé.
La vie de Sylla nous est aussi bien décrite de ses débuts fort pauvres à sa montée au sommet de la hiérarchie en passant par l'armée et les batailles.
On a l'impression de voyager à travers le temps et de se retrouver dans les ruelles sordides de la ville aussi bien que dans le Forum où se déroulent des plaidoyers des procès.
Un polar fort bien mené, une intrigue que l'on pourrait aussi bien trouvée à notre époque, car les intérêts des hommes sont toujours les mêmes, cupidité, vengeance, jalousie. J'ai passé un très bon roman avec les héros de ce polar antique. Je pense lire rapidement la suite « L'empreinte de Némésis ». J'aime bien l'écriture de l'auteur et l'époque décrite.
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Mon deuxième livre avec Gordianus en héros récurrent mais le premier tome de la série.
L'histoire d' un enquêteur, Gordianus qui dans ce roman, est employé par Cicéron pour préparer un procès pour défendre un parricide.
Un roman d'enquête historique passionnant, qui fait revivre Rome en l'an 80 avant J.C. Grâce à ce personnage de limier, l'auteur nous fait côtoyer les grands personnages historiques de cette époque.
Il s'appuie sur des vrais documents, comme la plaidoirie de Cicéron, pour faire revivre celle du procureur général.
Les méandres politiques liés au procès permettent de croiser Sylla, le dictateur de l'époque, de comprendre comment la population de Rome vivait au quotidien, les différentes classes sociales des plus hautes au plus basses.
Un roman qui vaut le coup tant sur le plan d'une enquête sans temps mort, des rebondissements, de la politique et aussi pour son côté culturel dans la Rome antique. En effet il est toujours appréciable de se cultiver tout en lisant un roman.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
- N’est-ce pas le lot des esclaves ?
Il n’y avait aucune amertume dans sa voix, seulement une note de mélancolie, que j’avais déjà rencontrée maintes fois. Le jeune Tiron était l’un de ces esclaves, naturellement intelligents et éduqués dans la bonne société, qui connaissent la malédiction de la Fortune, laquelle asservit un être humain toute sa vie et fait de l’autre un roi.
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Fais le calcul : Sylla, vainqueur des rebelles italiens, paie ses soldats en terres. Mais pour acquérir ces terres, il faut en déloger les vaincus. Que deviennent-ils, sinon des mendiants ou des esclaves de Rome ? Et tout ça pour quoi ? Le pays est dévasté par la guerre. Les soldats ne connaissent rien au travail de la ferme ; au bout d'un mois, d'une année, ils vendent et retrouvent le chemin de la ville. La province tombe aux mains des grands propriétaires fonciers. Les petits fermiers luttent contre la concurrence, se font gruger et exproprier. C'est de nouveau l'exode. Je le vois se creuser de plus en plus, le fossé entre les pauvres et les riches. Rome est comme une femme d'une beauté fabuleuse, drapée d'or et couverte de bijoux, grosse d'un fœtus nommé Empire. Elle est infestée de vermine de la tête au pieds.
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La nature du temps change quand le monde dort. Les instants se figent ou se dissolvent, comme des grumeaux dans le fromage blanc. Le temps devient incertain, inégal, élusif. Pour l'insomniaque, la nuit dure éternellement, ou passe à toute allure. Je restai allongé longuement, à regarder les ombres au plafond. Incapable de dormir, incapable de suivre les pensées qui voletaient dans ma tête, en attendant le chant du coq. Cela dura si longtemps que je finis par me demander si l'oiseau ne s'était pas rendormi. Enfin son cocorico s'éleva, clair et perçant dans le silence.
Je me redressai, effaré de constater que j'avais bel et bien dormi. Un bref instant, je crus avoir rêvé le chant du coq. Mais il recommença de plus belle.
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- Je suppose que je dois quelque chose pour le vin. (Gordianus)
- Ne t'inquiète pas. J'ai réglé. Comme le tavernier dormait, j'ai laissé l'argent sur le comptoir.
- Et tu n'as pas manqué de le réveiller en partant, qu'aucun voleur ne le lui prenne ?
- Cela va sans dire.
- Tiron, tu es un parangon de vertu. Tu es une rose parmi les épines. Une baie savoureuse au milieu des ronces.
- Je ne suis que le miroir de mon maître, fit-il avec plus de fierté que d'humilité.
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J'observai Tiron du coin de l'œil. Il marchait les yeux rivés au sol, sans me voir, mais je devinai l'intensité de son regard. En voilà un qui savait écouter. Quel excellent élève il aurait fait, n'était sa condition d'esclave ! Et peut-être, dans une autre vie. serait-il devenu un excellent pédagogue pour notre jeunesse !
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Videos de Steven Saylor (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Steven Saylor
Writing Historical Fiction: The Ancient World in Modern Literature. Getty Museum - March 6, 2008, The Getty Villa. [Anglais]
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