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EAN : 9782714443007
312 pages
Belfond (06/12/2006)
3.38/5   48 notes
Résumé :
Paris, de nos jours. Un scénariste se défenestre du bureau de Cécilia Rhodes, une célèbre productrice. Chargé de l'enquête, le commissaire Milot ne croit pas à la thèse du suicide et établit un parallèle avec la mort de Lucie Drax, une autre jeune scénariste employée par Cécilia trente ans plus tôt. L'affaire semble étrangement liée à l'histoire personnelle de Milot. Autour de cette femme prête à tout pour parvenir à ses fins gravitent un assistant fou amoureux, un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Bienvenue dans l'univers impitoyable de la création cinématographique et télévisuelle. Laurent Scalese nous propose un fondu au noir (très noir) sur ce monde, à la rencontre de ses pires travers.

Une histoire assez glauque, gros plan sur les perversions de ce microcosme, travelling sur l'amoralité d'un milieu où tout semble permis pour réussir (même si c'est une oeuvre de fiction, bien évidemment…).

Usant d'une palette de couleurs sombres, Scalese échafaude un récit déstabilisant, éprouvant, troublant et parfois heurtant.

Parce que c'est avant tout un roman noir et l'auteur utilise à merveille les bons outils pour nous déboussoler, à coups de contre-champs, plongées et contre-plongées. On navigue d'un personnage à l'autre, différents angles de prise de vue (sans qu'il soit possible d'imaginer ce qui va bien pouvoir se passer par la suite), hallucinant devant leurs dérives, leurs failles et leurs dérangements. Des fondus-enchaînés, déchaînés parfois.

En effet, la profondeur de champ de cette histoire assez originale met assez mal à l'aise, sentiment accentué par le montage assez inventif de l'auteur.

Laurent Scalese travaillant dans ce milieu, le lecteur fantasmera sur la part de réel du propos.

Un auteur qui se fond dans son histoire, avec un style fluide et des dialogues qui sonnent juste. Et quelques messages assénés au passage sur la création et l'authenticité, avec un zoom sur le crédit que certains donnent à ces valeurs.

Un casting de personnages complexes, dont certains auraient mérité plus de développement à mon sens (quelques pages supplémentaires auraient été les bienvenues), une sorte de galerie des horreurs en Dolby Stéréo, mixée avec intelligence par Laurent Scalese.

Quant au fin mot de l'histoire, vous n'en n'aurez une vision panoramique qu'au clap de fin (jusqu'à l'importance des tous derniers mots), et ça aussi c'est la marque d'une intrigue qui fonctionne.

Alors qu'attendez-vous ? Action !
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Il est noté thriller... je le classerais plutôt polar noir...
Polar, parce que Artus est commissaire. Parce qu'il cherche le coupable du meurtre de Lucy Drax.
Noir, parce qu'il se brise dans sa quête. Parce qu'il est torturé par cette enquête au point de projeter de se substituer à cette Justice qu'il sert pourtant avec vigueur et rage. Parce qu'il ne voit plus rien d'autre que cette obsession, dans son mariage raté, ses insomnies et ses petites pilules colorées.
Noir parce que tous les personnages en scène sont victimes ou bourreaux de leurs propres obsessions ou de leurs propres fantômes.
Laurent Scalese nous dresse le portrait du milieu de la télévision et du cinéma, où tous les corps de métier, ou presque, sont représentés. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce monde n'est pas joli-joli. Tous les a priori négatifs que l'on peut avoir sont présents. Et comme on le sait, l'auteur travaille dans ce milieu et donc, logiquement, on se pose la question de savoir ce qui est de l'ordre du fictif et ce qui relève du véridique.
C'est un environnement sexe, drogue et business qui est ici dénoncé. Ainsi que la qualité médiocre de nombre de productions audiovisuelles par appât du gain, du profit et de l'audimat. C'est le déni de la création artistique dans toute sa richesse, authenticité et originalité. C'est le mépris d'une société imbue de ses superficiels privilèges et en totale dépravation.
Outre cette levée de voile sur ce microcosme, au fil d'une intrigue sans cesse en rebondissements, l'âme de ces divers protagonistes nous enveloppe de souffre, de noirceur et de cruauté, et surtout pas de dentelle. C'est parfois cru et dérangeant, presque insoutenable... On ne peut éprouver de l'empathie pour la plupart... on se réjouit même du sort réservé à certains.
On s'interroge: jusqu'où vont-ils aller pour un rêve de gloire et de reconnaissance? A quoi renoncent-ils?
Certains vont s'apercevoir que la paix de l'âme ne vient jamais dans la vengeance aveugle quand d'autres vont transcender leurs traumatismes passés en infligeant sévices, cruauté, mépris et mort. Certains vont plonger irrémédiablement quand d'autres vont rompre la chaîne du mal.
C'est un roman riche, en thèmes, en réflexions. le seul bémol que j'émettrais, c'est la réaction de soumission beaucoup trop rapide et extrême de Charlie devant l'autorité manipulatrice de Cécilia.
J'ai aimé le portrait de cette femme, j'ai aimé la détester parce que son "âme brisée" ne trompe pas...
J'ai été bluffé par les divers dénouements, l'auteur m'a baladée jusqu'à la fin, et je me suis dit "non, pas déjà...".
En conclusion, un très bon moment de lecture, mais court... trop court...
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Préparation : 3 ans

Cela faisait quelques années que nous étions en attente du nouveau roman de Laurent Scalese et notre attente a été récompensée.

Ingrédients pour un lecteur

Dans la Cicatrice du Diable, l'auteur cuisine deux ingrédients qu'il connait bien, pour les avoir déjà utilisé dans ses précédents romans : l'intrigue et les âmes tourmentées. Et en cuisine littéraire, ce sont deux ingrédients qu'il faudra à un moment saisir et à un autre cuire à feu doux. Ces subtilités, l'auteur les maitrise totalement. Mais ce qui fait le talent d'un bon cuisinier, ce n'est pas de maitriser son art. C'est le plaisir qu'il prend à le pratiquer, plaisir qu'il va tenter de transmettre dans son art. Et cet « enthousiasme » transpire des pages du dernier roman de Laurent Scalese.

Un élément troublant participe aussi au fait que la sauce puisse prendre aussi bien : le romancier a pendant ces dernières années, travaillé dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. Même si nous savons très bien que la Cicatrice du Diable n'est qu'une fiction, on ne peut s'empêcher d'être à la fois fasciné et dérangé par cet univers où certains « requins » naviguent en toute impunité en croquant de temps en temps leur part de chair fraiche.

Préparation de l'intrigue

Le point de départ de cette histoire est original puisque pour une fois, l'intrigue va naitre autours d'un personnage vénéneux. Nous serons moins tenté de donner l'étiquette de héros au personnage du flic puisque Cécilia Rhodes est véritablement le fil rouge de ce roman. C'est elle le coeur de cette histoire dont émane toute cette énergie négative et destructrice. Elle est au milieu de cette immense toile d'araignée, dont elle tient entre ses mains un certain nombre de fils.

Préparation des personnages

Une cicatrice cache une ancienne blessure, une plaie. Celle évoquée par le titre nous mène directement à Cécilia Rhodes. Mais en creusant un peu, on découvre que c'est aussi celle du Commissaire Artus Milot, et de tous les personnages hantés de cette histoire. Parce que la cicatrice cache aussi des blessures de l'âme. Les âmes innocentes d'une enfant de 7 ans ou d'une jeune femme amoureuse en opposition à celles d'un amant humilié, d'un scénariste manipulé ou d'un policier hanté, lui aussi.

Dégustation

Le mélange de cette intrigue et de cette soupe d'âmes donne un roman de 308 pages qu'il est difficile de refermer une fois entamé.
La cerise sur le gâteau viendra des deux derniers mots du roman. C'est diabolique. On vous aura prévenu …
Lien : http://www.4decouv.com/2011/..
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J'ai lu presque tous les livres de Laurent SCALESE: le baiser de Jason, l'ombre de Janus, le sang de la mariée... et j'ai à chaque fois passé un excellent moment de lecture. Cet auteur n'a, à mon sens, rien à envier aux auteurs américains.
La cicatrice du diable est différent des précédents. Ce n'est pas un thriller axé sur le monde de la police et ses enquêteurs mais plutôt un polar noir et psychologique. Pas de tueur en série à l'horizon ni de coupable à démasquer (même si un des personnages mène une enquête ) mais plutôt une galerie de personnages aux personnalités diverses, bien amochés, sur le fil et pas loin de basculer du côté obscur...
Laurent SCALESE nous dépeint leur souffrance, leurs failles voire leur dérive avec pour toile de fond l'univers de l'audiovisuel qu'il maîtrise pour l'avoir déjà cotoyé de près.
On évolue dans ce panier de crabes, à la recherche de la vérité, où le profit et la rentabilité sont les maîtres mots au détriment des sentiments.
J'ai dévoré ce livre, c'est réaliste, cruel et sans concessions.
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Une fois encore Laurent Scalese nous a plongés dans une intrigue bien intriguante.

Le commissaire Milot enquête sur un suicide et se trouve face à Cécilia Rhodes, la grande productrice. Ce n'est pas la première fois qu'elle apparaît dans une de ses enquêtes. 30 ans plus tôt, une autre de ses scénaristes se serait suicidée et cette affaire tient particulièrement au coeur du commissaire. Au fil du roman, on saura pourquoi.

Le roman est construit comme un scénario avec ces diverses séquences. L'auteur allie ici ses deux passions : l'écriture et le cinéma.

Le personnage principal est Cécilia Rhodes : retorse, manipulatrice dans le boulot comme dans le privé, elle est prête à tout pour se faire un Nom avec un grand N. La question est : a-t-elle été jusqu'au meurtre ?

Artus Milot en est persuadé et le suicide d'un employé de Cécilia lui donne le prétexte de l'affronter de prêt et d'en finir.

Je n'en dirais pas plus mais si vous voulez lire un polar que vous ne lâcherez pas avant de connaître la fin, lisez Laurent Scalese.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lucie n'avait plus peur. Elle avait gagné.
Elle se rendit à la salle de bains en titubant, les lèvres serrées pour ne pas hurler tant la souffrance était atroce. Elle se déshabilla à la hâte, entra dans la cabine de douche et ouvrit les robinets à fond. Grelottante, le corps souillé, en miettes, elle se tassa dans un coin et éclata en sanglots. Elle ne laisserait plus personne lui faire du mal. (...) Elle ferma les yeux et tendit le visage vers le jet d'eau purificateur.
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Il lui suffisait de vouloir pour avoir, de demander pour obtenir, d'ordonner pour se faire obeir.
Elle était le centre autour duquel les autres gravitaient, electrons attentifs et soumis n'existant que pour satisfaire tous ses désirs.
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Sébastien gérait la partie administrative avec l'enthousiasme et la célérité d'un employé de la poste. Bertrand s'occupait du "pole artistique", comme il l'appelait, avec autant de ferveur et de conviction qu'un non-croyant.
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(...) il la fixa et lut dans son regard qu'elle l'aimait à en crever, envers et contre tout. Plus il s'évertuait à la faire fuir, plus elle s'accrochait. Elle se fichait pas mal qu'il fût dépressif, alcoolique ou drogué, du moment qu'elle avait un rôle à jouer dans sa vie. Qu'il existe semblait suffire à son bonheur.
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Affronter les vivants était devenu un enfer quotidien. Elle les haïssait, tous autant qu'ils étaient. Chacun d'eux était un ennemi en puissance. Leur faire du mal avant qu'ils ne lui en fassent était le meilleur moyen de se protéger. Ne jamais baisser sa garde était une question de survie.
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