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EAN : 9782923530956
452 pages
La Peuplade (02/03/2015)
3.51/5   40 notes
Résumé :
New Babylon n’existe pas. Mais s’il fallait créer cette ville, les duels y seraient permis et il n’y aurait pas d’autre loi que celle interdisant les hommes de loi. On y aurait constamment le souffle coupé, à cause des paysages, et ultimement parce qu’on y finirait la gorge tranchée. Ce serait un endroit dangereux où, enfin, chacun connaîtrait sa vraie valeur.
Dans ce western enlevant, qui dépeint avec minutie l’Ouest américain des années 1800, le Révérend Aa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman me fait de l'oeil depuis que j'ai lu Les marins ne savent pas nager, de la même autrice, et que je suis tombée sous le charme de sa plume. Aussi, bien que peu portée sur les westerns, j'étais déjà un peu vendue d'avance en commençant À la recherche de New Babylon.

On y suit, dans un Far West ouvertement fantasmé, les destins singuliers de plusieurs personnages : Charles Teasdale, le hors-la-loi pendu dix fois; Pearl Guthrie, la vierge aux trente mariages; Russian Bill, le mythomane qui rêve de fonder la ville de New Babylon; et le Révérend Aaron, peu porté sur les sermons… Chacun·e, à sa manière, poursuit une chimère qu'iel n'atteindra jamais.

Ne vous attendez pas à une aventure trépidante bourrée de rebondissements, ou vous serez déçu·es : on est ici dans la déconstruction à la Don Quichotte. le rêve américain de l'Ouest sauvage où tout est possible, des grands espaces de liberté absolue, n'est qu'une illusion dans la tête des personnages. Pourtant, et c'est là tout le paradoxe, c'est cette illusion qui les motive et les rend vivant·es. On comprend tout ce que l'idée de Far West a de fantasmagorique, et c'est cette fantasmagorie même qui rend le tout incroyablement immersif.

La forme peut dérouter aussi, étant donné que chaque chapitre se centre sur un lieu précis, que l'on observera à différentes époques. En conséquence, les allers et retours dans la chronologie sont fréquents et les liens entre les événements peuvent être difficiles à retracer si vous manquez moindrement de concentration pendant la lecture.

Mais si, comme moi, vous avez aimé Les marins ne savent pas nager, n'hésitez pas à vous lancer!
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Un vrai western, avec des cowboys et des chevauchées dans la poussière…

Des personnages invraisemblables, qui ont toujours plus d'un visage : un révérend qui ne prêche pas, une vierge aux trente mariages, un cowboy qui ne peut dormir que dans le bruit d'un saloon, un autre qui se dit le fils d'une aristocrate russe...

On va d'une bourgade à l'autre, pour chercher un meilleur endroit ou pour fuir ceux qui n'auraient pas apprécié la fraude.

On passe dans les villes champignons qui deviennent des villes fantômes, au fil des ruées vers l'or ou l'argent, ou de la quête sans fin d'un eldorado encore plus à l'ouest.

Un western étonnant, avec des « pensées » qui marquent le début de chaque chapitre, des réflexions de cowboys qui font souvent sourire. Les chapitres, comme des pages de carnets, ne respectent pas l'ordre chronologique, créant parfois un peu de confusion, on ne sait plus trop qui est le narrateur. Il faut se laisser emporter par les mots sans se poser de questions.

Un western parfois déstabilisant, un premier roman audacieux!
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Dans ma quête actuelle de littérature Western, j'ai bien sûr noté en premier lieu les classiques du genre, écrits par de vénérables auteurs américains du siècle passé : McMurtry, Swarthout, Haycox, Elmore Leonard, Dorothy Johnson, etc. Mais au milieu de tous ces grands noms, j'ai également découvert celui de Dominique Scali, jeune journaliste québécoise qui avec "À la recherche de New Babylon" signe son premier roman. Et il aurait été bien dommage de passer à côté : ce roman est tombé à pic, c'est tout à fait ce qu'il me fallait lire en ce moment.

Je voulais du Western et j'en ai eu. Tout y est : duels au pistolet, villes champignons et villes fantômes, diligences, chasseurs de primes, bandits mexicains, tripots remplis de joueurs et de prostituées... seuls les Indiens brillent par leur absence, quoique leur ombre plane sur l'Ouest évoqué par Dominique Scali. Mais ce qui intéresse surtout l'auteur, ce sont ses personnages, tous très bien campés. Ils sont assurément le point fort de "À la recherche de New Babylon". Jouant avec les clichés, les codes et les archétypes du genre, Dominique Scali réussit à nous offrir un roman qui ne donne pas une impression de "déjà lu" : elle a une manière bien à elle de raconter son histoire, par le ton employé aussi bien que par la structure du récit. le tableau d'ensemble se révèle par petites touches successives, au gré de nombreux chapitres généralement très courts, qui ont comme particularité de découper le récit en fonction du lieu et non du temps de l'action. Ainsi la narration ne cesse de faire des allers et retours entre les époques, de 1833 à 1881. S'il n'est pas aussi "extrême" que celui de Stéphane Beauverger dans son "Déchronologue", ce choix narratif pourrait néanmoins perdre en route de nombreux lecteurs... Mieux vaut donc être prévenu. Mais personnellement cela ne m'a pas dérangé, au contraire : je me rends compte que c'est la partie la plus linéaire, celle qui s'attache aux pas du couple Pearl Guthrie / Russian Bill, qui m'a le moins accroché.

Pour ce qui est de l'intrigue, celle-ci est minimaliste et finalement assez accessoire. On suit les pérégrinations à travers différentes villes de l'Ouest de personnages ayant comme point commun de poursuivre des chimères. Les grands espaces américains ne sont-ils pas des territoires nouveaux où la vie de chacun peut repartir de zéro et où tous les espoirs sont permis ? Ainsi le hors-la-loi Charles Teasdale, qui croit que ses crimes lui permettront de devenir une légende de l'Ouest ; la belle Pearl Guthrie, qui écume les tavernes des villes minières en quête de l'époux parfait ; Russian Bill, prétendu prince russe dont l'ambition est de fonder une ville dans le désert – New Babylon, qui donne son titre au roman... Mais le personnage central, autour duquel les autres gravitent, est en fait le Révérend Aaron, qui possède un pouvoir extraordinaire, celui de l'écriture. Car s'il fallait désigner un grand thème parcourant le roman, ce serait celui-ci : l'Ouest Américain est moins une réalité historique et géographique qu'un fantasme, un mythe qui naît grâce à ceux qui racontent des histoires... une idée qui fait écho au fameux "Quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende" et qui montre que le Far West n'est pas si éloigné de nos sociétés actuelles, où l'important n'est pas ce que l'on est, mais ce que l'on veut montrer de soi.

"À la recherche de New Babylon" fut pour moi un très bon moment de lecture ; un roman sans doute pas voué à toucher un très large public, mais qui mérite d'être découvert et de compter davantage qu'une trentaine de lecteurs sur Babelio.
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C'est dans le cadre de l'opération de Masse Critique que je me suis précipitée sur les deux western qui étaient proposés - je sais que ce genre ne remporte pas les suffrages mais chez moi, c'est tout l'inverse. J'ai appris en le recevant que l'auteure, Dominique Scali, est Québécoise et A la recherche de New Babylon son premier roman.

Et quelle claque ! Mon arrêt maladie m'aura permis de me plonger corps et âme dans ce western et de ne pas interrompre ma séance de lecture. New Babylon n'existe pas - enfin si, dans la tête d'un homme, Russian Bill, qui rêve de créer sa propre ville, où les duels seraient permis et où les hommes de loi auraient interdiction d'y pénétrer. Comme le dit l'éditeur, on y aurait le souffle coupé par la beauté des paysages et également par qu'on y finirait la gorge tranchée. Un endroit où le danger est sans fin, où chacun connaîtrait enfin sa vraie valeur.

Je savais que ça finirait comme ça.

Avec moi qui crève et vous qui regardez.

Ce roman est un drôle d'objet, il se divise ainsi : un prologue, situé à Paria, en 1881 où l'on y lit les mémoires d'un prédicateur silencieux, le vrai-faux Révérend Aaaron, dont les deux mains ont été tranchées puis plusieurs carnets : le premier raconte les dix pendaisons de Charles Teasdale, de 1860 à 1880 - attention, les chapitres se divisent en unité de lieu (et non de temps). La première pendaison de Charles eut lieu quand il avait douze ans, puis le garçon grandit et ne cesse d'être à nouveau pourchassé et condamné - mais la chance lui sourit. Il se découvre plutôt doué pour les combats à mains nues. Bientôt, Teasdale devient une légende. Mais ce n'est pas d'être un hors-la-loi qui lui plaît, Charles rêve d'autre chose.

Je n'ai pas appris grand-chose au cours de ma vie mais je sais que les idées les plus brillantes viennent en marchant et les plus horribles en dormant.

Le deuxième carnet raconte les trente mariages de Pearl Guthrie - où plutôt comment la réputation de cette femme aux multiples mariages a fait d'elle une légende dans l'Ouest. En dix chapitres, on découvre la vie de Pearl, une jeune femme de l'Est, rêvant de découvrir l'Ouest sauvage et d'épouser un homme bon. Un voeu pieu vous vous en doutez ! Sur sa route, elle croise le célèbre Russian Bill qui devient son époux pour le meilleur et pour le pire.

Le troisième carnet raconte les cent personnes qu'a tuées Russian Bill, encore une légende de l'Ouest me direz-vous ! 13 chapitres, treize lieux dont celui qu'il rêve de sortir de terre : New Babylon, c'est lui. le garçon se vante d'être un héritier des Romanov, il est si bavard qu'on doute de sa réputation et surtout d'avoir pu tuer autant d'hommes - les vrais durs ne sont-ils pas au contraire taciturnes ? Mais Russian Bill court après des chimères avec une telle volonté qu'il emporte tout sur son passage. Il rêve éveillé d'une ville sans foi, ni loi.

Le dernier carnet revient sur le fil conducteur de cette histoire : un vrai-faux ou faux-vrai Révérend, du nom d'Aaron, qui entre 1842 et 1881 va parcourir l'Ouest, et noircir des carnets entiers - l'homme se rêve écrivain et en croisant la route de Charles Teasdale, Pearl Guthrie ou Russian Bill, il croit tenir le sujet parfait. Mais ses héros ne comprennent pas qui est cet homme étrange, qui les suit d'une ville à l'autre, n'est jamais loin d'eux et leur promet monts et merveilles.

Il m'a sauvé de la potence pour aucune raison et y a personne qui a fait ça. C'est peut-être pour ça que je le déteste.

a la recherche BabylonUn épilogue tout aussi envoutant vient conclure ce roman. Voilà le western, à la fois décalé mais terriblement réaliste : l'auteure raconte le destin de ces hommes et de cette femme à la poursuite de leurs rêves, leur idéal : la liberté totale, des histoires à écrire (pour Charles et le Révérend), le rêve d'un beau mariage, ou d'une ville fantasmagorique à fonder. Ces rêves leur font parcourir les terres inhospitalières de l'Ouest, où la ruée vers l'or a eu vite fait de prendre fin et où des milliers d'autres avant eux se sont fracasser les dents. Mais dans ces déserts, tout semble possible aussi continuent-ils à y croire. Même si cela doit les mener à leur perte.

Une galerie de portraits farfelue mais terriblement humaine, je me suis attachée à Charles, ce beau gosse qui ne savait pas beau, usé et cassé avant l'âge, j'ai aimé Pearl, une des premières femmes qui osent s'aventurer seule et qui va découvrir le pouvoir des livres et que dire du fantasque Russian Bill qui à chaque personne croisée s'invente un nouveau passé ? Des portraits très attachants.

Un magnifique western dont j'ai encore énormément plaisir à écrire et à penser - un énorme coup de coeur pour moi ! Et quel tour de force pour un premier roman. Je pourrais encore partir m'aventurer dans ces terres sauvages avec Dominique Scali autant qu'elle le souhaite !

Mon seul bémol est la couverture - je préfère celle des Editions La Peuplade car celle-ci, présentant une sorte de cow-girl n'a rien à voir avec le roman.

Pour vous mettre l'eau à la bouche ...

Janvier 1866

Pour Charles Teasdale, le Nord et le Sud étaient des points cardinaux et le bleu et le gris, des couleurs. Des concepts trop lointains pour susciter chez lui la moindre émotion. Choisir un clan plutôt qu'un autre aurait été pour lui aussi absurde que de préférer Mars à Mercure.

Il avait seize ans, la ruée vers l'or était terminée, la guerre civile aussi, et le jeune Teasdale avait cessé de mentir sur son âge. Il avait aussi cessé de se chercher du travail dans les mines. Pas une fois on ne le vit les deux pieds dans une rivière en train de retourner du sable. Il vivait dans les villes champignons du Nevada, en satellite du monde minier. Quand une promesse de fortune se transformait en frustration, les prospecteurs allaient voir ailleurs, et les parasites dans son genre ne tardaient guère à les suivre.

Il changeait de nom dès qu'il changeait de ville. (...) Charles Teasdale arrivait toujours à provoquer l'autre, mais il était impossible de provoquer Charles Teasdale. Il ne se battait pas par pulsion, mais par fascination. Parfois il perdait. Alors il ouvrait les yeux sur un attroupement de témoins penchés vers lui. Un trou de lumière couronné de chapeaux hauts de forme.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Roman d’une quête sans but, un western moderne à la Deadwood qui démolit allègrement le mythe du FarWest et du rêve américain.

On y suit cinq personnages :
• Charles Teasdale : un pyromane sans attaches et sans allégeance autre qu’à lui-même. Il porte son revolver autour du cou comme une croix et sera pendu 10 fois. Il réchappera à neuf pendaisons. La dernière, la sienne, lui sera fatale.
• Pearl Guthrie : une femme avide de lecture. Elle cherche un mari et elle se mariera avec le même homme de nombreuses fois sans jamais consommer le mariage. Autant de fois qu’il y aura de ville qui leur donnera de l’argent pour les aider à s’y établir.
• Russian Bill : un excentrique soi-disant russe qui se vante d’avoir tué 100 personnes et que « pas un ne le croyait. Personne ne lui tirait dessus non plus ». Il veut fonder une ville dans le désert. Une ville sans lois, « la plus dangereuse d’Amérique »
• Aaron : un révérend sans religion qui ne fait qu’écrire de faux sermons et que consigner dans ses carnets l’histoire des autres. On le rencontre au début du livre, dans le creux d’un chemin, les deux mains tranchées.
Pourquoi?
• Et le Matador, torero célèbre devenu chasseur de tête.

Dominique Scali nous livre ici un roman non linéaire où l’on passe d’une année à l’autre et d’une histoire à l’autre sans souci de la chronologie avec pour seul lien, en exergue de chaque chapitre, les réflexions de Charles Teasdale livrées dans un style savoureux. Elle a dit avoir beaucoup lu sur le sujet et avoir vu tous les films westerns possibles pendant quelques années. Et cela se sent dans la manière qu’elle a de nous peindre l’Amérique des pionniers. Elle a fait de la quête de ses personnages un livre captivant, sans concession, à l’humour féroce soutenu par une écriture riche et solide.
Bravo à Dominique Scali pour ce premier roman. On attend avec impatience le suivant.
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critiques presse (2)
LActualite
12 juin 2015
Sans jamais s’essouffler, Dominique Scali entraîne ses personnages à la recherche de « la ville la plus dangereuse d’Amérique », dans une quête qui les ramène invariablement à eux-mêmes.
Lire la critique sur le site : LActualite
LaPresse
17 mars 2015
Et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un western que ce livre ne parle pas de nous et de notre époque.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pendant la belle saison, la terre tremblait à Dodge City. Les rues étaient envahies par les troupeaux de bétail qui piétinaient le terrain, un déferlement de sabots qui filaient dans le même sens, comme s'ils accouraient vers l'Arche alors qu'en réalité ils se dirigeaient vers le wagon de train qui les mènerait à l'abattoir.
Chaque nuit, le vacarme des beuglements laissait place à une cacophonie mêlant accordéon, piano, cris de joie et bruits de verre éclaté. Les tavernes et les maisons de jeu étaient pleines à craquer de vachers vêtus du cuir de peau tannée prélevée sur d'autres animaux que ceux avec qui ils avaient passé de longs mois en tête à tête. Des hommes qui n'avaient plus grand-chose d'humain excepté les chansons qu'ils sifflaient pour remplir le silence des plaines et la photo élimée d'une bien-aimée ou d'une actrice qu'ils gardaient pliée au fond de leur poche. Des hommes qui se réjouissaient tant de retrouver la civilisation qu'ils s'empressaient de la démolir et qui, comme les bêtes, ne pouvaient être ramenés à l'ordre que par les coups de feu.
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Je le vois dans leurs yeux, qui se disent : celui-là il va finir pendu, il brave la loi rien que pour braver la loi.
Ça me dérange pas de respecter la loi des fois. Même en l’ignorant, des fois ça arrive. Si vous saviez le nombre de lois que vous respectez en ne faisant rien

(p. 268)
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— Si vous pouviez choisir votre mort, elle ressemblerait à quoi ?
Vous pouviez parler avec un homme pendant des heures, de ce qui l'avait amené là où il était, de ce qu'il venait chercher. De la façon qu'il rêvait de vivre. Mais le Révérend avait depuis longtemps compris que le meilleur moyen de dégoter les êtres d'exception était de leur demander comment ils rêvaient de mourir.
Lee haussa les épaules.
— J'suis trop jeune pour penser à ma mort.
— Moi j'ai toujours rêvé de mourir dans le désert, dit le Révérend. N'y a-t-il pas plus honorable façon de s'éteindre que de mourir de soif là où il n'y a rien ? De s'effondrer là où il n'y a pas d'ennemi, pas d'épidémie, ce qui revient à être fauché par la main de Dieu en personne ? Le désert ne nous veut pas de mal, mais il reste pour nous un adversaire hors de portée.
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— Ici, ce sera le cimetière, déclara-t-il.
C'était une des choses que Pearl aurait pu lui reprocher par la suite, d'avoir projeté le cimetière en premier. Il n'avait pas clamé : "Voilà qui fera un bel endroit pour une ville !" Non, il avait dit : "Voilà qui fera un bel endroit pour un cimetière." Et pourtant, la lucidité n'était jamais loin derrière les absurdités que balançait Bill. Chaque ville avait sa cité jumelle ; une pour les vivants, une pour les morts. D'un côté comme de l'autre, on retrouvait les mêmes noms de famille.
Il fit quelques pas encore, s'accroupit et retira son chapeau. Ses cheveux étaient aplatis sur son crâne, des frisottis volaient au gré du vent au-dessus de ses oreilles. Il gratta de la terre sèche avec son canif, en prit une pleine poignée avec sa main droite. Il se releva puis se retourna vers Pearl.
— Bienvenue à New Babylon !
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Russian Bill avait l'oreille fine et savait reconnaître à leurs intonations les différents événements qui impliquaient des armes à feu. Son bas, sourd et répétitif, en plein jour : gamins qui cherchent à tuer un serpent. Sifflant et répétitif, la nuit : ivrogne qui tente de viser la lune. Deux coups rapprochés suivis d'un silence, puis d'un troisième coup : fusillade entre deux hommes. Coup unique, suivi d'un silence : homme de loi qui lance un avertissement en tirant dans le plafond. Coup unique, suivi d'un cri étouffé : assassinat.
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Vidéo de Dominique Scali
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Étonnants Voyageurs" à Saint-Malo, Dominique Scali vous présente son ouvrage "Les marins ne savent pas nager" aux éditions La Peuplade.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2642375/dominique-scali-les-marins-ne-savent-pas-nager
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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