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Duca Lamberti tome 1 sur 4

Laurent Lombard (Traducteur)
EAN : 9782743621445
260 pages
Payot et Rivages (13/10/2010)
3.84/5   86 notes
Résumé :
Promu ange gardien d'un jeune délinquant milliardaire, Duca Lamberti tente de faire la lumière sur le suicide mystérieux de la petite amie de son protégé et, chemin faisant, tombe sur une histoire infecte qui évoque irrésistiblement l'affaire Montesi.
Avec cette Vénus Privée, Scerbanenco, en 1966, entrait au royaume des maîtres du roman noir.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Milan, dans les annes soixante, Duca Lamberti un médecin qui a été radié pour une raison que l'on apprend au cours du récit, est contacté par Pietro Auseri, un riche industriel. Ce dernier, en connaissance cause, le charge d'aider Davide, son fils de vingt ans à se désintoxiquer de l'alcoolisme sévère dans lequel il a sombré depuis un an et compte sur la discrétion de l'ex-médecin. Une proposition bien rémunérée qui tombe à pic pour Duca, en plein doute quant à une éventuelle reconversion qui se fait attendre. Après avoir rencontré Davide, Duca préssent que le jeune homme n'est pas alcoolique par goût mais plutôt par culpabilité, suite à un drame qu'il a vécu, et qui s'est traduit par le suicide d'une jeune femme. Au fur et à mesure de ses investigations, Duca, aidé de Carrua, son ami flic, découvre qu'une autre jeune femme est morte dans des conditions mystérieuses.

Une belle découverte apres la lecture de cette enquête policière, menée par Duca Lamberti, un médecin radié, en plein doute et en déshérence, meurtri et qui va s'attacher à ce jeune homme, lui aussi en perte de repères, traumatisé par la mort tragique d'une jeune femme. C'est également une plongée dans une affaire passée, non élucidée et qui permettra aux deux hommes de se révéler et peut-être se relever.
Giorgio Scerbanenco, avec Venus privée - une première enquête qui en compte quatre -, créé avec Duca Lamberti, un personnage pétri de doute, hanté par le passé, terriblement humain, un roman réédité dans la collection poche Totem, qui visiblement, tout en restant dans le domaine policier, élargit le cercle de ses auteurs, à des écrivains italiens.
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Giorgio Scerbanenco fait partie de mes auteurs incontournables. Plus je découvre ses écrits plus j'ai envie de le lire.

Dans ce roman, je retrouve Duca Lamberti, ancien personnage que j'avais découvert dans « les enfants du massacre » (roman que j'avais adoré).
Mais dans cet ouvrage (le premier opus), il sort de prison et sa première mission en tant que repenti est de s'occuper d'un jeune alcoolique de 22 ans dont le père a abandonné tout espoir… Mais pourquoi ce jeune homme s'est-il mis à boire du jour au lendemain ?
C'est à partir de cette interrogation que tout démarre… J'ai aimé les intrigues, le récit, les personnages et la fin.
C'est le premier tome, il y a une suite avec « à tous les râteliers » que je vais m'empresser de découvrir.

Bonne lecture !
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Un homme inverti en vaut… ?

Je ne connaissais Giorgio Scerbanenco que de nom et de réputation. Une ressortie avec nouvelle traduction dans la collection Totem de Gallmeister que j'aime particulièrement, m'a fourni l'occasion attendue.

L'éditeur précise que « ce roman a paru en Italie en 1966. Il est à lire dans le contexte de l'époque ».
J'y reviendrai.

Nous découvrons Duca Lamberti, ancien médecin radié de l'Ordre. Il vient tout juste de sortir de prison où il a purgé une peine de trois ans pour une euthanasie pratiquée sur une femme en phase terminale.
Il accepte la mission que souhaite lui confier un riche industriel milanais : soigner son fils, alcoolique chez qui toutes les tentatives paternelles de désintoxication opérées à coups de sevrage, de soins, ou de torgnoles, ont échoué.

Duca se rend rapidement compte que l'alcoolisme du jeune Davide est lié à la culpabilité qui le ronge, suite au suicide d'une jeune femme qui avait sollicité son aide.

Duca décide donc d'élucider cette affaire qui se révèle plus complexe qu'imaginée. Il va enquêter, au-delà des limites que lui autorise Luigi Càrrua (important l'accent tonique à cet endroit !), commissaire de police et rare ami qui lui reste.

Nous somme loin avec Duca, du détective anglais stylé ou du hard-boiled américain, mais c'est bien le caractère atypique d'un homme né pour soigner qui s'est trouvé condamné pour une bonne action et qui oscille entre détachement, réflexion, soif de justice et brutalité... qui crée une attirance du lecteur.

Scerbanenco dissèque la société nord italienne, dont les vices sont parfois dissimulés sous le brouillard et où d'autres monstres que la célèbre Bissa (quoi ? Vous n'avez jamais eu d'Alfa Roméo ?) dévorent les innocents et les crédules.
C'est passionnant.

Il convoque aussi une époque et là, on en revient à l'avertissement de l'éditeur.

Certes, la société décrite est très loin des avancées féministes -toutes insuffisantes soient-elles- constatées aujourd'hui.

Mais que dire de la vision de l'homosexualité !

Autant on pourrait s'attendre à une homophobie un peu surannée, celle qu'on retrouve aussi dans des chansons de Brassens (« Les amis de luxe / Des petits Castor et Pollux / Des gens de Sodome et Gomorrhe » ou « Si comme tout un chacun, j'étais un peu tapette »…) ou de Brel (« Oh mais ça c'est votre jeune frère Mademoiselle Germaine, C'est celui qu'est flamingant, Je vous ai apporté des bonbons.. »). Autant, dans "Vénus Privée » on a affaire à du lourd et de l'insistant qui ferait passer du Bigard aviné pour Lamartine. le récit se couvre soudain de formules grossièrement homophobes : « Inverti », « déviant », et de phrases assez ahurissantes : « L'idée de parler avec un infâme pédéraste la répugnait », « à sa façon de prononcer un juron extrêmement vulgaire, elle comprit sur le champ, sans le moindre doute, qui il était : un inverti, un authentique, misérable troisième sexe, maintenant toute l'inconsistance de sa personne physique s'expliquait , ce devait être l'inconsistance monstrueuse des mutants décrits dans les romans de science-fiction , au milieu exact de leur parcours de mutation, quand ils ont encore une enveloppe humaine, mais que leur esprit et leur système nerveux appartiennent déjà à l'affreuse nouvelle espèce », « Le mot « échecs » devait ouvrir les portes secrètes de ce que, à contrecoeur concernant un individu de cette espèce, il faut bien appeler l'âme. »...Etc.

Certes, il ne faut pas confondre l'auteur et le personnage, mais tant d'insistance laisse quand même une drôle d'impression pas pas gaie.

Voici donc un roman passionnant, qui donne envie de lire les aventures suivantes, mais qui fait sur certains aspects, dresser les cheveux sur la tête, même aux non-abonnés au magazine Têtu.
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Curieux cet avertissement : parce que paru en 1966, ce "roman est à lire dans le contexte de l'époque".
Pourtant, prostitution de luxe, mafia et euthanasie sont des sujets intemporels. La mise en garde porte probablement sur la façon dont on parle avec mépris des "invertis", comme disaient les virils Milanais.
Giorgio Scerbanenco déploie une écriture fourre-tout, minestrone de métaphysique sociale et de psychologie de comptoir entre deux filatures. Cela va d'un topo sur l'industrie du tapin à la façon d'étrangler un méchant en passant par l'analyse d'une partie d'échecs. Dans ces digressions aussi, pointe un regard tendre sur la ville, les choses et les humains. Les incises, en cours de discours, véhiculent un humour à sec. Les métaphores pleuvent comme pluie sur la ville, saugrenues et souvent drôles.
On entend la verve italienne, on aime les belles voitures, ce qui n'empêche pas les bons sentiments envers les brimés et les secoués d'un destin capricieux.
Je regrette les explications inutiles comme si le-la lectrice était incapable de saisir les intentions du docteur radié, de l'amie héroïque ou du jeune homme perclus de culpabilité.
Je termine mon verre de Frascati bien frappé et je commande autre cru. Ciao !












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Premier roman des quatre ayant pour héros Duca Lamberti . Dans le Milan des années soixante , le docteur Lamberti , fils de policier et médecin radié suite à une accusation d'euthanasie , sort de trois ans de prison. Il est requis par un grand industriel pour aider son fils à sortir de son alcoolisme. Mais celui- à une cause qui amènera Lamberti à mener , en collaboration avec la police , une enquête dans le milieu impitoyable de la prostitution de luxe. le roman dont l'intrigue est somme toute assez classique vaut surtout par le caractère atypique de l'enquêteur et son ton extrêmement noir et amer.
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critiques presse (1)
Actualitte
23 octobre 2023
Milieu des années soixante à Milan. Duca Lamberti vient de sortir de taule où il a passé trois ans pour une sale affaire : médecin dans un hôpital, il avait entendu les demandes d’une vieille malade qui ne voulait plus de cette vie de douleurs et de maladies qui entachait son avenir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
On est trop sensibles, enfin, on est ridiculement divisés en deux catégories bien distinctes : les cœurs de pierre et les sensibles. Certains massacrent leurs famille, femme, mère et enfants, à la hache puis, en prison, demande tranquillement un abonnement à la Settimana enigmitica pour faire les mots croisés. Et il y en a d’autres a l’inverse, qu’il faut interner parce qu’ils ont laissé la fenêtre ouverte, que leur chat a sauté sur le rebord et qu’il est tombé du cinquième étage : ils se sentent responsables et ça les rend fous.
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Ce ne fut qu'avant de disparaître dans le jardin qu'il regarda un moment son géant de fils. Dans son regard, il y avait de tout, plus que dans un supermarché : de la compassion, de la haine, de l'ironie, du mépris, la voix du sang, et une douloureuse affection paternelle.
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C'est ainsi que Davide put lire tout ce qu'il appréhendait en première page d'un de ces journaux, un titre sur cinq colonnes: ELLE S'OUVRE LES VEINES A METANOPOLI, ce qui donnait à la nouvelle une saveur de topologie dramatique, comme si le fait de s'ouvrir le veines à Metanopoli était l'annonce des mœurs à venir, un signe des temps; aujourd'hui on ne s'ouvre plus les veines platement chez soi, dans des villages ou des cités vieillottes, ou au nom vieillot, Pavie, Livourne, Udine; aujourd'hui, on s'ouvre les veines dans les nouveaux complexes pétroliers, ceux de l'industrie lourde, esclave au fond, jusque dans cet ultime acte de volonté ou de désespoir, de la marche impitoyable vers l'avenir.
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Oh, en prison il avait aussi appris à écouter, ses compagnons de cellule avaient de longues histoires mensongères à raconter, des histoires sur leur innocence, des histoires de femmes qui avaient causé leur perte, des Abel tués par des Caïn, des Adam corrompus par des Eve, tous autant qu’ils étaient.
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La police était déjà venue ici, l'année passée, pour la pauvre Alberta. Qu'est-ce qui avait bien pu arriver encore? Si elle avait été américaine, elle aurait répondu: "En quoi puis-je vous être utile?", d'un air gentil et ennuyé. Mais, c'était une Italienne du Sud qui, l'an dernier, avait faille perdre son emploi chez Stipel, parce que sa sœur s'était tuée et "qu'elle avait fait la Une de journaux". Elle ne dit rien, pas même oui, les fit entrer, courut gauchement à travers la petite pièce éteindre le téléviseur, avec Milva, puis se retourna pour les regarder.
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Video de Giorgio Scerbanenco (1) Voir plusAjouter une vidéo

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