Clairement, comme beaucoup d'autres lecteurs de ce livre, s'il n'y avait eu que
Walter Popp sur la couverture, je n'aurais même pas regardé l'opus... Mais voilà,
le Liseur est passé par là, et d'autres livres de Schlink que j'ai beaucoup aimés aussi.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le personnage. J'ai d'ailleurs dû arrêter la lecture et reprendre à zéro quelques semaines plus tard. Sans doute n'étais-je pas en phase avec le style, un peu lourd, du début du roman.
Car on a du mal à cerner ce vieux détective privé. le ton est assez sérieux et détaché pendant plusieurs dizaines de pages. le personnage n'est pas assez bien défini et on cherche un peu les tenants et aboutissants de ses actes. C'est hésitant. Puis le style se pose et on a un détective privé tout ce qu'il y a de plus habituel (banal, oserais-je même dire), c-à-d cynique, désabusé et un peu dragueur. Mais il a la soixantaine.
Le sujet est en phase avec les thème de Schlink. La mémoire, le passé allemand... ses chevaux de bataille favoris. Et l'enquête suit son cours. Pour ceux qui ont (malencontreusement) lu la 4è de couverture, pas mal de surprises sont éventées. Sinon, l'enquête minutieuse de Selb est bien menée et très rigoureusement rapportée. Mais sans réelle surprise. Même pas les quelques tentatives de surprises finales. Je ne dévoilerai rien...
Restent quelques belles citations à extraire, mais finalement moins que dans un bon polar. Les polars marchent à coup de citations. Celui-ci ne fait pas exception, même si elles restent un cran en-dessous.
Le principal souci est l'écart entre le moment de l'écriture du livre et sa traduction. Dix ans. On comprend (cf. mon introduction) le pourquoi de l'intérêt de l'éditeur, et donc le pourquoi de la traduction. D'ailleurs, on peut à mon avis très franchement remettre la traduction en doute. Pas mal de mots, de phrases sonnent mal, tombent à plat. Faute au texte ou à la traduction.
La question est finalement, cela valait-il vraiment la peine d'être traduit ? D'un point de vue littéraire, cela permet de voir que l'on ne devient pas un bon auteur d'un coup de baguette magique et qu'il y a du travail, long et répétitif, qu'il y a un effort considérable.
Brouillard sur Mannheim peut alors être vu comme un honnête polar, qui permet de plus de voir le chemin parcouru par
Bernhard Schlink.