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EAN : 9782267009811
176 pages
Christian Bourgois Editeur (30/11/-1)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Brand's Haide raconte l'histoire du retour à la vie civile d'un homme qui vient d'être libéré d'un camp de prisonniers. L'homme s'appelle... Arno Schmidt. Il loge dans la remise à outils d'une maison où résident déjà deux jeunes réfugiées, Lore et Grete, avec lesquelles il sympathise. Ecrivain, il travaille sur des documents qu'il reçoit par la poste, en vue d'une biographie de Friedrich de la Motte Fouqué. L'univers de cet auteur romantique imprègne peu à peu la mi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans les années 50, Arno Schmidt débute « Brand's Haide ». Ce roman va être la figure centrale de la trilogie « Les enfants de Nobodaddy ». L'action se passe après « Scènes de la vie d'un faune » et décrit la vie d'une petite ville allemande entre 1939 et 1944 alors que « Miroirs Noirs » décrit la vie après la Troisième Guerre Mondiale. « Scènes de la vie d'un faune » narre la triste vie de Heinrich Düring, chef de bureau dans l'Allemagne hitlérienne ». Surtout que ce dernier est amoureux fou d'une fille de classe terminale, Käthe, sensuelle, dite « la louve ». La vie sous le nazisme tout d'abord « Mais il y a une chose que je sais : Tous les politiques, tous les généraux, tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, commandent, donnent les ordres, sont des pourris ! Sans exception ! Tous ! Je me rappelle encore très bien les grands pogroms ; j'oublierai pas la fois où les types de la SA, chez le Dr Fränkel, ont fracassé à coups de hache sa machine à écrire et les cris aigus de son piano quand ils le lui ont balancé par la fenêtre, le poussant au suicide ! : Mais viendra le jour, messieurs les salopards. Et malheur à celui qui "vous donne une nouvelle chance ! ». Ce n'est manifestement pas sa tasse de thé. « SA, SS, soldats, JH, et coetera : les gens ne sont jamais aussi insupportables que lorsqu'ils jouent aux soldats. (Ça leur prend, on dirait, périodiquement, une fois tous les vingt ans, comme le paludisme, et même plus souvent, ces temps-ci.) Finalement, ceux qui commandent c'est toujours les pires, c'est-à-dire : les supérieurs, les chefs, les directeurs, les présidents, les généraux, les ministres, les chanceliers. Un type bien aurait honte d'être un supérieur ! ».
L'histoire de « Brand's Haide » se passe à Blakenhof, d'où le titre de la première partie, où un prisonnier récemment libéré, écrivain, fan de la Motte-Fouqué, essaie de trouver un logement, placé là par le sous-préfet. « Ca s'appelle comment : un divan sans appuie-tête ni ressorts et qui n'a plus de tissu ? ». le roman revient sur le retour de captivité et l'errance des réfugiés. de toutes évidences, les populations d'accueil ne sont pas enthousiastes devant cet afflux, surtout lorsque le narrateur est écrivain, donc, à priori, ne fait rien ou ne produit rien, si ce n'est une biographie de Friedrich de la Motte Fouqué. le titre « Brand's Haide » provient d'une forêt que le dit Fouqué évitait de traverser à cause des brigands. Puis il y aura « Lore ou la lumière dansante » qui débute en mars 1946, et « Krumau ou si tu veux me revoir » daté de juillet 1946. Lore et Grete sont deux femmes réfugiées, qui vont vivre à coté d'Arno Schmidt. Il sera plus ou moins amoureux de Lore, sans retour. C'est la période noire pendant et après laquelle Arno et Alice, sa femme vivent, ou plutôt survivent, avant d'aller en zone française, près de Mayence, puis de s'établir à Bargfeld, dans la lande de Lunebourg en 1958. La troisième partie du roman décrit les deux derniers jours d'Octobre et les deux premiers jours de Novembre de 1946. Lore va finalement rejoindre sa cousine au Mexique. L'esprit sauvage de Schmidt lui fait un peu peur. le coté charnel aussi. Partant pour le Mexique, Schmidt l'accompagne à la gare et reste seul.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sommeil : avec Lore dans les rues d’une grande ville ; nous marchions, nous nous frayions un chemin à travers des grands magasins compliqués, main dans la main, lumières étincelantes des rayonnages sans fin ; des visages s’embrouillaient ; je ne lâchais pas sa main.
Sorti un instant : dans la nuit tachée, tout s’affairait, busy motion, arbres agités, vent dans les nuages : vent, fait froid ici-bas.
Chorche (j’étais assis au soleil, devant la porte, sur mon tabouret). Lisais des manuscrits de Fouqué fraîchement arrivés (je travaillais donc), et lui qui déraillait ; des potins à la noix, du style 222, liste rouge ; créature d’argile : disait "chardin" pour ses deux trois plantes vertes. On eût dit que le temps se regimbait ; nous persévérâmes ainsi, eiris sazun idisi, coriaces comme un conseil municipal. Un paysan fit son entrée chez l’inspecteur ecclésiastique, avec une démarche plongeante, comme poussant devant lui une invisible brouette de fumier : il allait déclarer un enfant, qu’il me dit le Chorche (comme les lapins, donc !).
"’jour, Lore !", qu’il dit, ce cochon ! j’aurais pu lui arracher tripes & boyaux ; je m’agrippais à mon moignon de crayon : maudit chien : je devins complètement froid, pensai aux plus tarabiscotées preuves de noblesse : rien n’y fit.
Comme appât : je retournai la feuille, la lettre du roi Frédéric Guillaume IV (en 1837, encore Kronprinz en fait) pour que l’énorme sceau fût bien visible, sortis une loupe rayée de ma poche intérieure et me mis à l’examiner — ( : si ça c’est pas efficace ! Le paquet du baron Fouqué qui venait d’arriver était assuré pour 10 000 marks : le facteur n’avait jamais vu ça, dit-il. You can’t have driven very far. Si seulement on pouvait avoir un schnaps un de ces jours ; paraît que l’Apel en distille : Apel, le grand prince des vaches).
Avec détermination, elle se plaça une chaise dans la lumière fulgurante. S’assit : à côté de moi ! "Je veux travailler ici !" (comme Ondine : à côté de moi !!)
Je citai : "La vie n’est qu’un soupir..." "C’est quoi ?" demanda Chorche après un moment, songeur, consterné. Je ricanai nonchalamment et secouai la tête : "Rien pour vous, et pas une scie à refrains : il y a un droit d’auteur." Mais il me regarda fixement en fredonnant déjà d’un air absent : il essayait. (Plus tard je l’entendis marcher dans le couloir, à pas élastiques — préliminaires à une virée au patelin — en chantonnant : "La vie n’est qu’un soupir — da da dada dada dada. Boum boum bouboum bouboum bouboum", il s’accroupit devant l’armoire, se mit à farfouiller dans le nécessaire à chaussures, réémergea : "oui, et elle dure pas —". "Oui, et elle dure pas — — !" — : "Oui, et elle dure pas : lon-hong-temps !" — Et j’acquiesçai, enregistrant : Hé oui, c’est ça. Pauvre Fouqué ; oh, à la trappe, le macaque. C’est le Chorche qui est visé, bien sûr. En plus, c’est un fana de foot !)
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Poète : si le peuple t’applaudit, interroge-toi : qu’ai-je mal fait ?! S’il t’applaudit aussi pour ton second livre : jamais tu ne seras un grand.
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