Il existe plusieurs façons d'entrer dans la lecture d'une pièce de théâtre qui a été joué par des acteurs confirmés, exemple Jean-Paul Belmondo ou Micheline Dax pour ne citer qu'eux.
On peut faire totalement abstraction du passé et la lire comme une totale nouveauté. Il est fort à parier que notre esprit ne pourra s'empêcher de poser un visage sur les différents comédiens.
On peut aussi s'appuyer sur les acteurs qui ont déjà joué cette pièce. Dans ce Frédérick, je me suis servi de la manière de jouer de Bébel, de son charisme et je n'ai eu aucun mal de le voir interpréter, dans ma tête, le rôle de Frédérick, aussi celui de Micheline en Mlle Georges ou Philippe Khorson en Harel. Représentation mentale qui m'a été indispensable pour voir mentalement la première représentation de l' »Auberge des Adrets ». J'ai vu Bébel le cascadeur, Micheline Dax la joviale.
J'ai vu Belmondo sur scène. J'ai vu Micheline Dax. Je regrette tant de n'avoir pas assisté à la représentation de cette pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt qui ne cesse jamais de nous étonner par son talent d'auteur.
Si l'envie vous prend, lisez ce « Frédérick ou le boulevard du crime » et rappelez-vous quels en étaient les comédiens à sa création au théâtre Marigny en 98.
Eric-Emmanuel Schmitt a écrit et mit en scène un bon nombre de pièces pour le théâtre depuis. Jamais déçu
Celle-ci est très drôle mais n'allons pas imaginer qu'il ne s'y trouvent pas des moments d'émotions.
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Une pièce très drôle et divertissante, un très bon moment de lecture.
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Agréable mise en abîme théâtrale.
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Du théâtre dans le théâtre, de l'amour sur scène et dans les coulisses. C'est croustillant et plein d'audace !
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MLLE GEORGE. Mon pauvre Harel, vous me réduisez à un tel état de misère que je ne peux même pas me payer des domestiques. Je fais mon ménage moi-même, je descends moi-même mes eaux usées, j'épluche moi-même mes légumes, je torchonne comme une souillon toute la journée et vous, après, le soir, vous me demandez de venir jouer les Reines? Vous barbotez dans la contradiction, mon pauvre Harel ! Autant que je sache, Cléopâtre n'épluchait pas elle-même ses légumes ?
HAREL. Oh ! Cléopâtre n'avait pas non plus le même nez que vous.
MLLE GEORGE. Pardon ?
HAREL. On le disait très beau, le nez de Cléopâtre.
FREDERICK: (l'arrêtant sur le pas de la porte):
C'est bien vous, le cou de cygne, les yeux de jade, loge trois, depuis des mois?
BERENICE (heureuse de cesser de mentir)
C'est moi.
FREDERICK: Qui êtes-vous?
BERENICE: La femme de votre vie. Mes difficultés viennent de ce que je l'ai su avant vous. Mais vous n'allez pas tarder à vous rendre compte.
HAREL. Nom de Dieu !
FIRMIN. Il avait prévu que vous répondriez cela et il m'a prié de vous dire que c'est très vilain de jurer.
HAREL. Nom de Dieu de nom de Dieu de nom de Dieu de nom de Dieu !
FIRMIN. Et qu'il est inutile de se répéter (Gêné.) Je transmets.
Une femme est belle quand elle est nue, Monsieur L'Inspecteur du Théâtre, le corset peut lui donner du maintien, de l'allure, mais pas la beauté, sûrement pas. Il en est de même pour la langue française: le vers lui donnera de l'ordre, mais pas de l'harmonie.
FREDERICK. J'aurais aimé être un acteur anglais.
LE DUC D'YORK. C'est très flatteur. Et pourquoi donc ?
FREDERICK. A cause de votre climat. Ici, le soleil et la chaleur vident les salles de théâtre.
LE DUC D'YORK. Tandis que chez nous ...
FREDERICK. ... la pluie et le brouillard ont créé le public de Shakespeare.
Alain Damasio et Eric-Emmanuel Schmitt - Rencontre inédite