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EAN : 9782226276568
160 pages
Albin Michel (06/02/1997)
3.47/5   78 notes
Résumé :
Dans le pavillon de chasse du baron d'Holbach, Diderot pose à demi-nu pour Mme Therbouche tout en marivaudant quand son secrétaire interrompt leurs jeux amoureux pour lui demander d'écrire au plus vite l'article sur la morale de l'Encyclopédie.
Une folle journée commence pour Denis Diderot constamment dérangé dans ses entreprises, qu'elles soient de séduction ou de philosophie...
Après Le Visiteur et Variations énigmatiques, immenses succès déjà consid... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Les hommes et les femmes se rencontreront-ils un jour ? Ce que la femme désire, est-ce que l'homme le désire ? Et ce que l'un attend de l'autre, est-ce bien ce que l'autre veut donner ? »
Par les temps qui courent de « dénonce ton porc », voilà bien une question qui nécessite réflexion … Certes Eric-Emmanuel Schmitt se la pose, nous la pose en 1997, alors que l'affaire Weinstein n'a pas encore défrayé la chronique, mais le sujet n'est-il pas intemporel ?

Le libertin, dont il est question ici n'est autre que Diderot. Un Diderot en proie à la séduction : à demi-nu dans le pavillon de chasse du Baron d'Holbach, il se fait « portraiturer » et plus ou moins séduire par Madame Therbouche, alors que l'Encyclopédie se rappelle à ses bons souvenirs. Rousseau vient de se défiler et l'article sur « La morale » doit être rédigé au plus vite, par Diderot lui-même…

Madame Therbouche s'avérera bien plus qu'une artiste peintre… La fille du Baron et la propre fille de Diderot entreront également dans le jeu de la séduction, un jeu complexe qui n'est pas toujours piloté par le désir, « ce que l'un attend de l'autre, est-ce bien ce que l'autre veut donner ? »

Un « marivaudage » philosophique, qui comme souvent chez E.E. Schmitt suscite plus de questions qu'il n'apporte de réponses ; et comme toujours un réel plaisir de lecture.

Une pièce créée en 1997 au Théâtre Montparnasse avec notamment Bernard Giraudeau et Claire Keim ; et adaptée au cinéma en 2000.
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Cette petite apologie du désir me ravit.
Diderot, posant nu pour Mme Therbouche, portraitiste, n'a qu'une envie : la mettre dans son lit. Tentative partagée par la belle mais qui ne cesse d'être interrompue par l'intervention de personnages diverses. Son secrétaire qui lui demande de rédiger un article sur la morale pour la fameuse encyclopédie. Madame Diderot qui vient quelque peu régler des comptes avec son infidèle époux, leur fille Angélique et enfin la fille d'un baron.
Toutes ces allées et venues sont prétextes à de savoureux dialogues sur le libertinage, la séduction, l'homme, la femme, leurs rivalités.
De belles joutes verbales pleines d'humour et de gaieté.
Cette pièce de théâtre est vraiment charmante.
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C'est avec tristesse que je quitte cette savoureuse pièce de théâtre.
Le personnage central : Denis Diderot. Pris au dépourvu par la défection de dernière minute de Jean-Jacques Rousseau, il ne dispose que de quelques instants pour rédiger, dans son Encyclopédie, l'article consacré à la morale. Alors qu'il est en plein jeu de séduction avec sa portraitiste, sa définition fluctue au gré des personnages qui viennent l'interrompre à tout bout de champ. de surcroît, il réalise que sa conception théorique de la morale se heurte à la réalité.
J'ai lu avec délectation les dialogues vifs, les réparties pleines d'esprit.
Le ton badin, l'humour caustique qui transcende certaines répliques m'ont mise de bonne humeur.
Tout cela, sans oublier, en filigranes et plus sérieusement, les questions sur la morale, le mariage, l'amour, le désir, la séduction, le sexe, le pouvoir de l'homme sur la femme et vice-versa.
J'ai encore passé un excellent moment en compagnie de la plume géniale d'Éric-Emmanuel Schmitt.
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Diderot sert de modèle à Madame Therbouche, qui lui demande de se dénuder. le philosophe est manifestement troublé, et tandis que la peintre s'apprête à répondre à son désir, Diderot est sollicité pour écrire un article sur la morale, à paraître dans L'Encyclopédie... Cet érudit - ô combien séducteur - va débattre de la question avec Madame Therbouche, mais aussi de la séduction, du désir, du plaisir, du libre arbitre... avec d'autres personnages qui vont surgir successivement...
Encore une pièce jubilatoire d'Eric-Emmanuel Schmitt, qui est décidément au sommet de son talent dans ce registre ! Reparties vives et pertinentes, paradoxes, rebondissements, humour... un pur régal pour le lecteur.
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Diderot est dans son atelier, en train de servir de modèle à une séduisante créature. Surgit son secrétaire qui lui demande de rédiger rapidement l'article de l'Encyclopédie consacré à la morale. S'en suivent une série de réflexions sur la morale, le désir, le mariage, les hommes et les femmes… Comme le dit Diderot dans le libertin : « Tu es devenu philosophe pour te poser des questions et voici que tout le monde vient te demander des réponses. Maldonne ! ». Peu importent les réponses, l'important c'est de se poser des questions. Et cette très agréable lecture pousse à réfléchir sur les traces de Diderot et de ses interlocuteurs.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Diderot : Tu es comme tous les jeunes gens : tu attends le grand amour et la vraie philosophie. Au singulier. Rien qu'au singulier. C'est cela le travers de la jeunesse : le singulier. Vous croyez qu'il n'y aura qu'une femme et qu'une morale. Ah, la passion des idées simples, comme elle peut nous faire du mal, à tous ! Un jour, mon petit Baronnet, tu vas te forcer à n'aimer qu'une jeune fille, à ne vivre que pour elle, que par elle, même quand elle ne sera plus elle et que tu ne seras plus toi : vous vous serez enfoncés dans le premier des malentendus, un malentendu terrible, le malentendu du grand amour ! Et puis, parce que tu as la tête trop vive, tu veux déjà t'amouracher aussi de la philosophie, l'unique philosophie qui te donnera toutes les réponses : deuxième malentendu. Mais il n'y a pas qu'une femme ni qu'une philosophie. Et si tu es bien constitué, tu devras papillonner. Comment décider de l'indécidable ? Transformer ses hypothèses en certitudes, quelle prétention ! Lâcher toutes les idées pour une ! Le fanatisme n'a pas d'autre origine. Sois léger, mon petit Baronnet. Abandonne ton esprit à son libertinage. Endors-toi avec celle-ci, réveille-toi avec celle-là - je parle des idées -, quitte celle-ci pour une autre, attaque-les toutes, ne t'attache à aucune. Les pensées sont des femmes, Baronnet, on les renifle, on les suit, on s'en grise et puis, brusquement, le désir bifurque et l'on va voir ailleurs. C'est une fille de passage, la philosophie, ne la prends surtout pas pour ton grand amour.
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MME DIDEROT. Je viens de te le dire. Je ne supporte plus que tu couche avec tout ce qui porte un jupons.

DIDEROT. (de bonne foi). Oui mais enfin, pourquoi spécialement aujourd'hui? Cela fait des années que ça dure....

MME DIDEROT. Ah, je ne sais pas, c'est comme ça! Ce matin, je me suis levée et je me suis dit : ça suffit, h'en ai assez de porter des cornes.

DIDEROT (simplement). Mais Antoinette.... c'est un peu tard.

MME DIDEROT. Comment?

DIDEROT. Eh bien, oui, cela va faire vingt ans que je vagabonde et tu arrives là, tout à trac, et tu nous ponds un fromage.
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Les hommes et les femmes se rencontreront-ils un jour ? Ce que la femme désire, est-ce que l’homme le désire ? Et ce que l’un attend de l’autre, est-ce bien ce que l’autre veut donner ?
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MME THERBOUCHE (reprenant son croquis). Ne dites pas de sottises : Socrate était laid. (Un temps) On m'a dit qu'il avait le petit défaut... enfin... qu'il regardait les hommes... bref, qu'il était perdu pour les dames !

DIDEROT. Moi, ce sont les femmes qui me perdent. Mes mœurs n'ont rien d'antique, j'aime mieux enlever les robes que les porter.
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(Diderot) Parfois, j'aimerais ne pas être moi, mais Rousseau, Helvétius ou Voltaire, une tête dure de ce genre, avec des idées bien cadrées bien arrêtées, des idées qu'on enferme dans des formules, puis dans des livres, des idées qui restent, qui s'accrochent, qui se coulent dans le bronze... Moi je change d'avis lorsqu'une femme entre, je suis capable de passer de la gavotte au menuet en plein milieu du morceau, les idées me frôlent et me bousculent, rien ne reste. Je me réveille pour, je m'endors contre.
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