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EAN : 9782226263162
60 pages
Albin Michel (13/06/2001)
  Existe en édition audio
3.99/5   4010 notes
Résumé :
Paris. Rue bleue. Dans les années 60. Moïse, onze ans, mal aimé, supporte comme il le peut de vivre seul avec son père. Monsieur Ibrahim, le vieux sage, tient l'épicerie arabe et contemple le monde de son tabouret. Un jour, le regard de monsieur Ibrahim rencontre celui de Momo et, de conversation en conversation, la vie devient plus souriante, les choses ordinaires extraordinaires...

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Critiques, Analyses et Avis (371) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 4010 notes
Dans la rue bleue qui n'est pas bleue, il y a cette épicerie arabe. Ibrahim, son gérant, toujours vêtu d'une blouse grise et vissé sur son tabouret du matin jusque tard dans la nuit fait partie du décor depuis une éternité. Les gens le voient sans le voir, le connaissent sans le connaître.
Pour Moïse, jeune ado juif plein de rêves d'évasion et de plus en plus tracassé par les « choses de la vie », il n'est guère plus qu'une antiquité poussiéreuse sans intérêt. Moïse est un amputé de l'amour. Abandonné par sa mère dès son plus son jeune âge, et méprisé par un père arrogant et distant, il se morfond dans son grand appartement sombre et froid qui « sentait le passé, pas le beau passé, non, le vieux passé, le rance, celui qui pue comme une vieille serpillière. »
Et pourtant, ces deux-là vont se rencontrer. Une amitié inébranlable va réunir Momo, notre ado à la quéquette chatouilleuse, tout prêt à dévorer comme un enragé le monde, et Ibrahim, le vieux sage madré qui cache si bien son jeu, le sphinx poussiéreux.
Grâce à cette amitié, Momo sortira de la grisaille pour entrer de plein pied dans la vie. En bon passeur de témoin, Ibrahim lui apprendra à sourire, à charmer, à admirer… A filouter aussi… Il lui enseignera le pardon, la magnanimité et la lenteur. Dans ce monde hyper-vitaminé et surexcité, comme il m'a fait du bien cet éloge de la lenteur…
Quant à Ibrahim, il se lèvera de son tabouret, retrouvera son esprit fantasque, et entreprendra avec Momo son ultime voyage, celui du retour aux sources, vers le Croissant d'Or, lieu de son enfance. Avant de boucler la boucle, de terminer le long parcours de sa vie, ce seront les derniers rires pour Ibrahim, les dernières roublardises, les derniers suze anis dégustés lentement à l'ombre des arbres, les derniers beaux paysages, les derniers tours avec les derviches…
Un court roman d'à peine 80 pages rempli de joie, de drôleries, de sérénité et d'optimisme. Les sceptiques diront « Trop de bons sentiments…Trop simpliste… » Et alors ! Moi, j'ai accompagné Momo et Ibrahim jusqu'au Croissant d'Or, et j'ai refermé le livre sourire aux lèvres et apaisé. C'est pas le principal, non ?


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Pas besoin d'une bible ou d'un coran pour nous fleurir l'âme, E.E. Schmitt le fait très bien pour nous. Un tout petit roman sous forme de conte comme un tout petit cadeau de rien du tout et c'est une pluie de pétales qui s'étend sur moi.

Un air de bonheur.
Une mélodie qui chante la vie.

Comme j'ai aimé tous ces « vlan...sourire! » comme le spaghetti chez le photographe sauf qu'ici le sourire il dure, il fait gonfler les pellicules du coeur et puis boum, ça te fait sourire, ça le fait sourire, et ça fait une chaîne longue comme une autoroute ou tu vois pleins de gens sourire.

Puis ce qu'il y a de bon dans ce petit roman c'est que la religion on s'en balance un peu au fond, tu cueilles les fleurs, tu danses dans les mosquées avec tes pieds qui sentent mauvais, tu dragues les filles comme si elle était la plus belle, bref, tu en prends plein la figure du bonheur, des petites choses simples et puis vlan tu souris.
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M.Schmitt, il faut que je sois honnête, si j'ai acheté ce livre c'est uniquement pour valider l'item n°9 du challenge multi-défis de Babelio : Lire un livre de moins de 100 pages.
Je préfère le dire parce que j'ai peur. Dans votre roman M.Ibrahim entend les pensées de Momo, un ado juif et découvre qu'il lui dérobe des boîtes de conserve dans l'épicerie que vous tenez rue Bleue. Et moi, j'ai une peur bleue que vous ne découvriez que je n'ai pas acheté ce livre pour vos talents de conteurs aux 220 critiques quasiment toutes dithyrambiques sur Babelio justement.
J'espère que vous me pardonnerez comme M.Ibrahim pardonne à Momo en vendant plus cher des boites de conserve à Brigitte Bardot pour combler les pertes.
Pour ça moi, je vous ferai une bonne critique pour que vous vendiez encore plus de ce très bon livre où j'ai pris un plaisir fou à découvrir vos tournures de phrases déliées ou l'on rie sans retenue quand vous dites en parlant d'Ibrahim : « Alors pourquoi on dit que vous êtes l'arabe de la rue, si vous êtes pas arabe ? – Arabe, Momo ça veut dire ; ouvert de 8h du matin jusqu'à minuit et même le dimanche, dans l'épicerie. »
Vous êtes touchant aussi : « Pourquoi es-ce que tu ne souries jamais Momo ?- le sourire, c'est un truc pour les gens heureux. – Eh bien c'est là que tu te trompes, c'est sourire qui rend heureux. »
Très très touchant même : Momo se retrouve tout seul après le départ et le suicide de son père. « Ses parents ils avaient été emportés par un train pour aller mourir. Lui, il cherchait peut-être son train depuis toujours. »
Autant l'avouer, vous êtes un magicien M.Schmitt. Faire entrer ce concentré de sentiments, de justesse, de compassion dans 75 petites pages, c'est prodigieux !
Momo va grandir, Ibrahim va vieillir. Ils vont se lier pour ne passer à côté du bonheur qu'il leur a toujours manqué.
En fait, c'est une parabole universelle (courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine. Merci Wiki.) pour toutes les religions, pour toutes les races, pour tous.
Il me reste à vous remercier M.Schmitt, pour la validation de mon item et surtout pour ce joli moment d'amitié aussi improbable entre un arabe et un juif que l'amitié entre un grand écrivain et un petit lecteur, Quoique !
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Ce roman court est un véritable petit bijou. L'auteur use d'une plume philosophique, poétique, tout est finesse, justesse, il joue avec la sensibilité des lecteurs, Une nouvelle qui m' a touchée en plein coeur, j'ai pris une véritable claque , nous sommes prêts du chef d'oeuvre, Un roman de générosité, de tendresse, de sagesse , des mots qui résument à merveilles , le contenu du récit. La rencontre de deux êtres, celle de Momo et de Monsieur Ibrahim. Mono, alias Moise, abandonné par sa mère, un père qui l'élève seul, élever est un bien grand mot.Monsieur Ibrahim épicier de la rue bleue,lui apprend les valeurs de la vie à Momo. Une amitié fusionnelle se crée rapidement, leur relation forte comme celle d'un fils et un père. Une histoire où Momo peut être Moise ou Mohammed, aucune distinction , une belle pensée. Une empathie pour ses deux personnages, Ibrahim lui enseigne le coté positive de la vie , la simplicité, un rien suffit pour être heureux. Une histoire avec une touche d'humour et de tendresse. Cette histoire est une ode à la vie ,l'amour à l'amitié. Tout est beau , tout est tendre , un message fort que l'auteur a retranscrit avec pudeur.
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On devrait tous avoir la chance de rencontrer un Monsieur Ibrahim dans notre vie. Cet homme discret, avare de paroles mais pas de sourires, que les années d'expérience combinées à une grande bonté, poussent à regarder le monde avec des yeux emprunts de sagesse, et qui devient une sorte de guide spirituel au bon sens qui ne relève d'aucune religion, parce qu'« avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule. »

La langue de Momo a l'âpreté, la dureté d'une vie qui n'épargne pas ses onze années. Obligé de grandir trop vite, il croise la route de Monsieur Ibrahim, l'Arabe de la rue Bleue, parce qu' « Arabe, ça veut dire « ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche » dans l'épicerie », parce qu'il faut voir au-delà des apparences.

J'ai donc poursuivi ce Cycle de l'invisible (Milarepa, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose, L'Enfant de Noé, le Sumo qui ne pouvait pas grossir et Les Dix Enfants que madame Ming n'a jamais eus) avec cette nouvelle, et si certains lui ont reproché des considérations beaucoup trop faciles, voire trop enfantines et des conceptions peu originales, je suis encore une fois conquise. Certes, c'est facile, l'on sait où l'on va. Mais c'est rassurant, c'est réconfortant… Et c'est une jolie leçon de tolérance qu'il nous livre, et ça, ça fait du bien.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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critiques presse (1)
Lexpress
31 juillet 2012
Récit cousin de La Vie devant soi de Romain Gary, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coranest un conte moderne. "Ce que tu donnes, c'est à toi pour toujours ; ce que tu gardes, c'est perdu à jamais", nous souffle l'auteur. Qui a eu le bon goût de ne pas garder ce petit bijou pour lui
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (347) Voir plus Ajouter une citation
_ M'sieur Ibrahim, quand je dis que c'est un truc de gens riches, le sourire, je veux dire que c'est un truc pour les gens heureux.
_ Eh bien, c'est là que tu te trompes. C'est sourire, qui rend heureux. [...] Essaie de sourire, tu verras.
[...]
Bon, après tout, demandé gentiment comme ça, par monsieur Ibrahim, qui me refile en douce une boîte de choucroute garnie qualité supérieure, ça s'essaie...
Le lendemain, je me comporte vraiment comme un malade qu'aurait été piqué pendant la nuit : je souris à tout le monde.
[...]
C'est l'ivresse. Plus rien ne me résiste. Monsieur Ibrahim m'a donné l'arme absolue. Je mitraille le monde entier avec mon sourire. On ne me traite plus comme un cafard.
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J'ai jamais vu des yeux rigoler comme ça, ils rigolent à gorge déployée, ses yeux, ils font un boucan d'enfer.
Soudain, branle-bas de combat, monsieur Ibrahim se met au garde-à-vous : Brigitte Bardot entre dans l'épicerie.
- Bonjour, monsieur, est-ce que vous auriez de l'eau ?
- Bien sûr, mademoiselle.
Et là, l'inimaginable arrive : monsieur Ibrahim, il va lui-même chercher une bouteille d'eau sur un rayon et il la lui apporte.
- Merci, monsieur. Combien je vous dois ?
- Quarante francs, mademoiselle.
Elle en a un haut-le-corps, la Brigitte. Moi aussi. une bouteille d'eau ça valait deux balles, à l'époque, pas quarante.
- Je ne savais pas que l'eau était si rare, ici.
- Ce n'est pas l'eau qui est rare, mademoiselle, ce sont les vraies stars.
Il a dit cela avec tant de charme, avec un sourire tellement irrésistible que Brigitte Bardot, elle rougit légèrement, elle sort ses quarante francs et elle s'en va.
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- Ouh, là, Momo, on est chez les riches : regarde, il y a des poubelles.
- Eh bien quoi, les poubelles ?
- Lorsque tu veux savoir si tu es dans un endroit riche ou pauvre, tu regardes les poubelles. Si tu vois ni ordures ni poubelles, c'est très riche. Si tu vois des poubelles et pas d'ordures, c'est riche. Si tu vois des ordures à côté des poubelles, c'est ni riche ni pauvre : c'est touristique. Si tu vois les ordures sans les poubelles, c'est pauvre. Et si les gens habitent dans les ordures, c'est très très pauvre. Ici c'est riche.
- Ben oui, c'est la Suisse !
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Enfin, le soufisme n'était pas une maladie, ce qui m'a déjà rassuré un peu, c'était une façon de penser - même s'il y a des façons de penser qui sont aussi des maladies, disait souvent monsieur Ibrahim.
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Le lendemain, monsieur Ibrahim m’emmena à Paris, le Paris joli, celui des photos, des touristes. Nous avons marché le long de la Seine, qui n’est pas vraiment droite.
— Regarde, Momo, la Seine adore les ponts, c’est comme une femme qui raffole des bracelets.
Puis on a marché dans les jardins des Champs-Elysées, entre les théâtres et le guignol. Puis rue du Faubourg-Saint-Honoré, où il y avait plein de magasins qui portaient des noms de marque, Lanvin, Hermès, Saint Laurent, Cardin... ça faisait drôle, ces boutiques immenses et vides, à côté de l’épicerie de monsieur Ibrahim, qui était pas plus grande qu’une salle de bains, mais qui n’avait pas un cheveu d’innocupé, où on trouvait, empilés du sol au plafond, d’étagre en étagère, sur trois rangs et quatre profondeurs, tous les articles de première, de deuxième... et même de troisième nécessité.
— C’est fou, monsieur Ibrahim, comme les vitrines de riches sont pauvres. Y a rien là-dedans.
— C’est ça le luxe, Momo, rien dans la vitrine, rien dans le magasin, tout dans le prix.
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