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sur 4073 notes
Dans la rue bleue qui n'est pas bleue, il y a cette épicerie arabe. Ibrahim, son gérant, toujours vêtu d'une blouse grise et vissé sur son tabouret du matin jusque tard dans la nuit fait partie du décor depuis une éternité. Les gens le voient sans le voir, le connaissent sans le connaître.
Pour Moïse, jeune ado juif plein de rêves d'évasion et de plus en plus tracassé par les « choses de la vie », il n'est guère plus qu'une antiquité poussiéreuse sans intérêt. Moïse est un amputé de l'amour. Abandonné par sa mère dès son plus son jeune âge, et méprisé par un père arrogant et distant, il se morfond dans son grand appartement sombre et froid qui « sentait le passé, pas le beau passé, non, le vieux passé, le rance, celui qui pue comme une vieille serpillière. »
Et pourtant, ces deux-là vont se rencontrer. Une amitié inébranlable va réunir Momo, notre ado à la quéquette chatouilleuse, tout prêt à dévorer comme un enragé le monde, et Ibrahim, le vieux sage madré qui cache si bien son jeu, le sphinx poussiéreux.
Grâce à cette amitié, Momo sortira de la grisaille pour entrer de plein pied dans la vie. En bon passeur de témoin, Ibrahim lui apprendra à sourire, à charmer, à admirer… A filouter aussi… Il lui enseignera le pardon, la magnanimité et la lenteur. Dans ce monde hyper-vitaminé et surexcité, comme il m'a fait du bien cet éloge de la lenteur…
Quant à Ibrahim, il se lèvera de son tabouret, retrouvera son esprit fantasque, et entreprendra avec Momo son ultime voyage, celui du retour aux sources, vers le Croissant d'Or, lieu de son enfance. Avant de boucler la boucle, de terminer le long parcours de sa vie, ce seront les derniers rires pour Ibrahim, les dernières roublardises, les derniers suze anis dégustés lentement à l'ombre des arbres, les derniers beaux paysages, les derniers tours avec les derviches…
Un court roman d'à peine 80 pages rempli de joie, de drôleries, de sérénité et d'optimisme. Les sceptiques diront « Trop de bons sentiments…Trop simpliste… » Et alors ! Moi, j'ai accompagné Momo et Ibrahim jusqu'au Croissant d'Or, et j'ai refermé le livre sourire aux lèvres et apaisé. C'est pas le principal, non ?


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Pas besoin d'une bible ou d'un coran pour nous fleurir l'âme, E.E. Schmitt le fait très bien pour nous. Un tout petit roman sous forme de conte comme un tout petit cadeau de rien du tout et c'est une pluie de pétales qui s'étend sur moi.

Un air de bonheur.
Une mélodie qui chante la vie.

Comme j'ai aimé tous ces « vlan...sourire! » comme le spaghetti chez le photographe sauf qu'ici le sourire il dure, il fait gonfler les pellicules du coeur et puis boum, ça te fait sourire, ça le fait sourire, et ça fait une chaîne longue comme une autoroute ou tu vois pleins de gens sourire.

Puis ce qu'il y a de bon dans ce petit roman c'est que la religion on s'en balance un peu au fond, tu cueilles les fleurs, tu danses dans les mosquées avec tes pieds qui sentent mauvais, tu dragues les filles comme si elle était la plus belle, bref, tu en prends plein la figure du bonheur, des petites choses simples et puis vlan tu souris.
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M.Schmitt, il faut que je sois honnête, si j'ai acheté ce livre c'est uniquement pour valider l'item n°9 du challenge multi-défis de Babelio : Lire un livre de moins de 100 pages.
Je préfère le dire parce que j'ai peur. Dans votre roman M.Ibrahim entend les pensées de Momo, un ado juif et découvre qu'il lui dérobe des boîtes de conserve dans l'épicerie que vous tenez rue Bleue. Et moi, j'ai une peur bleue que vous ne découvriez que je n'ai pas acheté ce livre pour vos talents de conteurs aux 220 critiques quasiment toutes dithyrambiques sur Babelio justement.
J'espère que vous me pardonnerez comme M.Ibrahim pardonne à Momo en vendant plus cher des boites de conserve à Brigitte Bardot pour combler les pertes.
Pour ça moi, je vous ferai une bonne critique pour que vous vendiez encore plus de ce très bon livre où j'ai pris un plaisir fou à découvrir vos tournures de phrases déliées ou l'on rie sans retenue quand vous dites en parlant d'Ibrahim : « Alors pourquoi on dit que vous êtes l'arabe de la rue, si vous êtes pas arabe ? – Arabe, Momo ça veut dire ; ouvert de 8h du matin jusqu'à minuit et même le dimanche, dans l'épicerie. »
Vous êtes touchant aussi : « Pourquoi es-ce que tu ne souries jamais Momo ?- le sourire, c'est un truc pour les gens heureux. – Eh bien c'est là que tu te trompes, c'est sourire qui rend heureux. »
Très très touchant même : Momo se retrouve tout seul après le départ et le suicide de son père. « Ses parents ils avaient été emportés par un train pour aller mourir. Lui, il cherchait peut-être son train depuis toujours. »
Autant l'avouer, vous êtes un magicien M.Schmitt. Faire entrer ce concentré de sentiments, de justesse, de compassion dans 75 petites pages, c'est prodigieux !
Momo va grandir, Ibrahim va vieillir. Ils vont se lier pour ne passer à côté du bonheur qu'il leur a toujours manqué.
En fait, c'est une parabole universelle (courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine. Merci Wiki.) pour toutes les religions, pour toutes les races, pour tous.
Il me reste à vous remercier M.Schmitt, pour la validation de mon item et surtout pour ce joli moment d'amitié aussi improbable entre un arabe et un juif que l'amitié entre un grand écrivain et un petit lecteur, Quoique !
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Ce roman court est un véritable petit bijou. L'auteur use d'une plume philosophique, poétique, tout est finesse, justesse, il joue avec la sensibilité des lecteurs, Une nouvelle qui m' a touchée en plein coeur, j'ai pris une véritable claque , nous sommes prêts du chef d'oeuvre, Un roman de générosité, de tendresse, de sagesse , des mots qui résument à merveilles , le contenu du récit. La rencontre de deux êtres, celle de Momo et de Monsieur Ibrahim. Mono, alias Moise, abandonné par sa mère, un père qui l'élève seul, élever est un bien grand mot.Monsieur Ibrahim épicier de la rue bleue,lui apprend les valeurs de la vie à Momo. Une amitié fusionnelle se crée rapidement, leur relation forte comme celle d'un fils et un père. Une histoire où Momo peut être Moise ou Mohammed, aucune distinction , une belle pensée. Une empathie pour ses deux personnages, Ibrahim lui enseigne le coté positive de la vie , la simplicité, un rien suffit pour être heureux. Une histoire avec une touche d'humour et de tendresse. Cette histoire est une ode à la vie ,l'amour à l'amitié. Tout est beau , tout est tendre , un message fort que l'auteur a retranscrit avec pudeur.
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On devrait tous avoir la chance de rencontrer un Monsieur Ibrahim dans notre vie. Cet homme discret, avare de paroles mais pas de sourires, que les années d'expérience combinées à une grande bonté, poussent à regarder le monde avec des yeux emprunts de sagesse, et qui devient une sorte de guide spirituel au bon sens qui ne relève d'aucune religion, parce qu'« avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule. »

La langue de Momo a l'âpreté, la dureté d'une vie qui n'épargne pas ses onze années. Obligé de grandir trop vite, il croise la route de Monsieur Ibrahim, l'Arabe de la rue Bleue, parce qu' « Arabe, ça veut dire « ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche » dans l'épicerie », parce qu'il faut voir au-delà des apparences.

J'ai donc poursuivi ce Cycle de l'invisible (Milarepa, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose, L'Enfant de Noé, le Sumo qui ne pouvait pas grossir et Les Dix Enfants que madame Ming n'a jamais eus) avec cette nouvelle, et si certains lui ont reproché des considérations beaucoup trop faciles, voire trop enfantines et des conceptions peu originales, je suis encore une fois conquise. Certes, c'est facile, l'on sait où l'on va. Mais c'est rassurant, c'est réconfortant… Et c'est une jolie leçon de tolérance qu'il nous livre, et ça, ça fait du bien.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Une toute toute petite histoire, entre le conte et le poème. Tolérance en est le maître mot...
Ce n'est pas mon livre préféré d'Eric-Emmanuel Schmitt, mais ce livre se laisse lire et vu la taille, en moins d'une heure il est lu, ce serait dommage de s'en priver !!
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est en fait un petit livre faisant partie du Cycle de l'invisible qui comprend plusieurs romans. Bref, une toute petite histoire, mais une histoire à poursuivre !!
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Cette nouvelle sur le passage initiatique de l'enfance à l'âge adulte, nous offre une réflexion, un peu simpliste et pas originale, sur l'amour, la joie de vivre et la tolérance.
L'écriture est simple, le livre, très court et imprimé en gros caractères, est très facile et rapide à lire.
Quelques pétales de sagesse à cueillir dès 11 ans !

Critique plus complète: http://chaosdecritures.over-blog.com/article-monsieur-ibrahim-et-les-fleurs-du-coran-eric-emmanuel-schmitt-39824981.html
Lien : http://chaosdecritures.over-..
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L'histoire de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est contée par un petit garçon de 11 ans : Momo. Il est seul, il est triste mais il fait une belle rencontre avec l'épicier de la rue Bleue.

Monsieur Ibrahim lui ouvre son coeur et lui apprend à sourire et en prime quelques secrets du bonheur. Et si bonheur rimait avec lenteur… À travers les mots crus et naïfs de l'enfant, les vérités éclatent, elles ne sont pas voilées par les apparences.

Momo mûrit, en voyageant et en écoutant les leçons de vie du sage monsieur Ibrahim. La vie n'est pas simple, mais on peut tout de même avancer, en laissant derrière soi une enfance difficile à traîner. Monsieur Ibrahim lui transmet sa philosophie de vie ; écouter, observer, prendre son temps, sentir les choses, comprendre d'où l'on vient.

On ne trouve pas toutes les réponses dans les livres. Les textes, les rituels, l'histoire encombrante des hommes sont parfois un lourd fardeau. Les fleurs, la beauté, les beaux souvenirs d'amitié, combleront davantage le coeur d'un homme.

Un conte philosophique, un récit initiatique, un roman au discours théâtral émouvant et drôle, aux phrases brèves et percutantes. Les dialogues vont à l'essentiel, ils reflètent le caractère des deux personnages, peu loquaces mais déterminés. Ce roman fait partie des petits mais costauds.
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Ouah ! 1876 notes, 210 avis et une appréciation moyenne de 3.91/5 à ce jour, sur ce petit petit livre. Ça parle tout seul, je n'ai pas grand chose à ajouter , si ce n'est : cette sympathique histoire est bien trop courte !

J'aurais aussi voulu caser au moins une citation sur cette lecture, mais 248 ont déjà été extraites de ces 80 pages, autant dire que pratiquement tout le livre doit être cité.
Je renonce, impossible d'en trouver une inédite,
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J'aime Eric-Emmanuel Schmitt. J'aime l'auteur, dont j'ai déjà lu de nombreux titres, et j'aime l'homme. Intelligent, cultivé, plein de malice et surtout profondément humain.
Lorsqu'il passe à la radio ou dans une émission de télévision, je ne rate jamais une occasion de l'écouter. Car Eric-Emmanuel Schmitt a un pouvoir magique sur moi : l'entendre me redonne foi en l'humanité.
C'est dire s'il est, en ce moment, plus précieux que jamais.
Eric-Emmanuel Schmitt est un écrivain particulièrement prolifique, et tant mieux, même si je trouve ses livres inégaux.
Ici, nous avons un tout petit ouvrage : moins de cent pages imprimées en gros caractères, qui se dévorent en un rien de temps. La lecture en est très agréable : il y a de la fantaisie, de l'humour, de la tendresse, de la gentillesse, de la sagesse et tout plein de bons sentiments. Un peu trop parfois, mais qu'importe : pour Eric-Emmanuel Schmitt, j'ai les yeux de Chimène. Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est un joli conte philosophique, un petit conte initiatique.
Je ne vais pas me lancer dans une longue analyse, je trouve que ce livre doit être lu, plus que commenté.
En d'autres circonstances, sans être négative, j'aurais conclu que ce texte n'est pas, et de loin, celui qui m'a le plus marqué de cet auteur.
Mais là, je dirais qu'Eric-Emmanuel Schmitt nous a concocté un petit bonbon pour adoucir un instant, et nous délivre un message simple (mais ô combien capital !) d'amour, de paix et de tolérance.
Merci monsieur Eric-Emmanuel Schmitt, merci d'écrire ce que vous écrivez, merci d'être ce que vous êtes.
Eric-Emmanuel Schmitt : un être humain qu'il faudrait pouvoir cloner, tant nous avons besoin de plus d'hommes comme lui sur terre.
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