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EAN : 9782253155997
316 pages
Le Livre de Poche (01/12/2003)
4.02/5   123 notes
Résumé :

On doit beaucoup à Schmitt : il a réussi à faire revivre une forme de théâtre que beaucoup pensaient mort et enterré, la pièce intellectuelle brillante. C'est un genre qui n'a jamais connu d'éclipse dans le théâtre anglais, comme le montre la continuité de travail de George Bernard Shaw à Tom Stoppard ou Christopher Hampton, mais en France ce genre avait disparu entre Sartre et Schmitt. Toutes se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Deuxième pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt pour moi et même impression générale, plutôt positive.

Le livre est parsemé d'aphorismes, de phrases que l'on peut garder comme citations sorties de leur contexte. Le discours des deux protagonistes, à l'image d'une discussion socratique, accouche d'une vérité sur l'Homme et va donc plus loin qu'une simple pièce à rebondissements.

Mais il n'empêche que ces rebondissements sont également présents et permettent je pense de tenir un spectateur en haleine alors qu'il assiste à un simple dialogue. Les ressorts du théâtre sont donc bien là. L'unité de lieu, de temps et d'action sont bien là, puisque l'oeuvre est une scène unique en continu. Même le cadre est soigneusement choisi alors qu'il n'est pourtant qu'un décor finalement assez accessoire.

Schmitt a tout pour plaire, notamment aux compagnies contemporaines sans trop de moyens et jouant dans de petites salles... Pas de décor indispensable, deux personnages, un jeu de lumière suffisant à rendre l'atmosphère... On ne s'étonne pas qu'il soit autant joué.
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Je déteste poncer.
Pourtant c'est ce que j'aurais dû faire ce matin. Mais j'ai préféré me poser confortablement dans mon canapé, face à la cheminée, avec une lecture rapide qui me divertisse aussi du roman dans lequel je me noie depuis quelques jours. Donc j'ai choisi une pièce que j'ai vu joué récemment et qui fut une agréable découverte. Mais j'avais envie de reprendre le texte plus au calme, pour pouvoir relire certaines phrases, revenir en arrière si j'en avais envie.
Et donc j'ai aimé cette lecture au moins autant que j'ai aimé la voir.
Avec deux hommes en scène uniquement, EE Schmitt nous interroge sur les grands sentiments qui font tourner le monde depuis quelques millénaires : la passion et l'amour.
Je trouve cela très fort.
Au passage il égratigne aussi un peu le mythe de l'écrivain, parce qu'il faut bien reconnaitre que "son" Abel Znorko est humainement assez détestable... enfin c'est l'effet qu'il me fait.
Et si j'allais poncer maintenant ?
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Il me faut en préambule préciser une chose : j'ai lu cette pièce après avoir vu la pièce de théâtre, avec une interprétation exceptionnelle des deux uniques personnages par Alain Delon et Stéphane Freiss (dans la première version théâtrale, c'est Francis Huster qui répondait à Delon). Au passage, quel que soit le caractère clivant de Delon, à ceux qui douteraient encore de sa dimension de star, je dois confier à quel point m'avaient impressionnées les 20 mn de standing ovation (amplement méritées) et les jets de rose qui lui étaient envoyées sur scène à l'issue de la représentation ; du jamais vu pour ce qui me concerne !

Quoi qu'il en soit, et au dela de l'anecdote, se replonger dans ce texte après l'avoir entendu et vu jouer "en live" n'enlève rien à sa profondeur, au contraire.

A fil d'une intrigue véritable et à rebondissements, Eric Emmanuel Schmidtt, oppose deux visions et deux aspects de l'amour, à travers deux personnages. le premier affirme qu'il n'est d'autre amour que l'amour fou, passionnel, fusionnel, quand le second défend une vision moins éphémère et peut être plus profonde. Et tous deux, pour défendre leur théorie, se basent forcément sur leur expérience personnelle, chargée d'émotion, d'affect voire de pathos. Assurément, ces deux là ont chacun une femme en tête quand ils défendent leurs arguments...
Pour accompagner la profondeur du propos et de l'analyse, l'histoire est celle d'un écrivain reclu sur une ile, qui, après des années de silence, tant médiatique que professionnel, accepte à la surprise générale de recevoir chez lui un journaliste pour une interview autour d'un nouvel ouvrage à paraitre, retraçant la correspondance d'un homme et d'une femme...

En résumé, une pièce remarquable, profonde, subtile, qui parlera à tous ceux qui s'intéressent ou s'interrogent sur l'amour et ses méandres.
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Eric-Emmanuel Schmitt nous invite à vivre la rencontre de deux hommes que tout oppose et qui pourtant, aiment la même femme…
Erik Larsen vient interviewer le prix Nobel de littérature, Abel Znorko. Ce dernier est un homme étrange, qui vit reclus sur une île et qui tire à vue sur quiconque ose s'approcher de sa demeure.
Erik Larsen a tout de l'homme « normal », ce qui ne manque pas d'agacer cet acariâtre de Znorko.
De leurs dialogues passionnés émergent d'étranges réflexions philosophiques sur la vie, la mort, et surtout : l'Amour.

Très courte, cette pièce déborde de coups de théâtre, de coups de tonnerre, et, qui sait, de coups de foudre…
E-E Schmitt déploie tout son talent pour vous entraîner dans une histoire d'amour vraiment très atypique. La force des deux protagonistes est à la hauteur de l'intensité de leurs sentences…
J'ai scrupuleusement suivi le conseil de Nini en me plongeant dans cette pièce, et je ne suis pas déçue ! La lecture de cette pièce dure environ une heure. Un court moment d'étonnement, de curiosité, de réflexions et surtout, de plaisir !
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PEPITE !!
Misanthrope, "tyrannique, prétentieux, insupportable" (p. 153) - et prix Nobel de littérature - l'écrivain Abel Znorko vit reclus sur une île au large de la Norvège. Il reçoit la visite d'un journaliste, Erik Larsen. Hostile et très réticent à se livrer, Znorko refuse pourtant que Larsen parte, car il a une mission à lui confier. C'est là qu'on en apprend davantage sur l'auteur et son dernier ouvrage épistolaire, L'amour inavoué...
Quel talent, Eric-Emmanuel Schmitt ! Cette magnifique pièce explore avec génie les thèmes de la création littéraire, de l'amour et de l'intimité du couple, de la passion... Il y est également question de la maladie d'un proche, de la douleur du deuil... Un grand moment riche en surprises, qui fait réfléchir et frissonner d'émotion.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il fut un temps où la terre prodiguait le bonheur aux hommes. La vie avait un goût d'orange, d'eau fraîche et de sieste au soleil. Le travail n'existait pas. On mangeait, on buvait, on dormait, hommes et femmes s'emboîtaient naturellement dès qu'ils ressentaient une démangeaison de l'entrejambe, rien ne portait à conséquence, le couple n'existait pas, seulement l'accouplement, aucune loi ne régissait le haut des cuisses, le plaisir seul régnait.
Mais le Paradis est ennuyeux comme le bonheur. Les hommes se rendirent compte que le sexe toujours satisfait s'avérait encore plus monotone que le sommeil qui le suit. La gymnastique de la jouissance commençait à les lasser.
Alors les hommes créèrent l'interdit.
Ils décrétèrent certaines liaisons illicites. Comme des cavaliers à une course d'obstacles, ils trouvèrent la piste moins ennuyeuse barrée de plusieurs empêchements. Interdit leur donna le goût pulpeux et cependant amer de la transgression.
Mais on se lasse d'escalader toujours les mêmes montagnes.
Alors les hommes voulurent inventer quelque chose d'encore plus compliqué que le vice : ils inventèrent l'impossible, ils inventèrent l'amour.
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La vie de couple, par opposition aux passions éphémères : Le courage ! Le courage de s'engager, de faire confiance. Le courage de n'être plus un homme rêvé mais un homme réel. Savez-vous ce que c'est, l'intimité ? Rien d'autre que le sentiment de ses limites. Il faut faire le deuil de sa puissance, et il faut montrer ce petit homme-là sans baisser les yeux. Vous, vous avez évité l'intimité pour ne jamais vous cogner à vos limites. (p. 174)
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Ce qu'il y a de plus terrible dans une agonie (...) c'est qu'on perd l'être qu'on aime bien avant qu'il ne meure. On le voit se rapetisser dans les draps, s'alourdir d'un poids d'angoisses tues, se replier dans un secret inaccessible, on voit ses yeux errer dans des mondes dont il ne dit plus rien. (p. 182).
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La figure des gens beaux a une architecture même lorsqu'ils n'expriment rien; les gens ingrats sont contraints de sourire, de faire briller leurs yeux, d'animer leur bouche pour raviver une face sans consistance.
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Quand une page sonne authentiquement, elle ne le doit pas à la vie mais au talent de son auteur. La littérature ne bégaie pas l'existence, elle l'invente, elle la provoque, elle la dépasse (...) (p. 138)

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