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Le Club (Robin Schone) tome 1 sur 2
EAN : 9782290121931
440 pages
J'ai lu (24/06/2016)
3/5   5 notes
Résumé :
Après vingt-quatre ans de mariage, l’avocat James Whitcox s’aperçoit qu’il ne connaît rien à la sexualité féminine. Une femme peut-elle éprouver du désir ? Qu’est-ce qui l’excite ? Afin de répondre à ses questions, il pousse la porte du club des Messieurs et des Dames. Il y rencontre Frances Hart, veuve comme lui, qui débarque de sa campagne et semble aussi peu éclairée que lui sur les choses du sexe. Ensemble, ils décident d’explorer les mystérieuses contrées de l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Robin Schone est une valeur sûre dans la romance historique érotique et avec ce titre, elle montre une nouvelle fois toute l'étendue de son talent. L'auteure joue encore sur ce qu'elle fait de mieux, elle mêle apprentissage de l'érotisme et personnages ayant déjà un certain vécu, des personnages qui ne sont pas jeunes et innocents, mais des personnages ayant surtout une soif d'apprendre à combler leurs désirs les plus inavouables.

James Whitcox est un avocat accompli et renommé n'ayant jamais perdu un seul procès. Chaque affaire est accepté que s'il est sûr de la gagner qu'il défende un innocent ou un coupable. Cependant depuis la mort de sa femme qu'il ne connaissait finalement pas, il se pose des questions sur les désirs des femmes en général ; ont-elles les mêmes envies ou besoins que les hommes ? Certaines d'entre elles, aiment – elles être caresser ? Désirent-elles la même choses que les hommes ? Aussi décide t-il d'entrer dans le Club des Messieurs et des Dames, un club où hommes et femmes discutent et débattent des relations entre les deux sexes. Les discussions restent relativement chastes et vertueuses jusqu'à ce qu'un jour Frances passe la porte du Club par inadvertance, là James se laisse aller à des questions inconvenantes, choquant les autres membres du club, mais Frances ne se laisse pas impressionner et répond avec un naturel déconcertant et furieuse attrayant. Les échanges du Club prennent alors un tournant plus osé où l'art érotique et les relations intimes liant un homme et une femme prennent une place importante. James et Frances s'explorent, osant des demandes et des gestes terriblement sensuelles puis érotiques, ils se découvrent une passion de la chair. Mais à une époque où l'art érotique est condamnable et la place du femme limitée à un rôle vertueux, les conséquences d'une telle liberté peuvent aussi être dramatiques.

Ce qu'il a de bien avec Robin Schone, c'est que l'on s'éloigne de l'échange de deux personnages à la vingtaine ou trentenaire, ici ce sont deux personnages veufs proches de la cinquantaine, l'un père de deux enfants adultes qu'il ne voit jamais, l'autre mère de cinq enfants et grand-mère. Deux personnages qui se sont toujours accommodés de ce que la société attendait d'eux.

Pour James, fils d'avocat dont le père a décidé de lui forger l'esprit en le forçant à regarder une pendaison alors qu'il était à peine sorti de l'adolescence, un avenir professionnel tout tracé où la froideur du métier a empiété sur sa vie personnelle. Une vie personnelle avec une femme qu'il n'a jamais aimé et qu'il ne connaissait pas vraiment. Alors aujourd'hui à quarante-sept ans, il se pose des questions sur ce qui peut bien se passer dans la tête d'une femme, sur ses désirs, sa place dans l'érotisme et la passion qui peut lier deux corps de sexes opposés. James cherche à vivre ce qu'il n'a pas vécu, il a une certaine prise de conscience et a tendance à casser sa routine habituelle.

« – Je ne veux pas d'une amourette, conclut-il tandis que le désir lui tordait les entraillent. Ce sont des jeux d'enfants. Ce que je veux, c'est une femme avec qui faire l'amour et qui y prenne autant de plaisir que moi. »

Pour Frances, mariée à quinze ans, mère à seize, une vie entière dévouée à sa famille, elle décide de quitter sa campagne familiale à la mort de son époux pour s'installer quelque temps à Londres. Là, elle se découvre une certaine liberté, elle prend soin d'elle en changeant de style vestimentaire, elle découvre les musées, les expositions et les autres plaisirs citadins, découvre le Club des Messieurs et des Dames mais surtout, rencontre James. Sa grâce naturelle, son honnêteté, sa franchise et sa fraîcheur malgré ses quarante-neuf ans vont venir mettre un bon coup de pied dans les discussions bien trop sages du Club.

« Quand j'étais gamine, fit-elle, les gens autour de moi pensaient qu'une veuve qui ne s'enfermait pas dans son deuil jusqu'à la fin de ses jours était une dépravée et, si l'on m'avait demandé mon avis, j'aurais été d'accord avec eux. »

James et Frances vont donc se trouver, d'abord dans un apprentissage mutuel des choses du sexe, découvrir les désirs et les besoins de l'un et l'autre, les plaisirs solitaires inavouables, ils s'explorent, ce qui créera des situations pour le moins incongrues et assez étonnantes voire déconcertantes, puis peu à peu la passion charnelle va faire naître autre chose entre eux, beaucoup de tendresse et surtout de l'amour et de la compréhension. Une certaine satisfaction va s'installer pour l'un comme pour l'autre, une évidence.

« le plus beau cadeau qu'une femme puisse faire à un homme, Frances, c'est ça ! dit-il. Ni son pucelage, ni sa docilité, mais un chant de pur plaisir. »

On pourrait croire que le roman se finisse ainsi mais pas du tout, l'auteure nous emporte ensuite, dans la seconde partie, dans les démêlés qu'une femme d'un certain âge, veuve et qui s'accrochait à sa liberté pouvaient subir à cette époque. L'appartenance à un homme, le non choix d'un époux, elles subissaient et leur vie pouvaient très vite devenir un cauchemar. Frances va subir un peu ça, et c'est assez triste, mais James sera là pour la soutenir.

Les autres membres du club sont tout aussi attachants ; médecin, secrétaire, artiste, enseignant, etc…, il y a de tout ! Certains sont très prudes, d'autres timides, certains sont vierges, d'autres innocents, certains ont des envies cachées qui finissent par s'exprimer, d'autres ont des vies difficiles que le club permet de fuir, certains s'émancipent et osent, d'autres surprennent… Les échanges au sein du club sont vraiment intéressants, parfois aussi plein d'humour mais toujours dans l'apprentissage du lien entre un homme et une femme.

Robin Schone a une poésie d'écriture incroyablement efficace pour décrire les choses avec une sensualité terriblement émoustillante, il y a certes des échanges entre Frances et James qui paraîtront vraiment surréalistes, mais l'auteure excelle dans le genre, chaque roman est toujours une réussite, mêlant savamment romance, sensualité et sujet sensible pour l'époque et le choix de ses personnages rendent aussi ses romans uniques !

En bref, un roman plein de poésie, de sensualité, d'innocence aussi, un roman qui offre encore, avec beaucoup d'honnêteté et de franchise, une romance historique érotique très réussie sur fond de réflexions d'une société qui était bien loin de valoriser aussi bien la femme que l'homme. Une lecture que je ne peux que conseiller !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire J'ai lu pour ce partenariat.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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J'ai arrêté avant la fin de ma lecture. Je trouvais le récit peu intéressant et pas très crédible pour l'époque où il est supposé se dérouler. le seul élément vraiment intéressant est l'âge des personnages. Ayant déjà du vécu, leur relation est différente de ce qu'on peut lire habituellement dans ce type de roman.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Qu'est-ce qui pouvait la pousser à parler aussi franchement à une douzaine d'inconnus, alors que les membres du club des Messieurs et des Dames avaient beaucoup de mal à parler franchement entre eux?
- Vous n'êtes pas de Londres?
Les yeux de la femme s'assombrirent.
-Non.
James avait été avocat pendant trop longtemps pour ne pas reconnaître ce regard - malgré son franc-parler, il y avait des choses qu'elle n'avait pas envie de dire.
- Et qu'est-ce qui vous amène dans cet antre de perdition?
-L'envie de me changer les idées, répondit-elle posément. Et de m'amuser un peu.
-Sans votre mari? demanda James d'un ton sec comme un coup de pistolet.
Elle était peut-être venue à Londres pour se chercher un amant.
Si c'était le cas, qu'aurait-il à lui reprocher?
Rien.
Elle tressaillit.
- Je suis veuve, monsieur.
Une veuve qui ne portait pas le deuil.
Il avait eu une jeunesse focalisée sur l'ambition. La sienne avait été focalisée sur les enfants. Avait-elle envie de faire à quarante-neuf ans toutes les expériences qu'elle n'avait pas pu faire à quinze?
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— Vous sentez la vanille.

Frances Hart se retourna. Son aigrette vert et or tremblota. Elle croisa craintivement les bras sur sa poitrine.

— Je vous demande pardon ?

Son haleine faisait de la buée dans la lumière du lampadaire. Ses cheveux roux brillaient comme du cuivre sous son chapeau de paille.

— Je disais que vous sentiez la vanille, répéta James.

Ce soir, Frances s’était approchée des noirs secrets de la plus grande ville du monde. Mais, malgré ce qu’elle avait vu, elle se refusait à croire que le plaisir soit nécessairement synonyme de perdition.

Elle détourna les yeux.

— Parmi mes produits de toilette, aucun n’est parfumé à la vanille.

— Je ne parle pas de l’odeur de votre savon, je parle de l’odeur de votre peau.

— Vous aimez l’odeur de la vanille ?

— Surtout son goût, répliqua-t-il avec une gravité appuyée.

— Mon petit-fils adore le flan à la vanille, dit Frances.

Elle feignait l’indifférence, mais son cœur palpitait. James Whitcox n’avait besoin que d’un sous-entendu pour lui inspirer des désirs et des sentiments qu’elle n’était pas encore prête à partager.

Par bonheur, pensa-t-elle, il faisait sans doute trop sombre pour qu’il puisse les lire sur son visage.

Après un intervalle, il s’enquit :

— Ce que vous avez vu dans la boutique vous a choquée, n’est-ce pas ?

— Mais non, pas du tout.

— Pourtant, vous êtes toute chose.

À contrecœur, elle soutint son regard.

— Je suis en train de digérer le fruit défendu… et c’est peut-être un peu lourd pour moi.

James Whitcox esquissa un sourire.

— Méfiez-vous, madame Hart, il est peut-être véreux.

— Trop tard, monsieur Whitcox, répondit-elle.

Le sourire de James s’effaça brusquement.
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