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Auguste Dietrich (Traducteur)Didier Raymond (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782842058340
96 pages
1001 Nuits (19/05/2004)
3.74/5   48 notes
Résumé :
" La pensée de la cessation de notre de notre existence [...] doit raisonnablement aussi peu nous attrister que la pensée que nous n'aurions jamais existé. [...] Il faut envisager la vie comme une sévère leçon qui nous est infligée. " Confronté au néant de la vie qui mène inéluctablement à la mort, Arthur Schopenhauer, dont la philosophie est en grande partie un effort pour sortir de l'idéalisme, s'interroge sur ce primat de la Volonté, ce régime d'instincts, de pul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La vie, c'est aussi plein de signes du destin, souvent ironiques ; leçons d'humilité pour l'animal pensant que nous sommes... le petit dernier pour moi ce matin : après avoir commenté la Nausée hier, je tombe ce matin sur cet opuscule de 60 pages de de Schopenhauer, lu il y a quelques années pour me familiariser en douceur avec la pensée de ce philosophe.

Quelle belle continuité sur le chemin de la névrose existentielle ! Sans doute ces lectures caractéristiques d'une période de ruptures dans ma vie personnelle n'ont-elles jamais cessé de me hanter... et c'est très bien ainsi. En effet, d'abord pessimiste au 1er regard, ces extraits -car c'est en fait de cela qu'il s'agit- de la pensée de Schopenhauer aboutissent à penser la vie et le néant d'une manière que je qualifierais plutôt de réaliste : la vie consciente et intellectuelle n'est qu'un voile ; oscillant entre ennui et tristesse, elle est destinée à retomber dans le néant. Pour autant, la volonté d'être qui nous porte, l'énergie brute et inconsciente qui nous meut est, elle, éternelle, intemporelle. Dès lors, le néant lui-même est illusion, car le temps, non linéaire, est en fait une roue sans fin, comme dans les pensées bouddhiste et hindouiste.

Dès lors, la pensée de Schopenhauer prend un tour plus rassurant qu'i n'y parait. Certes pas pour l'individu avide d'exister comme animal social, confronté à la souffrance inéluctable que cette existence objet génère, mais, si on a l'humilité de se concevoir comme véhicule passager d'un force universelle, alors l'être prend sens.

Quand j'ai lu ce livre il y a quelques années, cet aperçu d'une philosophie 'd'inspiration bouddhiste et vitaliste, encore mâtinée de christianisme, correspondait pleinement à mes propres interrogations et croyances métaphysiques... et c'est encore beaucoup le cas aujourd'hui. Qu'on partage ces croyances ou pas, cette pensée, originale et métissée, mérite d'être mieux connue, et je confirme qu'elle peut apporter du baume au coeur.

Pour autant, je n'attribue que 3 étoiles, simplement parce que le format est mal choisi. Trop court ou trop long, cet opuscule se résume en fait facilement, car il pose les bases de la thèse de Schopenhauer, puis les reprend sous différents angles, mais sans développements l'enrichissant. du coup, on reste sur sa faim. Il faut sans doute poursuivre en lisant des ouvrages plus complets de cet auteur, même si, personnellement, il a plutôt été l'une des portes d'entrée vers la lecture des maîtres bouddhistes. le monde comme représentation et l'intuition comme volonté existentielle seront sans doute plus largement compris dans le monde comme volonté et représentation.

Un philosophe néanmoins incontournable, à mon goût, dans la filiation de Platon et Kant, dans la réaction au culte de la Raison hegelien. Sa pensée, encore une fois très proche des grandes traditions orientales, se retrouve chez Tolstoï et Dostoïevski, chez Borges et Hesse -et avec quel art !! - ; c'est donc souvent à travers eux que le lecteur français la connaît. Je sais que cette constellation d'auteurs que j'affectionne parle aussi à beaucoup de mes amis babeliotes...

Le décadentisme, puis l'existentialisme, en sont une poursuite évidente. Enfin, proche de Freud par le rôle qu'il attribue à l'instinct sexuel dans la volonté de puissance individuelle et par la primauté de l'inconscient, il préfigure -mais en partie seulement-, sur deux plans différents, les thèses de Darwin et de Nietzche.

Ainsi, je recommande la lecture de Schopenhauer, même si cet opuscule est insuffisant et inadapté, pour la richesse de la pensée de l'auteur dans une volonté de bien vivre au quotidien, pour son ouverture et sa richesse, introduction à d'autres idées, et parce qu'il fut, pour moi, une charnière courte, mais incontournable, vers d'autres lecture formatrices, refondatrices. Je l'avais sans doute un peu oublié... d'où l'intérêt de ressortir ses anciennes lectures... et, dussé-je être le seul, vais donc m'employer à suivre mon propre conseil de lecture ; ) ... Les commentaires d'amateurs plus férus de Schopenhauer seront bienvenus...
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Jouons Franc-jeu...
J'ai bien conscience qu'il me manque quelques clés (un trousseau quoi!) pour "tenter" de percer la pensée de Maître Schopi. (d'où ma non- note).
J'ai ramé par moment...
Mais... tu ne m'impressionne pas Grand Maître... je ne jetterai pas l'éponge...Pire!... j'ai tout de même aimé cette lecture philosophiante pas chiante.
J'y reviendrai en temps voulu...

__ La vie comme un rêve, la mort comme un réveil ?
" Ouais, ça me va... ça me plait bien !... Je dors encore un peu et.....hop!!!"

__ Regarder ou penser la mort comme un retour à notre état primitif dont la vie n'a été qu'un court épisode ?
" Tout est ok pour moi ! J'adhère !
Unissons nos pensées Grand Maître, voulez-vous ?"

__ Pourquoi s'obstiner à vivre ?
" Euhhhh... l'amour ?... la musique ?... terminer ma PAL ?... nourrir les p'tits oiseaux ?.... le travail ? Non, là je plaisante !!!"

__ La vie éternelle ?
" Certains en rêverait vous-dites ?
Mais, sont-ils fous, Grand Maître ?
Personne n'est taillé pour la vie éternelle...
Si l'on demandait à l'esprit du monde : pourquoi supprimer les êtres après une si courte existence ? ...
Il nous répondrait : Vois-les ces individus, vois leurs vices, vois leurs ridicules, leurs méchancetés et leurs abominations ! Et je devrais les laisser vivre à jamais ?

Oh!oh! doucement là! C'était une quesss-tion...on se calme !...
"Bon...vu sous cet angle, je ne peux que rejoindre l'esprit du monde.
Mais dites moi Grand Maître... l'esprit du monde...est-ce Dieu ?
Ah!... Vous en êtes sur ?
Croyez-vous qu'il a entendu tout ce que j'ai dit sur lui ici-bas ?
Aïe! Aïe! Aïe!

...bref, et puis, une vie éternelle...c'est beaucoup trop long, ça serait absurde !
Et puis quoi ?... Un 35H éternel ?
AH NON!...PLUTÔT CREVER !!!
...et puis, la petite planète bleue, n'y tiendrais pas... comme je la comprends.

__ Doit-on voir la vie comme une erreur ?
" Non, mais la vie humaine, prise individuellement, peut être considérée comme une série d'erreurs, de projets foireux et de rêves avortés.
Une minute... je compte..
ouch! Ah oui, ça à foiré pas mal !"

P54_ "Jusqu'à ce que le chagrin et la vieillesse, la main dans la main, le mène vers la mort et lui fassent comprendre, après une course si pénible et si longue, que toute sa vie il a été dans l'erreur."

Oohhh.. c'est tellement beau Grand Maître.

Dans toutes ces (trop)courtes réflexions, j'ai bien aimé celles données sur la souffrance que peut s'infliger l'animal dans le seul but de rester en vie (ex: se ronger la patte) ; tout en sachant que la capacité de souffrance est moindre chez l'animal que chez l'homme.
La conscience de la mort dans le monde animal était aussi très intéressante. (Thèmes traités dans un autre ouvrage)

Pour qui chatouiller les ténèbres, n'est pas tabou...
Pour qui la pensée de la mort, n'empêche pas de vivre...
Pour qui aimerait une aide pour dompter sa peur, en ayant des pistes saines...
Alors à cette personne, je dis :
"Cours chez ton libraire, et commande vite le livre du Grand Maître du Néant de la vie... Arthur Schopenhauer.
Mais, attention en traversant la route ! Ça serait tout de même con de flancher si près du but !".






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Une très puissante réfelexion sur l'existence le moi et le temps, qui n'est pas s'en rappeler Marc Aurèle...La permanence de l'existence à travers la vie et la mort; une interrogation sur l'angoissante perception de l'anéantissement de l'individu avec la mort, où cette possibilité que l'essence même de ce que nous sommes puisse persister et exister d'une autre façon..."la vie serait alors un rêve et la mort un réveil", l'auteur nous plonge dans la reflexion la plus déstabilisante qui soit, et sans nous ramener aux concepts des différentes religions et de la survivance de l'âme après la mort, soit en enfer soit au paradis, l'auteur souhaite nous faire toucher du doigt l'essence de la vie, ce précepte où concèpte dont le corps ne serait que le véhicule et qu'une force supérieure ferait avancer dans le temps et avec le temps, d'où émeregerait même une conscience capable, par introspection de se rendre compte de la complexité de la chose sans pour autant avoir la preuve de cette théorie...la persistance de l'existence, par quelque moyen que ce soit reste un soulagement pour nos consciences, térrorisées par la mort...le seul salut pour vivre sans angoisse sans doute...
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Un court texte du philosophe de ''monde comme volonté et comme représentation'' nous plonge Schopenhauer nous plonge ici dans l'illusion de la vie. Que l'homme qui aime bien la vie et qui a peur de mourir raison pour laquelle la continuité d'une vie après la mort est quelque peu comme une consolation mais pour Schopenhauer ce n'est qu'une illusion à laquelle l'homme doit se rendre à cette'évidence.
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Nous venons du néant et nous retournons vers le néant .
Que représente la vie d'une homme?
N'est-ce pas le trait d'union entre sa date de naissance et la date de sa mort ?
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« La pensée de la cessation de notre existence [...] doit raisonnablement aussi peu nous attrister que la pensée que nous n'aurions jamais existé. [...] Il faut envisager la vie comme une sévère leçon qui nous est infligée. »
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[ dialogue entre Philalèthe et Thrasymaque]

PHILALÈTHE :
_" tu tiens donc ton individualité pour si agréable, si excellente, si parfaite et si incomparable, qu'il ne peut y en avoir de supérieure ?
et tu ne voudrais l'échanger contre aucune autre, même si on te donnait l'assurance que tu t'y trouverais plus à ton aise ?

THRASYMAQUE :
_" mais sûrement, mon individualité, quelle qu'elle soit, c'est moi même.
(rien au monde n'est au-dessus de moi : car Dieu est Dieu et je suis moi) .Goethe.
"moi, moi, je veux exister. c'est à cela que je tiens, et non à une existence qu'il faut d'abord me démontrer être mienne."
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Plus un homme a la conscience claire de la fragilité,du néant et de la nature chimérique de toute chose,plus aussi il a la conscience claire de l'éternité de sa propre essence intime.
Ce n'est en effet que par opposition à elle que l'on reconnaît la susdite nature des choses,comme on ne perçoit la course rapide d'un vaisseau qu'en le regardant de la terre ferme,et non en contemplant le vaisseau lui-même.
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Aussi la pensée de la cessation de notre existence,ou d'un temps où nous ne serons plus,doit raisonnablement aussi peu nous attrister que la pensée que n'aurions jamais existé.
Or,comme cette existence est essentiellement personnelle,la fin de la personnalité ne doit pas être regardée comme une perte.
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L'état auquel la mort nous ramène,au contraire,est notre état originel,c'est à dire l'état propre de l'être dont la force primitive se manifeste par la production et le maintien de la vie qui maintenant cesse.
C'est,en un mot,l'état de la chose en soi par opposition au phénomène.
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Vidéo de Arthur Schopenhauer
« […] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […] » (Roland Jaccard.)
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Vauvenargues : https://www.buchfreund.de/de/d/p/101785299/luc-de-clapiers-marquis-vauvenargues-1715-1747#&gid=1&pid=1 Georges Perros : https://editionsfario.fr/auteur/georges-perros/ Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jpg Prince de Ligne : https://tresorsdelacademie.be/fr/patrimoine-artistique/buste-de-charles-joseph-prince-de-ligne#object-images Jules Renard : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Jules_Renard_-_photo_Henri_Manuel.jpg Blaise Pascal : https://www.posterazzi.com/blaise-pascal-french-polymath-poster-print-by-science-source-item-varscibp3374/ André Ruellan : https://www.babelio.com/auteur/
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