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Les Cités obscures tome 10 sur 12
EAN : 9782203062870
109 pages
Casterman BD (26/03/2010)
4.18/5   30 notes
Résumé :
Brüsel, 21 juillet 784. Constant Abeels répertorie avec patience les pierres qui se matérialisent mystérieusement dans les différentes pièces de son appartement. Toutes pèsent exactement le même poids : 6793 grammes ? un nombre premier? Dans un immeuble voisin, une mère de famille constate, de la même manière, que du sable s?accumule avec régularité dans son appartement, à la grande joie de ses enfants, tandis qu?un peu plus loin, le patron et chef cuisinier de la c... >Voir plus
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Que lire après Les Cités Obscures, Tome 10 : La Théorie du grain de sable 1/2Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à La frontière invisible. La présente édition comprend la première époque du récit "La théorie du grain de sable" (initialement parue en 2007), la deuxième se trouve dans La théorie du grain de sable, deuxième époque (2008). Ces 2 tomes ont été réunis dans l'édition La théorie du grain de sable (2013, édition augmentée d'un article de 13 pages sur la maison Autrique). La particularité de cette édition en 2 volumes est de se présenter en format à l'italienne (orientation paysage), ce qui offre un format de reprographie plus grand pour les planches.

Sur une passerelle piétonne surplombant un grand espace vert, chemine un homme basané de haute stature, coiffé d'un turban, arborant un riche manteau et une barbe bien fournie. Il croise plusieurs personnes dont Constant Abeels. le 21 juillet 784 AT (après la Tour), Kristin Antipova peste contre ses enfants : elle est en train de passer l'aspirateur parce qu'il y a du sable partout dans son appartement dans les derniers étages d'un immeuble de grande hauteur. En rentrant chez lui, Constant Abeels retrouve une pierre sur son bureau, apparue mystérieusement sans explication. Maurice (patron du restaurant "Chez Maurice") constate qu'il a perdu 100 grammes après un repas consistant.

Gholam Mortiza Khan arrive enfin à destination, au domicile d'Elsa Autrique, avec qui il parle affaires. Il lui amène des bijoux du Boulachistan pour qu'elle les fasse reproduire par un orfèvre, afin de les vendre. Il accepte de lui confier un étrange bijou (le Nawabi), une prise de guerre que le chef des Moktars portait à son cou.

Quand le lecteur découvre un nouveau tome du cycle des Cités Obscrures, il dispose d'une seule certitude, c'est que Benoît Peeters et François Schuiten auront été fidèles à leur credo qui est de ne pas refaire 2 fois la même chose. Première surprise dans cette édition : le format. Peeters et Schuiten ont expliqué dans des interviews que cette idée trouve son origine dans le fait qu'à l'époque de la conception de l'album Schuiten travaillait sur des cahiers dans ce format à l'italienne. Deuxième surprise : la couleur du papier qui est beige ou châtain très pale, ou ivoire, mais pas blanc. Troisième surprise : les 2 premières pages établissent sans contestation possible que le récit se déroule à la fin du vingtième siècle (présence d'une moto de modèle récent, utilisation d'un aspirateur ou encore d'un téléphone filaire). le lecteur n'est pas au bout de ses surprises.

À regarder les images, le lecteur prend conscience que François Schuiten a troqué la plume pour le pinceau. Ses traits sont plus lâches, un peu moins minutieux, au profit de dessins un peu plus expressionnistes. Ce glissement reste très relatif. le lecteur retrouve des bâtiments dessinés avec une très grande précision, des intérieurs dans lesquels chaque pièce d'ameublement et chaque aménagement sont rendus avec un réalisme criant. Pour un habitant de Bruxelles, il est possible de reconnaître l'immeuble abritant le restaurant de Maurice. Lors de la nuit dans la maison Autrique, Schuiten réalise une myriade de traits pour figurer le faible éclairement, rappelant les hachures utilisées dans "La Tour".

D'ailleurs, Schuiten apporte un soin maniaque à représenter la maison Autrique (conçu par l'architecte Victor Horta), maison dont lui et Peeters ont réalisé la sauvegarde, la restauration et la scénographie (voir La Maison Autrique : métamorphose d'une maison Art Nouveau).

De ce point de vue, le lecteur retrouve bien l'un des attraits principaux de la série : les images soignées et minutieuses de François Schuiten, ainsi que sa mise en scène et son découpage des planches qui invitent le lecteur à prendre le temps de la contemplation, qui lui permettent de se sentir sur place, de voir évoluer les personnages. Il pourra également repérer les leitmotivs visuels propres à la série : des transports futuristes ou rétro-futuristes (le tramway 81, les dirigeables), le bijou Moktar dont la forme rappelle celle d'Armilia, la représentation d'un quarx (objet étrange, du nom d'une des premières séries de dessin animé en 3D, réalisée par Maurice Benayoun, Schuiten et Peeters).

Le lecteur retrouve également Constant Abeels (le personnage principal de Brüsel), Mary von Rathen (personnage principal de L'enfant penchée), et les mentions de cités comme Pâhry et Galatograd. Les tribus Bugti et Moktar avaient déjà été évoquées dans le guide des Cités.

Peeters et Schuiten avaient expliqué qu'ils ont conçu le scénario à partir de dessins réalisés par Schuiten montrant des événements étranges. Les auteurs mettent en scène ces éléments exogènes par la couleur blanche qui ressort fortement sur les pages ivoire. Les personnages principaux (Kristin Antipova, Constant Abeels, Maurice et Elsa Autrique) subissent ce dérèglement de la réalité, sur lequel ils n'ont aucune prise.

Dans une interview, les 2 créateurs avaient également indiqué que ce nouveau récit s'articule autour de 2 thèmes centraux : (1) des phénomènes, des petits incidents qui s'amplifient, qui s'aggravent dans des proportions effrayantes, et (2) l'introduction d'un élément non-européen pour éviter le nombrilisme culturel présent dans les tomes précédents.

Avant même les phénomènes surnaturels, les petits incidents qui s'amplifient pour le lecteur se trouvent dans l'irruption de plusieurs objets modernes dans le récit. Il y a ensuite l'apparition d'un étranger (phénomène rare dans le cycle). Puis arrivent Maurice perdant du poids, les pierres et le sable. On ne peut pas dire qu'il s'agisse de petits incidents. Il y a bien là des phénomènes surnaturels contrevenant aux lois établies de la physique. Peeters prend même un malin plaisir à adapter une démarche scientifique pour cerner ces phénomènes (en particulier Abeels pesant les pierres pour s'apercevoir qu'elles pèsent toutes exactement 6.793 grammes, c'est-à-dire un nombre premier). On a déjà largement dépassé le stade d'un simple grain de sable faisant dérailler un quotidien bien réglé, prévisible ainsi que peuvent l'être les phénomènes physiques rendus prévisibles par les sciences physiques.

La réalisation du deuxième objectif est plus évidente. En intégrant le personnage de Gholam Mortiza Khan Peeters et Schuiten créent un personnage d'origine arabe, très impressionnant (sa taille est supérieure à celle de tous les habitants), en conservant une forme d'exotisme (turban, barbe, vêtement fastueux) d'un siècle passé, sans trace de colonialisme. Ils inversent d'autres stéréotypes, puisque ce sont les blancs (par l'intermédiaire d'Elsa Autrique) qui achètent la verroterie et les colifichets qu'il amène. Même Carl Dyrioux (le directeur de la galerie des mondes lointains) est obligé de reconnaître que finalement il ne sait pas grand-chose de cette civilisation. Malgré toute leur technologie, les blancs occidentaux restent ignorants de la culture des Bugti. Ce n'est donc pas une coïncidence si le récit commence avec Kahn avançant sur une passerelle, construction qui permet d'unir 2 endroits différents. À nouveau, les auteurs mettent en scène la maxime d'Isaac Newton : les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.

Schuiten et Peeters ne limitent pas la critique de leurs récits passés à l'intégration d'un individu d'une autre race, ils donnent le rôle principal à une femme (Mary von Rathen), du jamais vu dans le cycle des Cités Obscures. Il s'agit d'une remise en question de la convention qu'ils avaient perpétuée quant au rôle de la femme dans le récit d'aventure pour adolescent mâle. Mary von Rathen ne remplit plus le rôle de la muse, encore moins celui de la mère, mais bien celui de l'héroïne.

Avec beaucoup d'habilité, Schuiten et Peeters réussissent à conserver le fil directeur de leur série (la ville comme source de norme sociale pesant sur les citoyens, comme modèle politique régissant leur vie), tout en remettant en cause la plupart des conventions de genre qu'ils avaient adoptées jusqu'alors. Ils ont à nouveau tenu leur pari de changement dans la continuité. le lecteur attentif retrouvera même quelques spécimens de cette forme d'humour si particulière, teintée d'autodérision (à commencer par la maxime du cuisiner : la méthode des 3M, Maurice Maigrir en Mangeant). Il ne reste plus qu'à découvrir ce que réserve la deuxième époque de cette histoire.
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La particularité de cette édition est de se présenter en format à l'italienne (orientation paysage), ce qui offre une reprographie plus grande pour les planches. le format est une vrai surprise. Peeters et Schuiten ont expliqué dans des interviews que cette idée trouve son origine dans le fait qu'à l'époque de la conception de l'album Schuiten travaillait sur des cahiers au format à l'italienne.

Tout commence quand un phénomène étrange apparait à plusieurs endroits de Brüsel en l'an 784. du sable s'accumule chez une mère de famille, des pierres qui pèsent toutes exactement le même poids (6 793 grammes) apparaissent de plus en plus nombreuses chaque jour chez le vieux Constant Abeels, et encore plus surprenant, le patron d'un restaurant se rend compte qu'il perd régulièrement du poids jusqu'à ce que l'apesanteur ne semble plus avoir d'effet sur lui.

Mary von Rathen, spécialiste des phénomènes inexpliqués s'intéresse de à ces étranges manifestations.

Sur une passerelle piétonne surplombant un grand espace vert, un homme de haute stature, coiffé d'un turban, arborant un riche manteau et une barbe bien fournie.

Gholam Mortiza Khan arrive enfin à destination, au domicile d'Elsa Autrique, avec qui il parle affaires. Il lui amène des bijoux du Boulachistan pour qu'elle les fasse reproduire par un orfèvre, afin de les vendre. Il accepte de lui confier un étrange bijou (le Nawabi), une prise de guerre que le chef des Moktars portait à son cou.

Mélange de réalisme et de fantastique façon Jules Verne, La Théorie du grain de sable, reprend les principaux codes de la série avec cette fois une astuce graphique très belle qui consiste, dans un noir et beige, fait ressortir ce sable ou les pierre dans les pages de ce récit.

Les dessins sont minutieux et nous invitent à prendre le temps d'observer ces planches sublimes.
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Comme les autres histoires de cette série, celle ci se passe dans un monde pseudo futuriste qui ne me déplait pas. j'ai vite essayé de comprendre le lien entre les différents événements.... mais pour me faire une idée qui ne sera pas du tout rationnel il faudrait que je lise le tome 2.
C'est là tout le drame des livres emprunté en médiathèque : parfois il y a des ratés dans les séries.. donc malheureusement je ne connaitrai pas la fin...
et je suis très frustrée
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Epoustouflant de par le récit et le coup de crayon.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Vous savez, dans mon métier, il y a une chose que j'ai apprise... les affaires réellement mystérieuses sont rarement spectaculaires.
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