AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Thérèse Douchy (Traducteur)Georges Sidre (Traducteur)Jerzy Lisowski (Traducteur)Artur Sandauer (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070770878
210 pages
Gallimard (10/02/2005)
4/5   82 notes
Résumé :
Drohobycz, tranquille bourgade provinciale où Bruno Schulz vécut et enseigna le dessin, devient le lieu de toutes les terreurs et de toutes les merveilles : ses places, ses rues, la boutique familiale de draps et de tissus se métamorphosent. Dans une ambiance de sourde étrangeté, hantée par la figure emblématique du père, se déploient le thème obsessionnel des mannequins et le contraste, si spécifique à Bruno Schulz, entre beauté et pacotille. Entre innocence et per... >Voir plus
Que lire après Les Boutiques de CannelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Les boutiques de cannelle, c'est un recueil de nouvelles mais il pourrait facilement constituer un roman. C'est que l'auteur, Bruno Schulz, fait revivre une année de son enfance à travers des souvenirs épars. Chaque nouvelle met l'accent sur un élément ou un thème en particulier mais l'ensemble suit une logique quelconque (à défaut d'être chronologique). Mais est-ce complètement autobiographique ? Sa biographie va en ce sens mais le jeune narrateur se fait habituellement appeler Joseph et je n'ai pas réussi à résoudre cette énigme.

Dans tous les cas, tout y passe. On découvre son père Jacob, sa mère, sa fratrie, la fidèle servante Adèle ainsi que les pensionnaires des innombrables chambres dans l'édifice que la famille possède. En effet, le père tient une boutique, non pas de cannelle mais de draps et de tissus, qui donne sur la place du marché dans une petite ville de province, Drohobycz. (Bien que ses habitants soient Polonais, la ville et toute la région de Galicie faisaient alors partie de l'empire austro-hongrois.)

Tout ce beau monde mène une vie bourgeoise au début du 20e siècle. Toutefois, avec le temps, les promenades à la campagne se font de plus en plus rares et les visites tout autant. Alors, le père se lance dans des improvisations de plus en plus fréquentes. Il lance des sermons à droite et à gauche, à ses enfants, aux pensionnaires, aux clients et même à des passants sur la place du marché. Mais il sait aussi raconter de belles histoires, mélanger le réel et l'irréel. Son imagination captive les enfants mais quelque chose semble clocher.

En effet, tout cela n'est qu'un jeu pour les petits mais, au fur et à mesure que les nouvelles se succèdent, ces sermons et ces histoires qui égayaient se transforment en obsessions incohérentes, effrayantes. Il devient alors évident pour le narrateur (et le lecteur) que la santé mentale du père se dégrade. La folie le guette. L'univers de la petite ville de province se transforme subtilement en un cauchemar labyrinthique.

Ainsi, à travers les yeux du jeune narrateur, on vit la chute du père (et du dieu qu'il représente pour un garçon), la fin de l'enfance mais sans jamais tomber dans le larmoiement. Et tout n'est pas sombre, les mauvais moments sont toujours entrecoupés de meilleurs. Joseph va acheter des confiseries dans le nouveau quartier et découvre le tramway, son frère rapporte un train électroaimant, ils observent une comète dans le ciel, etc.

Je ne peux pas dire que le recueil Les boutiques de cannelle m'ait grandement marqué mais je suis content de l'avoir lu. C'est un recueil agréable à lire. Il donne un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler la vie d'un garçon à cette époque, juste avant la Grande Guerre. C'est un témoignage d'une époque révolue…
Commenter  J’apprécie          393
Bruno Schulz est un écrivain singulier. Il nous fait entrer dans un monde étrange et désordonné. Sa voix est celle d'un poète à la fois tendre et tourmenté. Bruno Schulz est né à la fin du XIXe siècle à Drohobycz, un gros bourg de Galicie, aujourd'hui en Ukraine. Dans " les boutiques de cannelle", au commerce équivoque, tout tourne autour de cette ville ensorcelante, que Bruno Shulz semble n'avoir jamais quittée, et de la maison familiale, perçue à travers l'imagination d'un enfant.
Commenter  J’apprécie          421
« Aussi bien, en transcrivant ces récits, en ordonnant ces histoires dont mon père est le héros dans la marge rongée du texte, ne caressons-nous pas l'espoir secret de les voir s'intégrer un jour imperceptiblement aux pages jaunies de ce livre des livres qui lentement se disloque, de les voir participer au grand bruissement de ses pages qui les engloutira ? ».

Si le personnage d'un père est effectivement présent dans la plupart des textes qui composent ce recueil de nouvelles, il n'a pourtant rien d'un héros. Souffreteux, il hante ses appartements aux multiples pièces, à l'affut de tout ce qui s'y passe. Ses sens sont aiguisés et il lui arrive même de converser avec Dieu…

Le « je » de la narration est mené par un fils éternel, qui lui aussi ne quitte pas souvent ce lieu. La mère est absente, occupée par le magasin de tissus qui les fait vivre, située dans la campagne austro-hongroise.

Le plus remarquable dans ces textes, c'est un style à nul autre pareil. La narration part dans tous les sens, entre rêves et excroissances tout à fait baroques. le corporel se mêle au végétal, comme dans la première nouvelle « Août », qui m'a véritablement saisi : « L'enchevêtrement touffu des herbes folles et des chardons brûle en crépitant dans le feu de l'après-midi. La sieste paresseuse du jardin bourdonne du vacarme des mouches. Les chaumes dorés hurlent au soleil comme une nuée de sauterelles rousses, les grillons s'égosillent dans la pluie ruisselante du feu, les siliques pleines de graines explosent discrètement avec un bruit de cigales. »

Bruno Schulz a vécu presque toute sa vie dans cette petite ville de Drohobycz, alors dépendante de l'Autriche-Hongrie, aujourd'hui situé en Ukraine, près de Lviv. Les textes de ce recueil ne sortent pas de nulle part : malgré leur étrangeté ils sont proches de ce qu'il a vécu. On peut dire qu'il a rêvé sa vie, plus qu'il ne l'a vécue. Il est mort en 1942, à l'âge de 50 ans, dans le ghetto de Drohobycz, assassiné par la Gestapo.

Il est tentant de la rapprocher de Franz Kafka, en raison d'origines juives communes et d'un rapport au père compliqué. C'est une fausse piste. le style de Schulz est beaucoup plus fleuri, exubérant. Ce recueil comporte une préface et des annexes dont on peut se passer : après avoir lu ce livre, je ne suis pas du tout convaincu par l'analyse faite par Arthur Sandauer, qui a connu l'auteur.

Franchement ces textes puissants se suffisent à eux-mêmes dans toute leur étrangeté.
Commenter  J’apprécie          313
Par la magie de l'écriture, une morne ville polonaise provinciale du début du XXème siècle devient un univers extraordinaire, parcouru de révolutions mystiques, élémentaires et astrales. C'est une cosmogonie qui est mise en mouvement par le mécanisme d'un style particulièrement travaillé, surchargé de figures de style. Tout devient métaphore, tout devient allégorie, tout devient signe, et signe de signe ; si bien que les signifiés se perdent parfois dans ces arabesques sans fin, et que l'on se demande même s'ils ont jamais existé. La nuit et le vent confèrent un caractère démesuré et inquiétant à ce monde observé à hauteur d'enfant, où la figure du père joue le rôle de démiurge impotent, parfois emporté par les métamorphoses incessantes de son monde empli de colifichets, de tissus chamarrés et d'oiseaux (empaillés ?).

Ces thèmes amènent des comparaisons entre Schulz et Kafka, mais leurs styles ne pourraient guère être plus opposés, tant la simplicité du deuxième diverge de la complexité baroque du premier. Les mots de Schulz deviennent parfois assourdissants à force d'hyperboles proches de l'hystérie, quoique celles-ci aient la propriété d'être toujours observées à distance sur un ample espace-temps, et ce malgré la focalisation narrative interne. Comme si au point de vue de l'enfant se superposait le point de vue d'un autre démiurge, celui de l'écrivain qui joue à recolorer cette enfance et à la parodier tendrement. Cela confère à l'ensemble une curieuse langueur, aussi tapageur puisse-t-il être. La ville semble être peuplée de mannequins et d'automates, rejouant artificiellement l'envers du monde éveillé. Avec Bruno Schulz le rêve est chose publique, car ses rêves mettent en scène le peuple d'une cité, qui tout entier devient l'objet d'une dérive onirique. C'est donc tout naturellement que les Boutiques de Cannelle se changent en la République des Rêves, peuplée de lecteurs capable de prendre les métaphores de Bruno Schulz « au pied de la lettre », de croire que l'imagination puisse bâtir une vi(ll)e meilleure grâce aux mythes enfouis dans les mots et éveillés par la littérature.

Je ne vois guère d'équivalent à l'écriture de Bruno Schulz, à part peut-être celle du Mandelstam du Timbre égyptien, qui est une possible influence. Les comparaisons s'avèrent tout aussi hasardeuses avec ses amis Gombrowicz et Witkiewicz. Des bribes de correspondance entre les trois hommes closent le recueil. Schulz éclaire sa conception de l'art comme mythologie personnelle, et adresse une réponse-fleuve aux provocations coutumières de Gombrowicz, un des plus beaux exemples d'amitié artistique que j'aie rencontrés, plaçant l'autre face à ses limites et ses possibilités dans un échange d'une franchise rare. Une personnalité et une voix importantes dans l'histoire de la littérature, malgré une oeuvre avortée par les horreurs du XXème siècle.
Commenter  J’apprécie          295
Ce livre marque ma toute première incursion dans la littérature polonaise, mais sans doute pas la dernière.

Curieux recueil que ses "boutiques de cannelle". J'ai cru au départ que c'était un recueil de nouvelles - il y a un peu de cela sans doute, mais les récits se suivent, impossible de picorer un texte de ci de là comme un vrai recueil de nouvelles. La temporalité du récit n'est d'ailleurs pas très facile à suivre. le texte "les boutiques de cannelle" illustrent d'ailleurs ce soucis de temporalité, car tout se passe en une soirée, mais à cause des flash-back du narrateur, je ne savais plus très bien quand j'étais, ni où j'étais. Pour ce dernier point, lui non plus, et cela lui était égal.
Ensuite, le ton est assez particulier. Les descriptions sont très belles, très riches, mais j'avais l'impression d'osciller constamment entre réalisme et fantastique. le réalisme est celui de la vie quotidienne de cette famille, entre le père, omniprésent, la mère, Adèle, la servante capable de mener le père à la baguette, Poldine et Pauline, les ouvrières. Pourtant, très vite, le moindre fait prend une autre dimension, difficilement explicable. Je ne pourrai que le comparer à La métamorphose de Kafka, si ce n'est que ce sont les choses qui prennent vie, et les êtres humains qui se réifient.
Je ne puis m'empêcher de chercher un symbolisme caché dans ce texte. La fin du roman boucle la boucle et clôt les aspirations (scientifiques ? artistiques ? créatrices ?) du père, à cause des réactions pragmatiques et cruelles des autres personnages. La réalité reprend ses droits face à ses fantasmagories, et le créateur est étouffé. Tel père, tel fils : l'imagination du narrateur est sans limite, préférant une réification de son père aux explications prosaïques de sa mère, mettant en mots ce que le père n'a pu créer.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          171

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Bientôt, les vélocipède fourmillèrent. L’aperçu philosophique du monde était de rigueur. Si l’on admettait l’idéal du progrès on ne pouvait qu’en tirer toutes les conséquences et enjamber un vélocipède. Les premiers, bien entendu, furent les clercs de notaire, cette avant-garde toujours à l’affût d’idées nouvelles, aux moustaches dressées en spirale et aux chapeaux melons de toutes les couleurs, espoir et fleur de notre jeunesse. Écartant la populace criarde, ils pénétraient dans la foule sur d’énormes bicycles ou tricycles, jouant de la musique avec leurs rayons de fer. Les mains sur le guidon déployé, haut perchés sur la selle, ils manœuvraient l’énorme cercle de la roue qui se taillait un chemin sinueux dans la foule joyeuse. La folie de l’apostolat s’emparait de certains d’entre eux. Dressés sur leurs pédales musicales comme sur des étriers, ils donnaient des discours au peuple, prophétisaient une ère nouvelle et heureuse — le Salut par le vélocipède… Ils continuaient leur chemin en saluant à la ronde, applaudis par le public.
Il y avait pourtant quelque chose de pitoyable dans ces courses superbes, un grincement douloureux qui les faisait, au sommet du triomphe, basculer et rouler dans la parodie. Ils devaient le ressentir eux-mêmes. Araignées agrippées au centre du mécanisme filiforme, les jambes écartées, grosses grenouilles passant entre les roues en mouvement. Ils étaient à un pas du ridicule, et ils franchissaient ce pas le désespoir au cœur, penchés sur le guidon, redoublant de vitesse, nœud agité de torsions violentes, qui — inévitablement — allait à sa perte. Il n’y a pas lieu de s’en étonner. Par la force d’une plaisanterie interdite, l’homme pénétrait ici dans le domaine des facilités inouïes acquises à vil prix, presque gratuitement, et cette disproportion entre sa contribution et l’effet obtenu, cette façon évidente de tromper la nature, ce prix exagérément bas payé pour un truc génial, ne pouvait que trouver son contrepoids dans une auto-parodie. Ils roulaient au milieu d’éclats de rire, vainqueurs pitoyables, martyrs de leur génie — telle était la force comique de ces prodiges de la technique.
Commenter  J’apprécie          190
Par ces journées tumultueuses, flamboyantes et agitées, à Varsovie, ma pensée s'en va vers la ville de mes rêves, je survole du regard le pays lointain, vaste et ondulé, manteau de Dieu, cape de couleur jetée au seuil du ciel. Tout ce pays s'abandonne au ciel, il le maintient au-dessus de lui, voûte ornée de galeries, trifoliums, rosaces et fenêtres donnant sur l'éternité. Il s'incruste dans le ciel un peu plus chaque année, il monte vers l'aurore et, transformé dans les reflets de la grande atmosphère, il devient tout angélique.
[...]
En ce temps reculé, nous avions conçu avec mes camarades l'idée impossible et absurde d'aller plus loin que la ville d'eau, jusqu'au pays n'appartenant à personne sauf à Dieu, marche discutée et neutre où s'estompaient les confins des Etats, et où la rose des vents, prise de folie, tournait sous la voûte du ciel. Là, nous étant libérés des grandes personnes, nous allions établir notre place forte, proclamer une république des jeunes. Là, nous allions promulguer des lois nouvelles, une nouvelle hiérarchie de critères et de valeurs, mener une vie place sous le signe de la poésie et de l'aventure, des éblouissements et des étonnements continuels. Nous croyions qu'il suffirait d'écarter les barrières des convenances, de quitter les vieilles ornières des affaires humaines, pour qu'une force élémentaire pénètre dans notre existence, une grande marée d'imprévu, une avalanche d'aventures romantiques. Nous voulions assujettir notre vie à un torrent d'affabulations, nous laisser porter par des vagues inspirées d'histoires et d'événements. L'esprit de la nature est au fond un grand conteur. C'est lui qui est la source des fables, des romans et des épopées. Il y avait une quantités de motifs romanesques dans l'air. Il suffisait de tendre ses filets sous le ciel chargé de fantômes, de ficher en terre un mât que le vent faisait chanter, et bientôt autour de son sommet des lambeaux de romans pris au piège battraient des ailes.

[Bruno SCHULZ, "La république des rêves", extrait du recueil de nouvelles "Les Boutiques de cannelle" ("Sklepy Cynamonowe"), 1934 - traduction de Thérèse Douchy, 1974, pour les éditions Denoël (Paris), pages 163 et 167-168]
Commenter  J’apprécie          113
Leur intérieur mal éclairé, obscur et solennel, était imprégné d'une puissante odeur de laque, de couleurs, d'encens, d'aromates de pays lointains, de marchandises rares. on y trouvait des feux de Bengale, des coffrets magiques, des timbres de pays depuis longtemps disparus, des estampes chinoises, de l'indigo, de la colophane de malabar, des oeufs d'oiseaux exotiques, des perroquets et des toucans, des salamandres et des basilics, des racines de mandragore, des boîtes à musique de Nuremberg, des homuncules en bouteille, des microscopes et longues-vues et, surtout, des livres rares et spéciaux, de vieux in-folio pleins de gravures merveilleuses et d'histoires éblouissantes.

[Bruno SCHULZ, "Les Boutiques de cannelle", extrait du recueil de nouvelles "Les Boutiques de cannelle" ("Sklepy Cynamonowe"), 1934 - traduction de Georges Sidre, 1974, pour les éditions Denoël (Paris), page 105]
Commenter  J’apprécie          100
Dès ce temps-là, notre ville avait déjà tendance à sombrer dans la grisaille chronique du crépuscule, à se garnir sur les bords d'une lèpre obscure, d'une moisissure duveteuse, et de mousse couleur de fer.
Sitôt démailloté des fumées brunes du matin, le jour basculait dans un bas après-midi couleur d'ambre, devenait pour un moment transparent et doré comme un verre de bière brune, pour descendre ensuite sous les voûtes innombrables de vastes nuits colorées.
Commenter  J’apprécie          140
Dans une de ces bicoques, entourée d'une clôture brune, enfouie dans la verdure foisonnante, habitait tante Agathe. En traversant le jardin on passait à côté de grandes boules de verre suspendues à leurs tiges, roses, vertes et violettes, où des mondes entiers de lumières et de couleurs se trouvaient enfermés comme les images heureuses enchâssées dans l'inaccessible perfection des bulles de savon.

(Août)
Commenter  J’apprécie          122

Video de Bruno Schulz (2) Voir plusAjouter une vidéo

[Bruno Schulz : Oeuvres complètes]
Olivier BARROT est au musée d'art et d'histoire du judaïsme à Paris pour parler des "Oeuvres complètes" de Bruno SCHULZ. La présentation est illustrée par des photos de Bruno SCHULTZ et des gravures de l'époque. Patrice CHEREAU lit "Le printemps", texte de cet auteur.
Dans la catégorie : Littérature polonaiseVoir plus
>Littératures indo-européennes>Balto-slaves : Bulgare, macédonienne, serbo-croate>Littérature polonaise (69)
autres livres classés : littérature polonaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (226) Voir plus



Quiz Voir plus

Quizz sur les femmes prix Nobel de Littérature

Américaine, elle a longtemps vécu dans l’empire du Milieu, qui habite son œuvre

Doris Lessing
Toni Morrison
Pearl Buck

10 questions
300 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..