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EAN : 9782714448361
360 pages
Belfond (07/11/2013)
3.78/5   57 notes
Résumé :
Qu’est-ce que tu lis ? C’est avec cette question que l’éditeur Will Schwalbe et sa mère, Mary Ann, brisent la glace chaque fois qu’ils se retrouvent à l’hôpital où cette dernière, atteinte d’un cancer du pancréas, doit subir des examens. De ces conversations naît un club de lecture à deux membres, qui va soutenir Will tout au long de la progression de la maladie, et même après la mort de sa mère. De Bilbo le Hobbit à La Reine des lectrices, de Mille Soleils splendid... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Déjà une dizaine de critiques majoritairement élogieuses et excellentes, à juste titre, à mon modeste avis.

Un ouvrage, que j'ai mis , ceci dit, un très long moment à lire... débuté fin février, je viens juste de l'achever, en ayant bien sûr, engrangé et terminé d'autres textes, entre temps. En y réfléchissant, je crois comprendre... qu'en dépit de mon vif intérêt pour ce récit... je n'avais pas envie d'arriver au mot "Fin" qui était aussi celle de la figure féminine centrale: la mère de l'écrivain, atteinte d'un cancer du pancréas.

Autant parce que les personnages de cette famille sont tous attachants… même si le noyau central décrit le tête-à-tête d'un fils et d'une mère, dans l'épreuve de la maladie, mais aussi car ce récit remuait des éléments personnels encore trop récents : la mort d'un compagnon, que j'ai entouré et accompagné dix-huit mois…Et les images, moments de répit, complicités, discussions à bâtons rompus à partir des livres également mais aussi de la projection des photographies le soir, sur l'ordinateur…clichés pris la journée pendant nos marches quotidiennes, dans sa terre de Corse. La lecture et la contemplation et re-visitation par les photos, de la beauté de la nature ont été des soutiens et signes dynamiques de vie, précieux.

Ce récit regorge de l'amour des livres qui aide à formuler, à échanger dans « l'épreuve », un hommage d'un fils à une mère « emblématique », charismatique… « une dynamo énergétique », noyau fondateur de toute une famille, riche de ses différences et complémentarités.Tous, soudés, dans une vraie dynamique d'accompagnement.

Un récit tonique , débordant de forces de vie, nous rappelant les priorités et l'essentiel d'une existence et de ce qu'on en fait…

« Maman m'a appris à ne pas me voiler la face devant le pire, mais à toujours croire que nous étions tous capables de faire mieux. Elle n'a jamais vacillé dans sa conviction que les livres étaient l'outil le plus puissant de l'arsenal mis à la disposition des hommes, et que lire toutes sortes de livres, quel qu'en soit le format, électronique-même s'il ne lui convenait pas personnellement-, papier ou audio, était le meilleur moyen à la fois de se divertir et de prendre part à la conversation humaine. Maman m'a appris que nous pouvons agir sur le monde et que les livres sont vraiment importants : grâce à eux, nous savons ce que nous devons faire de nos vies et comment le dire aux autres » (p.399)

Les livres qui rassemblent, permettent d'aborder des sujets, questionnements délicats, qui disent la mémoire et reculent les frontières de la mort ,de l'oubli…

Combien d'entre nous pourraient à leur façon exprimer le même ressenti et les élans de l'écrivain après la mort de sa mère : « Bien qu'aujourd'hui deux ans se soient écoulés depuis sa mort, je ressens de temps en temps l'envie d'appeler Maman et de lui parler- souvent à propos d'un livre que je suis en train de lire et que je sais qu'elle aurait aimé. Et même si elle n'est plus là, je lui en parle » (p.397)

C'est un livre d'une grande délicatesse à tous niveaux, qui offrira et a sûrement déjà offert du réconfort ,une présence bienveillante à de très nombreuses personnes traversant cet apprentissage complexe de l'accompagnement d'un proche… Ce récit en est un exemple réussi , quant à l'écoute, la présence, les attentions de l'entourage, le respect de l'autonomie et des projets de cette mère suractive…devenue vulnérable.

Lecture qui est un grand coup de coeur… démultiplié par l' enthousiasme de faire connaissance avec la personnalité et le parcours extraordinaire de la mère de l'écrivain ; Mary Ann Schwalbe, une battante, qui s'engagea pour les « réfugiés », collecta des fonds pour réussir à construire une bibliothèque à Kaboul, en développant des bibliothèques ambulantes pour apporter les livres, La lecture aux villages les plus éloignés et démunis…des engagements multiples même au plus fort de la maladie.Quelle leçon de vie et de courage !!

Déclaration d'Amour à la Littérature , aux livres, aux gens, à la Vie…aux partages. Une belle expression d'une amie pour qualifier cette « Mère charismatique » : « Mary Ann a vu le pire et cru au meilleur », sans omettre l'écriture vivante, communicative, dialoguée du Fils, qui dit merveilleusement tout ce qu'il doit à cette femme hors du commun. Un écrit rempli de positif, d'amour, de complicités livresques, artistiques, sociales comme affectives…

Une très, très belle lecture... qui me restera longtemps à l'esprit et dans le coeur !

N.B : je n'ai pas commenté les textes choisis, car j'ai constitué séparément une liste… pour mémoriser mes propres envies ultérieures , « La Bibliothèque idéale de Will Schwalbe et de sa mère… »



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Quelle merveilleuse enfance que celle où l'on grandit le nez dans les livres, activité prioritaire offrant intimité respectée dans une famille elle-même grande lectrice!
Quand le virus prend, c'est incurable!

En accompagnant le parcours de soins de sa mère malade, Will Schwalbe lui offre l'évasion temporaire d'un quotidien difficile, par un club de lecture à deux têtes. Juste continuité de vies environnées de lectures par l'éducation, le métier et la passion des histoires, ce partage va permettre les souvenirs, les confidences et une belle relation mère-fils. En fils aimant et disponible, il assiste à la leçon de vie d'une femme combative et au tempérament affirmé, et lui rend un émouvant hommage par un portrait très intime.

Le récit va donc se décliner sur ces deux thématiques: la maladie et les livres. de la même façon que l'on parcoure sa bibliothèque par plaisir et nostalgie, les livres vont faire surgir les souvenirs, retracer le parcours d'intellectuels new-yorkais passionnés de théâtre, de littérature et à la conscience humanitaire engagée.
En évitant le piège du pathos, ces réminiscences sont riches de rapports humains, de références littéraires, de réflexions intellectuelles d'une grande justesse, de spiritualité et de courage.

Je me suis beaucoup retrouvée dans ces souvenirs de lectures qui interpellent les miennes, identiques ou différentes, dans l'éducation par l'exemplarité de parents lecteurs, dans le rapport à l'objet qu'est le livre, et le monde qu'il contient.
Tout me parle, en dépit de la différence culturelle entre littérature française et anglo-saxonne.

Et me reste la question insolite: que sera le tout dernier livre de mon existence et aurai je la conscience que c'est le dernier?


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Pendant deux ans, l'éditeur américain Will Schwalbe partage ses lectures avec sa mère Mary Anne, atteinte d'un cancer du pancréas.

Féministe, ancienne administratrice de l'enseignement supérieur à Radcliffe et à Harvard, elle a beaucoup voyagé pour venir en aide aux réfugiés. Après un séjour en Thaïlande, où elle côtoie les plus démunis, elle participe à la fondation de la commission pour les femmes et enfants réfugiés, et intègre l'International Rescue Commitee (IRC). Une de ses dernières missions a été la fondation de la bibliothèque universitaire de Kaboul. Elle est convaincue que les livres sont fondamentaux, même dans un pays en guerre.

C'est naturellement que Mary Anne Schwalbe puise dans sa foi en Dieu et dans les livres la force de lutter contre la maladie. Pendant les séances de chimiothérapie, qui sont une parenthèse dans une vie encore très active, la lecture et les échanges avec son fils Will sont un moyen d'aller à l'essentiel avant qu'il ne soit trop tard.

Le Parfum des livres que nous avons aimés parle de la capacité des livres à nous aider à vivre et à mourir. Les livres, par les idées qu'ils véhiculent, nous ouvrent au monde, à nous-mêmes, et permettent d'accepter notre condition de mortels. le club de lecture de Mary Anne et de Will est un moment de partage qui les prépare à une séparation définitive. Will écrit : « (…) notre club de lecture (…) avait soutenu Maman dans son cheminement vers la mort et m'avait soutenu dans mon voyage vers une vie sans elle ».

Plus que les livres choisis par la mère et le fils, c'est la résonance que leur lecture commune provoque en eux qui est essentielle. L'expérience est différente pour chacun, mais la lecture des mêmes livres les rapproche et leur fait comprendre ce qui est constitutif de l'autre.

Will Schwalbe réussit avec ce roman à tirer une expérience positive d'un moment douloureux de sa vie. Avec beaucoup de pudeur, il donne une forme d'éternité à celle qu'il a tant aimée. Et cela, grâce encore une fois à l'écriture.
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Qu'est-ce que tu lis ? C'est avec cette question que Will Schwalbe et sa mère essaient d'exorciser la peur lorsqu'ils se retrouvent à l'hôpital ou cette dernière atteinte d'un cancer doit subir des examens.
Ils vont créer un club de lecture à deux membres et de la « Reine des lectrices » à « Mille soleils splendides » en passant par « l'Elégance du hérisson » ou « Suite Française » et bien d'autres encore. Will et sa mère dévorent livre après livre, partagent leurs impressions, discutent de la vie, de la mort de la famille et ce faisant se rapprochent toujours plus.
Un livre profondément bouleversant, le témoignage d'amour d'un fils pour sa mère et un hommage à la littérature capable d'insuffler poésie et beauté dans le quotidien le plus dur.


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Quelle femme extraordinaire...Plus j'avançais dans ma lecture, plus je découvrais la mère de l'auteur, et plus je me répétais "Quelle femme extraordinaire..." J'avais choisi ce livre parce qu'il parlait de l'amour des livres, de l'amour d'une mère et d'un fils, de la mort aussi, ces trois thèmes ayant autant d'importance pour moi. Je m'attendais à quelque chose de très chaleureux qui fait beaucoup de bien, et je l'ai eu, mais je ne m'attendais pas à être aussi charmée par cette maman incroyable, féministe avant les années 70, pionnière dans son accès à de hautes responsabilités à Radcliffe et à Harvard, et une humanitaire incroyable, qui avec sa bonne éducation et son rang de perles, s'est rendu toute sa vie dans les endroits les plus mal famés de la planète pour y apporter de l'argent, des soins, et quand elle le pouvait, des livres. Elle a participé à la fondation de la commission pour les femmes et enfants réfugiés, et alors qu'elle allait mourir, a quand même réussi à fonder la bibliothèque universitaire de Kaboul.
Evidemment, tout cela peut être résumé en une demie page, ou encore moins dans le carnet décès d'un journal. Comment Will Schwalbe a réussi à en faire 350 pages, c'est un autre boulot...que je n'arrive d'ailleurs pas exactement à analyser. Chaque chapitre semble consacré à un des livres que mère et fils lisent pendant ces derniers 18 mois avant sa mort, mais en réalité on voit surtout une famille découvrir que le centre de leur univers a une maladie mortelle, on voit la cohésion de cette famille, on les suit à chaque rendez-vous avec un docteur qu'on se met à aimer aussi, à chaque séance de chimio, à chaque amélioration et chaque rechute, et on ne s'ennuie pas une seconde parce que tout ça est fluide, profond, enrichissant, drôle, émouvant. Les dernières pages, qui racontent les dernières longues heures de sa mère, entourée par toute sa famille, font un bien fou. Je me rends compte que ça peut paraître bizarre, mais on ne se dit pas "Cette femme aurait pu faire tant encore", on se sent plutôt...reconnaissant, oui, c'est le mot, à elle pour ce qu'elle a fait dans le monde, et à son fils, qui a su en parler sans nous assommer avec tant de bonté et de générosité (oui, je sais, c'est horrible de ma part : honte à moi!).
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critiques presse (1)
LesEchos
22 novembre 2013
Certains livres changent la façon de voir la vie. Celui de l’Américain Will Schwalbe change la vision de la vie et de la mort [...] « Le parfum de ces livres que nous avons aimés » est tout sauf un livre triste ou pathétique.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il nous reste à tous beaucoup plus de livres à lire qu'on n'en pourra lire et beaucoup plus de choses à faire qu'on n'en pourra faire. Pourtant, Maman
m'a appris que lire n'est pas le contraire de faire, mais celui de mourir. Je ne pourrai jamais plus lire les livres préférés de ma mère sans penser à elle-et je sais que lorsque prêterai ou recommanderai l'un de ces ouvrages, quelque chose de ce qui l'aura habitée passera dans leurs pages, qu'une part de ma mère vivra en ces lecteurs, qui éprouveront peut-être l'amour qu'elle a éprouvé et qui reproduiront peut-être à leur façon ce qu'elle aura accompli dans le monde. (p.16)
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-A propos du "Livre d'Hanna"-

Mais le plus intéressant est ce qu'il dit des livres et de la religion. J'adore la manière dont Brooks montre que toutes les grandes religions partagent l'amour des livres, ou de la lecture, de la connaissance. Chaque livre peut avoir sa spécificité, mais nous possédons le même respect pour les livres. Ce sont eux qui, dans le roman, rassemblent musulmans, juifs et chrétiens. C'est pour cette raison que tous en arrivent à de telles extrêmités pour sauver ce livre unique- un livre qui représente tous les livres. Quand je repense aux camps de réfugiés que j'ai visités, dans le monde entier, les gens m'ont toujours demandé la même chose: des livres. Parfois même avant les médicaments ou un abri, ils voulaient des livres pour leurs enfants. (p.142)
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-L'Elégance du hérisson- de Muriel Barbéry, est entré dans nos vies au moment précis où nous en avions besoin. (...)

-L'Elégance du hérisson- est à bien des égards un livre qui parle des livres (et des films), de ce qu'ils peuvent nous enseigner et de la manière dont ils nous ouvrent des mondes. Mais comme la plupart des grands livres, il parle des gens et des rapports qu'ils nouent entre eux, de la façon dont ils se sauvent les uns et les autres et se sauvent eux-mêmes. (p.334-337)
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Les livres que j'ai vraiment l'intention de lire s'empilent au pied de mon lit. Je les emporte même en voyage. Certains devraient avoir le droit de cumuler leurs propres miles tant ils parcourent de kilomètres. Vol après vol, je les replace dans mes bagages avec les meilleures intentions du monde et je finis par lire tout et n'importe quoi. (...)
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Nous étions terrifiés à l'idée de nous arrêter, d'arrêter quoi que ce soit et d'admettre que quelque chose n'allait pas. Il semblait que nous aspirions tous à cette activité frénétique. (...)
Tout se passerait bien, tout serait possible, tout pourrait être sauvé, tout danger serait écarté tant que nous resterions tous en mouvement. (p.36)
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