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EAN : 9782234055940
259 pages
Stock (21/05/2003)
3.87/5   26 notes
Résumé :
Quelques mois après le début de la deuxième Intifada, deux attentats sanglants ravagent le quartier juif puis le quartier arabe de la vieille ville de Jérusalem. L'affaire est confiée au commissaire Landau, réputé pour son engagement sans failles contre le terrorisme. Accouru sur les lieux des drames, un autre policier s'y intéresse, Eli Bishara, un Arabe israélien que tout oppose à Landau. Cantonné depuis l'Intifada dans les affaires de mœurs, Bishara recherche une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Balagan signifie "bordel", et le titre est bien choisi.
Au début des années 2000, lors de la deuxième Intifada, des attentats d'une extrême violence secouent Jérusalem et ciblent aussi bien les juifs que les arabes.
Deux commissaires tentent de gagner une course mortelle contre la montre et de coincer le ou les auteurs dont le modus operandi ne correspond pas à celui des suspects habituels, Hamas, Fatah, ultra-orthodoxes…: le super flic Roni Landau, et Eli Bishara, Arabe Israélien rejeté par les siens. C'est donc le bordel total, voire le chaos, de Jérusalem à Tel Aviv, les embryons de pistes ne mènent nulle part, les coups de pied dans les fourmilières ne font qu'ajouter de l'agitation à une situation politique déjà tendue.

Balagan, lauréat du prix SNCF du Polar 2004 est signé Alexandra Schwartzbrod, qui fut correspondante de Libération à Jérusalem de 2000 à 2002.
Si quelques éléments du roman m'ont un peu gênée, le personnage de David Bergame, diplomate français qui n'apporte pas grand chose à l'intrigue, et les deux personnages féminins (la mystérieuse espagnole et la femme qui sépare deux des protagonistes) qui flottent sur la trame comme des cheveux sur la soupe, le cycle sans fin de la violence qui secoue Israël est extrêmement bien rendu, assez oppressant à lire d'ailleurs pour le lecteur.

Attentats palestiniens, violence israélienne, interpalestinienne, sort des chrétiens de Bethléem pris dans un étau, omniprésence de l'armée, bénévoles de la Zaca qui recueillent le moindre morceau de chair après les attentats, c'est tout cela que montre l'auteure.
Les paysages défilent aussi sous nos yeux, plages de Tel Aviv, rues tortueuses de Jérusalem, Béthleem déserté, Hébron défiguré, déserts, plaines, centres villes huppés… Un petit pays, grand par sa diversité géographique et humaine, riche de langues, de mets, de parfums, et dans lequel la violence quotidienne s'incruste dans le paysage. Si le périple est éprouvant, pour voyager loin avec Alexandra Schwartzbrod, il ne faut pas ménager sa monture.
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"Juifs ou Arabes, ici c'était pareil ; ils étaient tellement englués dans leur histoire qu'ils finissaient par perdre pied avec la réalité. L'avantage, c'est qu'ils avaient tous quelque chose à dire. "Tu verras, là-bas, le moindre connard est intéressant", lui avait dit son chef avant de le laisser partir."

Sur fond de Seconde Intifada, un 13 mai du début des années 2000, deux attentats se produisent dans la vieille ville de Jérusalem. le premier fait exploser les toilettes publiques à l'entrée du Mur des Lamentations, le second celles proches de la via Dolorosa dans le quartier musulman.

Le commissaire Landau, super-flic juif israélien apprécié des autorités et des médias, est chargé de l'enquête.
Pas de chance, un autre super-flic, en disgrâce celui-là, l'inspecteur arabe israélien Bishara, va rapidement venir piétiner ses plates-bandes.

S'en suit une course contre la montre pour les deux flics en concurrence, tant il devient vite évident que ces deux attentats ne resteront pas les seules manifestations d'une haine qui semble s'exercer sans discrimination contre les deux communautés, loin des profils des suspects auxquels les autorités israéliennes sont habituées.

Ce sera pour le lecteur une plongée assez éprouvante dans un quotidien tendu, marqué par les attentats, le raidissement des postures politiques, la colère de la population, une omniprésence de la violence sous toutes ses formes.

L'intrigue est menée sans filtre, pied au plancher, d'un attentat l'autre, attachez vos ceintures.
Les personnages de Landau et Bishara ont assez d'épaisseur, leur affrontement paraît franchement crédible.

Ce n'est pas forcément le cas d'autres personnages qui n'ont pas un intérêt primordial, quelques situations non plus, mais ça n'a pas suffi à gâcher l'impression d'ensemble pour moi.

J'ai plongé tête la première dans cette situation sans issue, sur cette terre si souvent promise que tout le monde revendique, ce pays qui a l'air si incroyablement attachant malgré tout.
Et je me suis sentie aussi désemparée que lorsque je regardais les infos qui déversaient ce conflit sans fin aux heures de grande écoute, au début des années 2000.
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Écrit en 2003, Balagan, (Bordel en Hébreu mais aussi bizarrement en Polonais ...), décrit avec justesse l'état des relations entre Israël et la Palestine après les premières Intifada.
Le récit repose sur l'opposition frontale entre deux flics, Elias Bishara, un Juif Arabe ou un Arabe Juif (en fait un Chrétien de Nazareth) et Roni Landau, un Israélien pur et dur dont la philosophie se résume à tous les Palestiniens sont des terroristes. le premier capable de sensibilité et d'empathie, est rejeté par sa communauté d'origine qui le considère comme un traitre mais aussi par ses collègues israéliens qui le voient comme un Arabe infiltré.
Les témoins de cette confrontation sont également des personnages emblématiques.
David Bergame, un diplomate français en mission dans les territoires occupés pour évaluer les impacts des accords d'Oslo bénéficie d'une écoute attentive côté palestinien, la bronca de Chirac contre les services de sécurité israéliens n'est pas loin, mais suscite de la défiance côté Israélien.
Ken Klotz est un journaliste américain de CNN à la recherche du Scoop.
Salomon et Younes sont deux juifs orthodoxes membres de Zaka, des brigades chargés de nettoyer les scènes d'attentat et de reconstituer les corps des victimes afin de les honorer selon le rite de leur religion.
Le capitaine Sharon Elbaz, une jeune femme ambitieuse, officier actif de l'équipe de Roni Landau va se trouver confrontée à un choix entre Elias et Roni.
Lorsque une série d'attentats vise aussi bien la communauté juive que la communauté arabe. Roni Landau voit Hamas écrit en rouge dans son cerveau formaté. Bien que les pistes se referment au fur et à mesure qu'il avance, il n'en démord pas. Deux objectifs l'animent, prouver que le Hamas est à l'origine des attentats et écarter Elias Bishara de l'enquête.
Roni n'hésite pas à mettre les responsables du Hamas entre les mains de
"(...) Druzes, qui étaient d'abord des Arabes, et que l'on disait bien plus cruel avec les Palestiniens que n'importe quel Juif israélien."
Bishara mène sa propre enquête et contrairement à son collègue, en véritable investigateur, n'hésite pas à entendre et à confronter tous les points de vue, quelque soi leur émetteur.
Alexandra Schwartzbrod utilise sa connaissance du terrain et le travail d'investigation qu'elle y a mené pour plusieurs journaux et construit un scénario crédible dans lequel chacun des personnages figure une partie des groupes sociaux composant la société arabo-israélienne. Elle permet au lecteur d'appréhender les données d'un problème insoluble, notamment en montrant comment au-delà des postures politiques, l'économie israélienne ne peut se passer de ses travailleurs palestiniens souvent sur exploités "(Il) n'avait jamais pu s'habituer au spectacle des voitures rutilantes s'arrêtant sur le bord de la route pour embarquer quelques pauvres bougres, tels des bestiaux, vers un chantier à l'intérieur d'Israel."
Grace à son style direct et sans fioritures, à la crédibilité des propos qu'elle prête à chaque acteur de son récit, l'auteure nous donne à lire une oeuvre qui nous éveille à un sujet dont nous ignorons souvent les composantes.
L'opposition entre Elias et Roni, est l'opposition éternelle entre ceux qui font confiance à la nature humaine et ceux qui la voient à travers le prisme de la Nation, avec comme corollaire, si tu n'appartiens pas à ma Nation tu es mon ennemi.
Air connu...


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Premier opus d'un cycle israélien, Balagan porte parfaitement son nom, que l'on traduit de l'hébreu par Bordel !
Nous sommes à Jérusalem, au cours de l'année 2000, lors de la seconde Intifada. Les attentats éclatent aussi bien dans les quartiers arabes que dans les quartiers juifs. La violence fait rage des deux côtés. Il faut très vite éteindre le feu avant que la ville ne s'embrase davantage. le souci, c'est que les attentats ne ressemblent aux méthodes des extrémistes arabes et/ou juifs. C'est une curieuse équipe qui est chargée de l'enquête. D'abord Landau, tellement persuadé qu'il s'agit du Hamas, qu'il n'admet aucune idée autre que la sienne. Tant et si bien, que Bishara, arabe et néanmoins israélien, flic posé, perspicace, est écarté et doit se cantonner à de banales affaires civiles. Mais, Bishara n'est pas homme à renoncer facilement. Il trouve une aide précieuse en la personne de Sharon.
D'autres personnages extérieurs trouvent leur place, avec notamment un ultra-orthodoxe volontaire pour ″ ramasser ‶ les corps afin de préserver les âmes des victimes. Ajoutons un étrange diplomate et un journaliste américain faisant feu de tout bois.
Balagan, c'est une plongée dans l'inextricable conflit israélo-arabe ; une vision nuancée de ce pays contrasté, riche de sa diversité, qui peine aussi à reconnaître ses ‶minorités nationales‶.
L'écriture d'Alexandra Schwartzbrod traduit parfaitement la violence quotidienne, les odeurs, les paysages, le poids de l'histoire, des haines religieuses. Ce pays est une cocotte-minute qui explose au moment où on ne l'attend pas forcément.
Balagan, c'est le titre….

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Balagan? un mot trop anodin, passe-partout, pour qualifier ces carnages. Au cours de quelques jours il n'y a pas un attentat, il y en a 3 séries de deux, au moins. Carnage, massacre, auraient mieux convenu. Assassinats, meurtres, explosions, attentats-suicides sont les éléments obligés de thrillers et de polars surtout à Jérusalem en  période d'Intifada. Hémoglobine, démembrements, enfants morts aussi. Même si je me dis "dans un polar c'est normal" c'est trop gore. 

Evidemment, malgré les réserves ci-dessus, je me suis laissé embarquer et je n'ai rien fait avant d'être arrivée à la fin de l'histoire. Thriller addictif!

A l'équipe de policiers chargés d'enquêter sur les deux premières explosions  à Jérusalem, s'ajoutent un diplomate français, un journaliste américain, un ultra-orthodoxe volontaire pour ramasser les restes des victimes éparpillés, une femme mystérieuse, des Palestiniens, un Russe déjanté... toute une galerie intéressante de personnages. un soin particulier est donné aux personnages secondaires. Landau, l'officier chargé de l'enquête est persuadé que les coupables sont à chercher du côté du Hamas, borné, macho, il n'aura pas le beau rôle, il songe surtout à évincer Bishara, le policier Arabe-israélien, l'anti-Landau. Sharon, la seule femme de l'équipe ne se laisse pas démonter et enquête à sa manière...Personnage complexe cet Eli Bishara, comment un Arabe peut-il se prénommer Eli et servir dans la police israélienne. L'auteure semble affectionner ce policier borderline, qui apparaît dans le roman Les lumières de Tel Aviv. mais je ne vous en dirai pas plus, de peur de spoiler. 

Goût des nèfles, du houmous, des pitas encore chaudes. Parfums, ruelles de la vieille ville. Ambiances contrastées entre Méa Shéarim,une discothèque branchée un peu bizarre à Tel Aviv, une boutique un peu désolée à Beer Sheva...une maison à Hebron. On est dépaysé!. 

Un bon thriller si on supporte la violence!






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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Au fait... je ne me souviens plus de la signification du mot "balagan"...
Salomon haussa les sourcils en souriant.
- Balagan? C'est le mot le plus utilisé dans ce pays. Il signifie "bordel", et il englobe tout, de l'embouteillage à l'Intifada... Dans le langage des jeunes Israéliens, et même des Palestiniens, il revient quasiment à chaque phrase...
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Le diplomate soupira. Comment allait-il continuer, après l'horreur de ces dernières heures, à croire à ce qu'il faisait, à garder l'énergie, l'enthousiasme, l'envie ? Ces accords d'Oslo avaient été une lamentable erreur, il le comprenait seulement maintenant. Ils avaient tous pensé que le temps allait effacer les blessures. Palestiniens et Israéliens n'avaient en réalité jamais cessé d'activer leur mémoire.
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Bishara bascula la tête en arrière, essayant de trouver l'air qui lui manquait. Il éprouvait autant de mépris pour Sharon que pour Arafat. Ces hommes là se repaissaient de bataille et de sang, et lui, il en avait sa claque. La vie, ce n'était pas ça.
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En 2023, «Libération» fête ses 50 ans ! À l'occasion des Rencontres de Blois, le journal renoue avec son édition spéciale du «Libé des historien.nes» qui ouvre ses colonnes, le temps d'une journée, à celles et ceux qui font l'histoire pour raconter l'actualité. Cette actualité, cela fait 50 ans que «Libé» la suit, tantôt comme témoin, souvent comme acteur. Depuis sa création en 1973, «Libération» s'est toujours engagé : des homosexuels à Solidarno??, des luttes féministes au changement climatique, du temps de travail aux sans-papiers, de la peine de mort au non à le Pen... Avec cette rencontre, nous invitons les visiteurs à plonger dans l'histoire et dans l'avenir des combats qui font et ont fait avancer la société vers toujours plus de progrès, d'égalité et de solidarité en présence de Laurent Joffrin, ancien directeur de «Libération», Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction, Lionel Charrier, directeur de la photo, Sonya Faure et Maria Malagardis, journalistes. le débat sera modéré par Thibaut Sardier, chef adjoint au service « Idées ».
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