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Claude Dandréa (Traducteur)
EAN : 9782752903365
384 pages
Phébus (20/03/2008)
3.93/5   36 notes
Résumé :

Grand roman historique. Le Talisman (1825) nous plonge au cœur du XIIe siècle. à la fin de la Troisième Croisade. Deux nobles chefs s'affrontent en terre de Palestine : Richard Cœur de Lion et le sultan kurde Saladin, passé maître dans l'art du déguisement. Le roi anglais est affaibli par la maladie, mais aussi par les complots orchestrés par le maître de l'ordre des Templiers. Dans ce contexte sensible, K... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne cacherai pas que c'est avec le ferme espoir de retrouver l'ambiance d'"Ivanhoé" que j'ai ouvert "Le talisman" ; espoir qui se doublait de la joie de découvrir une nouvelle pépite littéraire dépoussiérée par les excellentes éditions Libretto qui usent efficacement de ce don hérité des éditions Phébus.

Pourtant... sans que cette lecture ait tourné à la catastrophe, elle fut surtout dominée par un ennui croissant (d'ailleurs, ça se passe en Orient ! ok, je sors) car si la langue de Scott est superbe et fait mouche, le manque d'action et la surabondance de dialogues, bavards pour la plupart, ont eu sur moi l'effet d'un puissant narcotique.

On retrouve dans "Le talisman" la représentation sublimée du Moyen Age tel qu'il se concevait en Europe au début du XIXème siècle dans les milieux lettrés et artistiques, quand le courant romantique émergeait avec la force d'un geyser et amorçait un vrai tournant dans le monde littéraire, développant notamment le roman d'aventures, historique si possible. Et l'on peut dire que Sir Walter Scott est bien la parangon de cette tendance.

Le roi anglais Richard Coeur de Lion, qui possède à lui seul des épaules bien faites pour soutenir les légendes les plus enluminées, se trouve en Orient et mène la Croisade avec son armée pour reconquérir Jérusalem, alors sous la domination de Saladin, le plus grand guerrier musulman de tous les temps (elle sonne un peu comme le générique d'un dessin animé nippon, cette phrase...). Il n'est pas seul, notre roi Philippe-Auguste et plusieurs princes allemands et autrichiens se sont joints à lui pour écrire ce qui est sans doute le chapitre le moins glorieux du Christianisme.

Traversant le désert et évoluant parmi les grands de ce monde, Sir Kenneth est notre brave chevalier fort comme un léopard - dont il porte l'emblème sur son écu - et loyal comme un preux. Malheureux en amour, cela va sans dire, courageux jusqu'au sacrifice et homme d'honneur jusqu'au bout des gantelets. Voilà, inutile d'en dire davantage, je pense que vous aurez compris l'idée générale.

Beaucoup de beaux et bons ingrédients dans ce roman, en plus de l'atmosphère mauresque bien retranscrite, de quoi faire un grand roman d'aventures mais comme je vous le disais en introduction, j'ai été frustrée de passer plus de temps à écouter palabrer le roi Richard - assez antipathique au demeurant - qu'à caracoler sur les dunes pour sauver une damoiselle en détresse.

Un rendez-vous partiellement manqué mais dont je suis heureuse d'avoir été jusqu'au bout car c'est bien à l'ultime chapitre que l'action s'anime ; et elle fut la récompense de ma persévérance.


Challenge XIXème siècle 2018
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Walter Scott, le père du roman historique (de l'avis des plus grands spécialistes, Claude Aziza en tête) a consacré plusieurs livres à la Chevalerie : parmi les plus significatifs, citons : « Les Fiancés » (inachevé, 1825) dont l'action se passe au XIIème siècle sous le règne d'Henri II Plantagenet, en Angleterre, aux frontières galloises ; « ivanhoé » (1819) et « le Talisman » (1825) se passent quelques années après sous le règne de Richard Coeur-de-Lion, le premier en Angleterre, le second en Terre Sainte ; enfin « Quentin Durward » (1823) se passe en France sous le règne de Louis XI (XVème siècle), et signifie la fin d'une certaine « chevalerie » ; « Anne de Geierstein » (1829) clôt la série à l'époque de Charles le Téméraire (XVème siècle).
L'histoire se passe entre 1191 et 1192 en Terre Sainte et fait s'opposer Richard Coeur-de-Lion, roi d'Angleterre et chef de la croisade, et Saladin, sultan ayyubide, Walter Scot, désireux de casser la légende qui entoure ces deux souverains, précise sa pensée dans son introduction :
« L'époque qui se rapporte plus immédiatement aux croisades, et pour laquelle je me décidai à la fin, fut celle où le caractère guerrier, rude et généreux de Richard Ier, ce modèle de chevalerie avec toutes ses vertus exagérées et ses erreurs non moins absurdes, s'est montré en regard de celui de Saladin, époque où l'on voit le monarque anglais et chrétien montrer la cruauté et la violence d'un sultan d'Orient ; Saladin, au contraire, déployer la profonde politique et la prudence d'un souverain d'Europe, et tous deux en même temps chercher à se surpasser en qualités chevaleresques, en bravoure et en générosité. Ce singulier contraste offrait, selon moi, des matériaux pour un ouvrage de fiction d'un intérêt tout particulier ».
Richard Coeur-de-Lion est au plus mal. le chef de la croisade ne le sait pas, mais il est au coeur d'une vaste conspiration ourdie par ses compagnons Conrad de Montferrat et Gilles de Bauséant, ce dernier maître du Temple. Richard devra compter sur l'aide de Kenneth, chevalier au léopard, un jeune écossais, sans noblesse ni fortune. Et par-dessus tout affronter Saladin, le chef des musulmans… Mais l'esprit de la chevalerie existe, sauf qu'il n'est pas toujours où on le croit, ni où il est censé être.
« le Talisman » est un magnifique roman d'aventures, « une des rares fictions romanesques du XIXème siècle à allier la grandeur de l'épopée aux couleurs du pittoresque » (Claude Aziza). L'épopée se traduit par des personnages bien typés, (même s'ils sont un peu en porte-à-faux avec la légende dont on les a ornés), des scènes d'action bien menées, des actes de bravoure, des perfidies, de la romance, du mystère… le pittoresque, lui ressort dans l'exotisme des descriptions, la vivacité des dialogues (même si l'auteur en abuse un peu), et le romantisme des sentiments (on est en 1825, en plein coeur de la période romantique anglaise) …
Ecrit il y a maintenant près de deux cents ans (comme le temps passe) le roman reste lisible, malgré quelques longueurs, et garde son pouvoir d'addiction pour ces héros du Moyen-Age, que sont Richard, Kenneth et Saladin, comme le sont entre autres (et pour l'éternité) ivanhoé et Robin des Bois.
A voir un beau film de 1954 : Richard Coeur-de-Lion, de David Butler, avec Rex Harrison, Virginia Mayo, Laurence Harvey et George Sanders.

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En lecture commune avec Claudia, Pyrausta et Nathalie nous nous sommes penchés sur Sir Walter Scott dont je n'avais lu qu'Ivanhoe, en livre jeunesse du temps de ma jeunesse, c'est dire...Le talisman raconte un épisode de la croisade des princes, Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste entre autres. Je m'étais porté volontaire pour cavaler sur un fringant destrier, en découdre avec traîtres et infidèles, festoyer sous la tente, et retrouver des héros caracolant pour une belle dame de leurs pensées. Et je me suis retrouvé à tourner les pages d'un Talisman dans la Pléiade,seule version disponible. Or je n'aime pas lire dans la Pléiade. La Pléiade ça ne se lit pas, ça se cale dans une bibliothèque d'une belle maison et on en mesure la longueur en faisant croire qu'on a lu tout Balzac. Physiquement je n'aime guère ce contact qui m'oblige à m'y prendre à deux reprises, comme dans mon lointain missel, pour tourner la page tant la finesse.... Ca aurait eu l'avantage de finir deux fois plus vite le roman de chevalerie de Walter Scott qui n'a pas apaisé ma soif d'aventures et de combats. Je voyais ça virevoltant, d'estoc et de taille, palefrois et gonfanons claquant au vent d'Orient.

le talisman m'a semblé plutôt un festival de la palabre. Qu'est-ce qu'on parle, Sir Kenneth, le héros écossais,le Maître des Templiers, l'archiduc d'Autriche, le roi Richard, bien que malade, et ses conseillers, mais alors les bavards... Ca réveille un peu mes souvenirs des croisades qui seraient plutôt tendance Monicelli-Gassman dans L'armée Brancaleone.On retient essentiellement de ces joutes verbales la rivalité des différents participants et l'on esquisse une réflexion sur l'engagement occidental pour le Saint Sépulcre. Mais honnêtement les caractères d'imprimerie de la Pléiade ne me conviennent pas des masses ( à propos de masses, d'armes cette fois, on doit souvent aussi recourir au lexique pour l'héraldique ou l'armement, c'est usant).

Bref, enfin pas si bref que ça, pas assez de castagne pour moi, pas assez de tournois, un seul réglement de compte à la fin, je n'en ai pas eu pour mes écus. Après avoir maintes fois manipulé finement les deux signets verts, l'un pour le roman, l'autre pour les notes explicatives, je suis arrivé à deux conclusions, celle du Talisman, bienvenue, à peine le sang aura-t-il coulé, et la mienne propre, de conclusion, légèrement iconoclaste dans un challenge littéraire, qui est la suivante...Je crois que de Walter Scott mes meilleurs souvenirs resteront visuels, l'excellent film avec Robert Taylor, et le générique du feuilleton de mon enfance, Ivanhoe, qui date,il est vrai de quelques semaines maintenant.
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Richard Coeur de Lion est malade. Étendu sur un lit de douleurs, le souverain souffre et le camp des croisés semble s'être figé dans l'attente, car le roi anglais est l'âme de cette entreprise. Voilà commence le Talisman, où le lecteur met ses pas dans ceux d'un jeune chevalier écossais. Nobles sarrasins, vils traîtres, ermites étranges, chiens fidèles, rois nobles mais au jugement dur, tous les classiques de ce genre de roman sont là, et ma foi ça marche assez bien.
Oui, c'est probablement fort peu historiquement correcte, mais c'est un bon roman pour s'évader et s'élancer dans une folle chevauchée dans les sables du désert. Pas de batailles rangées ici, prévenons le lecteur, la majeur partie du livre consiste en politique & complots dans le camp croisés et en mystérieux émirs arabes dans le rôle de la bonne fée. Petite mention spéciale pour Philippe Auguste qui y passe son temps à tâcher d'empêcher Richard de se fâcher avec tout le monde. Ce n'est jamais écrit mais je suis sûre qu'il levait les yeux au ciel à chaque éclat de son royal collègue, ça transparaît dans les pages, j'y crois dur comme fer et nul ne me fera changer d'avis!

Plus sérieusement, c'est un bon roman, distrayant, amusant, que les amateurs de romans d'aventures historiques apprécieront sûrement!
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J'ai adoré ce roman, j'ai adoré les personnages, celui de Shirkouh, du médecin Adonbec, envoyé par Saladin au chevet de richard coeur de lion pour le soigner de son mal, de Saladin, ce grand stratège, qui a réellement existé et qui était respecté aussi bien par ses amis que pas ses ennemis, et qui partageait une certaine amitié avec le roi Richard. J'avais beaucoup aimé en apprendre davantage sur ce personnage historique fascinant dans le film Kingdom of heaven, et j'ai donc beaucoup aimé le voir comme personnage principal d'un roman.

J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Richard coeur de lion qui peut être très intelligent, mais qui peut se laisser emporté par des sautes d'humeur et des envolées colériques. J'ai beaucoup aimé sa complicité avec son second, Thomas de Gilsland, ou encore sa relation fraternelle avec sa cousine Edith.

Edith est un personnage féminin intéressant même si il aurait gagné à être un peu plus développé, cette femme qui est tiraillé entre son amour pour un homme d'un rang inférieur au sien et sa grande fiérté.

Tout comme Edith le chevalier au léopard est lui aussi un personnage incroyablement romantique dans le sens littéraire du terme, avec son coté héros torturé, qui se punit tout seul, qui est enclin à l'auto apitoiement et à la mélancolie.

Outre les complots politiques dans le camp de richard coeur de lion, entre les autrichiens, les français, les templiers et les religieux, outre la destinée particulière du chevalier au léopard, ce qui m'a plut dans ce roman, c'est les personnages et les relations entre ces personnages, Edith/Richard, Edith/Le chevalier au léopard, le chevalier au léopard/Shirkouh, le chevalier au léopard/Adonbec le médecin...

Et puis on est complètement dépaysé en lisant ce roman, on passe du camp de richard coeur de lion, à la grotte de l'ermite d'engaddi, à la perle du désert, une oasis verdoyante au milieu de la sécheresse du désert, ou encore le camp de Saladin.

Walter Scott sait nous décrire les paysages, le climat, et les tensions, j'ai beaucoup aimé son style, et ce qui m'a beaucoup surprise, j'ai trouvé le roman souvent très drole, l'humour ne manque pas du début à la fin. le talisman ferait d'ailleurs un très bon film d'aventure je trouve.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Qu’avez-vous à craindre de ces cavaliers chrétiens, car ils me paraissent être tels ? dit-il à El Hakim.
- Craindre ! répéta El Hakim d’un ton de mépris. Le sage ne craint que le ciel… Mais on attend toujours des méchants tout le mal qu’ils peuvent faire.
- Ce sont des chrétiens, dit Sir Kenneth, et nous sommes en temps de trêve… Pourquoi croiriez-vous à une violation de la paix ?
- Ce sont les prêtres-soldats du Temple, répondit El Hakim, dont le vœu est de ne connaître ni foi ni trêve avec les adorateurs d’Islam. Puisse le Prophète les détruire jusqu’à la racine avec leurs branches et leurs rejetons ! Leur paix n’est que guerre, leur parole une perfidie. Les autres ennemis de la Palestine ont leurs moments de courtoisie. Le lion Richard épargne ceux qu’il a vaincus… L’aigle Philippe ferme ses ailes quand il a abattu sa proie… L’ours autrichien lui-même s’endort quand il est rassasié ; mais cette horde de loups toujours affamés ne connaît ni relâche ni satiété dans ses rapines.
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Quelque habileté en équitation qu’eût Sir Kenneth dès sa tendre jeunesse, le cheval le plus rapide qu’il eût jamais monté était une tortue en comparaison de ceux de l’Arabe. Les sables s’effaçaient sous leurs pieds ; ils semblaient dévorer le désert devant eux ; les milles disparaissaient avec les minutes, et cependant leur vigueur ne semblait pas décliner, et leur respiration était la même que lorsqu’ils avaient commencé cette course étonnante. Leur mouvement, aussi facile qu’il était rapide, ressemblait plus au vol qui traverse l’air qu’à une course sur terre, et n’était accompagné d’aucune sensation désagréable, excepté l’effroi qu’éprouve naturellement celui qui se sent emporter avec une aussi inconcevable rapidité, et la difficulté de respirer, occasionnée par la vélocité avec laquelle il traversait l’air.
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- Dois-tu donc t’étonner, reprit Ilderim, toi guerrier expérimenté, de voir qu’un soldat entende quelque chose à l’art de guérir ?… Je te dis, nazaréen, qu’un cavalier accompli doit savoir panser son coursier, aussi bien que le monter ; forger son épée non moins que s’en servir dans les combats ; fourbir ses armes comme s’en revêtir, et surtout qu’il doit être aussi habile à guérir les blessures qu’à les faire.
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- Princes et nobles, dit-il, vous parlez en présence de gens qui ne tarderont pas à s’égorger les uns les autres s’ils voient leurs chefs en mésintelligence. Au nom du ciel ! retirons-nous donc chacun avec nos troupes dans nos quartiers respectifs, et dans une heure d’ici nous nous rassemblerons tous dans le pavillon du conseil pour prendre des mesures capables de rétablir l’ordre après ce nouveau sujet de confusion.
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Sa tête était petite et couronnait son cou avec beaucoup de grâce. Il ne pouvait pas avoir dépassé la trentaine mais l'effet conjugué du surmenage et de la chaleur pouvait l'avoir vieilli de quelques années. Grand, puissant, athlétique, il relevait de cette catégorie d'hommes qui allaient s'empâter un jour ou l'autre mais joignaient encore la légèreté à l'activité.
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Comment un roman qui met en scène les dernières heures de la chevalerie peut-il nous aider à comprendre le triomphe actuel du réalisme politique ? C'est le tour de force réussi par l'homme qui a inventé le roman historique.
« Quentin Durward » de Walter Scott, c'est à lire aux éditions Omnibus.
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