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EAN : 9781092353274
Editions du Pourquoi pas ? (02/07/2016)
4.86/5   7 notes
Résumé :
Vous êtes nées filles. A aucun moment de votre toute première seconde, je n'ai imaginé que ça pouvait être autre chose qu'une conviction d'égalité... Deux textes en résonance:

De fibres entremêlées de Thomas Scotto

Paris 1909, et si ma maison brûle de Cathy Ytak
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Libres d'être - Deux textes en résonance : Thomas Scotto Cathy Ytak
Éditions du Pourquoi pas ? ( 9,50€ - 61 pages) Juillet 2016


Le rappel d 'extraits de la charte de la laïcité sur le rabat de la couverture ( articles 3 et 9) donne le ton,le sujet de l'égalité femmes/hommes est éminemment actuel.
Cet opus réunit deux textes enchâssés : une voix masculine, celle de Thomas Scotto pour de Fibres entremêlées, une voix féminine, celle de Cathy Ytak pour Parix 1909, Et si ma maison brûle, la parité est respectée.


Cathy Ytak revisite Paris, en 1909, et rappelle la circulaire qui autorisa le port de pantalon féminin, mais à la condition de «  tenir par la main les rênes d'un cheval ou un guidon de vélo ». « Un début d'égalité », concède-t-elle. Toutefois, elle dresse le constat que la femme reste «  corsetée, muette étouffée », sous le joug , « d'un mari, un père et un curé ». Elle déplore l'hypocrisie de rester en couple bien que celui-ci se soit délité, contrat de mariage oblige. Elle accorde peu de crédit au «  curé », « aux redresseurs de torts et prêcheurs » et préfère leur tourner le dos.
Elle envisage le comportement de ses semblables si sa maison venait à être la proie de la foudre. Et s'interroge sur le plus précieux à sauver : les livres.



Avec pudeur, Thomas Scotto, père de deux filles,à qui l'opus est dédié, évoque ce moment où les enfants, qui «  ne vous appartiennent pas » comme le rappelle Kahil Gibran, sont en âge de s'émanciper et de quitter le cocon familial. Il se remémore leur arrivée, alors que lui, y était à peine préparé à cette responsabilité de père.
Il les revoit bébés, couvées, surveillant leur respiration.
Finis les rires après le repas, les câlins, les embrassades.

Les cartons qui envahissent les lieux ne sont-ils pas le signe de la séparation, de l' éloignement de sa progéniture ? Et par conséquence des appréhensions. Pourquoi cette colère qui l'anime ? Et l'auteur d'énumérer les exemples sexistes auxquels ses filles, les filles risquent d' être confrontées ( humiliation...). Peut-être vont -elles côtoyer , fréquenter des «  Mâles », des lâches.
L'auteur dresse un parallèle, en deux colonnes entre ce qu'elles refusent : «  pas esclaves » , pas obligées de procréer, «  pas de mariage forcé,pas de mutilations sexuelles » et ce qu'elles veulent : «  éducation, indépendance financière, égalité de salaires, droit au « plaisir », « de vote », « d'exercer tous les métiers ».


Au fil des pages Thomas Scotto épouse la cause féministe. Il rend hommage à toutes les pionnières qui se sont battues pour leur liberté, en particulier à Olympe de Gouges. Ne fut-elle pas la première en France à formuler une «  Déclaration des droits de la femme », à comprendre que le sexisme n'était qu'une variante du racisme , à revendiquer le droit au divorce, l'union libre, à s'élever contre l'oppression ? Il tient à ce que les jeunes connaissent ces destins tragiques : «  exilées
bâillonnées, guillotinées, interdites ». Des noms à ne pas oublier : Rosa Bonheur, Louise Michel, George Sand, Flora Tristan.

Cette question, même Bernard Pivot l' évoque, considérant «  la langue française misogyne », « préjudiciable aux femmes ». Pour lui, «  il n'est pas normal que le mot sexe ne soit pas aussi du genre féminin ».


De l'universel à l'intime, Thomas Scotto évoque son socle familial : sa femme enseignante, ses deux filles qu'il voit quitter le nid non pas sans appréhension , une tante qui force l'admiration car «  se construire une carrière en médecine » est un parcours de combattant , tout comme la mère dont les mains ne connaissent pas le repos. le dé à coudre en couverture symbolise ces travaux d'aiguilles, de couture.

L'auteur se montre confiant. Il ne nie pas l'existence de ces « Mâles » pervers, violents, dominateurs, mais sait qu'il y a des hommes qui respectent la femme et la considèrent comme leur égal. Confiant aussi dans la façon dont «  les filles » vont gérer leur avenir. «  Vivre, c'est être maître de son feuilleton », comme l'affirme Serge Joncour.

Thomas Scotto déploie une étonnante délicatesse dans sa déclaration d'amour à «  ses femmes » ainsi que dans ses talents d'illustrateur : collages minutieux. Une valise, des clés annonçant le départ vers l'autonomie, l'indépendance.

Deux plumes à lire à HAUTE VOIX pour faire vibrer leur musicalité.
Une lecture dansée en préparation par Thomas Scotto et sa fille Cassandre.

Un ouvrage collectif touchant, une invitation à continuer ce combat, à l'unisson du mouvement « He for she » lancé par Emma Watson.

Éditions du Pourquoi Pas
15, rue du général de Reffye
88000 Epinal
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Un livre engagé dès son titre fort et riche de son message : "Libres d'être". Suivent deux textes engagés écrits par un homme et une femme, qui se font écho avec beaucoup de justesse. Un message pour toutes les Femmes, celles d'hier, d'aujourd'hui et de demain, qui dresse une véritable synthèse sur les conditions de la femme et qui rappelle quelques vérités fondamentales.
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Deux textes puissants, engagés qui se répondent dans un entrelac poétique. Un passionnant réquisitoire pour l'égalité hommes-femmes, malheureusement toujours pas d'actualité...

Thomas Scotto adresse ce texte à ces deux filles, qui vont bientôt quitter le nid. Ce qui ne le laisse pas sans inquiétude, dans notre monde où le sexisme est bien présent. Il rappelle les humiliations, la violence à laquelle sont soumises de nombreuses femmes, livrées au mains de "mâles" bien-pensants. Il dresse l'éloge de ces femmes qui ont combattu pour l'émancipation, qui se sont battues pour leur rêve. Il rappelle aussi que tous les hommes ne sont pas violents, que certains respectent filles et femmes. Que le combat pour l'égalité n'est pas perdu.

Entremêlé, le texte de Cathy Ytak nous replonge en 1909, lorsque les femmes ont enfin eu le droit de porter le pantalon... pour monter à cheval. Un texte empli de colère, d'une femme qui étouffe, corsetée par les vêtements, les lois, la religion. Un ras-le-bol complet, une rage contre l'injustice cuisante. Et cette question en fond : et si ma maison brûle, qui pour la sauver ?

Un ouvrage féministe, un tourbillon, d'une grande profondeur. Égalité, liberté, laïcité, voilà les valeurs défendues ici. Respect de toutes et de tous. Espoir.

"Il faut que cette égalité, qui n'est même pas à discuter, soit un fait puisqu'elle est de fait."

Soyons libres. Libres d'être qui nous le souhaitons.
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[...]« Libres d'être ». Tout est dit par cette phrase qui résume parfaitement le message de ce petit livre contenant deux textes intercalés, alternés, poétiques, interprétés en écho par deux virtuoses Cathy Ytak et Thomas Scotto. Deux textes d'une grande justesse, d'une grande sincérité, d'une grande perspicacité, d'une grande force, d'une grande profondeur. Deux textes engagés, vibrants d'émotion, portés par les mots mûrs, ciselés, exquis, choisis avec soin et finesse. Avec tendresse aussi, pour nous, les filles d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Deux textes qui racontent, qui partagent, qui questionnent, qui étonnent, qui expliquent… Qui lancent un défi, qui font tomber les masques, qui appellent les choses par leur nom, qui redonnent l'espoir, qui revendiquent sans compromis la LIBERTÉ, l'ÉGALITÉ et la LAÏCITÉ. Un vrai concerto pour mots et réflexions qui en trois mouvements et en une seule respiration, offre une musique puissante et mémorable qui sonne encore dans l'air et dans notre esprit après avoir tourné la dernière page.
Un ouvrage inspiré et précieux, appuyé par les beaux collages symboliques de Thomas Scotto, publié par la formidable maison d'édition du Pourquoi Pas. A mettre entre toutes les mains, jeunes et moins jeunes, filles et garçons, femmes et hommes, pour ne pas oublier les vérités fondamentales.[...]
[Chronique complète en cliquant sur le lien]
Lien : http://www.baladenpage.com/c..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et moi j’étouffe, j’étouffe, maudit corset, maudit siècle. Je ne me mettrai pas à genoux !
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Parce que, de fibres entremêlées, des milliards, nous sommes une feuille de Terre qui hurle à la légèreté. Femmes et hommes.
Il faut que cette égalité, qui n'est même pas à discuter, soit un fait puisqu'elle est de fait.
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Vous êtes nées filles.
A aucun moment de votre toute première seconde, je n’ai imaginé que ça pouvait être autre chose qu’un conviction d’égalité
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