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Patrick Charbonneau (Traducteur)
EAN : 9782070425242
274 pages
Gallimard (07/05/2003)
4.17/5   60 notes
Résumé :
Sur les traces de Stendhal, Kafka, Casanova, dans un vertigineux jeu de pistes et de doubles qui le mène à travers l’Italie et dans l’Allemagne de son enfance, W. G. Sebald découvre les racines et les parentés de sa propre mélancolie. En un "voyage" qui marie imagination et érudition, faits divers et souvenirs, texte et photographies, il met en scène la capacité de l’esprit à ressusciter une réalité enfouie, ensevelie — celle que le temps a recouverte, mais à laquel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Cette paralysie de ma mémoire persista encore, une fois que monté à la galerie supérieure j'observai, pris d'incessantes bouffées de vertige, le panorama assombri par la brume de cette ville qui m'était devenue complètement étrangère. Là où aurait dû surgir le nom de Milan, il n'y avait rien qu'un douloureux réflexe d'impuissance. »

Paru en 1990, ce livre de W.G. Sebald, est, comme à son habitude, inclassable. S'il contient bien des éléments probablement autobiographiques, et, là encore des photos, illustrations, traces des voyages évoqués, il me semble qu'ici l'auteur est davantage dans la recréation d'un univers fantasmatique, notamment autour de figures littéraires. Stendhal est au centre du premier texte intitulé « Beyle ou le singulier phénomène de l'amour ». Mais on retrouvera également Kafka.

Deux voyages distincts, entrepris par Sebald en 1980 et 1987, marqués par l'angoisse et ce qui semble bien être des hallucinations, occupent la narration des textes suivants. L'auteur voyage entre le nord de l'Italie (Venise, Milan, Vérone, la région du lac de Garde), le Tyrol et revient aussi dans le village allemand où il avait passé son enfance, seulement désigné comme « W ».

Je suis sensible au style qu'avait W.G. Sebald dans ses écrits. Je peux comprendre que ce ne soit pas le cas pour beaucoup, car l'abord de ses livres n'est pas forcément évident. Une fois encore, j'ai eu l'impression que ce «Vertiges» était pour moi. Trop tôt disparu, l'auteur n'a pas laissé une oeuvre quantitativement énorme mais qui vaut d'être découverte, en commençant peut-être par «Les anneaux de Saturne».
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de l'auteur G.W. Sebald, j'avais déjà lu Austerlitz et les Anneaux de Saturne et je résumerai ces lectures ainsi : je n'avais pas détesté. Pénétrer une oeuvre de cet auteur est une expérience en soi. Il a un style si particulier que tenter d'en faire la critique est hasardeux. Outre les dessins et photographies, l'érudition dont il fait toujours preuve donne le vertige. Mais cet attachement aux détails, aux multiples pistes (qui, parfois, semblent n'être présentes que pour prouver l'étendue des connaissances de Sebald) finit par devenir agaçant. En tous cas, ça m'a agacé. Car, en-dessous de toutes ces couches d'érudition qui paraissent ne mener nulle part, l'intrigue en elle-même est assez difficile à cerner. D'ailleurs, y en a-t-il une ? Dans le roman Vertiges, l'auteur-narrateur voyage entre Vienne et Venise et, lors de ces allers-retours, il se lance sur les traces de vestiges du passé, sur Henri Beyle (Stendhal), Casanova et Kafka. C'est un prétexte pour explorer ses souvenirs, l'histoire, sa mélancolie. Selon moi, c'est surtout un labyrinthe tortueux dans lequel se sont empêtrés sa mémoire et son imagination…
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« Vertiges » de W.G. Sebald raconte en deux longs chapitres, « All estero » et « Il ritorno in patria », les voyages de l'auteur en Autriche, Italie et Allemagne. Lecteurs, nous pouvons aisément vérifier la réalité des lieux obsessionnellement inventoriés – Vienne, Vérone, Venise, Innsbruck. Nous pouvons également vérifier l'existence des personnes auxquelles l'auteur nous dit avoir rendu visite en chemin – le poète Ernst Herbecck, le journaliste Salvatore Altamura. D'avantage, nous pouvons voir tout cela, le récit étant illustré par nombreuses photos dont la présence est toujours destinée à garantir la réalité de ce qui a été vécu par l'auteur. Mais cette maniaque précision et cette obsessionnelle vérité sont surtout l'occasion de faire de troublants parallèles avec d'autres voyages – ceux De Stendhal et Kafka – tout aussi attestés et détaillés dans deux courts épisodes du livre, « Beyle où le singulier phénomène de l'amour » et « le docteur K va prendre les bains à Riva ». le livre semble pourtant opérer une série d'écarts qui font système et ne construisent pas un impeccable compte-rendu mais bien une fiction d'un nouveau genre.


La narration de « Vertiges » multiplie les digressions, se fige dans la précision fascinée de détails sans signification ou se dissipe dans des recherches qui traversent sans règle apparente les espaces et les temps. A Vienne, W.G. Sebald tourne en rond, il a des hallucinations, croit apercevoir Dante et autres personnes, craint un début de paralysie ou une maladie cérébrale, ne voit rien, ne parle à personne, clochardise, refait enfin surface en entendant des enfants juifs chanter. le trajet de Vienne à Venise ne laisse aucune trace hormis les paysages qu'il associe aux tremblement de terre du Frioul et à « La peste » de Tiepolo. A Venise, W.G. Sebald est alternativement troublé et terrorisé dans les rues où des gens apparaissent aussi vite qu'ils disparaissent, il reconnait immédiatement Louis II de Bavière sur un vaporetto, étudie la « Gazzettino », prend des notes pour un essai sur le roi Louis à Venise, feuillette « le journal du voyage en Italie » de Grillparzer, s'intéresse à l'emprisonnement de Casanova au palais des Doges, regrette de ne pas être resté à la maison à consulter cartes et itinéraires, se promène sur la lagune en compagnie d'un astrophysicien, s'inquiète au réveil d'un silence de fin du monde, ne quitte plus sa chambre gelée, se sent mourir, revient à lui la troisième nuit, fait son bagage, se sent enfin sur le départ observé au buffet de la Ferrovia par deux jeunes gens. A Vérone, W.G. Sebald s'allonge sur un banc au Giardino Giusti, il est pris de panique lorsqu'il aperçoit aux arènes les deux personnes de la gare de Venise, décampe craignant pour sa vie, effectue des recherches sur Pisanello, détaille les fresques de la chapelle Pellegrini, dine dans une sinistre pizzeria, s'enfuie enfin en courant après la lecture d'un fait-divers sur fond de conversation téléphonique. le trajet jusqu'à Innsbruck ne lui laisse aucun répit.


C'est avec une date que débutent les comptes rendus de voyage : « Octobre 1980 ». C'est avec une date qu'ils se poursuivent : « Sept ans après ». Une date est toujours un indicateur de réalité, reste à savoir de quelle réalité il est question. le réel qu'il s'agit de marquer ici est celui d'une fiction où la rationalité habituelle qui préside au déroulement des évènements de la vie ordinaire s'est perdue. le temps dans « Vertiges » n'est pas en effet structuré par l'enchainement des causes et des effets, il procède de l'auteur lui-même. Après sa fuite, il refait donc le voyage de Vienne à Vérone pour raviver les souvenir de cette période périlleuse. A Venise, W.G. Sebald prend des notes à la Fondamenta Santa Lucia, il décide de ne pas rester dans la cité des Doges à la vue d'un gros rat. A Padoue, W.G. Sebald visite la chapelle d'Enrico Scrovegni décorée par Giotto, il est frappé par la plainte qu'élèvent depuis plus de sept cents ans les anges, il rejoint la gare avec ces mots en tête : « Les anges visitent les lieux du malheur ». A Vérone, W.G. Sebald escompte obtenir quelques éclaircissements aussi bien sur son séjour brusquement interrompu que sur le sinistre après-midi que Kafka avait passé dans cette ville sur le chemin du lac de Garde, il est, ébahi et paralysé, incapable de descendre du train. Sur le chemin du lac de Garde, W.G. Sebald est mis en présence de deux jeunes garçons ressemblant de manière inquiétante au portrait de Kafka à l'âge scolaire, il fait part de cette découverte espérant obtenir une photo des jumeaux, il est en proie alors à une confusion extrême et à une rage impuissante à l'idée de ne pouvoir présenter aucune preuve tangible de cette rencontre, quitte précipitamment le bus. A Limone, W.G. Sebald se promène la nuit tombante sur le lac, il est empêché de dormir par les vociférations imbéciles de jeunes gens de son propre coin de terre, écrit tentant de relier des évènements fort éloignés mais relevant d'un même ordre d'idée, lit et annote des journaux en trois langues, décide de retourner enfin, sans son passeport perdu, à Vérone. A Milan, W.G. Sebald est agressé à la gare, il récupère au consulat des papiers, déambule dans des rues qui ne mènent à rien qu'à d'incessantes vexations, perd la mémoire dans la cathédrale. de nouveau à Vérone, W.G. Sebald, bien accueilli à l'hôtel, garde le souvenir d'une dignité retrouvée, il s'intéresse, à la Biblioteca civica, aux publicités médicales charlatanesques et aux faits-divers de l'année 1913, trouve, examine une carte postale du cimitero di Staglieno de Gênes, retrouve et fait photographier par un passant la pizzeria qui l'a fait fuir sept ans auparavant, interroge un journaliste sur une affaire de meurtres ayant quelque improbable rapport avec les rencontres des deux jeunes gens de Venise et de Vérone, l'écoute parler d'un livre de Sciascia sur les années ayant immédiatement précédé la Première guerre mondiale et de sa nostalgie pour l'opéra de la même époque, pense à la visite Franz Werfel avec un exemplaire de son roman opéra dédicacé à son ami Kafka mourant, émerge enfin, sans savoir le pourquoi et le comment, d'un sommeil profond aux premières heures du matin.


Les évènements n'obéissent plus ici à l'enchainement ordinaire de causes et d'effets dotés d'une nécessité supérieure à leur déroulement. L'auteur qui se rend en Italie met certes ses pas dans ceux du jeune Henri Beyle franchissant les Alpes avec les troupes napoléoniennes, découvrant les affres de l'amour, passant au grade de sous-lieutenant, souffrant d'un sentiment d'infériorité, tombant malade, faisant halte dans le vaste champ de bataille de Marengo et, bien des années après, voyageant sur les bords du lac de Garde. Il empreinte certainement des chemins voisins de ceux de Kafka se rendant à un congrès à Vienne, fuyant pour Trieste, restant enfermé dans sa chambre à Venise, se sentant oppressé à Vérone et passant trois semaines dans un établissement thermal sur les rives du lac de Garde. « Vertiges » est un récit de voyages décousus, l'ordre des nécessités y est sans cesse brouillé par les manifestations de troubles nerveux qui semblent en résulter. de saisissants parallèles avec les pérégrinations tourmentées De Stendhal et Kafka semblent ici s'imposer au corps défendant de W.G. Sebald et ajouter à son angoisse. Les différents récits se déroulent comme une série de digressions qui nous mène d'un fait-divers à un menu détail de la vie ordinaire, de la peinture italienne à la lecture du journal, etc. La narration ne cesse ainsi de nous éloigner de la relation de voyage cultivée habituelle. Ce désordre des faits définit n'en doutons pas une autre manière de lier déplacement et savoir. Pour W.G. Sebald nous vivons sur la « ligne de fracture entre le monde et la nature (…) et cet autre monde généré par nos cellules nerveuses ».


Le déracinement est indissociable de l'oeuvre de W.G. Sebald et évidemment du régime nazi qui est le secret silencieux enfouit sous le paysage idyllique des Alpes bavaroises, un silence que l'écrivain a voulu fuir et qu'il retrouve au dernier chapitre de « Vertiges », « Il ritorno in patria ». Aussi, cette ultime recension de souvenirs d'enfance est plein de nauséeux non-dits : « en avril 1945 (…) [ils] sont tombés pour la patrie » (p.164), « il nous fallait passer à côté des « romanichels » et à chaque fois ma mère me prenait dans ses bras » (p.165), « l'album photo que mon père avait rapporté en cadeau à ma mère (…) on voit des zingari internés dans un camp » (p.166), « [mon père], sous-officier du train, avait son avenir assuré dans le nouveau Reich et même, en un certain sens, y était devenu quelqu'un (…) représentatif de la nouvelle société sans classe en voie de formation (…) il existait somme toute une justice sur terre » (p.173), « La Seelos Lena a un jour accouché d'un enfant d'Ekrem, qui heureusement, comme je l'ai entendu dire, n'a pas vécu plus d'une semaine. » (p.179), « Même après-guerre, lorsque ses oeuvres monumentales (Hengge), pour diverses raisons, n'avaient plus grande cote, il na pas changé de manière. » (p.185), « La morosité de son visage [Dr Rambousek] aux traits comme venus d'ailleurs et que, les paupières recouvrant à demi ses grands yeux sombres, on ne saurait mieux qualifier de levantins, sa façon d'être, pour ainsi dire toujours en retrait, ne laissaient guère de doute sur le fait qu'il appartenait à la race des inconsolables. » (p.204), « On disait qu'il était venu d'ailleurs [le chasseur Hans Schlag] » (p.211), etc. « Plus je rassemblais les images d'autrefois, dit-il, et plus il devenait invraisemblable que le passé se soit présenté sous cette forme, car rien ne pouvait y être qualifié de normal ; au contraire, la majeure partie de ce qui était arrivé était ridicule, et quand ce n'était pas ridicule, c'était à frémir d'effroi. » Il n'est fait état dans cette dernière partie du livre « in patria » d'aucune manifestation de troubles nerveux de W.G. Sebald.


« Vertiges » est sans doute un livre inclassable, un livre qui ne fabrique pas d'intrigues mais un lien entre ce qui se passe à tel moment, en tel lieu avec le narrateur et ce qui se passe à un autre moment en ce même lieu avec quelques autres (de Stendhal et Kafka). Babelio ne classe-t-il pas l'oeuvre littéraire de W.G. Sebald en essais ? Une certaine fiction moderne peut probablement se définir comme le récit d'un moment quelconque qui ne construit, ne détruit rien, qui ne se tend vers aucune fin mais qui se dilate incluant d'autres temps. La pensée mobile de l'auteur mélange dans « Vertiges » les préoccupations et transforme le récit de voyage en rêveries, hallucinations, lectures, souvenirs … afin de sauver tout ce qu'elle peut d'une expérience douloureuse d'un déracinement et d'un mal être.
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Bien plus que l'amour indiqué dans le titre du texte d'ouverture évoquant Stendhal, c'est le souvenir qui est le sujet véritable des différents récits qui constituent le second beau livre d'importance (après D'après nature) de Sebald, Vertiges (1). le souvenir ou plutôt ses altérations et ruptures, que le long et lent déploiement de l'écriture doit tenter de combler, du moins partiellement : «Les notes dans lesquelles Beyle, âgé de trente-cinq ans [...] essaie d'extraire de sa mémoire les tribulations d'alors, révèlent diverses difficultés où achoppe l'exercice du souvenir» (p. 10), alors même que, bien souvent, c'est la «violence de l'émotion» qui semble avoir conduit «à anéantir celle-ci» (p. 11), les dessins mais aussi les photographies qui émaillent le texte de l'auteur, et qui constitueront bien vite une de ses marques de fabrique, se proposant de compenser ces éclipses.
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Roman qui fonctionne très bien, la tonalité mélancolique hante le récit du protagoniste, qui voyage en Italie, en Allemagne, mais aussi dans son propre passé. L'auteur mêle à sa propre expérience celles de Kafka, de Stendhal et d'autres esprits avant lui. Quant à l'ajout de pièces, d'images, de "traces", à l'intérieur du texte, ajoute quelque chose d'intense et de sensible, comme autant d'archives, à cette quête de soi. Un excellent roman, sombre et profond !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Durant la dizaine de jours que j'ai passés à Vienne, je n'ai rien vu, je ne suis entré nulle part, sinon dans les cafés et les bistrots, et en dehors des serveuses et des garçons, je n'ai parlé à personne. J'ai seulement dit quelques mots, s'il m'en souvient bien, aux choucas des jardins de l'Hôtel-de-Ville, et à un merle tête blanche attiré avec les choucas par ma grappe de raisin et que j'ai appelé en secret Simurgh.
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C'est pourquoi on ne devrait, conseille Beyle, acheter aucune gravure des beaux points de vue ou perspectives que l'on découvre en voyageant. Car une gravure a tôt fait d'occuper tout le champ du souvenir et l'on peut même dire, ajoute-t-il, qu'elle finit par le détruire.
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Au troisième jour de mon séjour à Vérone, mes pas me conduisirent pour le dîner dans une pizzeria de la via Roma. Je ne sais ce qui préside mon choix d'un restaurant dans une ville étrangère. D'un côté je suis très difficile et parcours pendant des heures les rues et les venelles avant de me décider ; de l'autre, je finis le plus souvent pas entrer n'importe où, pour absorber, mal à l'aise dans une ambiance sinistre, des mets qui ne me disent absolument rien qui vaille. Tel fut le cas en cette soirée du 5 novembre.
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Au fil des années, j’en suis arrivé à la conclusion que la vie désormais naît de tout ce fracas, celle qui vient après nous et qui lentement nous mènera à notre perte, comme nous menons lentement à sa perte tout ce qui a été là longtemps avant nous.
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Je ne sais pas ce qui préside à mon choix d'un restaurant dans une ville étrangère. D'un côté je suis très difficile et parcours pendant des heures les rues et les venelles avant de me décider ; de l'autre, je finis le plus souvent par entrer n'importe où, pour absorber, mal à l'aise dans une ambiance sinistre, des mets qui ne me disent absolument rien qui vaille.
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Video de W. G. Sebald (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de W. G. Sebald
Diffusée sur France Culture tous les samedis de 17h à 18h, l'émission de Matthieu Garrigou-Lagrange intitulée "Une vie une oeuvre", se consacrait le 29/09/2012 à dresser un portrait de l'écrivain allemand, W. G. Sebald. Par Christine Lecerf. Réalisation : Jean-Claude Loiseau. Winfried Georg Sebald naît dans un petit village retiré de Bavière, quand les bombes pleuvent sur l’Allemagne.Trop petit pour se souvenir mais incapable d’oublier, Sebald ne cessera de s’attaquer aux troubles de la mémoire allemande et à ses ravages dans les têtes et dans les corps, comme il l’écrira dans son essai manifeste "De la destruction", publié en 1999. Dès l’âge de vingt deux ans, Sebald s’exile volontairement en Angleterre, d’abord à Manchester, puis à Norwich, où, jusqu’à sa mort tragique dans un accident de voiture, à l’âge de 57 ans, il enseigne et commente les œuvres de ses auteurs de prédilection, comme Kafka, Walser ou Bernhard. Chercheur de traces, Sebald se met à arpenter le paysage et à collectionner les vieilles cartes postales pour écrire ses propres livres. "Les émigrants", "Les anneaux de Saturne", "Austerlitz" sont tous des objets inclassables dans le paysage littéraire : montage de texte et d’images, télescopage d’époques et de lieux, qui réveille les mémoires. Portrait d'un promeneur mélancolique qui chassait les souvenirs comme on chasse les papillons. Avec : Romain BONNAUD, créateur du blog Norwich consacré à Sebald Ulrich von BÜLOW, directeur du fonds Sebald aux Archives de Marbach Lucie CAMPOS, auteur de « Sebald, fictions de l’après » Patrick CHARBONNEAU, traducteur de Sebald George Arthur GOLDSCHMIDT, traducteur et écrivain Muriel PIC, auteur de « Sebald, l’image papillon » Ruth VOGEL-KLEIN, spécialiste de l’œuvre de Sebald Marie, amie d'enfance de Sebald Textes lus par Stéphane Valensi Archives Entretien de W.G.Sebald avec Michael Silverblatt, 6 décembre 2001, KCRW Sebald lit "Les émigrants", Hoergold, 2000 Theresienstadt, ein Dokumentalfilm von Kurt Gerron, 1944 Liens Blog français « Norwich » consacré à Sebald : http://norwitch.wordpress.com Blog allemand Sebald : http://www.wgsebald.de/werke.html Archives de Marbach : http://www.dla-marbach.de/
Bibliographie Lucie CAMPOS, Coetzee, Kertesz, Sebald, fictions de l’après, Classiques Garnier, 2012 George Arthur GOLDSCHMIDT, L'esprit de retour, Seuil, 2011 Muriel PIC, Sebald l’image papillon, Les presses du réel, 2009 Ruth VOGEL KLEIN, W.G. Sebald / Mémoire, Transferts, Images, in "Recherches Germaniques" n°2, 2005
Thèmes : Arts & Spectacles| Littérature Etrangère| Allemagne| Mémoire| Winfried Georg Sebald
Source : France Culture
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