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Grandes énigmes criminelles tome 1 sur 2
EAN : 978B00AVYN2NW
Famot (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un troisième volume qui fait la part belle aux énigmes qui n'ont jamais été résolues de façon formelle. Bien entendu, rôdant, incontournable, au sein du fog londonien, Jack l'Eventreur. Nous sommes bien avant Patricia Cornwell et Sébire et Boudin s'arrêtent sagement à la candidature de Montague John Druitt, dont le suicide aurait mis fin aux assassinats. A noter qu'ils citent l'excellent livre consacré par Tom A. Cullen à la question et évoquent même le rôle qu'aurait pu jouer dans l'histoire le peintre Walter Sikert (dont Cornwell, elle, fait l'assassin incontestable). Quoi qu'il en soit, apparu par une nuit sombre dans Whitechapel, Jack the Ripper s'y escamota avec autant d'adresse et on ne le revit plus jamais. C'est le seul point sur lequel tout le monde soit d'accord. Nos auteurs français espéraient encore à l'époque que l'ouverture des Archives de Scotland Yard, dans les années 2000, amèneraient des révélations décisives : nous savons aujourd'hui qu'il n'en fut rien.

D'un autre côté, qui a, dans la nuit du 27 février 1933, incendié le Reichstag ? Marinus van Lubbe disait-il la vérité quand il affirmait avoir agi seul ou avait-il des complices ? Et si oui, lesquels ? Communistes ? Nationaux-socialistes ? ... Si les dirigeants nazis reprirent très vite leurs esprits et se servirent presque instantanément de l'affaire pour contre-attaquer leurs ennemis de toujours, les Rouges, leur stupeur, dans la nuit de l'incendie, ne paraît pas avoir été feinte. Quant aux communistes, dont le fameux Georges Dimitrov, qui deviendra plus tard dictateur de la Bulgarie, eux non plus ne semblent pas avoir été impliqués. Alors ? Paroles en l'air d'un agent, double ou pas, et prises au sérieux par un illuminé solitaire ? En dépit des coups de gueule des opposants et des effets de manches des uns comme des autres, en dépit même de la condamnation du pauvre van der Lubbe, le mystère n'a pas pris une ride.

Autre énigme : l'explosion de l'"Hindenburg." Simple accident dû au retard enregistré par l'appareil pour se poser et à une surcharge d'électricité statique ou attentat contre ce qui faisait l'orgueil de la flotte aérienne allemande bien avant, spécifions-le tout de même, qu'Hitler arrivât au pouvoir ? Pour l'équipage des zeppelins allemands, leurs navires aériens symbolisaient avant tout la fierté du pays et, malgré l'ajout des croix gammées, en aucun cas le triomphe des nationaux-socialistes ... Alors, quel besoin de les faire tomber du piédestal sur lequel l'opinion publique internationale d'ailleurs les avait érigés ? Que les nazis eux-mêmes n'aient pas tenté d'instrumentaliser la fin tragique de l'"Hindenburg" n'élimine-t-il pas l'hypothèse criminelle ? ... L'ombre demeure en tous les cas pleine et entière.

Après-guerre et aux USA, les Rosenberg vont faire parler d'eux pendant deux bonnes années, de 1951 à 1953, tout d'abord au simple plan national, puis au niveau international. L'ouvrage de Sébire et Boudin a le mérite de rappeler qu'ils ne furent pas en fait accusés d'avoir livré, clefs en main, les plans intégraux de la bombe atomique à l'URSS, simplement celui d'une partie cruciale du procédé pour aboutir à son obtention. Cette exagération, communément reproduite par les medias de l'époque et par nombre de medias et de livres actuels, nous incite donc à la plus grande prudence. Si l'on doit répondre à la question : "Les Rosenberg ont-ils trahi leur pays ?", la réponse est - contrairement à ce qu'en pensent certains historiens, dont Alain Decaux, lequel, avec Stellio Lorenzi, réalisa une dramatique merveilleuse de tension et d'émotion mais malheureusement sujette à caution sur bien des points en raison du parti-pris du cinéaste et du scénariste - oui. Mais, si l'on s'interroge sur la partialité du juge Kaufman, on est aussi obligé de répondre par l'affirmative. En revanche, méfiez-vous quand certains angélistes attaquent le grand air de l'anti-sémitisme qui, selon eux, serait responsable de la condamnation des Rosenberg : Kaufman était, lui aussi, d'origine juive, comme nombre de personnes ayant agi ici soit contre les Rosenberg, soit en leur faveur. Mais nous savons tous combien les prétextes de ce genre sont utilisés par la propagande politique et par certaines pseudo-élites - et aujourd'hui plus que jamais ...

S'avance en suite, courbé sous son grand âge, Gaston Dominici qui se déclara coupable du triple meurtre des Drummond, à Lurs, dans les années cinquante. Est-ce le milieu paysan dans lequel se déroule toute l'action ? Toujours est-il que tout le monde s'accuse, se rétracte, se tait, refuse de parler, puis accuse à nouveau, et que, aujourd'hui, malgré les années écoulées, les hypothèses les plus énormes galopent toujours autant sous le fouet exalté de la Folle du Logis. Gaston Dominici était-il, oui ou non, coupable ? Y a-t-il eu pressions pour le faire avouer ? S'est-il dévoué pour "sauver l'honneur" de ses fils et petits-fils ? Qui pourra bien le dire ? ... Sébire et Boudin ont l'air, en ce qui les concerne, de douter beaucoup de la culpabilité du vieillard. Celui-ci en savait peut-être plus qu'il ne voulait bien le dire mais cela ne prouve pas qu'il ait commis les meurtres.

Nous terminons par l'affaire, quasi mythique, de Bruay-en-Artois, avec l'apparition de l'un de ces "petits juges" qui, bien que remplis de bonnes intentions, ont fait plus de mal que de bien en se cramponnant à des certitudes qui n'étaient étayées par pas grand chose. Nous parlons, bien entendu, du juge Pascal, avec son accent du Sud, dont la manière de conduire l'instruction de Bruay-en-Artois mena en prison deux personnes qui n'avaient probablement pas grand chose à y faire, à savoir Pierre Leroy et Monique Mayeur, lesquels avaient le tort d'appartenir à une certaine classe sociale et permettaient ainsi du même coup à une certaine intelligentsia parisienne d'extrême-gauche, épaulée par un Jean-Paul Sartre qui, toutefois, à un certain moment, tenta de calmer les choses, de se déchaîner dans les grandes largeurs. La "lutte des classes", revue et corrigée par le juge Pascal et les gauchos, se transporta donc à Bruay-en-Artois, sous les yeux d'une opinion publique très partagée. Dans la décennie suivante, on retrouvera le phénomène, redoutablement amplifié - et dans un contexte encore plus tragique puisque la victime était cette-fois ci un petit enfant de cinq ans - dans la non moins légendaire Affaire Grégory, avec une Marguerite Duras, passablement picolante et empicolée, affirmant, grandiose : "Christine Villemin, coupable : forcément coupable ..."

De nos jours, nous connaissons trop bien hélas ! cet enthousiasme exacerbé et délirant, cette mauvaise foi affligeante et dictatoriale avec lesquels l'extrême-gauche et ses séides en principe moins extrémistes transforment les victimes en coupables et les assassins en martyrs. Ne nous attardons pas.

Nous vous avons rapporté les affaires connues qui marquent ce troisième et dernier volume de la série. S'y ajoutent des cas moins célèbres et un "intermédiaire", si je puis dire, en tous cas de ce côté-ci du Channel: l'affaire Evans-Christie, en Grande-Bretagne, dont on ne sait toujours pas si elle renferme, oui ou non, une erreur judiciaire car Evans peut bien avoir commis l'un des meurtres qu'on lui reprochait. Ce qui justifierait son exécution même si, indéniablement, John Christie était, de son côté, ce que nous appelons un tueur en série.

A lire, sans aucun doute : c'est un tome qui vaut largement les deux premiers. ;o)
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Peut de souvenir en dehors de ce criminel retrouvé suicidé face contre un train.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'Affaire de Bruay-en-Artois.

[...] ... A Paris cependant, l'extrême-gauche et ses sympathisants appuies bruyamment les certitudes de la population locale et le combat du "petit juge" qui veut faire éclater la vérité malgré les intrigues des puissants.

Dès le 4 mai, dans Le Monde l'avocat Denis Langlois, qui avait courageusement dénoncé certaines "bavures" de la magistrature dans son livre Les Dossiers Noirs de la Justice, s'en prend au procureur Sommier :

"L'initiative du Parquet de Béthune, demandant la mise en liberté de M° Leroy, apparaît d'autant plus insolite que ce même parquet s'est, en plusieurs circonstances, signalé par sa rigueur vis-à-vis de certains justiciables.

N'est-ce pas le procureur de la République de Béthune qui, en 1968, trouvant trop faible la peine de six mois de prison avec sursis infligé à un travailleur algérien qui s'était disputé avec une voisine et lui avait donné quelques gifles, fit appel de cette décision et provoqua ainsi une condamnation à cinq ans de prison ferme ? [...]

Devant cet acharnement à poursuivre certaines personnes et l'exceptionnelle bienveillance que l'on témoigne à d'autres, il est permis de se poser certaines questions sur l'égalité des citoyens devant la loi."

Ces questions, M° Langlois avait certes raison de les poser, comme il avait eu raison de signaler dans son livre quelques iniquités d'une "justice de classe." Mais pourquoi dénoncer en l'occurrence une "initiative insolite" et une "bienveillance exceptionnelle" ? Pour une fois que le Parquet agissait en gardien vigilant des libertés individuelles, la logique eût voulu qu'on s'en félicitât au lieu de s'en indigner. Le scandale, ce n'était nullement que Pierre Leroy bénéficiât de ce traitement, mais que tous les suspects de France ne fussent pas dans ce cas. ... [...]
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L'Incendie du Reichstag.

[...] ... Cinq accusés, Van der Lubbe, Torgler, Dimitrov, Tanev et Popov, furent déférés devant la cour suprême du Reich (le Reichsgericht) qui siège à Leipzig. Le procès s'ouvrit le 21 septembre et dura jusqu'au 23 décembre. Du 10 octobre au 10 novembre, le tribunal se transporta à Berlin et tint vingt-neuf audiences sur les lieux-mêmes de l'incendie, dans l'une des salles restées intactes du Reichstag.

La justice allemande, à l'époque, n'était pas encore prise en mains par les nazis. Un jour, l'Allemagne saurait, avec le sinistre "Tribunal du Peuple" (le Volksgericht) et son président, Roland Freisler, ce que les nazis entendaient par justice.

Pour l'heure, le procès de Leipzig put se dérouler dans des conditions à peu près équitables, sous la présidence du Dr Wilhelm Bünger, vieux juriste de formation traditionaliste. Les avocats, désignés d'office, étaient sans doute des sympathisants nazis, mais ils s'acquittèrent de leur tâche avec conscience.

Les communistes n'en affirmèrent pas moins, avec un bel ensemble, que le procès était "une parodie de justice." Etrange parodie quand on sait que non seulement le tribunal devait acquitter quatre des cinq accusés, mais qu'il laissa toute latitude à ceux-ci d'interroger les dizaines de témoins qui se succédèrent. Liberté de parole dont Dimitrov, notamment, usa avec véhémence et qu'on aurait aimé retrouver dans les procès qui se déroulèrent après la guerre dans la Bulgarie régentée par ce même Dimitrov ... ... [...]
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