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Critique de kiki23


« Aux yeux de la justice, je suis une erreur. »

Loïc SÉCHER c'est le type bizarre du village : ouvrier agricole solitaire et dépressif, un peu porté sur la bouteille et homosexuel. Aussi, quand une adolescente de 14 ans va l'accuser de viol, l'enquête et deux jugements n'iront pas chercher bien loin sa culpabilité. Huit ans plus tard, l'accusatrice va le disculper et mettre l'institution judiciaire dans l'embarras, car elle a horreur du vide

Cet ouvrage est écrit à deux plumes : Loïc SÉCHER raconte son histoire puis son avocat, Monsieur DUPOND-MORETTI, commente son récit.

Certains thèmes inattendus sont abordés à côté de celui de l'innocent injustement condamné, de l'erreur judiciaire et de sa mécanique implacable, de la parole de l'enfant (développements sur Outreau peut-être un peu déplacés durant lesquels l'avocat règle quelques comptes), de la vie carcérale.
Par exemple, un chapitre très amer est consacré aux comités de soutien : s'ils peuvent être utiles, selon Loïc SÉCHER ils sont aussi source de tracas et selon son avocat leur basculement vers le militantisme peut avoir des effets désastreux (cf dictature de l'émotion). Quel autre paradoxe de constater que le fait divers et « la situation victimaire » recrée du lien social (cf pratique des marches blanches) … alors qu'il peut faire éclater une famille : le chapitre intitulé Tsunami évoque le parcours des différents membres de la famille de Loïc SÉCHER et fait un parallèle avec une autre famille emportée par une autre affaire judiciaire, celle des SEZNEC. Qu'il est dur de lire les regrets de Loïc SÉCHER qui aurait souhaité de la part des siens une confiance inconditionnelle… au lieu d'une affaire qui restera un tabou entre eux.

Loïc SÉCHER s'interroge devant l'incompréhensible : pourquoi moi ? Mais il a comprit l'essentiel puisqu'il a pardonné.
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