La gentille Caroline a bien du mal avec son frère.
Il faut dire que Gribouille s'il a un grand coeur et une évidente logique est ce qu'on peut appeler un simple d'esprit.
Mais Caroline a promis à sa mère sur son lit de mort que jamais elle ne laisserait Gribouille et qu'elle s'en occuperait toujours.
Alors à la mort de celle-ci, Caroline et Gribouille ont quitté leur pauvre maison puisque les travaux de couture de Caroline ne leur permettaient pas de se nourrir tous les deux, pour se faire embaucher chez le maire du village.
Oui mais voilà que Gribouille va faire bêtises sur bêtises, et Caroline aura bien du mal à lui faire comprendre les choses.
Et si sa patronne n'a pas encore renvoyé Gribouille c'est parce qu'elle sait que Caroline s'en ira aussi, et elle tient à Caroline qui est une employée modèle et efficace.
Mais les bêtises de Gribouille vont être de pire et pire et ce n'est pas Jacquot le perroquet de la maison qui dira le contraire, quoique… la pauvre bête ne peut plus rien dire du tout.
Les livres de la Comtesse de Ségur…. Toute mon enfance…..et je me souviens surtout d'avoir beaucoup pleuré étant petite en lisant ce livre.
Pauvre Gribouille et pauvre Caroline.
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Qu'est-ce que ce livre a pu me faire pleurer! Déjà au début avec la mort de la mère, ensuite accalmie et de nouveau à fin...
Il y a deux personnages principaux Caroline et son frère, surnommé Gribouille.
Je me suis beaucoup attachée au personnage de Gribouille: il est déficient mental, probablement autiste, il est très franc, cash, sans censure, s'irrite vite parce qu'il fatigue vite et ne comprend pas bien les choses (il est très littéral). J'aurai aimé qu'on l'accepte vraiment comme il est mais la société de l'époque était incapable de voir sa richesse en honnêteté, en innocence, alors il est rejeté (sauf par sa soeur).
À la fin des romans de la Comtesse de Ségur, tout se termine toujours bien, mais cette fois, j'ai eu très mal à la fin car
si effectivement Gribouille n'est pas envoyé dans un asile, il meurt, et cette mort débarrasse sa soeur même si ce n'est pas dit en ces termes mais plutôt d'une manière qui fait comprendre qu'il est mieux au Paradis avec Dieu que sur Terre. Cela m'a fait mal car même s'il dit mourir heureux, au final la société est toujours validiste et continue de rejeter et juger négativement ou comme des poids, les personnes avec des déficiences mentales, des handicaps, des maladies et/ou autistes.
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MADAME DELMIS
Que me veux-tu, mon pauvre garçon? dit-elle avec intérêt.
GRIBOUILLE
Je viens demander à madame pourquoi ma sœur ne se tirerait pas d'affaire avec son travail?
MADAME DELMIS
Comment? Que veux-tu dire, Gribouille? De quelle affaire ta sur doit-elle se tirer? Et pourquoi me le demandes-tu à moi qui n'en sais rien?
GRIBOUILLE
C'est Mlle Rose qui m'a dit de le demander à madame, sans quoi je ne me serais pas permis de déranger madame.
MADAME DELMIS
Mlle Rose! c'est une plaisanterie fort ridicule; où est Rose? où l'as-tu vue?
GRIBOUILLE
Chez nous, madame, avec toutes les commères du quartier.
MADAME DELMIS
Par quel hasard avez-vous une réunion de commères?
GRIBOUILLE
Elles viennent voir ce que fait et dit Caroline près du corps de maman.
MADAME DELMIS avec surprise
Du corps! Est-ce que ta mère serait... morte?
GRIBOUILLE
Morte cette nuit, madame.
MADAME DELMIS de même
Et tu n'éprouves aucun chagrin de la mort de ta mère?
GRIBOUILLE
Si fait, madame, mais j'en suis content pour elle.
. . . Caroline ! tu as du chagrin ! Pourquoi pleures-tu ? »
Caroline montra du doigt le corps inanimé de sa mère.
« Elle est morte !» dit-elle d'une voix étouffée.
Gribouille approcha du lit de sa mère et la considéra attentivement.
« Elle ne souffre plus, dit-il ; non ! elle ne souffre pas,... vois comme son visage est calme. Elle disait vrai... "Quand je serai morte, m'a-t-elle dit, je serai bien heureuse ; je serai avec le bon Dieu, la sainte Vierge et les anges..." C'est vrai qu'elle est heureuse... Tiens, je crois qu'elle sourit. »
Et Gribouille répondit à ce sourire qu'il croyait voir ; et, se retournant vers sa sæur :
"Pourquoi pleures-tu, puisqu'elle est heureuse ? Tu n'es donc pas contente quelle soit heureuse ?"
A ma petite-fille
Valentine de Ségur-Lamoignon
Chère enfant, je t'offre à toi, charmante, aimée et
entourée, l'histoire d'un pauvre garçon un peu imbé-
cile, peu aimé, pauvre et dénué de tout. Compare sa
vie à la tienne, et remercie Dieu de la différence.
Comtesse de Ségur,
née Rostopchine.
EMILIE, avec un sourire moqueur. - Je ne comprends rien de ce que vous dites, et je ne sais pas encore où sont les oiseaux que m'a envoyés ma cousine Lucie.
GRIBOUILLE. - Ils se promènent, mademoiselle; ils étaient fatigués de leur cage et ils sont allés faire un tour. Ca se comprend: ces pauvres bêtes toujours enfermées. On se lasse, à la fin.
EMILIE, consternée. - Vous les avez lâchés?
GRIBOUILLE. - Certainement, mademoiselle. Je les ai fait sortit mais ils ne vont pas tarder à rentrer, car j'ai poussé la grille du jardin et il faudra bien qu'ils rentrent quand ils verront tout fermé.
EMILIE, avec impatience. - Vous êtes plus nigaud que jamais, mon pauvre Gribouille. Vous ne faites que des bêtises!
Quand elle revint à elle, ses larmes continuèrent à couler, mais douces et consolantes, car la mort de Gribouille n'avait eu rien d'amer ni de cruel : il avait désiré mourir : il mourait heureux d'avoir donné sa vie pour son ami et il laissait sa soeur aux mains d'un brave homme, dont le coeur dévoué et aimant remplacerait celui qui lui était enlevé.
Les malheurs de Sophie : le poulet noir (1/3) | Des histoires merveilleuses