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Félix Jobbé-Duval (Illustrateur)
EAN : 9782012006126
315 pages
Hachette (11/10/2000)
3.83/5   364 notes
Résumé :
L'Auberge de l'Ange gardien est un roman pour enfants écrit par la Comtesse de Ségur en 1863, et dédicacé à ses petits fils, Louis et Gaston de Malaret. Sa suite est Le Général Dourakine. Deux enfants perdus, Jacques et Paul, sont recueillis par un brave militaire, Moutier. Ils s'arrêtent à l'auberge de l'Ange Gardien, tenue par l'excellente Mme Blidot et sa soeur Elfy qui les adoptent tandis que Moutier part pour la guerre de Crimée. À son retour, grâce à la généro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Je pourrai commencer mon avis par cette phrase-cliché : nous avons tous lu les oeuvres de la comtesse de Ségur quand nous étions enfants. Eh bien, non. Ma mère n'aimait pas ces livres, en ce qui concerne les mémoires d'un âne, j'en avais un vrai, donc pas besoin de lire l'histoire d'un autre. J'ai bien lu Après la pluie, le beau temps, parce que le livre m'avait été offert à l'école primaire - et j'avais sauté beaucoup de passages, parce que je n'aimais que la fin, quand la situation s'arrange enfin, même si l'ensemble était très moralisateur.
Alors, l'auberge de l'ange-gardien ? C'est avant tout pour moi le reflet d'une époque, celle où des enfants pouvaient se retrouver livrer à eux-mêmes, et dépendre de la charité d'autrui. Je commenserai par Torchonnet : il a été enlevé par une mendiante, c'est à dire qu'elle l'a pris à une famille qui ne s'est pas soucié de lui, elle avait trop d'enfants, alors un de moins... A la mort de la mendiante, Torchonnet est embauché par un aubergiste qui n'aura de cesse de le maltraiter. IL faudra beaucoup d'heureuses coïncidences pour qu'il soit sorti de là, recueilli par le prêtre du village qui le baptise et lui donne ainsi un nom et un prénom. Oui, à l'époque, un enfant pouvait ne pas avoir de nom, de prénom. Dans mon arbre généalogique, j'ai trouvé une Louise. Louise, sans nom de famille. Parce que ceux qui l'ont trouvé et celui qui a noté tout cela à l'état civil à l'hospice de Paris ne lui ont pas donné de noms. Elle a vécu, me dira-t-on, c'est déjà ça, si ce n'est que, quand à son tour elle est devenue mère - et que le père de son enfant n'a pas jugé utile de reconnaître celui-ci, il a bien fallu trouver un nom de famille pour le petit. L'officier de l'état civil, inventif, lui a donné pour nom de famille le prénom de sa mère.
Pour Jacques et Paul, c'est ... mieux. Leur mère est morte, leur père a été emmené par les gendarmes, et personne ne s'est soucié du devenir des deux enfants. Ils auraient pu mourir de froid, de faim, s'ils n'avaient été recueilli par une bonne âme et emmené à l'auberge de l'ange-gardien. Oui, la religion et surtout la pratique régulière de la prière sont omniprésents dans ce roman. Prier est une nécessité.
Alors, oui, tout finira par s'arranger, plus ou moins. Les gentils seront récompensés, les méchants seront punis - ne comptons pas sur l'indulgence du jury, de l'autrice, la décapitation ou la prison à vie sont les seuls châtiments possibles pour une tentative d'assassinat.
Au fond de l'intrigue, nous trouvons aussi la guerre, ou plutôt les guerres de cette époque, omniprésentes, le tirage au sort, cette ancêtre injuste du service militaire (et je ne suis pas partisane du service militaire non plus). Des guerres oubliées, des guerres qui causèrent pourtant des désastres dans nos campagnes dans lesquelles il n'y avait pas encore de monuments pour graver, pour l'éternité, le nom des enfants de la commune mort pour la France.
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Que c'est beau de retrouver ces moments de douceur de jeunesse, sauf, qu'avec un peu de recul, l'extrême générosité du général Dourakine, semble tirer une sonnette d'alarme en soi, juste un recours à la réalité, on est plus grand, et on connaît plus des hommes !
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merveilleux livre qui m'a sauvée de la tristesse !
je ne sais comment ils me sont arrivés entre les mains
mais j'ai passé là des heures extraordinaires
j'aimerais que tous les jeunes les lisent (comme une saga)
ou qu'on leur lise !

réhabiliter la comtesse de Ségur : oui à 200 %
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La littérature d'enfance et de jeunesse, en France, est une invention du XIXème siècle : longtemps nos chères têtes blondes, brunes et rousses n'avaient à se mettre sous la dent que les contes de Perrault, ou alors quelques rares adaptation de classiques tels que « Don Quichotte » ou « Robinson Crusoé ». C'est vers la moitié du XIXème siècle que deux éditeurs, Hachette et Hetzel, prenant conscience qu'un public potentiel se présentait, mirent au point des collections spécifiques pour ce nouveau lectorat, et invitèrent (sous forme de contrats exclusifs, bien entendu) des auteurs à s'engouffrer dans ce créneau : c'est ainsi que se firent connaître, Jules Verne, la Comtesse de Ségur, Hector Malot, Erckmann-Chatrian, et un certain P.J. Stahl, qui n'est autre que l'éditeur Hetzel lui-même (ce nom ne vous dit rien ? mais si, rappelez-vous, « Maroussia », « Les Patins d'argent » !)
De façon bizarre, mais somme toute logique, ces auteurs peu à peu connurent une notoriété qui dépassa le cadre de la littérature enfantine ou pré-adolescente : on les reconnut comme de véritables écrivains, témoins de la société de leur temps. Et ce n'est que justice.
Inexplicablement, ce ne fut pas le cas avec la Comtesse de Ségur. A part l'incontournable intégrale parue en trois volumes chez « Bouquins » (1990), les oeuvres de la Comtesse n'existent qu'en édition jeunesse. Est-ce à dire qu'une lecture différente de ces livres n'est pas possible ? Les « Contes » de Perrault, de Grimm et d'Andersen ont tous fait l'objet d'études « savantes » et « adultes » …
Il faut bien admettre qu'il y a un préjugé tenace contre Sophie Rostopchine, Comtesse de Ségur (1794-1874) : pour plusieurs générations, ce nom est synonyme de bonbon rose, (comme la Bibliothèque de la même couleur), cucul la praline, béni oui oui, catholicisme militant, la bien-pensance dans toute sa splendeur ! Il est bien évident que la morale en vigueur sous le Second Empire (celle pour l'éduction des enfants, s'entend), vue avec notre regard d'aujourd'hui, est pour le moins ringarde. Mais comment ne pas y voir un document pour l'histoire sociologique de cette époque ?
La Comtesse de Ségur vaut mieux que cette étiquette plutôt négative : ses histoires, bien que datées, doivent être prises comme des contes (dans le même sens que « Les Contes du Chat perché » de Marcel Aymé, ou « Les contes de la rue Broca » de Pierre Gripari), avec un déroulé narratif souvent astucieux et plein de vie, des personnages certes typés (on pense aux images d'Epinal) mais très crédibles et souvent attachants, des moments d'action, d'émotion, ou de rire… et une espèce de magie, liée pour l'éternité aux lectures enfantines.
« L'Auberge de l'Ange Gardien » (1863) et sa suite « le Général Dourakine » (1863) sont mes romans préférés, avec « Un bon petit diable » (1865), sans doute parce qu'en plus de l'excellence des romans, j'avais goûté avec un plaisir intense leur adaptation dans le « Théâtre de la Jeunesse » d'heureuse mémoire.
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas l'histoire (ou qui l'ont oubliée), l'Auberge de l'Ange Gardien est tenue par madame Blidot et sa soeur Elfy. Un jour, Moutier, un brave militaire (un zouave qui s'apprête à partir pour la guerre de Crimée), leur confie deux enfants perdus, Jacques et Paul. de retour de guerre où il a fait prisonnier le Général Dourakine, il démêle une sombre histoire avec un autre aubergiste, malhonnête, celui-là, et tortionnaire du malheureux Torchonnet. Sur ces entrefaites, le père des enfants, Dérigny, à leur recherche depuis longtemps, arrive à l'auberge dans la joie que l'on devine. Tout finit bien sous le regard bonhomme (et terrible) du général Dourakine.
Désuette, certainement, datée, sans doute, mais toujours aussi pleine de charme, l'oeuvre de la Comtesse de Ségur ne cesse de nous séduire depuis plus d'un siècle et demi et mériterait sans aucun doute d'être mieux considérée…

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Conte mineur de la Comtesse de Ségur qui précède le Général Dourakine, L'Auberge de l'Ange-Gardien m'a beaucoup déçue. Certes je n'ai plus l'âge auquel est destinée cette lecture – et sans doute est-il bien trop tard pour la découvrir – mais son écriture très elliptique m'a donné l'impression d'un conte écrit à la va-vite.

Surtout, je n'y ai retrouvé ni la malice de Sophie, ni les espiègleries de Charles, ni les développements un peu plus complexes des intrigues des grands romans plus connus de la Comtesse de Ségur.

Alors oui, autant je continuerai à recommander aux jeunes enfants de 8 à 10 ans de se délecter de sa trilogie des Malheurs de Sophie jusqu'aux Vacances, ou de découvrir Un bon petit diable, autant je ne leur conseillerai pas ce petit conte qui m'a semblé manquer cruellement d'intérêt.

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Il faisait froid, il faisait sombre; la pluie tombait fine et serrée; deux enfants dormaient au bord d'une grande route, sous un vieux chêne touffu: un petit garçon de trois ans était étendu sur un amas de feuilles; un autre petit garçon, de six ans, couché jeunes; un autre petit garçon, de six ans, couché à ses pieds, les lui réchauffant de son corps; le petit avait des vêtements de laine, communs, mais chauds; ses épaules et sa poitrine étaient couvertes de la veste du garçon de sis ans, qui grelottait en dormant; de temps en temps ps un frisson faisait trembler son corps : il n'avait pour tout vêtement qu'une chemise et un pantalon à moitié usés; sa figure exprimait la souffrance, des larmes à demi séchées se voyaient encore sur ses petites joues amaigries. Et pourtant il dormait d'un sommeil profond; petite main tenait une médaille suspendue à son cou par un cordon noir; l'autre main tenait celle du plus jeune entant; il s'était sans doute en dormi en la lui réchauffant. Les deux enfants se ressemblaient, ils devaient être frères; mais le petit avait dû souffrir ni du froid ni de la faim comme son frère aîné.
Les pauvres enfants dormaient encore quand, au lever du jour, un homme passa sur la route, accompagné d'un beau chien, de l'espèce des chiens
du mont Saint-Bernard.
....
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« Y a-t-il un logement pour moi, pour ces mioches et pour mon chien ? demanda-t-il.

- Je loge les hommes, mais pas les bêtes, répondit l’aubergiste.

- Alors vous n’aurez ni l’homme ni sa suite », dit Moutier en continuant sa route.
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Il faisait froid, il faisait sombre ; la pluie tombait fine et serrée ; deux enfants dormaient au bord d'une grande route, sous un vieux chêne touffu : un petit garçon de trois ans était étendu sur un amas de feuilles ; un autre petit garçon, de six ans, couché à ses pieds, les lui réchauffant de son corps ; le petit avait des vêtements de laine, communs, mais chauds ; ses épaules et sa poitrine étaient couvertes de la veste du garçon de six ans, qui grelottait en dormant; de temps en temps un frisson faisait trembler son corps : il n'avait pour tout vêtement qu'une chemise et un pantalon à moitié usés; sa figure exprimait la souffrance, des larmes à demi séchées se voyaient encore sur ses petites joues amaigries.
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« Courage, mon ami, [dit le général Dourakine à Dérigny]. Je suis là, moi ; j’arrangerai votre vie comme j’ai arrangé celle de Moutier ; vous aurez vos enfants et encore du bonheur devant vous. » (p. 171, Chapitre 22, “La Noce”).
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PAUL.

Et le bon Capitaine, qu’est-il devenu ?

MOUTIER.

Capitaine est mort en brave, au siège de Sébastopol, la tête emportée par un boulet, en montant une garde avec moi par vingt degrés de froid.

JACQUES.

Pauvre Capitaine ! J’espérais bien le revoir. »
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