Voici le deuxième tome des aventures de Léonard, le coiffeur de la Reine Marie-Antoinette. le récit se déroule quelques années après le 1er tome, "L'anneau de la reine", lors de la visite des grands-ducs de Russie.
Il n'y a pas vraiment d' "enquête" proprement dite dans ce roman. L'auteur relate plutôt une succession de faits se passant durant le périple des Comtes du Nord à Versailles et Paris. C'est ce qui fait à la fois le charme et le point faible du roman... La quatrième de couverture nous promet une énigme à résoudre, dont on ne fait que deviner la solution à la fin...
Cependant, l'auteur prouve qu'il connaît très bien son sujet et qu'il s'est documenté sur les évènements qu'il relate.
Le personnage de Léonard passe un peu au second plan, il est presque passif dans cette histoire... Dommage!
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Je daigne m’expliquer mais n’oubliez pas que je suis l’épouse du tsarévitch alors que vous n’êtes qu’un gueux et le resterez à jamais, quoi que nous fassions et disions l’un et l’autre. Croyez-vous que j’ai fait un mariage d’amour ? Il n’en est rien, ce qui est d’ailleurs le lot commun à la plupart des princesses. (...)
J’aurais rêvé d’une autre vie. D’autant que, au bout de quelques mois, j’ai compris que Paul était aussi fou que son père, Pierre III. Alors, oui, Monsieur, vous l’aviez deviné. Je n’ai pas été assez prudente. J’aurais dû mieux cacher les tessons, les ranger ailleurs que dans ma cassette. Et oui, c’est bien moi qui harcèle le grand-duc depuis que nous sommes arrivés à Paris. Je veux qu’il perde la raison une fois pour toutes. Je prends ce risque, je ne veux plus de ma vie présente et préfère tenter le destin. Mariée à un dément, je suis très malheureuse, mais j’ai une consolation. Ma belle-mère, l’impératrice Catherine II, espionne son fils. Sur ce point-là, ce fou a raison. L’impératrice s’interroge : doit-elle laisser son fils lui succéder ou appeler un petit-fils sur le trône ?
Troisième partie
Chapitre 13
Elle s’était amusée, surtout, croyant trouver dans des distractions futiles une satisfaction sincère que celles-ci ne pouvaient en vérité lui donner. Promenades à traîneau en hiver, en chaloupe en été. Bals à Versailles, à Paris. Nuits blanches passées à jouer aux cartes jusqu’à perdre des fortunes et s’en moquer car le roi, assurément, épongerait ses dettes encore une fois. Acheter plumes, dentelles, diamants, meubles de prix, s’en détourner et en acquérir de nouveaux. Se complaire dans des bavardages fébriles et frivoles, ordonner de changer les lambris d’un cabinet de repos, les décommander le lendemain avant de le regretter et de réclamer l’ancien décor. Telle avait été son existence, faite de plaisirs factices, sans vrai bonheur. Depuis son union avec le Dauphin Louis, en 1770, Marie-Antoinette s’était ainsi comportée comme la « tête à vent » que son frère aîné lui reprochait d’être. Puis, enfin, une nuit de l’été 1777, le roi s’était montré hardi, la reine pas trop farouche. Bref, le mariage avait été pleinement consommé. La chose s’était reproduite. La nature avait fait son œuvre. Et l’année suivante, était née une fille, Marie-Thérèse, Madame Royale. Puis le Dauphin Louis-Joseph. Mais le caractère de la reine avait pris le pli : quoique désormais véritable épouse et par deux fois mère, Marie-Antoinette était souvent hésitante, insatisfaite.
Première partie
Chapitre 1
En demandant à épouser le duc de Chartres dont, jeune fille, elle était tombée amoureuse, la fille du riche duc de Penthièvre s’était lourdement trompée, en dépit des nombreuses mises en garde qu’elle avait reçues de la part de sa famille et de ses amies. Son époux ne l’avait jamais aimée. Il l’avait, avant toute chose, épousée pour son argent : héritière, la princesse lui avait apporté une dot de six millions de livres, une somme gigantesque. Malgré cela, le duc de Chartres maltraitait son épouse, il l’ignorait, la trompait sans vergogne, sans jamais chercher à la ménager, avec des aristocrates, des danseuses, des chanteuses, des chambrières, des filles de peu et même avec la femme qu’il avait nommée gouverneur6 de ses enfants. La duchesse avait cependant honoré sa part du contrat : elle avait donné à son époux trois héritiers mâles. Le duc de Chartres ne l’en avait pas remerciée.
Deuxième partie
Chapitre 7
— Mais que penses-tu ? Que je caressais la duchesse, que je la renversais quand elle me le réclamait ? La Chartres, c’est un baquet d’eau froide, une figue séchée sur la branche, une vieille pâte à pain qui n’a jamais levé. Si elle m’avait demandé de l’aider à rôtir le balai, je n’y serais jamais parvenu, même en y mettant du mien ou en évoquant le souvenir de plus agréables moments afin de me donner du cœur à l’ouvrage.
Deuxième partie
Chapitre 9
Léonard et l’heiduque se retrouvèrent sur le palier du petit escalier étroit situé derrière une porte du salon de l’Œil-de-Bœuf. Ils avaient l’habitude de se donner rendez-vous ici, sur ce degré obscur qui passait pour être le plus ancien du palais de Versailles. On murmurait que jadis, à l’époque où le château n’était qu’une modeste gentilhommière chichement meublée (cheminées en plâtre et plancher de résineux…), l’intelligent et secret Richelieu venait par là lorsqu’il voulait surprendre le morose et influençable Louis XIII sans que personne d’autre ne le sache. L’étroit colimaçon permettait de s’éloigner à la hâte dès qu’un léger bruit annonçait l’arrivée d’un importun. À la moindre alerte donc, les deux jeunes gens pouvaient, sans être vus, gagner soit le rez-dechaussée soit le petit appartement de la reine, au second étage, pour se mêler aux domestiques.
Première partie
Chapitre 1