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Citations sur Le Démon (51)

Il passa un après-midi atroce. Il sentait les muscles de ses jambes se contracter et sa peau semblait le démanger en permanence. A dix reprises, peut-être plus, il prit le téléphone pour appeler Linda et lui dire qu'il ne rentrerait pas ce soir-là, et, à chaque fois, il renonça au dernier instant. Et il lutta, là, et, à chaque fois, il renonça au dernier instant. Et il lutta, et lutta encore, et il avait l'impression que ce combat l'usait à petit feu, au point qu'il ne resterait plus rien en lui le soir venu. Et le conflit continuait à faire rage, et une fois encore il saisissait le téléphone, puis se forçait à raccrocher. Il fallait qu'il rentre ce soir-là. Il le fallait absolument. Il avait le sentiment que c'était une question de vie ou de mort. Cette fois au moins, il ne devait pas céder. Il ne pouvait pas céder.
Il ne réalisa à quel point il était tendu qu'au moment où ses muscles commencèrent à se relâcher quand le train quitta la gare. Une fois sorti du tunnel, celui-ci commença son long périple à travers la banlieue et Harry sentit son corps se liquéfier littéralement et il eut subitement peur de s'endormir.
Au cours du dîner ce soir-là, ses yeux furent constamment attirés par un dieffenbachia complètement fané dont les feuilles avaient la même couleur que la terre desséchée dans laquelle il était planté. Tandis qu'il mangeait, son esprit fut de plus en plus accaparé par cette saloperie de plante, et ses mains se mirent à trembler légèrement chaque fois qu'il regardait ce putain de bordel de végétal, et son estomac se nouait et il se sentait des envies de mordre ; il se mit à lacérer sa viande jusqu'au moment où, incapable de supporter plus longtemps la vue de cette saloperie de dieffenbachia, il se leva de table et le tailla en pièces avec son couteau !!! Et il s'escrima contre lui encore, et encore, et encore, et il le tordit dans ses mains jusqu'à ce que cette saloperie jaunie fût réduite à une tige qui sortait du pot et alors il poignarda la terre à plusieurs reprises jusqu'au moment où, la gorge en feu, il se laissa tomber sur une chaise et resta là immobile, les yeux fixés, le menton sur la poitrine.
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Ils n'avaient pas beaucoup de temps devant eux (encore moins qu'elle ne l'imaginait), et, quand le premier round fut terminé, ils ne s'attardèrent pas à fumer une cigarette et à badiner, voulant tirer le maximum de ces quelques instants (Tirer le maximum, hahaha, elle est excellente celle-là, un vrai bon mot)

1 ) "bon mot" en français dans le texte
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Soudain, Harry se souvint de Rappelez-moi-son-nom, qui l’attendait sur un banc de central park – Mary, voila, c’est ça -, et il partit dans un éclat de rire, le visage enfoui dans les nichons d’Irma. La main gauche de celle-ci était plongée dans les cheveux d’Harry tira légèrement. Eh bien, merci quand même.

Harry White ne sachant plus à quels seins se vouer…
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Il n'y a jamais de différence fondamentale entre l'histoire ancienne et l'actualité. Il n'y a que des variations sur un même thème.
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Quand il songeait à ce qu'il avait fait, il ne parvenait plus à rester maître de ses pensées...
Il lui arrivait la nuit, au plus profond du sommeil, de voir un visage passer lentement devant lui, ou simplement apparaître devant ses yeux et rester là, la bouche ouverte, sur un gémissement muet, un visage dont les traits restaient confus et changeaient constamment tout en restant les mêmes.
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Harry prenait le métro deux fois par jour maintenant. Pas seulement pour se prouver qu'il pouvait s'abstraire au milieu des hordes qui l'entouraient, mais parce qu'il aimait le frisson et le sentiment de puissance qui s'emparaient de lui lorsque la rame pénétrait à toute vitesse dans la station ; il la regardait approcher, hypnotisé, attiré par elle, les oreilles pleines du vrombissement qu'elle faisait et, tandis qu'elle passait devant lui dans un bruit de tonnerre, il sentait le vent lui fouetter le visage. Ses narines étaient pleines de l'air qu'elle déplaçait devant elle, et il pouvait presque distinguer la couleur des yeux du machiniste.
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Il y a certains compromis que l'on ne peut accepter sans compromettre les fondements même de votre existence.
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Harry continua de travailler, enfermé dans son bureau, son oasis, son havre de paix, son refuge.....
..... mais il savait qu'il ne pouvait s'empêcher de sortir de temps à autre, qu'il ne pouvait renoncer à ses virées dans ces bars dégueulasses où il levait quelque loque humaine répugnante pour y déverser son poison et ensuite essayer de vomir la pourriture infernale qui lui rongeait les tripes...
Oh, Seigneur, quelle pourriture !
Cette pourriture noire et suppurante qui le dévorait, et cette puanteur qui se dégageait de ses propres entrailles et lui emplissait les narines.
Et plus il passait de temps sur le canapé du Dr Martin, plus les choses empiraient. La noirceur qu'il sentait en lui remontait peu à peu, enveloppait sa tête dans un carcan qui se resserrait toujours davantage, jusqu'au moment où, croyant devenir fou, il sortait dans les rues et allait baiser une autre connasse pleine de boutons.
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Selon [Harry], avant de se mettre en quête d'un appartement, il y avait deux solutions à envisager :
1. Vivre avec quelqu'un; ou
2. vivre seul.
Or, dans le cas de petit 1, il y a deux possibilités : ce quelqu'un peut être :
a) un bonhomme
b) une bonne femme.
En réalité, petit b) est à écarter d'emblée. Pas question de partager un appartement avec une bonne femme. Si elle n'est qu'une amie, leurs relations ne resteront pas platoniques bien longtemps.
Et si elle est plus qu'une amie, ce qui à la longue est inévitable, ça ne pourrait que compliquer la vie de Harry. Inutile donc de réfléchir cent ans pour éliminer cette solution-là.
Reste petit a) : la possibilité de partager l'appartement avec un autre type. (...)
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Il n'y a jamais de différence fondamentale entre l'histoire ancienne et l'actualité. Il n'y a que des variations sur un même thème.
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