Caton les envoyait en mission vers la grande Carthage.
Il savait que la détermination serait là, mais toutefois, il n'en pensait pas moins de ces deux anciens esclaves qui portaient les espoirs de Rome.
Quelque chose se tramait là-bas, à Carthage.
Marcellus, l'époux de la jeune Elyssa avait fait les frais de ce secret bien gardé, le dignitaire avait succombé sous les coups d'un attentat qui devait taire l'affaire qui intéressait Caton. Et aujourd'hui, le puissant romain lançait une opération d'infiltration de la plus haute importance, renvoyant la jeune veuve de 16 ans à ses origines carthaginoises comme espionne.
Ganymède, l'esclave nouvellement affranchi de Marcellus, ancien confident de son maître et précepteur de la précieuse esclave dont Marcellus succomba à la beauté, avait décidé de laisser de côté la libération qui découla du testament de Marcellus. Être aux côtés de Elyssa dans cette mission périlleuse était sa priorité. Qu'allait-il découler de tout cela ? Une vengeance d'Elyssa pour faire le deuil de son bien-aimé ? Caton y comptait.
Une nouvelle guerre entre Rome et Carthage ?
Y avait-il une arme secrète pour faire asseoir la cité de Rome ou la mettre totalement à genoux ? Caton ne semblait pas homme à discuter mais à agir, le sacrifice était chose nécessaire pour défendre Rome.
Ganymède avait croisé à la dérobée certains regards de Caton sur Elyssa, elle ne resterait qu'une étrangère d'un état soumis et prise pour épouse, Marcellus lui-même laissait parfois échapper des paroles d'un racisme ordinaire sans s'en rendre compte, Elyssa n'était plus de là-bas.
Ganymède portait la jeune enfant dans son coeur et rien ne devait lui arriver, il ne laisserait pas la jeune demoiselle être sacrifiée à la grandeur de Rome.
: Comme les futurs lecteurs l'auront compris, «
Elyssa de Carthage » nous renvoie dans l'antiquité romaine, au II ème siècle avant Jc précisément. Au travers du destin d'une jeune femme belle, intelligente, fière, déterminée, bien tombée avec ce maître aimant qui lui offrira l'instruction, veuve à seize ans rapidement,
Eric Senabre brosse le tableau d'une guerre de pouvoirs, de front et en coulisse, entre cités de l'époque.
Rome la grande a des oreilles partout afin de veiller au grain de sa pleine puissance-les autres aussi d'ailleurs- et le bruit court qu'une des puissances soumises fomenterait de se soulever de nouveau et cela grâce à une arme secrète et révolutionnaire. Elle permettrait l'attaque à grande distance.
Elyssa se trouve prise dans ces histoires à la suite de l'assassinat de son époux, utilisée de bonne guerre afin de prouver sa loyauté à sa nouvelle « patrie ».
La belle va se trouver prise de dilemme au cours de cette mission. Où placer sa loyauté et où se trouve la dignité ? Quelle cause défendre ? L'affaire s'avère un peu plus complexe qu'elle pouvait le supposer. Telle une « Mata Hari », la belle va user de ses charmes pour délier les langues mais aussi d' intelligence.
Le récit est conté par Ganymède, le sage, l'honorable et le fidèle, qui ironiquement y laissera la langue afin de sauver Elyssa. Aux lecteurs de découvrir ce triste épisode qui ne cessera d'ajouter d'autres tourments à Elyssa, extrêmement reconnaissante de l'engagement de Ganymède envers elle.
Une histoire d'amitié, de grande fidélité- presque filiale pourrait-on même penser- qui durera et ils auront bien besoin de compter l'un sur l'autre car de nombreuses péripéties, il y aura pour ces deux personnages qui ne sont ni soldats ni guerriers.
De l'Histoire très accessible, des personnages intéressants, une aventure ciselée d'intrigues multiples et de l'émotion pour un lectorat ado !