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EAN : 9791022606042
208 pages
Editions Métailié (02/03/2017)
3.74/5   120 notes
Résumé :
« La littérature raconte ce que l’histoire officielle dissimule. » Luis Sepúlveda

Juan Belmonte a déposé les armes depuis des années, il vit en Patagonie près de la mer avec sa compagne, Verónica, qui ne s’est pas encore complètement relevée des tortures qu’elle a subies sous la dictature de Pinochet. Mais les services secrets russes qui connaissent ses talents de guérillero et de sniper vont le forcer à leur prêter main forte.

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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Luis Sepulveda passe d'un genre à l'autre avec une virtuosité déconcertante. J'avais adoré le vieux qui lisait des romans d'amour. Ici le registre est tout autre.

L'auteur, dont l'histoire personnelle est en soi un véritable roman, s'inspire passablement de son vécu pour tricoter habilement une intrigue qui entremêle le Chili d'aujourd'hui, le Chili sous la dictature de Pinochet et des éléments de la Seconde Guerre mondiale avec la participation spéciale des Russes.

Guérillero un jour, guérillero toujours !

C'est sombre, c'est pessimiste, c'est vraiment noir!
Il met en scène les guerres de ce dernier siècle, la tyrannie, la folie d'un monde au bord de l'agonie. Ces récits de l'Histoire contemporaine retracent les affres des dictatures dont le fondement est la terreur, l'horreur qui révèle les instincts les plus bas chez les hommes, l'ignominie et la part de déshumanité qui habite chacun d'entre nous.

Il y aurait-il vraiment une fin à l'histoire ?
Les démons du souvenir sont des fantômes desquels on ne peut se défaire. Nous ne pouvons pas échapper à l'ombre de que nous avons été.
Les guérilleros sont condamnés à porter la haine et la tristesse tatoués sur la peau.

Guérillero un jour, guérillero toujours !


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Ce que j'ai ressenti:…Une fin d'histoire sous haute tension…

Avec ce livre , je découvre un auteur avec une plume magnifique, qui nous raconte toute la noirceur du monde. Ce polar, on ne peut plus sombre, nous transporte d'une contrée à une autre, dans les plus grands conflits du XXe siècle. Les pires horreurs sont commises pendant les guerres, de génocides en tortures, tout est prétexte à la violence inouïe, et c'est sur ce fond d'Histoire, que Luis Sepulveda nous livre La fin de l'histoire. Avec talent, il intègre la fiction dans ce lourd passé qui oppose le Chili à la Russie, et nous livre dans ce court roman, une puissance d'écriture et un tour d'horizon sanglant, dans une ultime mission d'espionnage palpitante.

« La littérature raconte ce que l'histoire officielle dissimule. »

Juan Belmonte, est un guérillero, plus qu'un torero, mais il est retranché maintenant en Patagonie, essayant de réparer les blessures indéfectibles de sa bien aimée…Mais quand on est maître dans son domaine, et que votre ombre vous poursuit, fatalement, les vautours se rappellent à votre souvenir, et il est obligé de rempiler pour une dernière mission…C'est un personnage fort, auquel on se lie, malgré son passé sombre… Il a cette petite lumière, ce brin d'humanité qui nous fait trembler à ses côtés, même s'il a le coup sûr du sniper aguerri…

« Quelles que soient les routes que l'on prend, l'ombre de ce que nous avons été nous poursuit avec la ténacité d'une malédiction. «

Je pense que si cette lecture a été aussi percutante, c'est que l'on sent entre les lignes, un certain vécu, une déchirure à parler de ce climat chilien irrespirable, à subir la tyrannie et la folie de certains hommes enivrés de pouvoir. Krassnof, c'est l'ombre noire aux mains rougies de tout ce sang versé, et Luis Sepulveda, attire notre regard dans cette lunette de sniper, pour dénoncer les agissements d'un dictateur sans scrupule. Il se fait un devoir de mettre en lumière l'horrible réalité historique, avec un humour noir et une ritournelle poétique, et cette lecture devient de ce fait, une étonnante plongée dans les services secrets russes et un polar noir captivant.

-La vérité, c'est qu'on va se faire un petit plaisir que l'Histoire semblait nous avoir refusé pour toujours, tovaritch. On va écrire la fin de l'histoire.

Lien : https://fairystelphique.word..
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Trois époques, deux pays, un seul métier : guérillero.
Juan Belmonte a le métier qui lui colle à la peau. Ancien sniper dans diverses guérillas sud-américaines, formé à l'école soviétique, il coule désormais des jours paisibles au fond de la Patagonie avec sa compagne, meurtrie au plus profond de son âme par les tortures de la dictature chilienne.
Mais ses anciens camarades des services secrets de l'ex-URSS n'ont pas oublié les talents de Belmonte, et vont le forcer à les remettre à leur service. A savoir localiser quelques cosaques nostalgiques et fanatiques, tout juste débarqués à Santiago depuis la steppe russe, et dont le but est de libérer un certain Krasnoff, descendant d'un dignitaire cosaque ayant oeuvré aux côtés des nazis pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Lequel Krasnoff a lui-même sévi (les chiens ne font pas des chats) en tant que général au sein de l'armée de Pinochet. Et qui, au retour de la démocratie, s'est retrouvé de l'autre côté des barreaux pour sa participation à la torture. Et avec qui, comme si ça ne suffisait pas, Belmonte a un oeuf personnel à peler.
Dit comme ça, c'est un peu difficile à suivre, et la lecture est effectivement un peu complexe, passant d'un continent et d'une époque à l'autre sans souci de la chronologie. Mais ce qui est très clair, c'est la dénonciation à la sulfateuse de la dictature de Pinochet, de tous les totalitarismes et des mafieux de tous bords. le final est à haute teneur en suspense, je me suis demandée jusqu'au bout quelle serait "la fin de l'histoire". Une fin, au bout du compte, pas dénuée d'une certaine poésie.
On sent que Sepúlveda sait de quoi il parle, on imagine sans peine que Belmonte aurait pu être son double. Un roman noir dans lequel pointe quand même une lueur d'espoir, et éclairé d'un bout à l'autre d'amour et de solidarité. Avec un message limpide : "la littérature raconte ce que l'histoire officielle dissimule".
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La mort de Luis Sépulvéda a sans doute assombri un peu plus la journée du 16 avril de milliers de lecteurs à travers le monde. Ce fut mon cas, attristé par la disparition d'un auteur redécouvert récemment , à la faveur d'un tour du monde instancié par deux courageuses babeliotes !
Et dans un coin de mon refuge trainait une oeuvre non lu du Chilien.
La fin de l'histoire , c'est le nom du roman. Tragique clin d'oeil du destin.
C'est un roman que l'on qualifiera de politico-policier, écrit en 2016 et qui met en scène Belmonte , déjà apparu dans "un nom de torero", nom de héros totalement adapté à ce titre.
Belmonte a eu une vie bien rempli. Fuyant le Chili pinochien , formé à l'école russe faisant de lui un sniper redoutable, luttant avec les sandinistes au Nicaragua ou dans la guerilla bolivienne, l'ancien guérillero se repose au pied du Corcovado , montagne du sud chilien , avec sa compagne Vérinoca qui a subi les foudres de la répression chilienne et de la torture , elle aussi pinochienne. Depuis sa libération , plus de 20 ans auparavant,elle ne parle plus .
Belmonte est contacté pour retrouver la trace de deux hommes qu'il a côtoyé dans sa formation russe.

Voilà, la vague trame de l'histoire. Parce qu'un roman de Sepulveda , c'est plus qu'une histoire . On va de 1918 et Léon Trotsky jusqu'à Vladimir Poutine , on tire à boulet rouge sur les politiciens défaillants, les escrocs aux mains sanglantes . Ce n'est surement pas politiquement correct, c'est un peu complexe à suivre au départ, des Russes de 1945, une Autrichienne , puis des Chiliens de 2010, les cosaques qui veulent un état indépendant, des barbouzes disséminés à travers le globe....
Mais chaque page bouillonne, interpelle le lecteur et l'ensemble livre une histoire très bien ficelée, construite sur la vengeance, autour de personnages que la lutte armée a déboussolés. C'est plein de fougue , de bon mots , d'humour noir. C'est très bien écrit , chaque mot fustige la tyrannie, l'avilissement de l'homme par l'homme .
C'est plein de vie.

Comme Belmonte, Sepulveda a connu les prisons chiliennes , la guerre au Nicaragua, l'exil en Allemagne . Ses écrits sont de suite plus crédibles .
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Première rencontre avec Luis Sepulveda, disparu récemment. Curieuse de découvrir cet auteur chilien à la renommée internationale, je n'ai pu me procurer (confinement oblige, merci gonewiththegreen) que cet ouvrage, "La fin de l'histoire". Je le dis d'emblée, je suis restée un peu sur ma faim et voici pourquoi.

Ce thriller, très orienté politiquement, nous met en présence d'un ancien gérillero, Juan Belmonte, qui coule des jours paisibles avec sa compagne Véronica en Patagonie jusqu'au jour où les services secrets russes le contactent pour contrecarrer un complot au Chili. Ce dernier, mené par des cosaques nostalgiques ainsi que d'anciens compagnons d'armes de Belmonte, vise à libérer de prison Miguel Krassnoff, ancien général de l'armée de Pinochet et descendant du dernier ataman, emprisonné pour sa participation à la répression et à la torture pendant la dictature militaire.

Si l'intrigue du roman et le personnage de Juan Belmonte - un ex-guérillero aguerri, bourru, efficace et tendre - m'ont séduite de prime abord, j'avoue m'être un peu perdue par la suite lors de l'évocation des souvenirs de guérilla du personnage principal qui nous fait parcourir de manière rapide et un peu confuse trente années d'histoire du Chili, mais évoque aussi ses faits d'armes en Bolivie, au Nicaragua, en RDA, à Cuba et en Union soviétique. L'histoire du fameux complot est surtout prétexte pour l'auteur - et on l'excuse vu la teneur du sujet - de revenir sur des faits historiques qu'il connaît bien, comme les temps d'opposition politique et de lutte armée au Chili, en passant par les horreurs perpétrées durant la dictature militaire à la Villa Grimaldi.
Luis Sepulveda, à travers le sinistre Miguel Krassnoff, personnage malheureusement véridique, revient également sur le rôle qu'ont joué les Cosaques durant la Seconde guerre mondiale, puis sous les dictatures militaires en Amérique du Sud. Anti-révolutionnaires au service de la Russie blanche durant les premiers temps du bolchévisme, ils font une alliance avec les nazis avant de suivre l'exemple de quelques-uns d'entre eux qui vont mettre leur "technique d'interrogatoire" au service des juntes militaires.
Oui, comme toutes les horreurs perpétrées par des dictateurs fous et combattues par des résistants acharnés, il faut en parler pour ne pas oublier. On excuse alors que 150 pages pour évoquer tout cela, c'est beaucoup trop court et que l'on reste un peu perdu dans ce condensé historico-politique, par ailleurs extrêmement intéressant.
L'essentiel pour Luis Sépulveda est là : « La littérature raconte ce que l'histoire officielle dissimule. »
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critiques presse (4)
LeMonde
02 juillet 2017
Magnifique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
12 mai 2017
Le cynisme des protagonistes, les coups fourrés, mais aussi des rappels des séances de torture dont l'auteur et sa compagne ont été victimes émaillent ce roman très noir, mais aussi quelques pages plus lumineuses d'où jaillit un soupçon d'espoir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LePoint
18 avril 2017
L'auteur du merveilleux "Vieux qui lisait des romans d'amour" revient au polar et à son héros sniper, offrant au passage un vibrant hommage à son épouse.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeJournaldeQuebec
10 avril 2017
Sepúlveda nous fait revivre, à ­travers cette chasse à l’homme pleine de rebondissements, un grand pan de l’histoire politique chilienne et ­internationale. C’est aussi un hymne à la solidarité.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Après la chute du régime militaire – comme on appelait officiellement la dictature -, les officiers chargés d'anéantir les opposants avaient signé un pacte d'honneur, jurant la main sur la Bible, de tout faire pour ne pas retrouver les corps des milliers de disparus, si tant est qu'il en reste quelque chose au fond de l'océan. Ils avaient fait le serment de nier les égorgements, les assassinats déguisés en accidents ou les étudiants brûlés vifs en représailles à l'attentat qui, il s'en était fallu de peu, avait failli coûter les vie à Pinochet. Ce serment s'étendit ensuite aux simples soldats, et un second pacte du silence fut même signé, cette fois entre les militaires et des civils pressés d'occuper le pouvoir. Ce pacte stipulait, « pour protéger les victimes », selon son étrange formulation, que les noms des officiers et des soldats impliqués dans les assassinats, les vols d'enfants et les disparitions ne devaient pas être divulgués avant cinquante ans.
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Sur leurs traits, j’avais lu autre chose encore : la sérénité qui procure, juste avant le combat, la conviction de faire une chose juste, ce calme étrange qui domine la peur, le silence du guérillero serrant son arme, repensant à tous les bons moments qu’il a vécus à l’instant d’accueillir la mort, qui ne pourra pas tuer cet ultime souvenir.
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-La vérité, c’est qu’on va se faire un petit plaisir que l’Histoire semblait nous avoir refusé pour toujours, tovaritch. On va écrire la fin de l’histoire.
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Salamendi n'avait pas l'habitude de penser au passé, et sa nostalgie chilienne n'était qu'une façon de conjurer l'oubli de la tempête qui, en 1991, avait tout détruit, l'histoire, les luttes présentes, l'avenir scientifique de l'humanité, car de tout cela il ne restait plus qu'une armée de vieillards tristes croulant sous les médailles, de taciturnes héros du travail, de héros stupéfaits de l'Union soviétique, d'héroïnes pétrifiées du communisme, de la danse, des sciences et des sports, qui avaient vu la patrie soviétique éclater en mille morceaux et le capitalisme triompher sans tirer une seule balle.
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— J’aime pas le zoo, avait soudain déclaré l’enfant.

— Moi non plus. Peut-être qu’il ne nous plaît pas pour la même raison.
— Tous les animaux sont tristes, expliqua l’enfant.

— Ni les animaux ni les hommes n’aiment être en prison…

(Métailié noir, p.84)
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