Wagon

Lecture d'une fort belle chose « wagon » de Jacques Séréna, écriture de l'urgence, qui frappe, sans vulgarité : un homme ordinaire, un employé de magasin, un installé à sa petite place, apostrophé par une qui se fait l'interprète improbable de toutes les galères, de ces jeunes femmes ou filles qui n'ont pas droit à grand chose, même pas trop au rêve, qui n'ont plus le droit aux robes, aux livres à faire dédicacer bien entendu, mais aussi aux fruits, qui en sont au thon au naturel, toujours, à l'odeur, au corps abîmé. Et qui seront de plus en plus nombreuses (et nombreux à vrai dire, eux aussi).
Le rappel aussi du jour où elles viennent postuler pour un petit boulot, et où il est lui le petit chef qui doit choisir et guider. Les humiliations. Et qui ne servent pas à s'en sortir, alors elles ne veulent plus.
Lui qui les a abandonnées, le père qu'elles n'ont plus, qui n'a pas su. Lui dans lequel celle qui parle voit son père, son père qui a eu honte à cause d'elle. Leurs retrouvailles, et sa déclaration d'amour, toujours, comme quand enfant, et il suffirait qu'il..