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EAN : 9782746505933
392 pages
Le Pommier (01/03/2014)
4/5   11 notes
Résumé :
Ce livre raconte la pensée de Michel Serres à travers des entretiens vivants où le penseur revient sur son itinéraire, depuis la traversée de la guerre au bord de la Garonne jusqu'à aujourd'hui. Passeur des savoirs, capable de faire comprendre l'histoire des idées au travers de récits savoureux, Michel Serres reste insuffisamment connu. Sait-on que ce philosophe pour qui "penser, c'est anticiper", a vu venir avant tout le monde toutes les grandes révolutions de notr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si vous n'avez jamais lu de livres de Michel Serres, ou si vous le trouvez difficile d'accès, ce livre est pour vous.
Dans le premier cas, il va vous donner envie de vous jeter sur ses oeuvres précédentes mentionnées dans l'ouvrage, dans le second cas, il va expliciter sa pensée.

Cet ouvrage est un entretien sur deux ans entre deux journalistes et le philosophes atypique qu'est Michel Serres. Les questions portent sur les personnages qu'il a crées pour développer sa pensée scientifique et philosophique.

Il retrace d'abord son parcours, qui explique en partie ses choix de recherches.

Habituellement, les philosophes développent des concepts, qui se retrouvent ensuite associés à leur nom. Michel Serres, lui, invente des personnages, qui sont des passeurs entre sa pensée et ses lecteurs, tout en soulevant des questions éthiques.

A travers Hermès, Thanocrate, le Tiers Instruit, Petite Poucette ou Hominescent, il présente des singularités, afin de mieux comprendre le collectif, un fait de société, une mutation.
En plus, Michel Serres est un précurseur, un penseur qui anticipe les grandes évolutions de la société. Avant tout le monde il a analysé la fin du secteur secondaire au profit de l'ère de communication.

Son oeuvre est un ensemble qui se construit, se remodèle à chaque publication, chaque livre étant pour lui comme un lien hypertexte dans l'ensemble de son oeuvre.

Lui qui dit refuser les concepts à la manière des philosophes, il y en a bien un qui fait le lien entre tous ses livres, tous ses personnages, c'est celui de pantopie. Il a la volonté de circuler partout tant intellectuellement que géographiquement. Tout voir, tout connaitre, comprendre les liens entre les événements. Il ne veut plus être de nulle part (utopie), mais de partout (pantopie).

Un livre à recommander.
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Un très beau parcours sous forme de dialogues à travers la pensée de Michel Serres: son évolution, ses préoccupations, sa méthode.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ensuite il y a le ballon, auquel on ne prête pas assez d'importance. Au rugby ou au football, tout le monde regarde l'équipe, personne ne regarde le ballon. Or l'important, c'est le ballon, c'est lui qui fait l'équipe. C'est la passe qui fait la relation entre les gens, et une équipe n'existe que par le ballon, que par la passe. Voilà ce que j'appelle un "quasi-objet", un objet qui est fait pour circuler entre les membres d'un groupe: le ballon, l'argent, les paroles. De la même manière que je m'intéresse à des personnages minuscules, sans importance apparente, qui révèlent des choses fondamentales, de la même manière mes concepts ne sont pas des concepts au sens classique mais des concepts "opératoires", dynamiques.
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Auschwitz a été jugé d'un point de vue juridique et le concept de crime contre l'humanité a été inventé à Nuremberg. Il n'y a pas d'équivalent avec Hiroshima alors qu'il est clair que la disparition de l'humanité se profile à l'horizon de la bombe atomique. Cela dit il y a dans le concept de "crime contre l'humanité" une disposition latérale qui est l'imprescriptibilité et auquel je suis opposé: la prescription est pour moi le fondement du droit. S'il n'y a pas de possibilité d'éteindre une poursuite, alors on ouvre la voix a une vengeance éternelle et il n'y a pas de possibilité d'établir un droit. Et même pas une histoire. A un certain moment, à la fin de la prescription, l'histoire recommence.
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Pour moi, le changement s'est lu sur les murs, littéralement: il y avait inscrit Kazern, Burö, Gestapo, des choses comme ça. C'est probablement à ce moment-là que j'ai été traumatisé du côté des langues vivantes. Bloqué définitivement. Depuis, je n'ai pu parlé couramment aucune autre langue que le français, sauf le gascon cela va de soi, parce que me parents le parlaient entre eux à la maison. Mais je dois ajouter qu'après la guerre j'ai trouvé qu'il y avait encore plus de mots anglais sur les murs de Paris que de mots allemands entre 1942 et 1944. Je ressens aussi l'anglais comme une langue d'Occupation.
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La joie; la simple joie contingente d'exister; la joie de survivre aux violences de plusieurs guerres; la joie , ici et maintenant, d'une paix qui dure depuis soixante-dix ans; la joie que donne la beauté du monde et celle des femmes; la trismégiste joie d'aimer...
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Il suffit de regarder du côté de l'éducation des enfants - leur maman les prend à l'école et les amène à la danse, et après la danse, il y a le cours de solfège ou de judo... Ils ne s'ennuient jamais et par conséquent ils n'ont pas de temps mort. Or le temps mort nous constitue. Parce que, sinon, je ne suis que joueur de piano, danseur ou judoka... Vive l'ennui !
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Michel Serres nous manque déjà...

Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

petite poucette
les pouces en or
petit poucet
poucez vous de là

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