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EAN : 9782746506800
160 pages
Le Pommier (07/05/2013)
2.62/5   8 notes
Résumé :
Écrites en éloge des professeurs d'éducation physique et des entraîneurs, des guides de haute montagne, des athlètes, danseuses, mimes, clowns, artisans et artistes... ces Variations décrivent les métamorphoses admirables que leur corps peut accomplir. Les animaux manquent d'une telle variété de gestes, postures et mouvements ; souple jusqu'à la fluidité, le corps humain imite à loisir choses et vivants ; de plus il crée des signes. Déjà là dans ces positions et mét... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Variation sur le theme du rapport du corps avec l'esprit, ce livre malgré le format, se lit vite en deux après midi.
Pour Michel Serres c'est clair. le corps est l'outil primordial vers l'accès à la sagesse, bien avant l'esprit. Ce philosophe alpiniste, comme il tient à le faire savoir, rend hommage à ses vrais maîtres en philosophie que sont ses professeurs de gymnastique ses entraîneurs et ses guides de haute montagne, qui lui ont appris à penser.

Je pensais que cet essai serait plus accessible au grand publique et aux non-comprenant dont je suis, mais il demande un passif dans le domaine des sciences humaines et une érudition que je n'ai pas.
C'est dommage mais il faut se rendre à l'évidence : - Je n'ai rien compris à ce livre ! - (ou presque)
Ce triste constat fais je me suis contenté de regarder les images, comme un animal de compagnie à qui l'on jette les restes du festin de la veille. En effet les illustrations sont belles et bien choisis.
Ah oui et au faite... Pardon pour ce commentaire !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
... nul n'échappe à la chute des corps. Répandu par la publicité, ce moyen, cher, reste assez inefficace. Le deuxième exige exercice physique et régime : se coucher tôt, se lever de même, abandonner sucres, graisses, alcool et tabac, marcher deux heures par jour, ne pas dételer. Moins connu, ce moyen-là, peu cher, et plus efficace, demande déjà une morale. Enfin, jeunes ou vieux, les gâteux souffrent de ramollissement cérébral. On peut distinguer déjà, on distinguera mieux demain les radoteurs impotents qui, depuis trente ans, regardent tous les soirs les téléfilms que l'Amérique exporte pour s'assurer la débilité du monde, des intelligences vives et vertes qui passent leurs soirées à lire des livres difficiles ; vivant dans l'excellence de pensée, elles rient. L'imbécile se mesure à la répétition et à la tristesse et l'intelligence fraîche à la nouveauté gaie. Les plus belles civilisations commencent par le rire. Pourquoi hésiter à le dire ? La culture protège seule de la sénilité, produite, au contraire, par l'absence d'exercice intellectuel. Efficace et gratuit, ce dernier moyen de conserver le dynamisme juvénile reste, ô surprise, inconnu. Ami médecin, prescris-tu à tes patients quelque page difficile assaisonnée de raisonnement comme remède à la débilité ambiante qui nous menace tous, toi comme moi, de vieillissement foudroyant ?
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« Saisie par la neige, écrasée de soleil courbée face au vent, réduite au silence par le souffle court, la cordée s’élève donc dans la paroi. Sans attendre, la pesanteur s’y venge du moindre faux pas. Le corps n’y compte que sur sa vaillance et sur la générosité de ceux qui escomptent de lui la même conduite. Cette rudesse loyale apprend la vérité des choses, des autres et de soi, sans faux-semblant. Les exercices corporels exigeants commencent à merveille le programme de philosophie première par une décision immédiate qui tranche tout doute : en haute montagne, hésitation, fausse route, mensonge et tricherie équivalent à mourir. »
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Faute de comprendre la vertu, voici que l'ensemble des vices prend la belle unité d’une cohérence : une vie entière se voue à l'inflation, à l'agrandissement d'une masse qui s'expanse. Cette croissance évolue selon une pente d'allure narcotique : l'avare, le paresseux et le gourmand se droguent de sommeil, d'alcool ou d'argent ; il faut augmenter la dose de fureur, de haine ou de gloire pour rester longtemps enchanté de colère, d'envie ou d'orgueil. Pourquoi ne parlons-nous plus de la vertu ? Parce que le monde où nous vivons se construit, tout justement, sur la croissance, générale et quantifiable ; l'économie, la finance, la
consommation et le progrès innovateur des sciences et des techniques, tout ce qui paraît sérieux et lourd,
semblent la rendre aussi nécessaire qu'un destin, aussi indispensable que l'assuétude. Du coup, notre culture elle-même ressemble à s'y méprendre à une narcose croissante qui asservit à sa dépendance. Pourquoi les enfants se droguent-ils ? Pour imiter leurs parents, intoxiqués d'argent, de travail, d'emploi du temps, de consommation, de représentation... soumis à des prises horaires obligatoires, plongés dans l'enchantement de la croissance. Les jeunes générations obéirent-elles jamais avec plus de soumission ?
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Que voici : que rien ne résiste à l'entrainement, dont l'ascèse répète des gestes peu naturels (drop, service au tennis, fosbury flop, yoga...) et rend aisées les vertus nécessaires de concentration (basket-ball, saut en hauteur), de courage (rugby), de patience, de maîtrise de l'angoisse, en montagne, par exemple ; qu'il n'y a pas d'œuvre sans règle, quasi monastique, de l'emploi du temps, dont le sportif de haut niveau tient compte : vie assujettie aux rythmes du corps, hygiène stricte du sommeil, alimentation sans drogue ; que le chercheur qui triche ou ment ne trouve ni n'invente, de même que le sauteur en hauteur le triche ni ne ment avec la pesanteur... cette règle lie fer tourne le dos à tous les usages des collectifs professionnel, politique, médiatique, universitaire... qui couronnent les gangsters et placent les médiocres au pouvoir.
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Donc il m'arrive de rêver que, contrairement à nos frères animaux livrés, crocs, griffes et becs, aux lois darwiniennes, l'homme a protégé le faible au lieu de le tuer, parce que, debout, il exposait lui-même ses faiblesses et tout spécialement sa femelle enceinte. Celle-ci me pousse à penser que, dans la position quadrupède, elle montre son sexe par-derrière, alors que le mâle cache le sien sous le ventre; qu'ils se relèvent tous deux, tout s'inverse, le mâle montre ce que le femme cache. Notre sexualité diffère de celle des animaux et de nos ancêtres, séparés de nous par cette inversion dès notre station debout. Passer de la position a tergo à un face-à-face imprévu amène des regards souriants, une aménité délectable, des mots nouveaux; la bousculade finit en cour d'amour.
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Vidéo de Michel Serres
Dans un contexte social inédit et face à l'impossibilité de célébrer cette année la 40ème édition du festival, l'association Quai des Bulles, fidèle à son objectif premier de favoriser la création, développe de nouveaux projets pour continuer à promouvoir et valoriser le métier d'artiste et d'auteur de bande dessinée.
C'est pourquoi, nous publions "QDB" : une revue expérimentale, libre et éphémère. Conçue comme un laboratoire graphique, elle questionne avec curiosité le dessin et la multiplicité des démarches, le fond et la forme, bref, tout ce qui fait la base du métier d'artiste.
Le premier numéro invite douze auteurs à s'exprimer sur la thématique « L'Art inutile ! » : Alfred, Karine Bernadou, Florence Dupré la Tour, Joub, Laurent Lefeuvre, Emmanuel Lemaire, Anneclaire Macé, Claire Malary, Nylso, Eric Sagot et Zanzim.
Toutes et tous préoccupé.e.s par l'urgence sanitaire, la culture ne semble plus être un produit de première nécessité. Et pourtant… À ceux qui se posent la question de savoir si l'art est utile, nous souhaitons leur tendre cette revue QDB et leur répondre cette intemporelle citation de Michel Serres :
« A quoi bon vivre si nul jamais n'enchante le monde ? »
Retrouvez la revue en version papier, dans les lieux culturels de Bretagne, à partir du 15 décembre et dès maintenant dans les commerces de proximité de Saint-Malo et le pole culturel La Grande Passerelle.
En numérique : https://bit.ly/3orU8z8
+ Lire la suite
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Michel Serres nous manque déjà...

Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

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