À lire ...
Quand ?
Très tôt le matin, au lever du jour, à l'heure où le coq chante, à l'heure où les rouges-queues font entendre leur chant grésillant.
Où ?
Dans une cabane perchée dans un arbre, au fond du jardin.
Comment ?
Assis en tailleur, la bande dessinée posée sur les genoux, les yeux rivés sur ses pages magnifiques ou se perdant vers les branches frémissantes de l'arbre, dans l'espoir d'apercevoir un vol de héron se dirigeant vers l'étang poissonneux.
Avec qui ?
Seul ou en amoureux...Qu'importe ! Pourvu que le silence n'appartienne qu'aux oiseaux...
Pourquoi ?
Pour l'amour de la nature...pour les petits bonheurs simples...pour ne plus jamais avoir peur des cris démoniaques de Dame Blanche, la chouette effraie.
Mais aussi, parce que lire Servais, c'est vraiment chouette !
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Je ne suis pas un passionné de l'ornithologie mais je dois bien avouer que cette histoire n'est pas des plus déplaisantes même s'il y a des planches d'étude parfaitement documentées sur les oiseaux. C'est beau et dynamique à la fois avec des commentaires à mi-chemin entre le documentaire animalier et la poésie.
Je dois également reconnaître un très beau coup de crayon. C'est quasi-magnifique avec cette multitude de détails ! On a l'impression que le héros est en véritable harmonie avec la nature. Les scènes du passé sont teintés de jaunes ce qui permet une bonne compréhension de l'histoire. On sent que l'auteur a pu trouver une parfaite harmonie avec la nature qu'il apprécie tant.
Le scénario ne brille certes pas par son originalité avec un dénouement qui ne tiendra pas toutes ses promesses. Cependant, on appréciera d'autres qualités dans ce diptyque.
De toute façon, j'aime bien lorsqu'on dénonce l'esprit de clocher qui règne dans les villages. Les gens sont très souvent catalogués lorsqu'il présente une différence ou une sensibilité (ici à la nature à travers les oiseaux). On les rejette à tort. J'ai éprouvé beaucoup de peine pour ce héros ordinaire injustement accusé. le poids des injustices pèse bien lourd.
Servais introduit des associations d'idées souvent trompeuses pour nous montrer toute l'obscurité de l'âme humaine. Une oeuvre sans doute sous-estimée dans l'impressionnant catalogue de l'auteur.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 3/5 - Note Globale: 3.5/5
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Blaise et sa maman, sourde et muette, s'installent dans un petit village belge, nous sommes en 1980. Blaise a une passion pour les oiseaux, mais par contre il a du mal à se faire accepter par les autres jeunes du village.
Après une ellipse temporelle de 25 ans, nous retrouvons Blaise, alias le roitelet, au moment où il sort de prison où il a purgé une peine de 12 ans pour meurtre. Qui a-t-il tué ? Pourquoi ? Et était-ce vraiment lui ? Ces questions n'auront pas toutes une réponse dans ce premier tome où nous voyons Blaise revenir habiter dans son village. Sa mère est morte, il a hérité de la maison et compte bien s'y installer à nouveau. Mais les villageois sont inquiets et même hostiles à son retour.
J'ai été agréablement surprise par cette BD dont le charme opère de plusieurs façons. Tout d'abord l'histoire, dont le mystère, loin de s'élucider, s'épaissit au contraire au fur et à mesure. Ensuite le personnage de Blaise, énigmatique, attachant. Et enfin les dessins, bien maîtrisés, très réalistes, classiques, et qui rendent bien compte de l'ambiance bucolique de ce village , et qui fait la part belle aux oiseaux. La couleur est bien travaillée aussi, avec des tons jaunes pour les pages consacrées au passé.
Une lecture agréable dont on a envie de connaitre la suite.
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Entre analepses concernant un meurtre survenu dans un petit village et planches documentaires sur les oiseaux, ces deux volumes sont d'une grande beauté. Les couleurs et la précision des dessins s'ajoutent à l'intrigue qui interroge les rêves d'enfants, les passions perdues et l'amour. La fin onirique nous surprend agréablement…
Si le premier volume est davantage orienté vers la réinsertion de Blaise après sa sortie de prison, le second accorde une grande importance à la petite Camille, passionnée également par l'ornithologie.
Les médisances au village atteignent des sommets lorsque Blaise entreprend la construction d'une maison dans les bois. Toute une galerie de personnages secondaires illustre les préjugés et l'esprit étriqué face au désir d'indépendance de l'ancien prisonnier et du petit garçon qu'il était autrefois. Les secrets pèsent lourdement sur cette communauté liguée contre cet amoureux des oiseaux. Son face-à-face avec le garde-forestier, ignorant tout de la nature, est amusant…
La fin du deuxième volume offre un exposé sur les migrations des cigognes et des extraits d'un carnet d'observation ornithologique. On peut également découvrir une réhabilitation des corbeaux, mal-aimés dans nos campagnes, et des rapaces nocturnes que l'on retrouve parfois cloués aux portes.
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Plonger dans un livre, non pour la beauté des mots, mais pour la qualité du dessin. En plus l'histoire est belle. Les portraits, les paysages, les couleurs, les ambiances... superbes. le recul dans le passé et les retours au présent, très bien amenés. le lecteur reste happé devant cette cabane dans les arbres, par la vivacité des oiseaux, comme si le dessin n'était pas figé sur le papier. Il est soudain déposé sur un chemin troublant de réalisme. Simple , touchant et surprenant. A lire de 12 à 112 ans.
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Vous ne manquerez jamais d'amis, si vous avez dans votre jardin une maison pour les oiseaux.
-Autant d'oiseaux en même temps dans le village, ce n'est pas normal!
-Et si le roitelet se servait des oiseaux pour nous intimider?
-Il veut se venger parce que nous n'avons pas accepté son retour au village!
Nous ne nous reverrons plus, mais je vous emmène avec moi ! Toutes nos rencontres sont notées dans mon carnet. Je ne vous oublierai jamais, vous qui m'avez toujours soutenu, vous qui m'avez aidé à tenir.
Si seulement vous pouviez parler, les toutes belles... Comme j'aimerais que vous me racontiez tous ces magnifiques pays que vous avez traversés... Vous n'imaginez pas la chance que vous avez... Moi, je suis clouée ici. Mais un jour, je vous accompagnerai, je prendrai un U.L.M... Vous voudrez bien de moi ?
Plus tard, je voudrais voir les pays du soleil, les palmiers, les oasis dans le désert...
NOS PARENTS SONT VICTIMES DE CE QU'ON APPELLE UNE HALLUCINATION COLLECTIVE. ILS FONT TOUS LE MËME CAUCHEMAR AU MÊME MOMENT !
C'EST LA PEUR DU ROITELET QUI LES A MIS DANS CET ÉTAT.
Vidéo de Jean-Claude Servais