L'inspecteur Mounj mène l'enquête. Ou : « les cinq dernières minutes » au pays des Sapiens Sapiens
Mounj est un homme-droit, un homme de Néandertal. C'est aussi
l'Homme-qui-dessine, chargé par sa tribu, comme son père et son grand-père avant lui, de parcourir le monde. Il dessine sur des rouleaux d'écorce tout ce qu'il découvre. Mais Mounj espère aussi trouver une femme-droite pour redonner vie à son espère, malade, en voie d'extinction.
Au cours de son voyage, il est fait prisonnier par un clan d'Hommes-qui-savent (les Sapiens Sapiens) et accusé des meurtres de plusieurs chasseurs. Pour éviter d'être sacrifié, il va devoir trouver le véritable coupable… Ce sera également pour lui l'occasion de découvrir d'autres pratiques et les merveilleuses peintures rupestres qui dépassent de loin ses simples dessins. Et de ces peintures naîtra aussi la vérité…
Une belle plongée dans ce monde préhistorique, peu présent dans le roman jeunesse par rapport aux autres époques, ce qui en fait son originalité. Reconstitution fidèle, récit progressant lentement jusqu'à un dénouement captivant. J'ai été séduit par cette enquête dans les temps obscurs, dans laquelle l'aspect psychologique des personnages n'est pas négligé.
Benoît Séverac aborde aussi sans tabou la sexualité des hommes de l'époque et notamment l'homosexualité.
Seul petit bémol, l'une des dernières scènes finales, source de révélations, qui tient plutôt du vaudeville
la femme du chef lui révèle que son fils est en fait le fruit d'un coït avec un Homme-debout de passage, en fait le propre père de Mounj !... Assez rocambolesque et n'apportant rien à l'histoire.
Pour résumer, un récit historico-policier bien construit, passionnant, que j'ai lu avec plaisir.
A noter que le roman s'inspire des découvertes liées à la grotte du Mas d'Azil dans les Pyrénées comme le souligne en préface
Francis Duranthon, paléontologue et directeur du Muséums d'histoire naturelle de Toulouse. Une caution morale de poids donc…