Péché dans une sélection littéraire pour l'été 2013 du Figaro Magazine, je pensais aborder un essai peu conventionnel mais rédigé par un historien. Il n'en est rien puisque Jean Sévilla est journaliste au… Figaro (merci les collègues pour cette aide dans la promotion !). J'ai donc trouvé incongrue une telle intrusion dans la critique de l'histoire et des historiens quand on n'en est pas un.
Jean Sévilla se positionne dans une droite chrétienne, un peu vieille France, ce que les gens de gauche appelleraient probablement un « réac ». Rédacteur au Figaro Histoire, il est donc intéressé par la matière. Après avoir écrit un historiquement correct, il a naturellement fait éditer un
historiquement incorrect dans lequel il aborde des thèmes sensibles, presque tous en lien avec le religieux.
D'abord, il s'agit de savoir si Jésus incarne vraiment la foi chrétienne ou si c'est un personnage faire valoir crée après sa mort par la nouvelle église. Ensuite, il s'agit de relativiser l'idée de clémence et d'esprit d'ouverture de l'Islam médiéval. Après cela, il montre que l'Eglise n'a jamais été contre la science alors qu'elle a refusé les théories de
Galilée, mais c'était pour d'autres raisons.
Autres sujets, La France est-elle coupable dans la colonisation ? Pas la meilleure démonstration, je conseille l'essai de
Raoul Girardet sur ce thème. Puis Sévilla aborde les polémiques sur la Grande guerre et la volonté de certains d'affirmer que la plupart des Français n'en voulait pas. Thème actuel puisqu'hier c'était le 11 novembre.
Le Second conflit mondial avec une défense du Vatican vis-à-vis de son positionnement face à l'Allemagne Nazi. Enfin, Jean Sévilla achève ses réflexions en se demandant ce qu'est l'identité nationale en France et ce que sont les rapports entre la France et l'Islam de nos jours.
Des sujets, ô combien sensibles, qui vont dans le sens de l'essai en étant traités à rebrousse-poil d'un politiquement correct, sûrement, d'une volonté de précision historique, pas certain. Méfiant, j'ai essayé de ne pas donner prise au non-écrit et de rester toujours critique. Pas simple. Jean Sévilla, comme d'autres, de droite, de gauche ou de nulle part, manie les chiffres comme un lanceur de couteaux. Je n'ai pas la prétention de tout mettre en doute. Donc tout est doute pour moi. Cela me questionne, cela participe à l'équilibre des points de vue.
Au bilan, difficile d'être objectif sur les faits. Comme souvent la vérité est probablement au milieu. Donc le mérite de cet essai est de proposer une autre vision et d'enrichir la réflexion personnelle.