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De marigny jacques Carpentier (Traducteur)
EAN : 9791030418095
64 pages
Allia (19/01/2024)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Le pamphlet de Sexby est l’un des écrits les plus fameux qu’ait produit la révolution anglaise, entre 1640 et 1660. Il est, après les œuvres de Machiavel, La Boétie et quelques autres, un classique dans la critique de la domination.
Le colonel Sexby fut officier dans l'armée que le Parlement d'Angleterre leva pour la guerre civile contre le roi. Lorsque le peuple, l'armée révolutionnaire et le commandement s'affrontèrent sur ce qu'allait être le résultat soci... >Voir plus
Que lire après Tuer n'est pas assassinerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Alors qu'un attentat contre le dictateur Oliver Cromwell vient d'échouer paraît un pamphlet qui appelle ouvertement à son assassinat, arguant de la légitimité de faire justice « par tout moyen possible ».
Imprimé clandestinement et distribué sous le manteau à Londres en 1657, Killing No Murder, paru initialement sous la signature de William Allen, est généralement attribué au colonel Edward Sexby, bien que l'identité de l'auteur effectif ne soit pas avérée, comme l'explique l'éditeur dans une préface érudite, nécessaire pour rappeler, par ailleurs, le contexte historique de sa parution.
(...)
Si Thomas de Quincey, 170 ans plus tard, déploiera toutes sortes de considérations esthétiques, seules les arguments moraux prévalent ici. Acérée comme la pointe qu'elle invite à saisir, cette critique de la domination justifie l'autodéfense contre les ennemis du bien public.

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AGITATOR
« Tuer n'est pas assassiner » n'est pas qu'un pamphlet contre la tyrannie, qui fit pourtant trembler nombre des ses représentants depuis sa parution. Il est aussi un avertissement à tous les révolutionnaires : ne laissez pas vos chefs vous volez les révolutions et les détourner à leur profit.
Car Edward Sexby, colonel élu par son régiment dans l'armée que le parlement leva contre le roi au moment de la révolution anglaise, symbolise aussi fortement l'instant, si fugitif jusqu'à présent, de la démocratie directe, c'est à dire de la seule démocratie qui fasse sens. du parti des « Niveleurs », Sexby, délégué par son régiment au « Débat de l'armée » tenu à Putney en Octobre-Novembre 1647, n'hésita pas à s'opposer violemment au clan de Cromwell : « On nous avait appelés pour le service du royaume, nous avons risqué notre vie pour que soit rétablis nos droits innés ; plusieurs milliers de nous autres soldats, sont morts pour cela. Et voici qu'à présent, on nous dit que l'homme qui n'est pas propriétaire n'a aucun droit dans ce royaume. Je m'étonne qu'on nous ait trompés à ce point-là. (…) Venons-en à ces déchirures, à ces divisions qu'ainsi je provoquerais selon vous ! »
Sexby ne s'arrêta pas en si bon chemin et en 1652-1653, nous le retrouvons à Bordeaux pendant la Fronde, inspirateur de la fraction révolutionnaire de « L'Ormée » dont l'action fut suffisamment efficace pour que Mazarin dans une lettre du 10 Aout 1653 au duc de Vandôme puisse écrire : « Tout le monde est d'avis que, quand même les ennemis seraient aux portes de Paris, il ne faudrait pas faire revenir les troupes qui sont en Guienne, avant qu'on fut assuré de pouvoir faire dans Bordeaux ce qui est absolument nécessaire. »
Sexby fut traduit en français dès 1658 par Carpentier de Marigny, un proche du cardinal de Retz, puis réimprimé en 1793 et encore en 1804, où la police de Bonaparte le fit rapidement saisir.
On ne peut que regretter que ce livre ait « perdu de son actualité avec les récents progrès de la société mondiale, du fait de la disparition presque total du citoyen. » Mais il est vrai que les formes de la domination contemporaine se posent désormais presque partout, et sans honte, en représentantes de de la démocratie. Tout changer pour ne rien changer, n'est ce pas ?
Les « adjutators » puis « agitators » fut le nom donné aux délégués élus par leurs régiments en 1647. On ne s'étonnera pas que d'habiles falsificateurs aient réussi à donner ultérieurement au mot un sens beaucoup plus péjoratif. On ne s'étonnera pas non plus que des gens de la force de caractère d'un Sexby déplaisent fortement à tous ceux pour qui la servilité est un mode de vie.
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Bof bof bof bof. C'est un manuel du régicide comme on en publie depuis les guerres de religion : peut on tuer le roi, alors qu'il est investi par Dieu ? Machiavel et La Boétie donnent à ce problème des réponses qui dépassent cette question bébête, mais Sexby répond dans le plus pur style rase-motte : on peut, parce que c'est Cromwell. Et pourquoi Cromwell ? Parce qu'il est méchant ! En quoi est-il méchant ? Mais c'est Cromwell, voyons ! Et le tout habillé à grands coups de citations d'Aristote et de l'Ancien Testament. L'édition que j'en ai (pas pour longtemps, car elle a senti l'appel de la boîte à lire) de chez L'Insomniaque est assez jolie, avec des caricatures de Cromwell. Mais ce n'est pas cela qui va racheter un pamphlet anti-Cromwell, qui même à l'époque n'a pu intéresser que les convaincus.
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critiques presse (1)
LeMonde
22 février 2024
Son courage est devenu légendaire ; il est mort en prison, bien sûr. Mais sa leçon cinglante va ­au-delà de sa personne et de son temps, et la question qu’elle ­soulève demeure aujourd’hui ouverte.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sans aucun doute, quand la populace entend dire que le protecteur devait être tué, elle en conclut, sans plus y songer, qu'un homme allait être assassiné et non pas qu’un malfaiteur allait être puni. C'est qu’en sa naïveté elle croit volontiers que les formes des choses sont les choses elles-mêmes, que ce sont le juge et l’huissier qui attestent la justice et que c'est la prison qui prouve la culpabilité du criminel.
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Un tyran, dit Platon, doit exterminer toutes les personnes de vertu, ou il ne peut être en sûreté; tellement qu'il est réduit à cette malheureuse nécessité: ou de vivre parmi des lâches et des infâmes, ou de ne vivre point du tout.
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Et certainement, les peuples ont raison de ne combattre que faiblement quand ils ne gagnent que des victoires contre eux-mêmes, quand chaque succès doit être la confirmation de leur servitude et un nouvel anneau de leur chaîne.
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Je vous supplie de songer à votre serment et à vos actes, et de ne pas donner lieu à la postérité et à vos descendants eux-mêmes de déplorer votre abject abaissement ou de maudire votre courage malheureux et vos victoires, qui nous ont servi, par l'usage que vous en faites, qu’à nuire au bonheur public.
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Il lui plaît d'aveugler nos entendements et d'abaisser nos esprits jusques à souffrir que nous fassions la cour à notre servitude.
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