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EAN : 9782749930589
279 pages
Michel Lafon (26/05/2016)
3.06/5   41 notes
Résumé :
Sfar se lance dans le roman politico-policier et décalé (dans la veine de San antonio) un polar hilarant avec des personnalités connues de la région de Nice.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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J'adore Joann Sfar. Voilà c'est dit ! J'aime beaucoup ce qu'il fait. Certains pensent et je ne suis pas loin d'être d'accord avec eux, que de vouloir tout faire, on ne fait rien de bien. Et bien je trouve que Joann Sfar est l'exception qui confirme la règle. Que ce soit dans la BD, dans le cinéma ou dans la littérature, ses arts ont la plupart du temps fonctionné sur moi. de plus, ses sorties médiatiques (radio, télé…), souvent décalées mais pertinentes, me touchent et offrent une vision assez intéressante sur les maux de notre temps. Tout ça pour dire que je porte ce Monsieur en très grande estime et que j'étais impatient de débuter son nouvel opus littéraire, surtout après la lecture de « L'éternel » qui m'avait emballé.

Et quelle ne fut pas ma déception ! Je ne suis jamais rentré dans le livre. L'histoire n'a ni queue ni tête, les personnages sont caricaturaux, vous allez me dire « c'est normal, c'est loufoque, c'est son style ! ». Oui mais cette fois-ci, je n'ai pas adhéré aux longs dialogues bourrés de mots régionaux non expliqués, je n'ai pas compris toutes les références niçoises que je ne connaissais pas et je n'ai pas pris de plaisir dans les scènes interminables de baston. Mais le pire de tout, est que je n'ai pas trouvé ça drôle ! J'ai ressenti ce roman comme un cadeau de l'auteur pour ses amis de la région, une sorte de private joke, où tout étranger se sent exclus. Je suis donc resté en dehors du coup, tout au long, spectateur de ce délire.

Faire une critique acerbe est toujours plus aisée. Trouver des arguments valorisants lorsqu'on affectionne un ouvrage, demande plus de réflexion. On sait pourquoi on n'a pas aimé mais on a souvent du mal à mettre le doigt sur ce qui nous a vraiment plu. C'est la première fois que je donne un avis négatif à un auteur que j'estime beaucoup et je peux vous dire que ce n'a pas été facile non plus. Bien sûr, je n'en tiendrai pas rigueur au grand Joann Sfar, même si je ne lirai surement pas la suite de cette aventure trop barrée pour moi. Ce n'est qu'un accroc sans conséquence dans mon rapport avec cet artiste et je vais continuer à le suivre… sans rancune !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Quelques semaines avant que paraisse Comment tu parles de ton père, Joann Sfar a publié le Niçois, un livre dont on a peu parlé et qui contient pourtant aussi quelques pages émouvantes mettant en scène André Sfar, son père.
Cette histoire un peu folle, souvent burlesque et truculente pourrait être traduite en bande dessinée, ce qui serait assez jouissif avec un tel auteur. En attendant, elle se lit bien et offre un bon moment de détente. Quand elle a été écrite, pour donner une autre image de Nice, elle ne pouvait tenir compte du drame qui a endeuillé la ville et la France le soir du 14 Juillet 2016.
Bien que le héros se nomme Jacques Merenda, on pense tout de suite à Jacques Médecin (1928 – 1998) qui fut maire de Nice de 1965 à 1990 et dut fuir en Uruguay pour tenter d'échapper à la justice qui le poursuivait pour corruption.
Dans l'avant-propos, Joann Sfar prévient que son livre n'est pas une enquête sur l'ancien maire de sa ville mais qu'il parle de l'univers de Jacques Merenda. Ainsi, son texte est émaillé de nombreuses phrases bien senties et tellement justes : « le Niçois, depuis toujours, payait en liquide. Cette arme l'avait sauvé tant de fois. » Un peu plus loin, il avoue : « Je ne peux pas être raciste ! J'aime tous les individus inscrits sur les listes électorales. »
Loin de la France, Merenda n'a qu'une obsession : revenir à Nice car il ne supporte plus cet exil fiscal. Seulement, Christian Lestrival, le maire actuel, ancien champion motocycliste, qu'on appelle le Pitchoun, ne veut pas de ce retour. «Il n'aura pas l'investiture du RPR. Enfin, de l'UMP, enfin, des Républicains. Qu'est-ce qu'ils peuvent être cons à changer de nom tout le temps ! le PS et la Vache qui rit ont le même label depuis longtemps et c'est plus simple pour l'usager. »
Jacques Merenda va chercher le soutien du Docteur Bouchoucha, chef de la délégation communiste du conseil municipal, à qui il promet de faire bien plus que les 4 % obtenus à chaque élection… Zéphyrin Éloïse Nguesso, orphelin béninois, élevé à Nice, avocat brillant mais noir et donc sans travail, est recruté par Lestrival mais se retrouve aux côtés de Merenda.
Ensemble, ils vont chercher André Sfar, à l'hôpital SR Roch. Merenda veut son ancien adjoint au domaine communal qui lutte depuis quinze ans contre la maladie de Parkinson. André Sfar n'a pas oublié qu'il s'était allié à Merenda pour combattre le FN mais celui-ci a reçu JM le Pen à la mairie…
Ils se rendent dans le quartier de l'Ariane où Merenda n'a jamais mis les pieds. André Sfar a vu se dégrader tout l'encadrement social : « En les entassant dans les mêmes quartiers, on avait appris aux Maghrébins à haïr les Maghrébins… des habitants victimes d'un racisme sanguinaire dès qu'ils mettaient un pied en centre-ville. »
C'est un débat organisé par le Front de Gauche entre Edwy Plenel et Tariq Ramadan qui motive la venue de Merenda, Bouchoucha, Zéphyrin et Sfar mais Ramadan n'est pas là et le débat va se focaliser entre l'ancien maire et le journaliste…
Pendant ce temps, Lestrival tente de pousser les néonazis à intervenir. Après un passage chez les parrains niçois et de précises descriptions de la ville, laissons au lecteur découvrir une chute surprenante pour cette histoire pas aussi rocambolesque que cela.
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Le retour de la truanderie politique

J'ai lu Farniente, la suite, avant cet insaisissable niçois. N'ayant aucune pudeur mal placée quant à la divulgation incontrôlée des dénouements, je me suis réjoui de cet ordre de lecture contre-nature qui n'a ici en l'espèce aucune incidence particulière.

Le plaisir de ce livre, acquis tout à sa gloire, réside dans son héros, Jacques Meranda dont l'attitude et le ton fleuri font vibrer la corde des fantasmes du charretier qui sommeille en chacun de nous.

L'intrigue n'est pas des plus palpitantes mais elle est le prétexte à des frasques cocardières et nerveuses qui nous émoustillent avec ses personnages mi-réels, mi-fictifs. Jacques Meranda est-il vraiment Jacques Médecin, Christian Lestrival vraiment Christian Estrosi et Edwy Plenel vraiment Edwy Plenel ?

Sfar nous offre un délire sans frontières, le reliquat d'un vieux cinéma français populaire digéré avec patience et méthode. Une farce déjantée et haute en couleur où les arrières coulisses du théâtre politique sont au détour de chaque page. Un canular littéraire, une piraterie contre le bon goût, une proto-fadaise qui flirte avec la méta-baliverne. Ce livre est l'éclatante démonstration de la demi-teinte.

Riche en contenu mais pauvre en élaboration. Tourbillonnant mais au ras du sol. La tentative la plus génialement échouée de nous propulser dans les cieux par la démesure alors que l'atrophie de la trame est flagrante.

Pour conclure, un insignifiant Sfar qui ne laissera aucun souvenir marquant au lecteur. le fer rouge de la plume est hasardeux, ne venant marquer les esprits qu'elle envoûte qu'à l'aléatoire du talent de celui qui la manie. Et sur « Le Niçois », Sfar a manqué de cet audacieux talent qu'il a exprimé dans bon nombre d'autres livres.

Déçu du bouquin mais pas de l'auteur qui m'aura tout de même ravi par tout ce qu'il y a de sa personnalité dans l'ouvrage.



Samuel d'Halescourt
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Je connaissait Joann Sfar pour ses BD jusqu'au jour où j'ai lu un de ces roman intitulé L'Eternel et qui m'avait laissé perplexe alors quand l'occasion s'est présenté de lire son tout nouveau roman grâce au partenariat avec Livraddict je n'ai pas hésité, d'autant que le titre et l'illustration sur la couverture m'ont de suite ramené chez moi à Nice et rappelé les discussions entendues autour d'un ancien maire aimé et pourtant pas très honnête.

C'est donc dans cette jolie ville de Nice que Joann Sfar nous emmène à la suite de l'ancien maire Jacques Merenda revenu d'Amérique du Sud. Sa ville lui manquait, les niçois lui manquaient et surtout sa mairie lui manquait, et il est bien décidé à sauver sa ville destinée à une noyade certaine. Jacques Merenda décide donc de se présenter aux prochaines élections mais cette fois sous la bannière des cocos autrement dit du Parti communiste qui maintient sont petit 4% depuis plus de vingt ans et avec l'aide de son ancien ami Bouchoucha.

Il est évident que Christian Lestrival surnommé Lou Pitchoun (Le petit) ne compte pas se laisser voler son joli fauteuil de maire et surtout pas pour l'abandonner à un un truand comme Merenda qui soit dit en passant s'est tiré en Amérique pour échapper aux poursuites judiciaires de l'administration fiscale. Celui que tout le monde appelle encore Monsieur le Maire même en présence du maire actuel n'a pas perdu sa fougue politique et manie le verbe à merveille.

Joann Sfar nous offre donc un petit retour dans le passé grâce à Jacques Merenda autrement dit Jacques Médecin et un ancrage dans le présent avec Christian Lestrival autrement dit Christian Estrosi ; un petit détour par de belles caricatures de niçois, de leurs bons et mauvais côtés notamment cette méfiance absolue dans les étrangers dont l'exemple est donné avec Zéphyrin un jeune avocat noir qui a eu bien du mal à trouver un boulot avant de s'en créer un.
Une belle aventure sur fond de guerre de pouvoir aux allures de comédie, des personnages bien tracés aux caractères bien niçois y'a pas de doute qui entoure un chien bien étrange élevé parmi les crocodiles et qui chope tout ce qui passe.

J'ai beaucoup aimé flâner avec l'auteur dans les rues du vieux Nice en m'imaginant les odeurs de Socca, d'entendre les poissonniers de la Place St François qui malheureusement ne crient plus aussi fois que les mouettes qui attendent un festin. Souvent drôle mais parfois un peu trop poussé dans la caricature ce roman fut un régal, une lecture amusante qui n'amusera peut être pas ceux ne connaissant pas Nice car ils auront du mal à plonger dans l'histoire comme on plonge dans la Méditerranée, peut être que les images ne suivront pas les mots; je souhaite néanmoins que ce roman soit lu par un grand nombre de niçois qui retrouveront avec délice nos petits travers.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Je ne suis vraiment pas sensible à cet humour, et ai même dû mal à concevoir qu'on puisse en rire.
J'ai à peine souri à quelques situations et ai surtout ressenti beaucoup de gêne. C'est très lourd, ça n'a pas vraiment de sens et c'est très beauf (comme les personnes dont il s'inspire, me direz-vous).
Lecture fastidieuse, merci mon Dieu, c'est fini, je quitte la Côte d'Azur et le niçois.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Merenda rit beaucoup en constatant que pratiquement les seuls Blancs de la section Niçoise du Front de Gauche étaient les chefs. Ceux-là gouvernaient en faisant usage de l'ordre que depuis toujours ils conspuaient : ils jouaient sur l'obéissance de la population. On apprend ça à l'école, au régiment, puis en prison. On vous met un Edwy Plenel, et vous faites ce qu'il dit. Bizarrement, quand on naît pauvre, on se demande jamais pourquoi on accorde à ces monosourcils une telle autorité. On ne se rend pas compte que finalement, ils pratiquent exactement ce que font depuis deux mille ans les curés : nous mener à la baguette. Leur pire ennemi n'a jamais été, quoi qu'ils en disent, ni la religion ni la droite, dont ils empruntent tous les tics, leur ennemie, c'est la liberté."
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En les entassant dans les mêmes quartiers, on avait appris aux Maghrébins à haïr les Maghrébins… des habitants victimes d’un racisme sanguinaire dès qu’ils mettaient un pied en centre-ville.
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Il n’aura pas l’investiture du RPR. Enfin, de l’UMP, enfin, des Républicains. Qu’est-ce qu’ils peuvent être cons à changer de nom tout le temps ! Le PS et la Vache qui rit ont le même label depuis longtemps et c’est plus simple pour l’usager.
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Le Niçois, depuis toujours, payait en liquide. Cette arme l’avait sauvé tant de fois... Je ne peux pas être raciste ! J’aime tous les individus inscrits sur les listes électorales.
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