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EAN : 9782266177818
416 pages
Pocket (07/10/2010)
4.09/5   169 notes
Résumé :

Née en Algérie dans une riche famille musulmane pour qui la naissance d'une fille est une véritable malédiction, totalement dominée par son père, Samia se retrouve mariée de force à seize ans.

Son époux la viole, la roue de coups, menace de la brûler vive. Elle mettra au monde six enfants dans cette atmosphère saturée de chantage et de peur.

Afin de soustraire sa progéniture, surtout ses deux filles, à cette culture de soumiss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Bouleversant témoignage de Samia Shariff qui nous raconte sa vie en Algérie à la fin des années '70, pays dans lequel, pour les musulmans extrémistes, la femme n'a pas le droit à la parole et est considérée comme un objet. Pis, elle reste sans cesse sous l'emprise, d'abord de son père puis de son mari ou, le cas échéant, de ses frères. Bref, naître femme au sein d'une famille algérienne, riche et pratiquante à l'extrême de surcroît , est considéré comme une malédiction. La femme n'est bonne qu'à enfanter...des garçons naturellement et est élevée dès sa plus tendre enfance à tenir une maison. du moment qu'elle sait lire et écrire, à quoi bon lui sert de continuer ses études ? Elle n'a droit ni à une instruction plus poussée ni à penser par elle-même. Heureusement, le sort des femmes n'est pas le même pour toutes mais nous parlons ici de celui qu'à connu l'auteure de cet ouvrage. Bien qu'ayant passé la majeure partie de son enfance en France, cette dernière n'échappait pas aux coutumes et à la religion de ses parents et eut une enfance très malheureuse, coupée du monde en quelques sorte et n'ayant pas le droit de connaître une enfance libre et normale comme toutes les petites filles de son âge. Son père étant un riche industriel, lorsqu'il trouva un nouveau filon à exploiter en Algérie, toute la famille dut déménager.

Mariée de force à seize ans à un homme qu'elle n'avait jamais vu et qui avait pratiquement le double de son âge, Samia a appris très tôt ce qu'était la condition de femme. D'abord battue par son père et n'ayant jamais reçu ni compassion ni signe d'affection de la part de sa mère, Samia sera par la suite violentée et violée à répétitions par son premier mari, Abdel. de cette première union, elle aura trois enfants, dont son premier, étant un garçon, lui sera enlevée par ses parents avec l'accord de son mari. Qu'y a-t-il de plus horrible pour une mère, aussi jeune soit-elle, que de se voir enlever de force la chair de sa chair ? Ses deux autres enfants, étant des filles, Norah et Mélissa, furent sa joie de vivre. Toutes trois durent faire front face aux violences répétées de cet homme sans coeur et brutal jusqu'à ce qu'elles réussissent, non sans mal, à se libérer de son emprise. Répudiée par ses parents, Samia ne pouvait donc compter que sur elle-même et vivre dans l'incertitude la plus totale, sans cesse menacée des pires atrocités car, dans ce pays, une femme n'a pas le droit de divorcer. C'est alors qu'elle rencontra son deuxième mari, Hussein, un militaire dont elle tomba amoureuse pour la première fois de sa vie et eut trois autres enfants, des garçons, pour le plus grand bonheur de son époux. C'est alors qu'elle se rendit compte que cet homme n'était pas si différent des autres en fin de compte. Après avoir passé quelques douces années de répit, elle se rendit compte qu'elle ne pouvait plus rester en Algérie car elle et ses enfants étaient sans cesse menacés. Hussein accepta alors qu'elle émigre en France mais refusa de la suivre.

Baladés de centres d'accueil en centre d'accueil, Samia et ses cinq enfants (le premier lui ayant été enlevé, ne l'oublions pas) connurent alors des moments des plus pénibles jusqu'à ce qu'un bon samaritain (comme se plaît à l'appeler Samia elle-même) leur suggère à émigrer de nouveau...très loin, au Canada car, selon lui, loin de tout ce qu'ils avaient endurer jusqu'à présent, ce n'est qu'en partant très loin qu'ils auraient une chance de trouver le salut. Et c'est ce qu'il advint.


J'ai vraiment été touchée au plus profond de moi par cette histoire que j'ai par moments trouvée invraisemblable en raison des atrocités qui y était décrites et du long périple que la famille a effectué à travers le monde mais j'ai bien été obligée de me rendre à l'évidence : encore aujourd'hui, de telles horreurs existent et c'est pourquoi je vous encourage vivement à lire cet ouvrage pour vous rendre compte par vous-mêmes que ce n'est pas que fabulation lorsqu'on parle de femmes bafouées ! A découvrir mais attention, vous ne pourrez pas ressortir de cette lecture indemne même si, je vous rassure, il ya a, pour une fois, un happy end mais gardons à l'esprit que ce n'est malheureusement pas toujours le cas !
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Les femmes des pays libres ne sont peut être pas conscientes de la chance qu'elles ont !
C'est une réflexion de Samia Shariff (les noms sont modifiés ) à son arrivée au Canada, avec ses cinq enfants.
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Mais voici le début de l'histoire ....
Le père de Samia dirige, en Algérie et en France une entreprise prospère, mais c'est aussi un musulman intégriste qui pratique la charia.
Avoir une fille chez les intégristes est une malédiction : il faut la surveiller et la cacher des hommes, et surtout, la famille ne doit jamais être déshonorée par la fille, sinon couic, le fameux geste du pouce sous la gorge !
Pour être débarrassé de cette responsabilité, de ce "fardeau", le père marie Samia à seize ans, à un de ses bras droits. Et la vie de l'auteure ne s'améliore pas. le mari invoque le Coran à tout bout de champ quand Samia veut un peu d'indépendance, il la gifle, la roue de coups et la viole sans arrêt. Les supplications de Samia à sa mère comme à son père, ne servent à rien : pour eux, un homme traite sa femme comme une esclave, sans aucune humanité ....
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L'écriture est très fluide, et même si l'on sait que Samia et ses enfants s'en sont tirés, le suspense est total, car la violence quotidienne augmente, les menaces aussi, et divorcer, fuir, quitter l'Algérie, c'est semé d'embûches, mais une fois qu'elle et ses enfants ont réussi, ce n'est pas fini !
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J'ai beau savoir tout ça, mais maintenant je regarde les réfugiés d'un autre oeil : il faut connaître leur histoire personnelle...
.
J'ajoute deux choses :
1 ) à l'adolescence, Samia a compris pourquoi sa mère était dure avec elle : c'est parce qu'elle a peur de son mari, et donc elle la traite de "détritus", comme il le fait lui-même.
2) La fille aînée de Samia a été violée plusieurs années par son père ; à l'adolescence, celle-ci menace de le dénoncer s'il refuse de divorcer ; celui-ci cède. En effet, en Algérie, la femme n'a pas le droit de demander le divorce !
.
"Quand tous les affamés
Et tous les opprimés
Entendront tous l'appel
Le cri de liberté,
Toutes les chaînes brisées
Tomberont pour l'éternité."
.
Graeme Allwright ; le jour de clarté.
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Bouleversant, émouvant . Samia témoigne ici de sa condition de fille puis de femme en Algérie dans les années 70 - même vivant en France, elle doit se plier au rôle de parfaite femme musulmane.

Ce texte m'a parfois donné des frissons dans le dos, pas femme mais esclave, violée et battue au quotidien. Comment peut on agir ainsi ? En quel titre l'homme est il supérieur à la femme, même au nom d 'un Dieu?
Malgré cette condition de vie, Samia s'attache à la vie et un espoir nait.

Un témoignage à lire absolument

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Comme unique commentaire, je me permettrai de reprendre ces phrases extraites de ce livre: "Avant, je croyais tout avoir alors que je n'avais rien; aujourd'hui, je n'ai rien, mais, au bout du compte, j'ai tout, car j'ai ma liberté.
J'ai perdu tout ce que je possédais pour obtenir tout ce que je n'avais jamais eu."

Une immense lecon de courage et de volonte, face a des conditions niant tout respect fondamental de la personnalite humaine. Et ce qui m'a paru le plus touchant dans cette histoire, est le soutien permanent apporte par les enfants..le courage enorme dont ils ont fait preuve avant l'age adulte.
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C'est sous un pseudonyme que l'auteur nous livre son histoire, celle d'une algérienne d'une riche famille où la naissance d'une fille est une punition. Son témoignage est vraiment touchant, bouleversant, cette femme a vécu l'enfer : violence physique, psychologique, mariage forcé, enlèvement de son enfant par sa propre mère,... Elle a toujours eu la priorité de protéger ses enfants pour ne pas qu'ils vivent les mêmes choses. Pour cela, elle doit fuir la France et l'Algérie. Elle finira par trouver la liberté et le sentiment d'avoir sa place au Canada.
Même si son récit est bien décrit et sans tabou, on peut imaginer son enfer mais seule les femmes ayant subies la même expérience comprendront.
Elle nous donne une bonne leçon de courage et de persévérance à travers son témoignage.
Petites citations du livre " Les femmes qui vivent dans les pays libres sont -elles conscientes de leur chance? Je ne le crois pas, car il faut avoir été privé de liberté pour en estimer la juste valeur"
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Samia comprend très jeune qu'être une fille dans une famille algérienne est une malédiction. Maltraitée par sa mère, insultée par son père, isolée des autres enfants de son âge, la petite fille vit recluse dans une famille riche mais intolérante. À ses 16 ans, ses parents la marient contre son gré à un homme qui la violera continuellement. Quand elle donne naissance à un petit garçon, sa mère le lui enlève pour l'élever en Algérie, où Samia revient avec son mari et deux filles quelques années plus tard. Répudiée, elle épouse un soldat qui lui redonne espoir et lui fait découvrir l'amour. Mais jeter le déshonneur sur sa famille se paye et les menaces terrorisent tous les siens qui sont en danger permanent. En accord avec son nouveau mari qui ne veut pas quitter l'Algérie, Samia part en France avec ses cinq enfants.
Une fois sur place, elle déchante rapidement et comprend qu'il leur sera très difficile de se faire une place. Elle rencontre alors Redwane, un sans-papier, qui lui propose de lui fournir de faux passeports pour partir vers le Québec, un voyage semé d'embûches…
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Avant, je croyais tout avoir alors que je n’avais rien; aujourd’hui, je n’ai rien, mais, au bout du compte, j’ai tout, car j’ai ma liberté.

J’ai perdu tout ce que je possédais pour obtenir tout ce que je n’avais jamais eu.
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"C'est vrai que j'étais mère désormais. Je ressentais ce mot dans toutes les fibres de mon corps. J'aimais mon enfant d'un amour inconditionnel , indépendamment de son sexe. Pour moi, être mère signifiait aimer et protéger son enfant, contrairement à ma mère qui ne voyait en sa fille qu'un obstacle et un poids lourd à traîner."
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"Au fil des jours, j'avais appris à vivre un jour à la fois sans attendre de miracles, à accepter ce qui était offert et à garder espoir dans un meilleur lendemain. Tous les jours, je remerciais le ciel qui m'empêchait de tomber plus bas. Nos multiples déplacements m'ont permis d'être sensible aux petits bonheurs qui se présentaient et, surtout, ils m'ont appris à faire confiance à la vie."
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"Pour la plupart des gens, quand la vie suit son cours et que tout va bien, il semble tout naturel de désirer toujours mieux et plus. Mais quand on n'a plus rien, notre coeur peut goûter à sa juste valeur chaque geste, chaque attention ou chaque petit bonheur qui s'offrent à lui."
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Video de Samia Shariff (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samia Shariff
Samia et Norah Shariff
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