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Critique de Woland


Woland
23 décembre 2007
Wilt
Traduction : François Dupuigrenet-Desroussilles

De temps à autre, alors qu'on en désespérait, on découvre un humoriste authentique et force est de reconnaître que nombre d'entre eux sont d'origine anglo-saxonne.
Bien qu'il ait enseigné en Afrique du Sud où il devint persona non grata parce qu'il avait osé fustiger l'apartheid, Tom Sharpe ne fait pas exception à la règle. Et j'ai eu la joie de le découvrir car j'avoue, à ma grande honte, avoir tout ignoré de lui jusqu'ici.
En deux jours, j'ai dévoré "Wilt1" qui, je l'ai appris depuis, constitue le premier opus d'une série consacrée à Henry et Eva Wilt, couple qu'il convient de compter parmi ses relations lorsque le lecteur qui s'agite en chacun de nous chancelle sous le poids des soucis matériels.
En dépit de son titre un peu bizarre, ce livre n'a rien à voir avec la SF. Pour être franche, il n'a pas non plus grand chose à voir avec l'éternelle bonne humeur de P.G. Wodehouse ou même avec Evlyn Waugh. Il ne saurait non plus se targuer de ce raffinement dans la formule cynique qui demeure à jamais l'apanage d'Oscar Wilde aux temps de sa splendeur.
Sa partie à Sharpe, c'est l'humour noir appliqué à la vie quotidienne, en l'espèce celle d'un petit professeur exploité par le collège technique qui l'emploie, parfois agressé par les "apprentis" (Viande 1 - Gaz 2 - Plâtre 3) auxquels il tente d'inculquer les beautés de la littérature anglaise, plus ou moins méprisé par son épouse et dont la vie sexuelle et sociale se résume à un énorme zéro pointé.
Pour se remonter le moral, Wilt sort son chien, Clem. Et pendant la promenade de l'animal, le maître fantasme le meurtre de son épouse. D'ailleurs, à l'issue d'une énième querelle avec Eva, Henry passerait volontiers à l'acte si Eva ne le quittait pour se réfugier auprès de Sally, une nouvelle relation qui, pour certaines raisons, tient beaucoup à ce que les Wilt divorcent.
Du coup, notre héros s'en prend à Judy, la poupée gonflable que, après des péripéties que je vous laisse découvrir, Eva lui a laissée en guise de cadeau d'adieu. Et comme il a bu pas mal de gin, lui vient l'idée absurde d'habiller Judy avec la garde-robe d'Eva, de lui mettre une perruque pour parfaire la ressemblance et puis de s'en aller la jeter dans un puits, sur le chantier de rénovation ouvert dans son collège.
Le lendemain, arrive la bétonneuse et tout ne serait plus qu'un mauvais souvenir si l'un des ouvriers n'apercevait Judy qu'il prend bien entendu pour un vrai cadavre. La Police fait alors son apparition en la personne de l'inspecteur Flynt - que Sharpe n'a vraiment pas gâté ...
La suite et la fin dans ce roman où l'on rit de bon coeur et sans remords même si l'humour qui le porte est sans complaisance. Seule condition : apprécier l'humour noir. ;o)
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