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Critique de Perdre-son-temps


Un petit livre pour raconter toute une vie, avec beaucoup de tendresse et d'humour.
Lao She m'a tout simplement donné envie de me plonger dans ses autres livres.
Avant de le lire, lors d'un voyage j'étais tombé amoureux de Pékin, il a enfoncé le clou. Pour moi Lao She c'est Pékin de chair et d'os.

Dans sa vie Lao She a exercé plusieurs petits métiers, notamment celui de confectionner des répliques miniatures en papier de la maison des défunts, celles-ci étant ensuite incinérées lors de la cérémonie funéraire. Dans le passé ces maisons étaient réalisées en terre cuite pour les membres de riches familles, mais Lao She n'a pas connu ce temps (il est né en 1899).

Lao She était originaire des Hutongs de Pékin : quartiers populaires aux ruelles et maisons traditionnelles.
En voyage, j'ai eu moi-même l'occasion de me balader dans ces quartiers. J'avoue avoir eu le coup de foudre pour ce qui, à mes yeux de touristes, correspondait le plus à ce qu'un imaginaire romantique pourrait appeler l'âme véritable de Pékin. Mais je crois ne pas me tromper. Ces quartiers sont appelés à disparaître à la faveur de l'urbanisme moderne pékinois, avec un grand coup d'accélérateur donné en 2008 pour les Jeux Olympiques.
Je crois que c'est une vraie tragédie. Les gens très pauvres de ces quartiers resteront très pauvres quand ils habiteront des HLM, malgré la salle de bain dans le placard qui ne sera plus publique. ils auront perdu en plus l'art de vie particulier de ces ruelles traditionnelles. Cette vie de la rue devra au mieux se réinventer dans une cage d'escalier ou un ascenseur en panne. C'est peut-être facile, inutile, puéril (?) de pleurer sur le temps qui passe mais par chance nous pouvons lire les histoires de Lao She.

Voilà en deux mots la vie - et les romans - de Lao She c'est cette vitalité indestructible des gens de peu, riant même sous le rouleau compresseur des rêves de l'État.


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