AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Guy Abadia (Traducteur)
EAN : 9782253072188
313 pages
Le Livre de Poche (01/09/1999)
3.47/5   15 notes
Résumé :

Job Napoléon Salk, né dans le ruisseau d'une Amérique ravagée par la crise économique et la pollution, en proie à la tyrannie des Princes, a appris à survivre en enfer. Bonne école pour la Dent du Nebraska. Une zone où l'on entasse les déchets chimiques et nucléaires de tout un continent. Et où l'on déporte les scientifiques, réputés responsables du désastre écologique, la Grande Cassure. Dell, factotum des Princes, veut savoir ce que l'on y mijote. Que... >Voir plus
Que lire après Le frère des dragonsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est un texte qui possède des qualités solides qui sont assorties à un fond romanesque solide également.
Job Napoléon est né dans le caniveau. Il semblait à sa naissance qu'il ne devait pas passer l'hiver mais il vivra.
Ce roman de science-fiction convoque un univers qui repose sur une sorte d'apocalypse impitoyable mais qui se tisse sur une pente douce.
C'est une tonalité qui a bien débordé sur le cinéma de science-fiction, cherchez dans des films de l'époque du premier Mad Max. Des oeuvres comme : Zone 39 de Tatoulis ou encore Résistance avec Donald Gibson. Ces films ont aujourd‘hui une patine du tonnerre.
La société des années 70, pétrie des 30 glorieuses d'après-guerre avait le sentiment d'être lancée sur une trame hyper consumériste fragile, patente et confirmée par le choc pétrolier de 1973 . Dans ce roman l'auteur imagine une société débordée par la gestion de ses ordures ménagères et industrielles , au point que désormais elles font parties du paysage global .Cette société des années 70 avait par ailleurs le sentiment intime de n'être pas raisonnable avec une mémoire forte des débordements totalitaires autour de la deuxième moitié du vingtième siècle. le spectre lugubre de la guerre froide et de ses différents avatars conduisait également bien des gens à ne pas être très optimistes quant au Politique et quant à l'Avenir.
Le genre cyberpunk fut en son temps enraciné dans ce terreau initial ,qui est pour partie celui de sa naissance .Dans ce roman figure donc un univers plutôt régressif et pré-cyberpunk où brillent les aspects cyborgs (les augmentations corporelles mécanistes donc) .Les connections des corps et des âmes au réseau sont plus récentes et désormais bien enracinées en SF. Elles ne font pas ici partie du paysage romanesque mobilisé par l'auteur. Ces aspects qui reposent sur une connectique corporelles intime avec le cyberespace et les machines sont donc absentes de cet univers.
Les Etats-Unis de ce roman constituent un des ultimes ilots refuge d'une prospérité mondiale ,désespérément enfuie. Un monde assez sordide a émergé , un univers aux identités socioculturelles et ethniques éclatées et où la pauvreté intense lamine tout espoir de liberté ou de plaisir. C'est donc une société ouverte à toutes sortes de débordements qui débouchent sur des effets tragiques ,amplificateurs de néantisation et toxiques pour des populations malmenée. C'est un délitement continuel qui frappe ce monde délabrée et à vif.
Les pauvres y sont définitivement pauvres alors que les riches s'efforcent de le rester et de continuer à demeurer dans leur quartiers fortifiés qui font vivre une sorte classe moyenne pratiquement servile et précaire qui surnage mieux que les autres qui sont dans des eaux miséreuses très profondes .Notre personnage principal plus job que Napoléon ,se retrouve à arpenter ce monde impitoyable pour finir dans une sorte de chaos intérieur et décidément oui ! : » classes pauvres classes dangereuse ». La pauvreté sans espoir ne se nourrit pas des rêves et l'endurance aux frustrations semble avoir des limites. S'ouvrent ainsi les chemins qui mènent apparemment cette univers à croiser un tonneau de poudre.
Ce texte de science-fiction risque de questionner les amateurs du genre car l'univers est véritablement Low Tech et ce futur est devenu ,le temps passant pour le lecteur, une sorte de présent alternatif et apocalyptique .Le personnage principal qu'on accompagne depuis sa naissance, pendant toute son enfance et toute son adolescence également ,déploie un parcours aussi poignant que édifiant ,
et probant sur les effets néfastes et violents de la pauvreté généralisée. L'absence absolue de toute équité sociale comme de toute redistribution planifiée minimale produit ses effets délétères.
Ces pages invitent le lecteur à deux étapes touristiques . La première en zone pauvre et la seconde dans une immense décharge d'ordures où se tiennent à la fois un business et des recherches scientifiques pas catholiques . L'univers de ce roman est tellement délabré que à la fin le lecteur sera convaincus qu'il est des sociétés où l'espoir d'un monde meilleur est une fiction absolument irréaliste. Au fond de l'abime ,ce n'est pas l'espoir qui fait vivre mais c'est autre chose que l'espoir et c'est noir et mordant.
Il y a un texte qui rappelle un peu ce roman tout en étant sans liens avec lui et c'est :A L'est de la vie de Aldiss.
Commenter  J’apprécie          563
Job Napoleon Salk, né, quasi mort né, d'une mère droguée, est multi handicapé. Malgré tout, il a hérité miraculeusement d'un esprit vif, d'une oreille absolue et d'un don pour les langues. Son univers : un monde proche où l'économie s'est effondré et où le monde vit dans la misère. Mais pas tous ! Les riches sont encore privilégiés et, en plus, pour échapper au blâme, ils ont réussi à mettre le blâme, de l'effondrement, sur le dos des scientifiques, qui sont maintenant maintenus dans des camps, souvent prêts de décharges polluantes. Job, débrouillard hors pair, survit, mais finit par faire une erreur qui le démarque. On ne lui donne pas le choix; il lui faut infiltrer un camp de scientifiques où, paraît-il, un d'entre eux a fait une découverte qui bousculerait la main-mise des riches et leur puissance.

Une dystopie bien racontée et assez apeurante, car il s'agit d'un futur proche et possible, si on ne fait rien pour le contrer.
Par contre, en science-fiction, j'aime une histoire qui stimule mon imagination et ça n'a pas été tout à fait le cas.

J'ai aimé, mais je m'attendais à plus de Charles Sheffield, un écrivain que j'aime beaucoup.
Commenter  J’apprécie          110
Le frère des dragons est un roman que j'avais trouvé en brocante. Acheté sans savoir où il me mènerait, j'ai pris ma claque du mois de mai.

La trame du roman est classique : on suit Job de sa naissance jusqu'à sa fin inévitable, et en même temps que lui nous découvrons le monde dans lequel il vit. C'est peut-être un futur extrêmement négatif que nous décrit Sheffield mais il ne faudrait pas grand chose pour qu'on y arrive.

Sa description se fait sur trois plans. Il y a l'injustice sociale : la solidarité a disparu, celui qui n'a pas de ressources est laissé à lui-même. cela est directement inspiré des années Reagan. ensuite il y a la question de la dégradation de l'environnement due à un système économique et politique injuste, hypocrite et inefficace. Pour finir Sheffield aborde la question de la responsabilité des scientifiques dans l'avènement de certains événements.

Job est un personnage qui n'avait rien pour gagner au commencement de sa vie. de constitution très chétive, avec un visage détruit par les addictions de sa mère et par l'accouchement, il aurait dû mourir dès les premières minutes de sa vie Mais il est doté d'un grand instinct de survie et d'un don qui lui permet de comprendre et d'utiliser n'importe quelle langue.

Alors on découvre un monde moche aux côtés d'un héros moche mais attachant et qui réussit à déjouer tous les pronostics le concernant. le Frère des dragons est un roman qui ne laisse pas indifférent et qui fait réfléchir sur notre monde actuel et de ce qu'on veut en faire.
Lien : https://lecturesdechiwi.word..
Commenter  J’apprécie          10
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Même en ratissant la ville à la recherche d'un peu de viande à bon marché et de pain rassis , même en récupérant de vieux meubles et des chiffons , nous sommes à la limite de la survie .
Commenter  J’apprécie          70

autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4871 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..